L'histoire de l'amour et de la haine

Kakashi sursaute tout comme les anciens à l'instant où un bruit résonne dans la salle de réunion.

Il soupire, son menton soutenue par sa main droite. Il lève les yeux, sachant déjà quelle est la source de ce bruit. Pire même, qui est la source de ce bruit.

"Vous ne pouvez pas juste débarquer en réunion et me dire que vous coupez le financement de mon projet !"

Bien sûr, toujours le même qu'on entend râler. Kakashi se contient, échange un regard avec les anciens qui, apparemment, font juste office de décoration barbante.

Eux aussi, il aimerait bien les envoyer en voyage sans retour ficelé à deux chameaux. Bye les emmerdes.

Il soupire, croise ses mains sur son menton et tente de garder son calme du mieux qu'il le peut.

"Écou-" commence-t-il.

Et c'est reparti.

La voix raisonne et hurle dans la salle de réunion comme le ferait un orang-outan. Kakashi ferme fort ses yeux, son cœur s'accélère dans sa poitrine.

Par tous les dieux, qu'a-t-il fait pour mériter ça ? Kakashi savait très bien quels étaient les devoir d'un Hokage quand il a accepté d'endosser cette responsabilité. Endosser est un bien piètre mot.

Souffrir de cette responsabilité est plus approprié.

Pourtant, il n'avait juste pas imaginé se faire tirer les bretelles par le principal de l'Académie tous les weekend, comme s'il était un élève. Et dire que c'est lui qui avait commencé à l'emmerder pour la forme il y a quelques années... S'il avait su où ça les mènerait, il se serait abstenu. Ce souvenir lui fait échapper un amer rictus qui coupe court à la tirade du singe.

"Je peux savoir ce qui te fait rire ?"

Allez, il est temps d'essayer d'en placer une.

"Peux-tu me rappeler quelles sont tes fonctions ?"

Et toi, tu te souviens de qui lui a donné? Une petite voix moqueuse s'amuse dans sa tête. Oh, s'il avait su, il n'aurait jamais ô grand jamais décalé ce concours le jour du mariage de Naruto non plus.

"Principal de l'Académie et responsable de la jeunesse de Konoha, Hokage-sama."

Bizarrement, il ne trouve rien à redire à l'utilisation de l'honorifique comme il le demande à tout le monde. S'il y a bien quelqu'un à qui il prend un malin plaisir à lui rappeler son statut hiérarchique, c'est bien à lui.

"Bien, dis moi quelles sont les miennes maintenant ?"

Kakashi ne peut retenir un rictus se former sur le coin de ses lèvres. Personne ne le voit, bien-sûr. Peut-être bien que Shikamaru le devine, par contre. A en voir son regard sévère qui parle pour lui-même : On discutera de ça plus tard, en privé.

Celui qui râle est debout depuis le début, impossible de parler assis pour lui. Un truc de prof, probablement. Ses ongles raclent le bois de la table ronde. Son sang bouillonne, apparemment.

"Hokage, Hokage-sama."

L'entendre dire de ses lèvres est presque jouissif. Pas qu'il n'éprouve une quelconque affection à son encontre. On pourrait même dire qu'il le déteste depuis quelques années maintenant. C'est juste... ouais. L'entendre dire qu'il est inférieur en hiérarchie lui donnerait presque la trique, vraiment. D'ailleurs, Kakashi ressent même le besoin de vérifier.

Il redresse son visage, s'étend sur son fauteuil, croise les jambes gaîment et enfile le plus beau de ses sourires. Sur les yeux, bien-sûr.

"Et qu'est-ce que cela signifie, Kochou-Sensei~?" demande Kakashi d'une voix mielleuse.

"Sempai..." qu'il entend près de ses oreilles.

Pas le moment, Tenzō, pense fortement Kakashi quand il voit l'autre se mordre la lèvre. Il l'a mord presque à sang avant de répondre, et Kakashi reçoit un regard accusateur de son jeune conseiller.

"Je laisse le loisir à Hokage-sama de m'expliquer son petit jeu au lieu de discuter de choses qui sont pourtant plus important que l'orgueil pitoyable de -"

Kakashi se redresse, baille et lance son dossier papier sur la table de réunion. C'était amusant au début, maintenant Kakashi est fatigué.

"La réunion est terminée."

Les participants n'ont pas besoin de plus pour quitter la salle presque en courant. C'est le cas de Shikamaru, des anciens et du conseiller en finances. Ils en ont plus que marre de leurs chamailleries.

Ne reste que son garde du corps, Chat. Kakashi ne le voit pas, mais il sent sa présence derrière lui.

Et bien évidemment, il reste le principal.

"Espèce d'idiot, comment tu peux..."

"Je suis Hokage, voilà comment je peux," souffle Kakashi, attrapant sa robe de Hokage pliée sur son fauteuil. "Quitte cette pièce maintenant, la réunion est terminée."

