Hors série [1]
Le temps des songes
Partie I
Note de l'auteur: Ce chapitre est un hors série et ne s'incruste pas dans l'histoire originelle. Il n'a aucun impact ni ressemblance avec le scénario.
Ceci est une histoire alternative où tous les personnages de "L'histoire d'une soldate" prospèrent dans un autre monde. Ils vivent à notre époque et n'ont jamais été menacé par les titans. C'est-à-dire que leur histoire et les relations entre eux ont été modifié.
Bonne lecture!
Le troisième jeudi du mois de Février, c'était un matin comme les autres à vrai dire. J'ai manqué de frapper mon réveil pour grignoter quelques minutes de sommeil supplémentaires. Mais mon mari avait prévu ma procrastination et programmé le sien pour me priver de ces quelques précieuses minutes. J'ai dû rouler dans le lit vide pour éteindre son buzzer et j'ai été forcé à me lever.
J'entendais les infos dans le séjour diffusés par la radio. Une habitude de petit papi qu'avait Livai quand il buvait son thé du matin et quelque chose que je détestai d'ailleurs. Franchement, qui a envie d'entendre des mauvaises nouvelles ou des débats politiques sans saveur dès le matin? Je me suis trainée dans la pièce en baillant et défait l'emprise de mes cheveux dans ma bouche. J'ai fouillé dans mon dressing pour trouver un sweatshirt que je reniflais pour vérifier qu'il était assez tolérable, ainsi qu'un jean tout ce qu'il y a de plus basique.
Je referme soigneusement les portes de mon placard pour que Livai ne découvre pas l'horreur: la majorité de mes vêtements roulés en boule. Promis, je m'y met ce weekend sinon il arrêtera de faire ma lessive pour de bon. Et je n'ai pas envie de faire tout rétrécir au lavage.
Quand je suis sortie de la chambre après m'être habillée, Livai enfilait déjà son manteau en dessous de son costume. Cette cravate sophistiquée ne pouvait signifier qu'une chose...
- Tu ne rentres pas ce soir, demandais-je d'une voix cassée?
Il finit d'enrouler son écharpe autour de son cou avant d'embrasser ma joue en coup de vent.
- Non, ne m'attends pas pour manger. J'ai un dîner important avec des investisseurs.
J'appuyai sur le bouton off de la radio pour arrêter le bruit de fond, agaçant à mes oreilles. Je vis mon café chaud sur la table à côté de mon bol de céréales. Oui, j'ai 27 ans mais j'aime toujours mes chocapics du matin. Ca fait 20 ans que je fais ça et je ne suis pas prête de changer. A la place, je prend la télécommande pour allumer la télé en espérant tomber sur une émission plus intéressante: des dessins animés. Mais j'éteignis le son pour le moment afin de ne pas être démasquée.
Je relève le regard vers Livai qui était dans l'entrée. Il inspecta sa montre même si il savait très bien qu'il n'était jamais en retard. Il était à peine 7h qu'il était déjà sur le départ.
- A demain matin, souffla-t-il en ouvrant la porte.
Je sentis le courant du vent frais de février me caresser la joue.
- Salut... répondis-je avec un léger signe de main qu'il ne vit pas.
La porte claqua derrière lui et pour ne pas que l'appartement se plonge dans le silence, j'allumais le son de la télévision. Je m'assois sur le canapé avec mon bol de céréales, profitant pour me réveiller plus convenablement.
Encore une fois, j'allais être seule ce soir. Il a sûrement oublié que je commençais particulièrement tôt le vendredi matin donc nous ne nous croiserions pas avant samedi. Avec ces histoires, on ne pourra être ensemble que dimanche! Et je sais que nous serons tous les deux trop fatigués pour faire quoique ce soit. Ca finit toujours comme ça...
Je m'appelle Violet Ackerman et je suis inquiète pour mon mariage.
J'ai fini de me préparer avec le fond de la télévision. Je suis sortie à mon tour de l'appartement assombri après avoir cherchée pendant 10 minutes mes clefs de voiture que Livai avait rangé sur le râtelier. J'allais finir par être en retard avec mes histoires. Je n'ai même pas pris le temps d'attendre l'ascenseur car nous n'étions qu'au deuxième étage de l'immeuble.
Nous vivions dans cet appartement depuis six ans, en plein centre de Frankfort. En fait, c'est plutôt moi qui ait emménagé chez lui car il y est depuis bien plus longtemps. Le loyer n'était pas si cher pour nos deux salaires et il était assez proche de nos deux travails respectifs.
J'entre dans ma petite Fiat 500 turquoise qui survit peinement à toutes mes gaffes. Non pas que je sois une mauvaise conductrice... J'ai juste peut-être quelques petits problèmes d'attentions et tendance à freiner vite dès que je vois un pigeon sur la route. Je jette un oeil à l'heure sur la cadran. J'espère qu'il est mal réglé ou sinon je suis en retard pour de vrai.
Je sors vite fait bien fait du parking pour entrer dans la grande route. Pendant le trajet, je profite de ma musique beaucoup plus pétillante que la météo d'aujourd'hui. J'arrive au labo à l'heure parce que j'ai peut-être grillé un feu rouge, mais ce n'était pas vraiment de ma faute: il semblait quasiment orange.
Arrivée au laboratoire, j'ai salué mes collègues et ait enfilé ma blouse et mon badge pour la sécurité. Je travaille dans un centre de recherche et je suis spécialisée dans la microbiologie. Mon secteur touche un peu à tout évidemment: au médical, la pharmaceutique, etc... Et depuis quelques temps, je suis dans une nouvelle équipe que j'ai réussi à intégrer avec ma meilleure amie. La chance!
Et elle est tenue par Hanji Zoe, autant dire que j'étais plus que ravie car j'admire et j'ai travaillé sur ses travaux depuis des années. Et j'ai peut-être un peu joué de mes contacts aussi... En fait, je connais Hanji hors du boulot car c'est une amie d'enfance de mon mari. Mais je méritais vraiment ma place!
