- Who tu m'écoutes ?! Me cria-t-il

Il était tendu, tous ses muscles tressaillaient et une goutte de sueur perlait sur son front. À l'évidence, il a dû parler d'un sujet personnel pour être dans cet état. Je crois que je n'aurais pas dû m'incruster.

– Je te parle là ! Réponds-moi non ? T'es muette ? 

Je sais que la tête négativement, décidée à ne pas parler.

Il respirait fort et j'entendais son cœur battre d'où j'étais.

Dans un excès de colère, il me secoua.

- Mais parle ! Parle ! 

Il se semblait sur le point de devenir fou et emporté par l'adrénaline, me gifla.

J'encaissais les coups avec facilité et grâce, la tête haute. Quelqu'un allait peut-être intervenir qui sait ? Peut-être la fille avec qui il était tout à l'heure ? 

Lassé, il s'arrêta pour reprendre son souffle. Il avait le regard dur et froid. Flippant.

Mais lorsqu'il me scruta une nouvelle fois, examinant chaque facette de mon visage, son regard avait changé. Une fossette apparue et ses yeux pétillèrent. Je rêve ou il fixe ma bouche ? !

Lorsque je surpris son regard, il détourne le sien et fixa le sol. Il semblait sur le point de me dire quelque chose, mais se ravisa au dernier moment, ouvrant et fermant la bouche, comme pour s'imaginer en train de me parler.

Finalement, il releva la tête, et me regarda droit dans les yeux. Wow ! Quelles yeux splendides ! Un océan de verre et de bleu, s'étendant à perte de vue, je pourrais rester les contempler pendant des heures.....

Je dis ça, mais celui-ci me frappait, il y a encore quelques secondes...

Lorsque les élèves commencèrent à arriver dans le couloir, son regard changea du tout au tout. Il devient distant et froid, évitant le mien. Cela ne m'étonnais pas.

Je savais qu'il se refermera comme une huitre à un moment donné.

Sa tristesse crevait les yeux, on la sentait à des kilomètres ! Ce gars-là est asocial, et avait clairement du mal à s'intégrer.

- je peux t'aider si tu v- , commençais-je, attendrie.

- Tais-toi, je veux rien entendre ! Tu ne sais rien, et ça ne t'intéresse pas ! Mêle-toi de tes affaires, veux-tu ?

Nullement vexée, je tentais une autre technique d'approche :

Posant une main sur son épaule. Pour le calmer, je tentais :

- Si tu veux parler.... Tu es souvent seul d'ailleurs ? Parce que Lya, Alison et moi on peut rester avec toi tu sais ? Je ne te connais pas mais tu as l'air d'une personne pas mal dans ton genre...

Je parle sur le plan amical hein, ajoutais-je gênée d'avoir autant révélé le fond de ma pensée.

- Mais Chut ! Pas ici ! Répondit-t-il. Non. En fait, n'aborde pas ce sujet tout court.

Me bousculant pour rentrer en classe, il échappa à ma question. Je suppose que j'avais vu juste... 

Waouh, quel caractère ! 

Et dire que je vais devoir devoir le supporter plus d'un an...