"Je ne quitterai pas cette pièce tant que je n'aurai pas une réponse claire sur le pourquoi le projet de l'orphelinat a été mis en suspens et tu le sais très bien !"

Voilà maintenant que ses pas résonnent vers lui. Son visage est rouge de colère et Kakashi est certain d'y voir sa tempe palpiter. Il pourrait lui avouer la vérité maintenant, mais il est sûr que ce ne serait que jeter de l'huile sur le feu. Alors il enfile calmement sa robe de Hokage, gardant son allure la plus nonchalante.

"Par manque d'argent."

"Konoha est blindé de thunes !"

"Fonds transférés sur un projet plus important." répond Kakashi en enfilant son chapeau.

"Tu peux me dire ce qu'il y a de plus important qu'un orphelinat ?!"

Est-ce le moment de lui avouer qu'il n'a pas coupé les fonds ? Mh, laissons Iruka mijoter encore un peu, Kakashi aura tout le temps de s'en mordre les doigts après coup.

"La cellule psychiatrique, l'étude des cellules hashirama, ou-"

Mais que quelqu'un le fasse taire ! Okay, Kakashi s'en mord déjà les doigts. Il sent même son haleine s'écraser sur son masque maintenant. Depuis quand est-il si proche de lui ? Erk, Kakashi fait un demi-pas en arrière, son dos s'écrasant contre le torse de son garde du corps qui lui murmure des sempai qui veulent dire ne déborde pas. Mais Kakashi en a juste plus que marre.

"Ferme ta gueule."

Putain, ce que ça fait du bien.

De le dire, mais aussi le silence qui en suit. Dieu merci. Kakashi profite de son état de choc pour tenter de quitter la pièce. Try again, lui murmure sa conscience quand sa manche est attrapée.

Il se retourne. Est-ce qu'Iruka est en train de pleurer de rage ?

L'occasion est trop belle :

"Peut-être que tu auras besoin d'aller faire un tour à la cellule psychiatrique que je suis en train de financer à la place de ton orphelinat, Kochou-sensei~." Le rire moqueur est peut-être de trop, car Iruka vire au rouge écarlate.

"Comment oses-tu? C'est de la jeunesse de Konoha dont on parle ! De jeunes enfants qui ont perdu leurs parents pendant la quatrième grande guerre ?! Qui se retrouvent complètement seuls"

"Je vis seul depuis mes 6 ans" rétorque Kakashi. "Et je vais bien."

"Ouais, tu vas très bien dans ta tête, ça se voit" claque ironiquement Iruka. "C'est pour ça que tu préfères ouvrir un centre psychiatrique qu'un orphelinat."

Il a pas tort, s'amuse sa conscience.

"Un orphelin contre la construction d'un orphelinat, on aura tout vu dans cette putain de salle de réunion!" Se met à hurler Iruka, hors de lui. "D'ailleurs, peut-être que tu serais moins con si tu avais eu des parents ! Ou peut-être que tu l'as toujours été et que c'est pour cette raison que ton p-"

Les sempai murmurés près de son oreille ne sont pas suffisants pour le calmer, cette fois. Ses doigts le picotent et la lumière violette crépite dans la pièce.

"Tu n'oserais pas-" Iruka halète, les yeux grands ouverts.

Kakashi le plaque contre un mur de la pièce, trop rapide pour que son garde du corps ne l'en empêche.

Iruka déglutit, Kakashi voit sa pomme d'Adam se balader. Jouissif.

"Jamais je n'oserai faire de mal aux feuilles de Konoha," dit Kakashi doucement, et le souffle de soulagement d'Iruka s'écrase sur son visage comme une horrible brise d'automne. "Mais garde en tête qu'un jour, oui, on m'a appelé Kakashi l'impitoyable." Kakashi lâche le col d'Iruka, se frottant la main. "Et que oui, j'aurai peut-être eu besoin d'être accompagné psychologiquement.".

Kakashi n'a aucune idée de pourquoi il s'est confessé. Toujours est-il qu'il ne sait pas combien de temps Iruka est resté pétrifié contre ce mur ensuite. Il a fuit la salle de réunion pour fuir Iruka comme l'on fuit la peste et il est juste fatigué.

Dans un autre monde, ou ni l'un ni l'autre n'est Hokage ni principal, peut-être qu'ils pourraient s'entendre, et même s'apprécier. Car il est certain que tous les deux se soucient du peuple de Konoha comme personne ne l'avait jamais fait avant.

Mais aujourd'hui, la simple vue du principal de l'Académie donne à Kakashi des envies de meurtre.

Peut-être qu'il devrait aller passer un peu de bon temps avec Tenzō pour oublier.

Kakashi quitte la tour Hokage, non sans un regard en direction de l'Académie. Le soleil se couche déjà, en cette fin d'automne. Les rires et les éclats de joie des enfants remplissent les rues.

C'est déjà le weekend.