J'ouvris la porte de mon unité avec mon badge de sécurité. Tout le monde semblait déjà de pied ferme dans leurs travaux.
- Bonjour, bonjour! Fis-je en défilant dans l'open space.
J'aperçus Iris en train de discuter avec Nifa près de la photocopieuse avec une tasse de café. Elles semblaient dans une discussion intense donc je n'ai pas osé les déranger.
- Hanji n'est pas là, remarquais-je à Moblit en voyant son bureau vide?
- Elle doit être au laboratoire.
- Oh... Quel virus cette fois? Soupirais-je.
- Dengue. Elle est dessus depuis hier soir. Elle est complètement inconsciente de manier des virus aussi dangereux avec autant de légèreté.
- Flaviviridae? Malgré tous ses interdits, elle réussit quand même à s'en procurer, fis-je en levant un sourcil. Elle m'étonnera toujours... On la signale?
On se comprit d'un seul regard. Il était habituel de couvrir les folies de notre supérieure. C'est une génie, on n'y peut rien. Et notre laboratoire doit garder une certaine image pour que nous ayons des investisseurs.
En soit, ce fut une journée comme une autre. J'ai aidé Hanji au progrès de la survie ou de l'extinction de l'humanité, je ne sais plus trop avec elle... J'ai mangé avec Iris qui m'a parlé de son grand frère à l'armée. Et j'ai travaillé jusqu'à tard le soir car je savais que personne ne m'attendait à la maison.
J'ai mangé un plat réchauffé devant un film d'action un peu ennuyeux et je me suis endormie dans le lit toute seule. Je me demandais cela faisait combien de temps où nous nous étions endormis et réveillés ensemble. Il y a toujours l'un de nous qui doit aller travailler. C'était plus facile avant, quand je ne travaillais pas...
En fait, notre couple est dans une routine qui ne nous laisse plus de place au romantisme. Et je n'arrive pas à savoir si cela impacte Livai. Il est tellement passionné par son travail qu'il ne jure que par ça. J'aurai dû le savoir quand je l'ai rencontré. Il m'a toujours dis que cela lui suffisait pour vivre et qu'il n'avait pas besoin du reste. Mais c'était avant qu'on sorte ensemble et tout...
Cela fait des semaines où je réalise qu'on a perdu cette intimité et que nous sommes dans une rengaine qui ne me rend pas heureuse. Je m'endors la boule au ventre et je ne l'ai même pas entendu rentrer de son dîner pour venir se coucher à côté de moi.
Samedi matin, j'étais devant la télé sur le canapé à regarder mon émission. Je mangeais goulument mes céréales en profitant du début de mon week-end. Je remarquai un trou dans mon jogging au niveau du mollet. Zut... C'était le dernier dans lequel je rentrais dedans. Les autres me serrent beaucoup trop et ne sont plus confortables. En même temps... je n'ai peut-être pas fait attention à ma ligne ces derniers temps. Enfin... je veux dire... ces derniers temps.
Je n'avais qu'à voir la photo de mon mariage pour voir que j'ai changé en 2 ans. Je me suis sûrement laissée un peu aller. Peut-être que le mariage fait grossir? Je finis de mâcher en me tournant vers mon mari qui enfilant son gilet. C'est vrai que lui va courir chaque samedi. Il fait beaucoup plus attention à son hygiène de vie que moi.
Le fait d'être une femme mariée m'a enlevé mes bonnes habitudes et j'ai beaucoup moins cherché à être attirante. Cela doit sûrement être la raison de notre déclin... Ca ne doit pas se passer comme ça!
Je saute du canapé en manquant de faire tomber mon petit-déjeuner.
- Attends. Je viens avec toi!
Livai me regarda entrer dans la chambre pour me changer. Il s'adossa à l'encadrement de la porte en levant un sourcil, l'air amusé.
- Tu es sérieuse? Depuis que je te connais, tu as toujours détesté courir. Même quand tu allais rater un train.
Je lui lance un regard vexé. Bon, je ne suis peut-être pas la personne la plus athlétique et la plus endurante mais j'ai déjà fait du sport. Je m'étais même motivée à m'inscrire à un cours de pilâtes le lundi soir. Mais par manque de temps, j'ai dû abandonner. Et je déteste avoir des courbatures.
- Je sais courir, me défendis-je. J'étais très douée au secondaire en sport.
- Oui, je retiens que ça fait 10 ans donc que tu n'as pas couru.
- Bon, tu ne veux pas de moi, c'est ça? M'offençais-je.
- Fais ce que tu veux, je m'en fiche. Mais je te préviens: je courrai à mon rythme.
- Oh, ne t'inquiète pas. Je pense que je pourrais suivre.
Je n'en peux plus! Nous avions à peine fait quelques rues que mon souffle était court et mes jambes me faisaient mal. J'avais chaud au visage et mon corps devenait de plus en plus lourd. Livai était loin devant moi. Il se déplaçait avec légèreté alors que j'avais l'air d'un dix tonnes! Si je croise quelqu'un que je connais dans cet état, ma vie sociale est foutue!
En regardant ma montre, je constatais que nous avions quitté l'appartement depuis 5 minutes. J'abandonne. Je suis trop nulle pour continuer plus loin. Je m'assois sur le banc le plus proche pour reprendre mon souffle. Histoire de m'achever, un couple de joggeur passe juste devant moi. Ils écoutaient leur musique mais leurs mouvements étaient parfaitement synchronisés. Mon plan a échoué. J'aurai voulu qu'on ressemble à ce couple, presque main dans la main, à peine transpirant. J'aurais impressionné Livai grâce mes talents et on aurait trouvé cette chose à faire toutes les semaines.
