Chapitre 14
Tout ça pour ça ?
J'ai travaillé jour et nuit sans fermer l'œil une seconde et...
J'ouvris les yeux.
L'infirmerie ?!
- J'ai dormi longtemps ? Interrogeais-je à tout hasard.
Une voix lointaine et couinante me répondit d'un air vague.
- Seulement trois heures... Mais tu te reposes ! Tu as l'interdiction de bouger d'ici jusqu'à nouvel ordre ! Ajouta-t-elle, en faisant irruption.
Une tête hirsute apparut, un air narquois illuminait son visage, et ses boucles d'or faisaient scintiller ses yeux turquoises.
Je poussais un soupir d'impatience.
- J'ai pas le temps pour ses conneries moi, m'écriais-je soudain, agressive.
Elle me jeta un regard à la dérobée, empli de tristesse et de compassion. Puis s'attela de nouveau à sa tâche.
Je levais les yeux au ciel, irritée.
- Je veux sortir ! Insistais-je, tambourinant ma tête de lit dans un vacarme incessant.
- Pas maintenant, contra l'infirmière, visiblement exaspérée.
- Je n'aurais pas assez de temps pour.... Tentais-je une nouvelle fois.
- Bon sang, c'est les vacances ! Tais-toi un peu et profite du silence, veux-tu ?
Je remarquais enfin que tout le monde était parti, et qu'il ne restait sûrement plus que moi et l'infirmière dans l'école.
Elle reçut un appel et courut décrocher.
- Allô ? Oui ? Mel, c'est ça... Pardon ? Excusez-moi.
Elle replaça le combiné sur son oreille et reprit :
- ...Chute sur scène. Trop danser...
Je me bouchais les oreilles. Pas besoin de me le rappeler, merci bien !
L'infirmière m'observa avec insistance, puis attendit un moment. Lorsqu'elle reprit, sa voix était parfaitement audible, et je pus entendre;
- Elle ne devra pas danser de toutes les vacances. Si j'apprends qu'elle a fait ou esquissé ne serait-ce qu'un pas de danse, je serais dans l'obligation de la priver de gala, et je vois bien qu'elle n'en a guère envie.
J'affichais un air outré et la fusillais du regard. Comment osait-elle ? Bien sûr que je voulais y participer ! Mais pour cela il fallait que je sois entraînée...
- Je ne sais pas moi ! Reprit-elle soudainement, sans doute en ayant coupé la parole à son interlocuteur. Emmenez-la en vacances ou quelque chose comme ça.... Exactement c'est ça ! Merci beaucoup, au revoir !
Sereine, d'une voix résolument douce, elle m'informa ;
- Ton père a appelé.
Mon regard d'ambre fut sa seule réponse.
Elle m'en jeta un courroucé.
- Tu devrais te reposer...
Je pris enfin la parole, à cran.
- Mais fichez-moi la paix, à la fin !
Et je fondis en larmes.
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