Sur le chemin du retour jusqu'à chez lui, Kakashi salue solennellement les quelques citoyens qui se courbent à son passage. Il prend le temps de discuter avec les commerçants, prend des nouvelles de chacun d'eux.

Comme à chaque fois qu'il passe devant le marchand de thé, il repart avec une nouvelle boîte. Kakashi n'y peut rien, le thé est bon et le commerçant sait y faire.

Une fois rentré, toujours suivi de près ou de loin par Chat, Kakashi défait ses vêtements traditionnels et allume la bouilloire avant d'aller se doucher rapidement. Il revient dans sa cuisine, sobrement habillé d'un yukata bleu clair dont il se sait chaud comme l'enfer dedans. Sa chevelure à peine sèche retombe sur son front, et alors qu'il s'acoude au plan de travail en prenant soin de laisser quelques morceaux de sa peau blanche dépasser du yukata, la bouilloire sonne.

Kakashi sort deux tasse, verse le thé dedans et demande dans le silence : "Tu restes ce soir, Tenzō?"

Dans la pénombre, l'homme au masque de chat apparaît. Il retire son masque au lieu de prendre la tasse de thé que Kakashi lui tend.

Son visage est sérieux, Kakashi fronce les sourcils.

"Quelque chose ne va pas?"

"Je vois quelqu'un. C'est sérieux" Tenzō n'y va pas par quatre chemins, comme à son habitude.

"Oh," Kakashi se fige. "Okay."

"Je n'ai pas apprécié comment tu as encore agit avec Iruka tout à l'heure."

Kakashi lève un sourcil. "Il m'a poussé à bout et-"

"Toi aussi! Je ne veux pas de tes excuses vaseuses, Sempai. Je ne sais pas pourquoi tu l'as en grippe comme ça." Tenzō fronce les sourcils. "La haine que tu lui portes est... étrange. Infondée, je dirais."

"Il me déteste tout autant. C'est réciproque." Dit Kakashi en baissant son masque pour souffler sur sa tasse de thé. "T'es sûr que tu veux pas rester ?"

"Sempai, je t'ai dis que j'ai trouvé quelqu'-"

Kakashi pose sa tasse, les yeux écarquillés. "Ne me dit pas que-"

"Que quoi?"

"Tu sors avec-" La voix de Kakashi est dure, accusatrice.

L'ambiance est palpable.

"Avec?" répond doucement Tenzō, levant un sourcil interrogateur auquel Kakashi répond:

"La façon dont tu le défends. Iruka." Kakashi claque, ses doigts serrant a blanc la hanche de sa tasse.

"Quoi? Absolument pas. Et même si c'était le cas... J'aurais du mal à comprendre le problème que ça poserait." Claque Tenzō. "D'ailleurs, pourquoi tu le hais autant ?"

*

Pourquoi le hait-il autant ? Ce n'est pas une question que se pose Kakashi, habituellement. Et ce n'est pas une question à laquelle il compte répondre ce soir ni même jamais.

Tenzō est parti. Pour de bon même. Ça ne l'étonne pas, il a bien vu comment il se comporte quand Gai est dans les parages ces dernières semaines.

Et oui, il est soulagé que Tenzo ne sorte pas avec Iruka. Plutôt mourir que de le supporter lors des sorties avec son kohai.

Kakashi a besoin d'air. Après s'être habillé convenablement, il pose sa main sur la poignée de porte mais se ravise.

Il a vraiment besoin d'air.

Besoin de retirer le masque du Hokage.

*

Quand Kakashi pose son premier pied dehors lorsque la nuit est tombé, c'est le vent sur son visage qui le frappe le plus.

Mais à mesure qu'il s'enfonce dans le centre de Konoha, c'est le regard des gens.

Personne ne le regarde, personne ne se courbe par respect.

Kakashi peut enfin respirer, sans son masque. Et surtout, sans Iruka sensei dans les environs.

Il tâte un peu le terrain, échange quelque regard avec les passants et personne ne semble remarquer quoi que ce soit.

Quand il est sûr que personne ne le reconnaît, Sukea décide de rentrer dans un bar de civils.

Le bar est plein à craquer en ce vendredi soir. Une seule place reste libre sur un tabouret du bar. Il s'installe, après s'être défait de son écharpe et l'avoir posé les de lui.

Quand le serveur vient prendre sa commande, Il remarque que le verre de la femme assise près de lui est vide. Pris d'un élan de générosité, il fait signe au serveur de lui remettre la même chose.

Un rideau de cheveux ondulés l'empêche de la voir, mais quand les deux verres sont servis, elle sursaute et se retourne vers Sukea et...

"Oh, merci beaucoup c'est... gentil."

Et ça doit très certainement être une mauvaise blague.

La mâchoire lui en tomberait s'il ne se contenait pas. A la place, ses yeux doivent être grand ouverts car soudainement, son voisin de bar passe nerveusement le bout de son doigt par-dessus son nez.