Dépitée, je suis rentrée à l'appartement et partie prendre une douche. J'étais en train de savonner mes cheveux quand je l'entendis rentrer à son tour. Bientôt, il arriva dans la salle de bain, transpirant. Mais étonnement, ce détail le rendait plus sexy qu'autre chose alors que moi, je ressemblais plus à une locomotive en fin de vie. Je détourne le regard en continuant de me savonner.
- Tu...
- Tais toi! Fis-je honteuse.
Je n'avais envie en rien qu'il me ridiculise encore plus que je ne l'étais déjà. Il resta planté dans la pièce un moment à me regarder.
- Tu t'es arrêtée quand?
Il ne s'en ait même pas rendu compte tout de suite. Ca en devient vraiment vexant.
- Bon sang, je n'ai pas envie que tu te foutes de moi en prime, murmurais-je.
- Tch... Je peux te rejoindre sous la douche?
- Non, j'ai presque fini.
Il ne rajouta rien et sortit de la pièce. Bon, je ne peux pas vraiment compter sur le sport pour me faire perdre un peu. J'ai juste à commencer un petit régime. Avec un peu de chance, Livai le remarquera. Je retrouverai la ligne que j'avais pendant notre mariage. Ce plan semblerait presque parfait si tous mes régimes n'étaient pas des échecs.
Dans l'après-midi, j'ai rejoins mes amies pour faire un peu de shopping ensemble. Non pas que j'avais nécessairement besoin de nouveaux vêtements, mais c'était un bon moyen de papoter en s'imaginant dans de belles robes.
J'attendais devant la cabine d'essayage avec Iris qui lisait ses mails sur son portable et Kiama qui discutait à travers le rideau avec Benedict. Elle essayait de bercer son fils qui dormait dans sa poussette.
- Il paraît qu'un nouveau chercheur va rejoindre notre équipe, m'annonce Iris toujours scotchée à son portable.
- C'est sûrement pour remplacer Wilhem qui a fui il y a un mois.
- En même temps, on ne peut pas le blâmer: Hanji avait contaminé tout le laboratoire et on a dû tous être placé en quarantaine pendant 2 semaines. Je comprend qu'il veuille partir dans un autre centre.
D'accord, nous avions bonne réputation mais avec quelques catastrophes à notre tableau, que l'on arrive à dissimuler fort heureusement. C'est tout a fait normal. Ce sont les risques du métier. Et puis... ce n'est pas amusant de savoir si l'on peut être contaminé par une bactérie mortelle à chaque fois qu'on part au travail? Non?
- Oh, non... soupira ma meilleure amie en relevant la tête.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- C'est Tyler Grimm qui va le remplacer. Tu sais... Le grand malade qui avait une fixette sur toi.
- Je m'en souviens très bien, fis-je amèrement. Je pensais m'être débarrassée de ce type depuis le temps. Il n'était pas parti en Angleterre?
- Bah apparemment, non. Tu veux qu'on aille en parler à Hanji? Peut-être qu'il fera juste un remplacement temporaire.
Je n'eu pas le temps de répondre que Benedict ouvrit le rideau de sa cabine pour se dévoiler dans une superbe robe mauve à paillette.
- Alors, les filles? Qu'est-ce que vous en pensez pour un premier date?
- Ce n'est pas un peu trop, demanda Iris? Je veux dire... vous allez juste au restaurant. Pas à une soirée disco.
- En tout cas, t'es très jolie, continuais-je. Ca annonce la couleur avec toi. Et ça s'accorde parfaitement avec tes cheveux!
- Je suis d'accord, répondit la rousse en jouant avec ses boucles. Et ça me fait un décolté de dingue! Il ne saura pas où regarder.
Je pouffe en regardant mon amie tourner sur elle-même plusieurs fois. Benedict a toujours été celle dans le groupe avec le plus d'assurance et une pointe d'égocentrisme. Iris pense que c'est par une manque de confiance en soit qu'elle exagère tout mais je ne suis pas d'accord. Elle n'a jamais failli à son rôle de l'égoïste matérialiste étonnement attachante.
- Bon, et toi, Violet? Qu'est-ce que tu prends?
- Moi? Bah... rien. Livai va m'égorger s'il me voit arriver avec un nouveau sac rempli de vêtements. On n'a plus du tout de place dans notre dressing.
- En même temps, votre appartement est tellement petit, remarqua Kiama. Je sais que vous n'êtes que deux mais j'étoufferais à votre place.
- J'étoufferai aussi si on arrivait à se retrouver dedans au même moment, soupirais-je.
- Ca n'a pas changé depuis le temps, demanda sérieusement Iris?
Benedict referma le rideau pour se changer. Je joue avec mes ongles.
- Pas vraiment, on ne voit plus beaucoup. Nos emplois du temps ne se concordent pas et il a toujours des dîners importants ou des voyages à Berlin.
- Après, ce n'est pas évident: il a un travail important dans son entreprise et toi, tu es chercheuse. C'est normal que vous soyez pris par votre boulot.
- Ce n'est même pas ça le problème. On a... on a perdu la magie qu'on avait au début de notre relation.
- C'est totalement normal, s'exclame Benedict à travers le rideau!
Elle l'ouvrit brusquement et lève un sourcil en s'accoudant à la cabine.
- Aucun couple ne reste dans le souffle de leur début. Il y a toujours une routine qui s'installe. Et tu es en plein dedans!
- Benedict, tu ne l'aide pas là...
- Si, justement, je lui met la réalité en face. Vos débuts étaient fougueux car c'était interdit. Tu étais secrétaire dans son entreprise et lui, ton patron. Vous vous envoyiez en l'air sur la photocopieuse alors qu'on pouvait vous surprendre à tout moment! Maintenant, tu es sa femme. Il te considère comme acquise!
