Je me débat avec ma couverture, paniquée. C'est à peine le second jour de cours que je suis en retard ! Je file sous la douche, encore gros de mon sommeil peuplé d'oursons. Je laisse couler l'eau encore chaude du robinet sur ma peau, me détendant. 

Pendant la douche, je repensais à la scène d'hier. Mais où était-il passé ? Pourquoi avait-il refusé mon aide ?

J'y penserai plus tard, pour le moment je crois que je suis en retard...

Je me lave à la quatrième vitesse, redoutant une punition d'une grande envergure.Il faut dire que madame Choalet n'y allait pas mains mortes. Je passe ma tête dans ma manche, puis, dans l'autre, enfin, dans l'ouverture prévue à cet effet, avant de me rendre compte qu'il était à l'envers, et de métrer dans mon pantalon. Encore sonnée, je descends les marches du hall quatre à quatre. Pas le temps pour un petit déjeuner, il est déjà trop tard. Lorsque j'en trouve la porte menant au vestiaire, puis à la salle de danse,Je vais me changer, puis, discrètement, je passe la tête par un autre bâillement de la porte.

– Bonjour, murmurais-je, intimidée. Désolé pour le re...

Je fus coupée en plein milieu de phrase. Apparemment, ma professeur ne l'entendait pas de cette oreille. Elle tenta de me fermer la porte au nez mais je fus plus rapide, glissant mon pied avant que la porte ne se referme dans un claquement sourd. Lorsque je l'entendis soupirer et se fendre d'un faux sourire, je sentis que ce n'étais que le début d'un grand calvaire. A peine la deuxième journée de cours avait commencer que j'étais détesté par une professeure.

Pourtant, elle ne m'adressa pas la parole pendant un quart d'heure, et je pus commencer mes échauffements calmement. J'attirais tous les regards mais je m'en fichais. Il fallait que je lui tienne tête. Je ne devais pas lui montrer qu'elle avait du pouvoir.

- Redresse ton dos, me corrigea-t-elle, moins d'une minute après que me sois faite cette réflexion. 

Je venais de rejoindre les autres filles pour apprendre sa chorégraphie et ça commençait mal. A peine ai-je exécuté le premier mouvement qu'elle me pris en grippe.

- La tête, plus haute ! Me lança-t-elle peu après.

Irritée, mes mouvements se faisaient de plus en plus saccadés. Ce que je n'aimais pas cette professeure ! 

Les autres me regardaient avec un semblant de pitié dans leurs yeux, et bien qu'ils la gardent ! Je n'en veux pas. Je me débrouillerai seule.

Ma professeur prenait d'autant en plus plaisir à corriger chacune des mes plus infimes erreurs à un millimètre près qu'à m'afficher devant ma classe. Pour elle, tout devait être parfait. Et dire que je devrais passer cinq heures par semaine avec elle...

J'entendais certaines filles qui pouffaient devant ses commentaires désobligeants, et les larmes me montaient aux yeux. Impossible pourtant, de les refouler. Alors je me suis détachée du lot et je me suis mise en face de mes camarades. J'ai enchaîné toutes sortes de mouvements complexes, mêlant hip hop et break danse.

Si certains avaient l'air impressionné, d'autres ne cachaient pas leurs sourires , et se moquaient ouvertement de se faire remarquer. Lorsque j'eus terminé ma représentation, quelques uns des élèves applaudirent et sifflèrent. 

Ma professeure, nullement impressionnée, déclara simplement :

- Je serais naturellement plus exigeante envers vous, Mlle Tess. Cependant, rejoignez-moi dans mon bureau à quatorze heures.

J'acquiesçais et quittais rapidement la pièce.