"Je... Je suis désolé si je ne suis pas ce à quoi vous vous attendiez..." la personne répond avec un sourire maladroit. Ah, clairement, non. "Les gens me confondent souvent avec une femme quand je laisse mes cheveux libres."

En effet. Sur le long de son visage tombe une cascade de cheveux ondulés. Ce n'est très certainement pas une ondulation naturelle, devine Sukea. Plutôt la marque d'une queue de cheval serrée à mort à s'en décoller la peau du cuir chevelu. Ses yeux sont rouges et encore humides, et des cernes violacés décorent son visage fatigué. Il est habillé d'un simple chemiser noir satin, dont les derniers boutons sont à peine fermés. Sukea s'efforce de ne pas s'attarder par ici, remonte ses yeux et remarque même ce qui doit être des larmes qui ont séchés le long de son menton.

Cet horrible sourire n'est pas présent. Cette joie exubérante et fatigante qu'il déambule toujours dans les rues de Konoha est définitivement absente ce soir. Son tempérament de fou furieux semble lui aussi avoir fait des valises, mais ce qui est sûr, c'est que cette voix et cette cicatrice, c'est...

Ouais, la vie semble se jouer de lui. De toutes les personnes à qui Kakashi aurait voulu offrir un verre ce soir, ce n'était définitivement pas cet enfoiré d'Iruka-sensei.

Les pupilles d'Iruka fixées sur lui se dilatent un court instant. Sukea suppose que son aura meurtrière en est la cause, puisqu'aussi tôt, Iruka fouille dans ses poches pour déposer quelques pièces sur le comptoir.

"Je vais payer cette tournée" dit-il prestement, et Sukea remarque ses lèvres trembler et sa voix faire des accoups. "Pour ce quiproquo."

Sukea n'ajoute rien, ses doigts blanchissent autour de son verre qu'il se retient de lui jeter à la figure. Il souffle longuement, et ferme les yeux par-dessus son verre. "C'est bon, gardez votre argent." Il n'est pas à quelques ryo près, et plutôt mourir que de se faire offrir un verre par Iruka-sensei.

Ils boivent leur verre sans se parler. Quand Sukea jette un œil à sa montre, il remarque qu'il sera bientôt minuit et il n'aurait jamais pensé qu'Iruka soit le genre d'homme à rentrer si tard au domicile familial. Et encore moins bourré. Sukea ne connaît pas grand chose de la vie privée du proviseur de l'Académie, mais il sait à quel point il aime les enfants. Iruka doit probablement en avoir. Il est ce genre d'homme respectable et horriblement parfait que n'importequelle femme rêverait d'avoir, alors pourquoi diable est-il en train de boire dans un bar miteux au lieu d'être auprès de sa famille ?

"J'ai dit des choses horribles à quelqu'un qui m'est cher aujourd'hui." confesse Iruka dans un murmure. Distraitement, Sukea fait tourner le fond d'alcool dans son verre sans répondre. "Des choses dont je ne me pardonnerai jamais."

Sukea lève un sourcil pour lui même. Il déteste Iruka, mais à moins que toutes leurs disputes sortent tout droit de son imagination, il sait aussi que c'est réciproque.

"Je ne sais plus quoi faire pour..." Iruka renifle. "pour réussir à lui parler calmement. Je veux dire, je sais que je perds facilement mon sang froid. Mais lui... J'ai l'impression qu'il se fout de tout. Que peu importe ce que je propose, il..."

Comment diable s'est retrouvé Kakashi ce soir à écouter Iruka sensei pleurer alors qu'il a enfilé son costume de Sukea dans l'unique but de le fuir ?! Il pourrait simplement se sauver de ce bar, en trouver un autre et même trouver une femme ou un homme avec qsui partager sa nuit pour oublier toute la rage qui le consume. Mais Iruka continue de pleurer et putain, Kakashi n'est pas ce monstre sans coeur que tout le monde pense qu'il est!

Alors il ravale sa fierté, prend sur lui, et continue d'écouter cet homme qu'il a pourtant envie d'envoyer en mission à des semaines de Konoha.

"Je sais que son travail est difficile. Je sais aussi qu'il n'a jamais voulu de ce poste. Mais... Mais depuis qu'il est... J'ai l'impression qu'il prend un malin plaisir à réfuter toutes mes propositions juste pour... Juste parce qu'il me déteste." Iruka sert les poings sur le comptoir du bar et murmure des mots que Sukea n'entend que parce qu'ils sont proches. "Et ça me détruit... parce que je l'a-'" le reste se perd dans le brouhaha du bar.

Sukea déglutit lorsqu'une constatation lui tord les tripes. Oui, certes il lui arrive certaines fois de prendre un malin plaisir à refuser les suggestions d'Iruka parce que pour une raison ou une autre, ça lui fait un bien fou de voir Iruka se mordre les doigts. Mais l'entendre sangloter près de lui ce soir à cause de lui le rend étrangement mal. Cela ne devrait-il pas lui donner la trique normalement ? Ne se réjouit-il pas habituellement du malheur de ses ennemis ?