- Violet, l'interrompt Iris, tu ne dois pas t'inquiéter. Je suis sûre que Livai est toujours en amour pour toi mais c'est juste que vous vivez une passe. Il ne faut pas que tu laisses tomber et que tu t'accroches! Bien sûr, ce n'est pas qu'à toi de faire le travail mais aussi à lui. Un couple, c'est à deux.
- Justement, renchérit la rouquine! S'il ne montre pas d'intérêt à raviver la flamme dans votre relation, c'est un mauvais signe. Violet a l'impression d'être la seule à s'inquiéter.
Benedict posa ses achats devant la vendeuse qui pouvait entendre aisément notre discussion. Je n'étais pas très enchantée que des inconnues soient au courant de mon ménage.
- Il faudrait que tu lui en parles, me conseille Kiama. Livai ne va pas deviner tes sentiments tout seul. Il est un peu nul pour ce qui est des relations... et il aime bien garder son jardin secret.
- Vous faites toujours l'amour, demanda Benedict en rangeant ses courses?
- Bene!
- Quoi? Arrêtez de faire la fine bouche. Je suis sérieuse! Le sexe peut être une partie importante du couple. Vous êtes réguliers?
- Oui, enfin... On est souvent fatigué donc...
- Je t'en pris, Bene! Ne nous sors pas un article ridicule que tu as lu qui nous fait culpabiliser du type: un couple parfait fait au moins 3 fois l'amour par semaine! Parce qu'on perdrait toutes!
- Je dis juste que Violet peut juger grâce à ça de l'attirance que Livai a pour elle. Je trouve que cela peut être un moyen de raviver l'envie! Regarde! Un magasin de lingerie! On va te trouver un truc d'enfer!
Benedict m'attrapa par le coude et me traina pour m'emmener vers celui-ci suivis d'Iris et Kiama. Benedict a raison sur un point. Quand j'ai rencontré Livai, j'étais une jeune secrétaire pour payer mes études. Et Livai était mon supérieur hiérarchique de 11 ans mon aîné. Cela aurait pu être une histoire de bureau comme les autres si on n'avait pas commencé à concrètement sortir ensemble. Certes, la première année, nous nous cachions mais même quand nous nous sommes installés ensemble: il y avait toujours cette alchimie. J'étais jeune et lui vivait à travers moi ces années de vingtaine qui pour lui, avaient été parsemés de problèmes.
Il m'a soutenue pour mon doctorat, m'a demandé en mariage et c'est peut-être cette dernière décision qui va causer notre perte.
Je regardais l'ensemble en dentelle noir que j'avais acheté aujourd'hui sans entrain. Cela faisait des lustres que je n'avais pas mis ce genre de chose. Juste parce que ce n'est pas du tout confortable et que je ne restais jamais longtemps avec. Mais Livai connait toute ma lingerie par cœur, peut-être quelque chose de nouveau va lui faire plaisir.
Dès qu'il ouvrit la porte de la chambre, je cachais le soutient gorge que j'avais entre mes mains dans le sac. Je le serrai fort contre ma poitrine pour qu'il ne voit pas l'enseigne.
- Tu es sérieuse? Tu as encore acheté quelque chose?
- Bonjour, Livai. Tu as passé une bonne journée, fanfaronnais-je en me faufilant vers le placard?
- Je te rappelle qu'on est samedi donc ce ne sont pas les occupations qui m'incombent? Qu'est-ce que tu caches?
- Une surprise.
Bon, c'était peut-être un subterfuge pour qu'il ne vienne pas fouiller. Je referme vivement le placard pour que mes vêtements en boule n'aient pas le temps de tomber.
- Une surprise?
- Ecoute Livai, pendant des années, j'ai vécu avec ton argent parce que je faisais mes études. Et je me privais de plein de choses. Maintenant, j'ai mon salaire donc peut-être que je me permet quelques folies mais c'est sans importance. Je te le jure!
- Je t'enverrai la note pour me rembourser, fit-il ironiquement en sortant de la pièce.
Je lui tire la langue alors qu'il est dos à moi. Mais j'étais quand même rassurée qu'il n'ait pas cherché plus loin. En remarquant le réveil, je réalisai qu'il était quand même tard. J'étais rentrée un peu en retard de ma séance de shopping intense.
Quand je suis allée dans le séjour, j'ai remarqué une table dressée avec un repas fumant. Je n'avais même pas fait attention à l'heure. Je suis vraiment une mauvaise femme. Livai fait toujours à manger alors que je lui réchauffe simplement des plats quand il rentre du travail. Et quand bien même, c'est lui qui fait quasiment tout dans l'appartement.
C'est avec un sentiment de culpabilité que je m'assis à la table pour sentir la bonne odeur émaner de l'auto cuiseur.
- Qu'est-ce que ça donne ton travail sur le hum... l'ado... l'adéni..vivi... l'adénoviri... dae?
Je finis de mâcher ma bouchée en essayant de comprendre ce qu'il me demande. Je rassemble toutes les syllabes bizarres qu'il a fait pour essayer de former un mot logique. Mon visage s'illumine.
- L'adénovirus? Répondis-je hésitante.
- Je crois. Tu m'avais balancé un nom plus compliqué la dernière fois.
Je n'avais pas réalisé qu'il m'écoutait quand je lui ai expliqué mes recherches actuelles. Avec le temps, je pensais qu'il censurait mes paroles quand il s'agissait de mon vocabulaire de biologiste.
- L'adenoviridae?
- Voilà! Ce machin là!
Je souris légèrement.
- En ce moment, je suis sur l'expression des gènes précoces du groupe E1B! Savais-tu qu'il avait une fonction anti-apoptique?
- C'est-à-dire?
- L'apoptose est le processus qui déclenche l'autodestruction d'une cellule en plusieurs corps apoptiques.
- Tout s'explique...
- Mais bref, ça, ce n'est pas important, m'exclamais-je! Ce qui l'est, c'est que E1B s'exprime en presque en même temps que E3. Et E3 dépend de l'activation synthétisée de E1A et E4!! La région E3 permet à la cellule infectée d'échapper au système immunitaire. Sachant que les gènes E4 codent des protéines toxiques qui vont induire l'apoptose de p53.
