La Guirlande | 14 décembre
14 décembre
Bien-être
*
Amaël ne s'était jamais senti bien dans sa peau. Ça ne s'était pas amélioré avec le temps. En grandissant, ses camarades de classe se moquaient de lui. Il avait été grand avant eux, alors forcément il était la cible des moqueries.
Plus tard, ses amis avaient remarqué tous ses boutons d'acné. Tout le monde en avait mais c'était particulièrement voyant sur lui. Il avait tout essayé et pourtant les boutons étaient toujours là.
Aujourd'hui, l'acné avait disparu mais Amaël restait marqué par les moqueries de ses camarades. Et malgré lui, il avait peur que chaque nouvel personne, se disant être son ami, le critique.
Alors quand la troupe de lutin lui faisait des compliments, il ne savait pas comment réagir. Il n'arrivait pas à savoir s'ils veulent le manipuler en se cachant derrière leur masque de gentillesse ou s'ils étaient vraiment gentils à en être niais.
Amaël s'était assis sur un banc dehors, pour continuer à regarder la neige tomber. Elle ne le jugerait jamais, elle.
Soudainement, quelqu'un venu s'asseoir à côté de lui. Il tourna la tête et tomba sur une jeune femme.
— Je suis Free. Je te propose de venir au spa avec moi !
— Mais je ne suis pas une fille. Je n'ai pas besoin de tout ces produits bizarres...
— Il n'y a pas que des produits ! C'est aussi un moyen de prendre du temps pour soi et de se sentir bien dans sa peau. Et outre le fait qu'il faille utiliser plein de produits, comme tu le dit, c'est aussi un moyen d'être apaisé. Viens essayer !
Quelque chose au fond de lui voulait accepter et se dire qu'il l'avait bien mérité après ces derniers jours perturbants, mais il ne pouvait pas accepter. C'était une expérience qu'il n'avait jamais tenté, totalement hors de sa zone de confort.
— Je prends ton absence de réponse comme un oui. Allez, viens suis-moi, lança Free.
Sans broncher, Amaël suivit la jeune femme. Elle le mèna dans un lieu encore jamais vu. Cet endroit était plein de recoins. Chaque jour, Amaël en découvrait un nouvel aspect.
Il faisait face à un grand spa, dans un chalet tout en bois. L'ambiance de Noël était présente aussi ici. L'odeur de la cannelle flottait dans l'air, tandis que les murs étaient couverts de couronnes herbacées, de chaussettes décorées et de boules de guirlande colorées. Cette ambiance l'accompagnait partout, peu importe où il était.
Les deux jeunes s'approchèrent de l'accueil du spa.
— Vous pouvez mettre ces peignoirs. Les vestiaires sont par là, dit un jeune homme en indiquant deux portes. Vous pouvez laisser vos vêtements dedans. Ensuite, vous pourrez aller dans la salle Sucre d'orge.
Même les salles avaient des noms de noël... Amaël n'avait jamais vu autant de références à Noël en si peu de temps et de place. Ça lui paraissait irréel.
Après s'être déshabillé et avoir revêtu le peignoir, il s'avança vers la fameuse salle Sucre d'orge. La jeune Free était déjà là.
— On doit s'allonger sur le ventre et mettre la serviette sur nous, expliqua Free.
— Comment ça ?, s'étonna Amaël.
— Tu as gardé tes sous-vêtements, non ?
Il rougit soudainement. La jeune femme se mit à rire.
— Tu as vraiment tout retiré ?
Le jeune homme bougonna.
— Retourne mettre tes sous-vêtements et tu pourras te mettre sous la serviette juste après.
Confus et gêné, il se dépêcha de mettre son boxer dans le vestiaire et revint rapidement dans la salle. Il s'installa sous la serviette.
Peu de temps après, deux masseurs arrivèrent. L'un d'eux mit de la musique calme et apaisante, pendant que l'autre préparait les produits qui allaient être utilisés.
Amaël était tendu. Pour se détendre, il fallait se faire triturer par des inconnus ? Cela n'avait aucune logique pour lui. Le jeune homme n'arriver pas à faire autre chose que de continuer à ruminer.
Il sursauta lorsque le masseur posa ses mains sur ses épaules. Le corps du jeune homme était encore plus tendu qu'avant. Il ne se détendait pas du tout.
Le masseur commença ses mouvements, pour essayer d'apaiser son client. Malheureusement, ce dernier n'était pas prêt à se laisser aller.
"Je savais que cette journée allait être compliquée, dès que j'ai remarqué que j'avais versé mes céréales dans ma tasse de thé." pensa le masseur.
Au bout d'une heure, le jeune Amaël commença enfin à se détendre légèrement. Le masseur reprit espoir. Ça allait être long mais il allait finir par réussir à détendre son client.
Après encore une heure, la jeune Free était complètement apaisée. Son ami, car oui tout le monde ici considèrait Amaël comme un ami, ne l'était pas entièrement mais cela allait très prochainement l'être.
Les deux membres de la communauté se dirigèrent vers le sauna Pain d'épices. Ils passèrent une trentaine de minutes à l'intérieur, pendant lesquelles la jeune femme essaya de parler avec son camarade, qui ne lui répondit pas.
Puis, les deux masseurs revinrent. Et pendant une heure, Free et Amaël reçurent des soins du visage.
Ce dernier était complètement détendu. Il se sentait bien dans sa peau, pour la première fois. Pour la première fois, il était prêt à s'assumer d'être lui-même. Et ce même s'il ne savait pas vraiment qui il était lui-même, à force de tant d'années d'isolement choisi.
— Vous pouvez vous réveiller tranquillement. Nous allons vous laisser revenir dans vos vestiaires et vous rhabiller, chuchota l'un des masseur à l'oreille d'Amaël.
Ce dernier se rendit compte qu'il s'était endormi, tellement il était bien. Il commença à s'inquiéter : il avait eu confiance en eux. Il se sentait bien.
Pour une fois depuis très longtemps, il ne pensait plus à ce que lui disaient ses anciens camarades de classe.
A la sortie du spa, Free sourit à Amaël.
— Ça fait du bien une petite séance bien-être, non ?, le questionna-t-elle.
Un peu perdu, il acquiesça.
Devant eux, apparut un bulbe rose pâle.
— Sérieusement, rose ?, critiqua Amaël.
— Ce n'est pas juste rose. C'est cuisse de nymphe émue. Une couleur dont on entend souvent parler ici, expliqua Free.
Arrivés à l'entrée du site, d'autres membres les rejoignirent.
— Oh, un bulbe cuisse de nymphe émue !, s'exclama Coco.
— Ça te va très bien au teint, dit Winna à Amaël. Tu devrais essayer d'en rajouter dans tes tenues !
Encore marqué par sa séance "bien-être", il acquiesça sans vraiment prendre en compte l'information. Peut-être que se séparer de ses préjugés lui permettrait d'embrasser la joie collective des Eidoniens...
*
{ saluttoilafee }
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