"Je suis désolé" dit finalement Iruka, sanglotant. "Je- je devrais y aller. Merci pour le verre."

"Attend !"

Quoi ? L'univers pourrait-il donner une explication à Kakashi du pourquoi il vient d'attraper la manche d'Iruka ? Et par tous les dieux pourquoi vient-il de lui demander s'il pouvait le raccompagner ?!

Il serait bien ravi d'avoir une réponse, car maintenant, les voilà en train de marcher dans les rues sombres de Konoha dans un horrible silence uniquement brisé par les quelques sanglots persistants d'Iruka.

"Ce sera plus rapide par là," Iruka désigne une ruelle sombre et étroite dans laquelle il s'engouffre.

Sukea est reconnaissant. Plus vite il aura raccompagné Iruka-sensei à son appartement, plus vite il pourra trouver autre chose à faire.

Ils sursautent en même temps lorsqu'ils entendent un bruit provenant de la benne à ordure à leur droite. Sukea pense aussitôt à un chat, mais soudainement une petite tête brune se met à fuir.

"Hey!" Iruka crie en lui attrapant le col de son t-shirt.

"K-Kochou sensei!" Le petit garçon cache son visage. "Je suis désolé."

"Eh,tu sais que tu peux m'appeler Iruka-sensei" Iruka s'accroupit pour être à sa hauteur. "De quoi es-tu désolé Nori? Pourquoi est-ce que tu étais dans cette poubelle ?"

"Je n'ai plus à manger à la maison," ce n'est qu'un murmure, et si Sukea l'entend, c'est parce que le silence est terriblement pesant ensuite.

"Qu'est-ce que tu as fait des provisions que je t'ai amenées ce matin ?" demande gentiment Iruka, retirant avec précaution les mains du visage du garçon. "Regarde moi, je ne suis pas en colère."

"Je... Je les ai données à Hikari," avoue le jeune garçon, un blush sur les joues, et Sukea voit Iruka froncer les sourcils.

"Pourquoi ? Hikari vit avec sa maman, elle n'a pas besoin que tu ne-"

"Mais tu sais, Iruka-sensei," commence Nori. "La maman de Hikari est devenue un peu..."

"Un peu quoi ?" demande Iruka en prenant sa main.

"Je sais pas si c'est bien de dire ça mais... elle est malade? Je veux dire, Hikari nous a dit que c'est à cause de la guerre et... et que sa maman devient... folle." Nori lève son regard vers Sukea, "c'est qui lui ?"

"Hm, c'est," Iruka lève un sourcil vers lui.

"Sukea," répond-il en s'accroupissant à son tour. "Ne t'inquiète pas, je suis un... ami de ton sensei."

Sukea se félicite intérieurement, car n'a même pas grimacé à cette drôle de phrase.

Nori acquiesça, puis dirigea de nouveau son regard vers Iruka. "Iruka-sensei, quand est-ce que l'orphelinat pourra ouvrir ? Et aussi quand est-ce que la maman d'Hikari pourra être soignée ?"

"Je-" Iruka commença mais Sukea lui coupa la parole.

"Bientôt. Iruka-sensei travaille dur pour ça, d'accord ?"

"Okay, je vous fais confiance Iruka-sensei! Je sais que vous êtes le meilleur !"

Sukea se redresse, pensif, tandis que Nori serre Iruka dans ses bras comme s'il était tout ce qu'il lui reste.

"J'ai hâte d'être un grand shinobi comme Kakashi-sama, comme ça je pourrai payer à manger à tous les autres enfants qui en ont besoin ! Tu sais, Iruka sensei, Kakashi-sama faisait déjà des missions quand il avait mon âge ! C'est trop la chance !"

"Ce n'est pas une chance," murmura Iruka en glissant quelques ryos dans la poche du garçon. "Maintenant rentre vite chez toi et ne soit pas encore en retard lundi."

Bizarrement, alors qu'ils reprennent leur marche en direction de l'appartement d'Iruka, les mots qu'il lui a dit ce matin remontent dans sa gorge avec un drôle de goût amer. Iruka semble pensif lui aussi.

Ils discutent calmement de ce qu'il vient de se passer. De la misère qu'a provoqué la dernière grande guerre sur la jeunesse de Konoha, et Sukea se demande soudainement pourquoi ils n'ont jamais réussi à parler si calmement avant.

Quand ils arrivent devant la petite maison du proviseur, Sukea s'étonne encore une fois d'accepter l'invitation d'Iruka sensei.

Quoi?

Vient-il réellement d'accepter le thé qu'il vient de se faire servir sur le kotatsu ?

"Merci de m'avoir raccompagné, j'espère que le thé est à votre goût."

Il l'est, il est même terriblement parfait mais Sukea se garde bien de le dire. A la place, il acquiesce et est surpris de remarquer à quel point la maison est calme. Il n'y a aucune photo de famille, ni même d'horribles magnet sur son frigo comme il l'avait imaginé.