- Encore un nouveau nom bizarre...
- Mais tu sais quoi? p53 peut être stoppée par la protéine E4ofr6 si elle s'accumule. E4orf4 se lie à p2a, se qui entraîne l'activation de E1A!
Livai leva un regard lourd sur moi et avala pour enchaîner:
- Attends, t'arrives à retenir tout ça mais tu galères pour le code de l'immeuble, rouspète-t-il?
- Oh, mais je suis bête, je ne t'ai même pas expliqué ce que faisait E1B, m'exclamais-je en l'ignorant.
- Tiens mais c'est vrai ça, fit-il avec une pointe d'ironie.
- Il code p55k qui se lie à p53 et l'inactive. Puis évidemment p19k, un équivalent de Bcl-2. Et tout ça, ça fait...?
- Heu...
- E1B19k! Ta daaam!! On a un virus capable d'éviter notre système immunitaire et infecter en masse une population!!
Il y eut un petit silence dans la pièce dans lequel je constatais que l'assiette de Livai était quasiment vide alors que je n'avais pas touché à la mienne. J'avais parlé toute seule pendant plusieurs minutes.
- Parfois j'oublie que tu manies des armes biologiques, finit-il par dire en se levant.
Je rougis, gênée d'avoir monopolisée la conversation pour étaler quelque chose qu'il ne comprenait pas. Je soufflais un désolé qu'il n'a pas dû entendre. Je profitais qu'il avait le dos tourné pour vérifier mes sms. Pas de réponses de la part d'Hanji au sujet de Tyler. Elle devait être éternellement occupée au laboratoire. Je m'éclaircie la voix:
- E...et toi, ton travail?
- Ce n'est pas très intéressant, soupira Livai en se rasseyant. D'ailleurs, j'ai un séminaire mardi soir. Je dormirai à l'hôtel.
Livai ne m'emmène plus aux évènements de son travail. Il se pourrait que la dernière fois, j'ai un peu abusé de la fontaine à champagne parce que je m'ennuyais à mourir. Et un peu pompette, j'ai commencé à déballer tous les ragots de mes anciens collègues.
Ca avait amusé Erwin Smith, le grand patron de Livai, mais je me suis faite quelques ennemis notamment Petra. Qui ne m'aimait déjà pas vraiment car je sortais avec son supérieur qu'elle essayait d'avoir depuis des années.
Bref, je suis une vraie calamitée.
- J...je vois, soupirais-je.
Je tourne sur ma chaise pour vérifier que personne ne m'entend avant de me coller au combiné du téléphone. Je repris ma conversation en chuchotant, cachant ma bouche avec ma main. J'étais bien sûr censée travailler mais les discussions à potins avec Benedict peuvent bien durer des heures. Je glousse légèrement:
- Ackerman, répétais-je. Il s'appelle Livai Ackerman. Tu le connais?
- Non, ça ne me dit rien. Il est ton patron?
- Non, ce n'est pas pour lui que je travaille... malheureusement. Sa secrétaire est une petite blonde perchée sur des talons aiguilles et elle fait baver tout le monde.
- Oh, je vois qui c'est, s'exclame Benedict! Petra Ral!
Bene a travaillé quelques mois dans cette boîte en tant que secrétaire également. C'est elle qui m'a permis de décrocher un entretient d'embauche. J'avais vraiment besoin d'un travail pour payer mes études, malgré la bourse que j'ai obtenu. Ce n'est certainement pas ma famille qui aurait pu m'aider puisque je ne les ai pas vu depuis des années.
J'ai de la chance: Smith&CO me donne un bon salaire et mon patron, M. Gin, est plutôt sympa. Surtout que mon emploi du temps me permet de largement réviser mes cours.
- Oh, je crois deviner de quel type tu me parles! Décris le moi.
Je rougis légèrement rien qu'en y repensant. Je revérifie les alentours avant de me pencher de nouveau.
- Une belle carrure, la peau pâle, la nuque rasée et des yeux d'acier qui lancent un regard à couper le souffle.
- Oh... Je vois qui c'est. Je l'avais remarqué également. Notamment parce que cette garce de Petra lui tourne autour. Il y a beaucoup de rumeurs sur eux. Tu t'amuses bien dis donc. Ca fait à peine une semaine qui tu es arrivée et tu jettes déjà ton dévolu sur quelqu'un.
J'entortille le fil du téléphone autour de mon index. J'avais vu pour la première fois ce Livai Ackerman lors d'une réunion où j'accompagnais M. Gin. J'aurai pu rester scotché sur place pendant plusieurs minutes la bouche béante en le voyant. Jamais un homme ne m'avait marqué à ce point. Et j'avais un coup de chaud tout le long de la réunion. Je crois même qu'il m'a aperçu essayant de me ventiler avec ma pochette.
- En même temps, on ne peut pas passer à côté de lui. Il coche toutes mes cases, soufflais-je.
- Il n'est pas un peu petit? En même temps, avec tes 1m55, cela ne doit pas te gêner.
- Bene...
- Est-ce qu'il a une alliance, demanda-t-elle?
- Grand dieu, non! Je ne suis pas ce genre de fille! Tu crois bien que j'ai vérifié.
- Parce qu'il est quand même d'un certain âge, je trouve. Il a quoi? 40 ans? Je suis sûr que son beau visage n'est qu'une tromperie et qu'il est extrêmement bien conservé.
- Il doit avoir à peine la trentaine. Il fait vraiment jeune en tout cas. Il n'a aucune ride!
- Bon, bah il ne reste plus à ce que tu profites d'une occasion pour l'inviter.
- Quoi? Non! Je n'oserai jamais.