Iruka vit seul.

Oh, il y a bien une photo de famille, représentant Iruka et Naruto. A vrai dire, il y en a même partout. Sukea s'arrête de les chercher du regard quand il tombe sur un cadre de l'équipe 7 où il est présent.

"C'est à Naruto," se justifie soudainement Iruka. "Il l'a oublié quand il a déménagé. Il n'arrête pas de me le réclamer, mais on est tous les deux tellement débordés par le travail qu'on ne trouve plus le temps de se voir" rigole nerveusement Iruka avant de voir son verre d'une seule traite. Il s'en ressert un fissa.

"Vous ne buvez pas de thé," remarque Sukea en terminant le sien. "Vous buvez du sake."

La réponse d'Iruka est déchirante.

"Je suis désolé, c'est une habitude de fin de semaine. J'ai juste besoin d'oublier."

Finalement, ils boivent tous les deux le reste de la nuit sans daigner se parler, car putain, Sukea lui aussi a vraiment besoin d'oublier qu'il est en train de passer la soirée avec et chez Iruka-sensei.

Alors il boit. Et il ne se rend compte qu'il s'est endormi son verre vide encore en main qu'à l'instant où un gros bruit le réveille. Son verre tombe, se brise au sol et il lui faut quelques secondes pour se souvenir qu'il est chez Iruka-sensei. Sa tête tourne, il doit se tenir au dossier du canapé lorsqu'il se redresse. Il plisse les yeux, tente de faire la mise au point sur ce qu'il se passe autour de lui.

Iruka est au sol, et tente du mieux qu'il ne peut de se redresser. Quand il finit par ramper plutôt qu'essayer de se redresser, Sukea finit par aller l'aider à se relever. Du mieux qu'il ne le peut, car lui aussi, ses jambes sont sur le point de l'abandonner.

Il passe un bras autour de sa taille, et se sert de son autre pour se maintenir contre un mur du salon.

"Où est ta chambre ?" Jamais il n'aurait imaginé demander ça à Iruka-sensei un jour. Mais il faut constater que la vie réserve bien des surprises.

Iruka lui marmonne quelques mots que Sukea ne comprend que grâce aux gestes, et dieu sait comment, Sukea se trouve soudain à déposer très doucement Iruka dans son lit. Un rapide coup d'œil au radio réveil du proviseur l'informe que la nuit est déjà bien entamée.

Il souffle. Finalement, cette soirée prévue pour oublier cet énergumène d'Iruka sensei aura été un pur désastre.

Après s'être resté assis près d'une demi heure sur le rebord du lit, Sukea estime qu'il est assez sobre pour se redresser.

Il ferait mieux de rentrer.

"Attends," entend-il après avoir tourner les talons."Reste encore un peu s'il te plait."

Sukea fronce les sourcils avant de se retourner vers le lit. Iruka est toujours dans ce chemisier de civil en satin, rentré dans une paire de jean noir taille haute. La plupart des boutons de la chemise sont ouverts sur sa peau halée qui accueille un flot de cheveux bruns. Ses cheveux sont étonnamment longs, encadrant parfaitement son visage sous le clair de lune. Sukea grimace presque à cette idée, mais Iruka est... Ok. Iruka est beau habillé en civil. Et alors ? Il fait noir, et c'est probablement l'alcool qui parle.

"Pourquoi ?" Demande-t-il précautionneusement. "Ta mère ne t'a jamais dit qu'on ne doit pas inviter des étrangers chez soi ?"

"Tu n'es pas un étranger," répond Iruka en se décalant sur un côté du lit. "Tu es une feuille de Konoha."

"Les gens ne sont pas toujours ceux que l'on croit." Et cette phrase le frappe et lui comprime le cœur quand Iruka se met à sourire.

"Je sais que tu ne me feras jamais de mal."

Sukea déglutit silencieusement, un goût amer dans la bouche au souvenir de ce qu'il a fait à Iruka ce matin.

"Comment peux-tu en être sûr ?"

Iruka ne répond pas, il se contente de tapoter la place libre à ses côtés. Sukea est trop fatigué pour réfléchir plus longtemps. Et puis, il n'est plus à ça près, à vrai dire.

Il est si fatigué, que quand il finit par s'allonger près d'Iruka dans son lit, il ne trouve pas la force de le repousser quand Iruka se blottit contre lui. S'il se concentre un peu, derrière l'odeur d'alcool, il peut sentir une légère odeur de jasmin, de vieux papier avec une touche de cannelle.

"Pourquoi ?" Demande-t-il à la place.

"Je t'aime bien." Sukea se fige quand Iruka dépose sa main sur son torse. "Et je suis seul. Et j'ai la phobie de la solitude le soir depuis que j'ai perdu mes parents. Je ne peux pas dormir quand je suis seul."

"Comment est-ce que tu fais d'habitude ?" Demande Sukea pour faire la conversation. Iruka niche sa tête dans sa nuque, et Sukea déglutit au contact des cheveux d'Iruka sur son menton. Ils sentent le bouillon miso, celui d'Ichiraku. Il ne peut s'empêcher de s'amuser de ça.

"Je ne dors pas, je travaille ou je fais des cauchemars." confesse Iruka dans un murmure. "Je rêve que je suis seul dans l'univers, qu'il n'y a plus que moi et l'immensité du monde, et ça me terrifie."

Quand Iruka commence à caresser sa clavicule du bout de doigts par dessous sa chemise, Sukea doit combattre l'envie de lui répondre :"Tu n'es pas seul".

Il y parvient. Car il déteste iruka... n'est-ce pas ? Son bras qui vient de se poser autour de sa taille commence à réfuter cette idée.

"Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est ce que ressentent les orphelins. Et je n'ai même pas été capable de faire quelque chose pour eux. Ni même comprendre qu'il y avait d'autres conséquences de la guerre toute aussi grave. A la place j'ai dis des choses horribles. J'ai l'impression d'être un moins que rien."

Mais où est donc passé Iruka-sensei ? Cet homme irritable de part sa confiance en lui exacerbée ? Iruka était ce qu'il était, mais certainement pas un moins que rien.

"Tu n'es pas un moins que rien, Iruka-sensei. Tu es tout sauf un moins que rien."

"Tu as raison, je suis plus un connard qu'autre chose." Sukea ne répond pas, mais son pouce s'est glissé sous sa chemise et il s'insulte intérieurement pour ça. "C'est pour ça que tu me détestes."

Sukea a oublié comment respirer pendant quelques secondes avant de répondre. Non, respire, lui murmure sa conscience. Il n'a pas pu te reconnaître. Alors, il répond le plus naturellement qu'il ne le peut. "Je... Je ne te déteste pas." Les mots ont roulé sur sa langue plus doucement qu'il ne l'aurait cru. Ça lui fait du bien, étrangement.

"Désolé, je pensais à quelqu'un d'autre" murmure Iruka tout bas. "Des fois je me dis qu'il aurait mieux fait de me laisser mourir le jour où il m'a sauvé."

Il s'étonne à se demander à quelle fois fait référence Iruka."Tu n'as pas à dire ça," murmure-t-il dans la nuit. "Je suis sûr que cette personne est fière de l'avoir fait."

"J'aimerais que tu le penses vraiment."

Sukea fronce les sourcils, mais se souvient qu'Iruka est complètement saoul. Et aussi, qu'il s'est endormi dans ses bras. Il ne parvient pas non plus à lutter plus longtemps contre le sommeil.

*

Tout n'est que sang, désespoir et solitude. Mais il y a cette voix lointaine et

"Sukea!"

Il se réveille, haletant et pantelant, dans la pénombre de la nuit. "Désolé, j'ai..."

"...Fais un cauchemar, je sais. Tout va bien, maintenant" rassure Iruka.

Kakashi se sent mis à nu, remerciant tout de même dieu qu'il soit caché derrière son personnage. Si Iruka-sensei apprenait qu'il faisait des cauchemars... Eh bien, Kakashi ne trouve rien à redire, et cette constatation est aussi étrange que les papillons dans son ventre lorsqu'Iruka continue de lui murmurer des paroles douces et réconfortantes dans le creux de sa nuque.

Petit à petit, il reprend conscience de son corps et se rend compte que leurs jambes sont entremêlées. Et surtout, qu'il n'éprouve aucun dégoût à ce constat.

"Sukea," murmure Iruka. Il redonne un faible oui en réponse. "Je ne suis plus saoul," dit Iruka en plaçant une main sur sa joue. "S'il te plait,"

Sukea fronce les sourcils, l'incompréhension sur son visage lorsqu'Iruka fait glisser son visage pour qu'ils soient face à face.

"Puis-je t'embrasser ?"

Sukea s'étonne à demander pourquoi plutôt que de refuser et soudainement les lèvres encore salées des larmes de la veille s'écrasent tellement doucement sur les siennes qu'il fredonne dans le baiser malgré lui.

Il glisse un main dans sa nuque, une main dans le creux de sa taille et il arrête de réfléchir pour embrasser à la place et c'est bon. Bon d'arrêter enfin de réfléchir.

Tout est flou ensuite. Sukea se souvient avoir laissé Iruka rouler ses hanches sur les siennes et avoir pensé à pratiquer le hate sexe. Mais ensuite Iruka l'a sucé comme personne ne l'avait fait jusque là et Sukea a arrêté définitivement de réfléchir quand Iruka a dit qu'il voulait faire l'amour avec lui.

C'est doux, lent, avec Iruka par-dessus en cavalier et Sukea ne fait rien d'autre que haleter et gémir car Iruka n'est que douceur et générosité et amour et oh, Sukea perd absolument tous ses repères quand la jouissance vient les cueillir ensemble.