- Bah pourquoi pas? Tu as un CDD là bas. Ton temps est compté. Ne rate pas ta chance, s'exclame Benedict! Combien de fois tu as craqué en secret sur un garçon au secondaire et que tu n'as jamais fait le premier pas.
- On ne parle pas d'un adolescent. M. Ackerman est un homme avec de la classe et du charme. Il a un rôle important dans l'entreprise. Moi, je ne suis qu'une simple fille ballotée en maison d'accueil qui espère devenir chercheuse.
- S'il s'arrête que sur ta situation, c'est que c'est un imbécile. T'es bien plus que ça, ma petite Violet. T'es ambitieuse et sexy! Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
Je ricane légèrement.
- Merci Bene. Mais je pense que je vais me contenter de l'admirer de loin.
- Je pense que tu as tort de faire ça. Oh mais... tu as vu l'heure! Je vais être en retard en cours moi! Je dois te laisser.
- Oui, moi aussi. A bientôt.
- Bisou, bisou!
Je pose le combiné et soupire. Même si je sais que Benedict a raison. Je serai incapable d'aller voir M. Ackerman rien que pour lui demander une banalité. Je suis restée au même niveau qu'au secondaire avec ma timidité maladive.
Pendant que je fouillais dans les dossiers qu'on avait déposé sur ma table, je sentis une présence passer à côté de moi. Je me retourne légèrement et mon cœur rate un battement dès je vis mon fantasme passer devant moi. Depuis combien de temps est-il dans la pièce? Je ne l'ai même pas vu arriver. Je vire au cramoisi sans aucune raison.
Il avait ce petit regard indescriptible et calme. Je me ratatine sur ma chaise. Il passa dans l'open space tranquillement. Il n'a pas vraiment prêté attention de ma présence. Juste un bref regard glaçant. Il est rentré dans la pièce qui suivait mon bureau. Je me baisse pour que personne ne me voit et regarde l'écran de mon téléphone pour découvrir mon visage rougi. Il n'y a rien à rattraper chez moi.
Il fallait que mon seul et beau tailleur soit à la machine à laver et que j'ai mis ce truc décousu et recousu à l'infini. Aller, calme toi Violet! Tu n'as plus 15 ans. Sors toi ce type de la tête.
Je me lève en redescendant ma jupe avant de prendre les documents que M. Gin m'a demandé de photocopier. Foutus talons aiguilles! J'ai bien hâte de m'en débarrasser ce soir!
Après ça, je pourrais enfin rentrer dans mon petit appartement universitaire et dormir. Je suis épuisée. J'appuie sur le bouton vert de la photocopieuse et sors mes fiches de révisions pour continuer à les mémoriser. Je m'accoude à l'appareil en enlevant mes chaussures pour sentir le carrelage froid qui soulage mes pieds endoloris.
Je ne fis même pas attention à la porte qui s'ouvrit. Je me relevai seulement pour éviter que la personne ait une pleine vue sur mon derrière. Je lance un regard à la photocopieuse qui en était à la moitié.
- B...M...G. Qu'est-ce que ça veut dire?
J'écarquille les yeux soudainement en entendant une voix grave par dessus mon épaule. Et je la reconnaissais très bien car je l'adorais. Mon corps se fige et je n'ose même pas me retourner.
- B...Biologie moléculaire du gêne.
- Tch...
- M. Ackerman, vous avez besoin d'aide, demandais-je en me retournant enfin?
J'essayai tant bien que mal de cacher ma gêne. J'essayai de chercher discrètement du pied mes chaussures, en vain. Il était pourtant assez éloigné de moi mais sa présence enveloppait entièrement mon esprit. Celui-ci resta un moment silencieux avant d'esquisser un très léger sourire.
- Je coche toutes les cases, c'est ça?
Ca y est, j'ai envie de m'enterrer dix pieds sous terre: il avait bien entendu ma conversation avec Benedict!
Bravo, Violet! Tu seras restée seulement une semaine dans cette entreprise. Tout ça pour avoir craquer pour un de tes supérieurs.
Me voilà dans de beaux draps, je ne savais plus où me mettre. Il n'avait pas bougé et avait gardé cet air malicieuse. Je bafoue quelques mots incompréhensible en cherchant un moyen de pouvoir m'enfuir d'ici en toute dignité.
J'entendis le petit bruit qui signifiait que la photocopieuse avait fini. Je me retourne vivement et remballe toutes les feuilles en pliant la moitié d'entre elle. Mais le dos tourné, je pouvais entendre ses pas s'approcher de moi. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'avais l'impression d'être devenue hypersensible alors qu'il ne m'avait qu'effleuré.
Sa main referma la machine avant que j'ai eu le temps de tout prendre.
- Violet Fiducia, hein?
Je me relève timidement vers lui et acquiesce de la tête. Il se souvenait de mon nom. L'avait-il déjà entendu? Ou peut-être que j'espérais qu'il se soit intéressé à moi...
J'étais incapable de soutenir son regard plus longtemps. Je me sentais juste ridicule.
- Tu... peux m'appeler Livai.
Je me réveille en sursaut de mon rêve. Ou plutôt... de mon souvenir. Mon dieu, c'était... Ce jour, la photocopieuse. Pourquoi je rêve de ça maintenant? Me voilà toute retournée. J'ai l'impression que cela fait des années maintenant. Ma respiration est courte et j'avais chaud.
Je m'allonge sur le dos et pose une main sur ma poitrine. Je reste un moment silencieuse à calmer ma respiration. Puis je sursaute en réalisant que Livai était réveillé à côté de moi. Sa position indiquait qu'il devait me regarder depuis un moment sans rien dire. Peut-être que j'ai...
- Livai?
- Ton rêve avait l'air intéressant.
- Q...quoi? Je...
Il se pencha au dessus de moi et chuchota. Son souffle tapa ma peau et je frémis aussitôt.
- Tu as gémis mon prénom.
Je rougis jusqu'aux oreilles et peste pour me défendre.
- Non, c'est faux.
Sa main empoigna ma hanche et j'étais encore trop sensible pour résister. Il lécha vivement mon oreille cramoisie. Un autre gémissement sort de ma bouche. Il malaxa négligemment ma fesse gauche.
- De quoi as-tu rêvé précisément, continue-t-il en enfouissant son visage dans mon cou?
Sa langue se frotta dans cette zone qu'il savait érogène. Il réveille les sensations de mon rêve de plein fouet.
- A..ah...
- A la fois où nous l'avions fait au chalet pour se réchauffer? Ou à notre lune de miel quand nous n'avons pas fermé l'oeil de la nuit?
Sa main s'enfouit dans mon pyjama. Elle était froide, je gémis.
- L...la photocopieuse, suffoquais-je.
- Oh... T'étais putain de sexy dans ton tailleur, murmura-t-il avant de m'embrasser passionnément.
Ses lèvres dévorent les miennes pendant que ses doigts caressaient mon entrecuisse. Mon corps se cambra aussitôt mais il avala mes gémissements. Il fut recouvert aussitôt par ma cyprine.
- En tout cas, ça t'a plu, remarqua-t-il.
Je le repousse par son épaule en louchant sur le réveil.
- Livai, on est censé se lever dans une heure. On n'a pas le temps pour...
- Ose me dire que tu veux que j'arrête.
Je sentis ses baisers contre mon ventre. Il faisait vraiment sombre alors je voyais à peine son visage. Je me défends sans enthousiasme avant de me taire dès que je sentis sa bouche au contact de ma vulve. Il m'avait déshabillé sans que je m'en rend compte. J'étais beaucoup trop excitée par mon rêve pour y être insensible. Ses mains serraient fort ma chair et écartaient mes cuisses. Ses cheveux caressaient ma peau.
Mon plaisir se décupla en sentant ses doigts accompagner sa langue.
- Livai! Livai!
Ses mains remontèrent sur mes seins qu'il empoigna. Ses mouvements sont calculés et divins. Il est parfait. Juste parfait. Et je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme.
J'ouvre la porte du frigo du laboratoire afin de me rafraichir les idées. Depuis que je suis arrivée ce matin au travail, j'étais incapable de rester concentrée plus de dix minutes. Les images de mon rêve et de Livai tournaient en rond dans ma tête. Il faut que j'ai les idées claires. Mais je n'arrive pas à décoller ce sourire débile de mon visage.
Deux orgasmes! Il m'avait donné deux orgasmes sans rien demander en retour. Et il est parti l'air de rien au travail. Comment je suis censée manipuler mes bactéries tranquillement après ça? J'imaginais encore son visage au creux de mes cuisses. Oh... Seigneur.
- Je ne crois pas ce soit conseillé de laisser les frigos ouverts trop longtemps.
Mes papillons au ventre s'envolèrent aussitôt en reconnaissant la voix derrière moi. Je soupire lourdement. Je ne pensais pas que j'allais le croiser aussi vite malheureusement. Je referme lentement la porte.
- Un lapin, hum? Qu'est-ce ça signifie, demanda-t-il à propos de mon tatouage à la nuque?
- Ca ne te regarde pas, Tyler. Va faire chier quelqu'un d'autre. Je suis occupée.
- Je vois ça... T'es arrivée en retard donc tu n'as pas assisté à ma petite présentation.
- Oh, quel dommage, répondis-je ironiquement en passant à côté de lui.
- Eh bien, tu as pas mal changé en deux ans, remarqua-t-il avec un sourire en coin.
- Qu'est-ce que ton avis peut me faire?
Je sors de la pièce mais il me suivit. Il n'a rien de mieux à faire dans sa vie que me suivre comme un toutou, même après toutes ces années à le repousser? Lui en revanche, il n'a pas changé. Il a toujours cette tête malsaine qu'apparemment moi seule remarque.
- De toute façon, tu ne seras là que pour quelques mois au tout au plus. Après je serais débarrassée de toi pour de bon, fanfaronnais-je.
- Cela va dépendre de si la Dr Zoé voudra me garder ou non.
- Oh, crois moi. Hanji me fait amplement plus confiance qu'à toi. Elle écoutera mon jugement.
- Moi au moins, je n'arrive pas en retard.
- Fous moi la paix, pestais-je en plein milieu des bureaux. Et va t'acheter une vie!
Je rejoins Iris qui lui lance un regard mauvais et il lâche l'affaire pour repartir vers son labo. Elle pose une main sur mon épaule.
- Ca va le faire? Tu ne veux pas en parler à Hanji?
- Non, je vais me débrouiller avec lui. Elle doit être occupée et je n'ai pas envie de l'embêter avec cette vieille histoire.
Même si je savais que ce n'était pas définitif, la venue de Tyler dans mon équipe m'inquiétait. Je ne sais pas jusqu'à où il était capable d'aller.
- Iris, Livai n'est pas à l'appart mardi soir. Ca te dit une soirée entre filles, juste nous deux? On achètera du vin et du chocolat.
- Oh, oui! Avec plaisir.
La journée a été plus lourde que les autres. J'étais beaucoup moins apaisée que ce matin. J'étais même aux aguets. J'avais des vieux souvenirs de la fac qui me revenaient en mémoire. Il va falloir que je fasse plus attention.
Je reçu un sms de Livai qui me redonna un peu le sourire:
"Je n'en ai pas fini avec toi. A ce soir..."
Mais finalement, il n'en fut rien. J'ai dû travailler jusqu'à très tard et Livai s'était endormi d'épuisement quand je suis rentrée. Et je savais que je n'allais pas le revoir avant mercredi. J'étais déçu, je l'avoue. Nous repartions pour une semaine de travail sans se croiser.
- J'ai trouvé: la fertilité! S'exclame Tyler au dessus de mon bureau.