Quand Sukea murmure un énième "pourquoi" dirigé vers le plafond, il se sait pas si c'est un question qu'il dirigé à son encontre ou à celle d'Iruka.

Mais cela n'est pas important, car putain de merde Iruka vient de répondre:

"Parce que je t'aime."

Ils sont encore nus, sous les couvertures et encore haletant et Sukea est encore à bout de souffle. Le moi aussi résonne dans sa tête et-

Sukea pivote sa tête avec interrogation et Iruka dépose une main sur sa joue. "Je suis désolé, laisse moi t'embrasser une dernière fois,." dit Iruka avant de venir l'embrasser tendrement. Sukea glisse une main dans sa nuque pour prolonger le baiser mais Iruka se recule rapidement. "Je sais que tu me détestes. Je suis désolé j'ai... profité de la situation."

La réalité frappe Kakashi comme une poêle sortant du feu.

"Depuis quan-"

"Au bar" coupe Iruka. "Quand tu m'as reconnu... J'ai senti que c'était toi," la voix d'Iruka se remet à trembler et cette fois Kakashi déteste ça. "J'ai senti... ta haine."

Je ne te déteste pas.

"Je suis désolé,"

"Tu n'as pas besoin de l'être," murmure Kakashi en prenant timidement la main d'Iruka dans la sienne. Il souffle longuement avant de prendre la parole. C'est le moment où jamais. "Je m'excuse de t'avoir poussé à bout ces dernières années. Tes idées ont toujours été les meilleures."

"Alors pourquoi-"

"Je ne sais pas pourquoi... Mais il y a eu un moment où j'éprouvais un bien-être malsain à te pousser à bout, à te voir en colère. Puis ça a dérapé et... Et on a plus jamais réussi à se parler" avoue Kakashi, apportant sa main à ses lèvres. "J'ai cru que c'était de la haine," murmure-t-il en embrassant sa main. "Mais maintenant je sais que c'est... autre chose."

"Kakashi," murmure Iruka, glissant sa main dans la perruque pour la retirer. "Nous sommes tous les deux des idiots. Et des connards."

Un rire nerveux s'échappe de ses lèvres, ses joues devenant brûlantes quand Iruka termine de retirer son maquillage.

"Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?" demandent-ils à l'unisson.

Iruka demande à Kakashi de débloquer les fonds pour l'orphelinat mais Kakashi lui avoue qu'il ne les a jamais coupés.

La veine d'Iruka commence déjà à palpiter alors pour s'excuser, Kakashi s'étend de tout son long sur le lit, courbe son dos comme un chat et demande à Iruka de lui montrer à quel point il est amoureux.

Iruka ne se le fait pas demander deux fois et fait l'amour à Kakashi jusqu'au petit matin.

Ils prennent un douche, lavent leurs péchés et ne s'arrêtent de s'embrasser que pour s'insulter d'idiots.

Quand il demande à Iruka de lui dire les mots doux, Iruka n'hésite pas une seule seconde et il se noie dans son regard sombre.

L'eau brûlante de la douche continue de couler comme un manteau réconfortant. Kakashi glisse un doigt tremblant sur la cicatrice d'Iruka et il a presque envie de pleurer.

A la place, il ne doute pas un seul instant quand il lui répond les mêmes mots doux.

Tout est maladroit ensuite, mais joyeux et Kakashi se demande s'il n'est pas dans un rêve quand il observe Iruka, depuis le tabouret de cuisine, préparer le petit déjeuner sublimé par le soleil levant.

Quand, après avoir passé l'après-midi à regarder des films à l'eau de rose, Iruka passe sa main dans sa chevelure avant de l'embrasser comme s'ils étaient un simple vieux couple, Kakashi peut enfin dire qu'il a retrouvé sa route sur le chemin de la vie.

Il a presque voulu le tuer la veille.

Alors pourquoi, alors qu'Iruka effleure cette mèche de cheveux de lune, Il pourrait faire exploser tout l'univers de celui qui oserait toucher un seul de ses cheveux ?

On dit que la haine est proche de l'amour.

Kakashi dirait plutôt que l'amour est proche de la haine.

Que la haine n'est qu'un masque que l'on porte, occultant. Et lorsqu'on le retire, on trouve l'amour, fatigué de vous avoir attendu peut être un peu trop longtemps sur le chemin de la vie.

Mais rien n'est plus fort que l'amour alors soudain, il s'accroche. Et tu te retrouves pendu à ses beaux yeux noisette tandis que la haine s'évapore sous son sourire solaire.

Si quelqu'un demandait demain à Kakashi comment il est tombé amoureux d'Iruka sensei ce soir, c'est ce qu'il lui raconterait.

L'histoire de l'amour et de la haine. 

*

Merci à ma chère rivale Emweirdoy pour la beta ! <3

Votes et commentaires bienvenues et grandement appréciés, merci d'avoir lu.

Bien à vous, 
Sweetysamaa

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