Je soupire en retirant mes lunettes et lève les yeux sur mon nouveau collègue. J'avais à peine poser mes fesses sur mon siège qu'il m'avait sauté dessus. Je n'ai même pas pu prendre un café qui aurait pu me permettre de supporter sa présence.
- Qu'est-ce que tu me racontes?
- Ton tatouage à la nuque. Les lapins sont symbole de fertilité. Tu essais de t'attirer le bon oeil?
- Mais pas du tout, pestais-je! Tu ne vas tout de même pas essayer de trouver une signification à tous mes tatouages?!
- T'en à d'autres?
Je remet mes lunettes, excédée, avant de reposer mon nez dans mon classeur.
- Fous moi la paix, Tyler. J'ai du travail.
- C'est un L sur ton petit doigt?
- Dégage!
Plusieurs collègues autour de nous s'étaient retournés à mon haussement de ton. Je foudroie Tyler du regard alors qu'il me sourie légèrement. Iris nous observait avec réserve. On pourrait penser qu'elle pouvait bondir sur le blond à tout moment. Je regarde ma main gauche quelques instants avant de réaliser et la lever vers lui.
- Tu vois ça?!
Il se mit à ricaner en regardant mon anneau argenté briller devant ses yeux.
- Comme tu peux le voir, j'ai une alliance. Et si tu veux tant savoir, mon tatouage: c'est le L de Livai! Ca doit te dire quelque chose... C'est le type qui a failli de mettre une baigne il y a de ça quelques années. Ecoute Tyler, j'ai pas envie d'être ta pote et encore moins ta copine donc pour la dernière fois, arrêtes de venir me parler!
- T'as fini par te marier avec ce vieux ringard? Il a quoi maintenant... 50 ans?
Même s'il plaisantait, je sentais dans sa voix qu'il était plus mal à l'aise que d'habitude. Heureusement, Hanji arriva et m'empêcha de l'enfoncer encore plus. Elle avait dû m'entendre depuis le laboratoire.
- Salut ma petite Violet, tu fais connaissance avec le nouveau? Comment tu t'appelles déjà? Timothé?
- Tyler...
- Pas la peine, Hanji, soupirais-je. Nous avons fait nos études ensemble. J'ai dû me le coltiner pendant 7 ans.
Hanji remarqua aussitôt l'ambiance et que mes paroles n'étaient en rien taquineuses. Elle n'était pas habituée à ce que je réponde aussi froidement.
- Thierry, tu peux nous laisser seules, s'il te plaît?
- Tyler, corrige-t-il en s'éloignant.
La brune le regarda partir vers son bureau avant de se retourner vers moi.
- Il se passe quelque chose avec le nouveau?
- On va dire ça... Ce type est un nid à problème. Il est obsédée par moi depuis des années et je pensais m'en être débarrassée.
- Ah... Je suis désolée mais je n'étais absolument pas au courant quand je l'ai engagé. Il a un bon dossier et je n'ai pas trop regardé plus loin.
- Ce n'est pas de ta faute. Et puis, il n'a pas de casier judiciaire à ma connaissance. Je n'ai eu un motif valable pour porter plainte contre lui.
- Ca va à ce point là, s'exclame-t-elle?
- Hum... Tu sais que j'ai dû quitter Smith&CO à la va vite parce que ma relation avec Livai avait été dévoilé?
- Oui, je m'en souviens.
- Eh bien, c'était en parti par sa faute. Depuis que je connais Tyler, j'étais déjà en couple avec Livai et il n'a jamais "compris" que je n'étais pas intéressée par lui. Chaque petits signes que je faisais étaient interprétés de travers avec lui. J'ai donc commencé à m'en éloigner évidemment. Et j'ai réalisé qu'il savait où était mon appartement universitaire, qu'il suivait mes réseaux et qu'il lui arrivait de se faire passer pour mon copain quand il rencontrait des gens. Peut-être qu'il s'est même imaginé que c'était réel. Il était désenchanté quand je lui ai dis que j'avais un vrai copain, comme si je l'avais trompé.
Il a donc cafardé notre relation et Livai a... failli en venir aux mains. Les choses se sont légèrement arrangé quand j'ai quitté mon appartement pour venir vivre avec Livai. Je me sentais plus en sécurité. Et après avoir obtenu nos doctorats, il était parti en Angleterre donc c'était fini pour moi.
Sachant tout ça, je n'arrive pas à m'imaginer que sa venue ici soit une coïncidence. Même si ça fait deux ans et que je suis mariée maintenant...
- Attends, tu penses qu'il pourrait être dangereux? Je veux dire... c'est quand même assez grave ce que tu me racontes: il t'a quand même stalké.
- Honnêtement, il ne s'est jamais montré violent. Iris pense qu'il pourrait le devenir mais il n'a jamais montré les signes. Et c'est pour ça que je n'ai jamais porté plainte.
- Tu devrais en parler à Livai. Si tu veux, je peux essayer de le virer de l'équipe.
- T'es gentille, Hanji. Mais qu'est-ce que ça va changer? Il ne sera là que quelques mois, n'est-ce pas? Et ça n'apportera rien d'en parler à Livai mis à part l'énerver. Son travail le stress déjà tellement.
Hanji lança un regard à Tyler qui rentrait dans un laboratoire avec un carton de matériel.
- Je vais commencer à chercher un autre remplaçant. Il a signé un CDD pour 5 mois. Déjà, je ne vais jamais vous donner les mêmes travaux. Je peux changer tes horaires si tu veux.
- Je ne vais tout de même pas bouleverser l'emploi du temps de tout le monde pour ce type. Non. Je vais juste l'ignorer et il va peut-être se lasser.
- "Vous êtes un couple essoufflé. Votre relation semble faire du surplace et la possibilité d'imaginer un avenir ensemble est parsemée de nuages sombres. Même si vous avez vécu des moments inoubliables ensemble, il vous semble impossible de retrouver le ferveur d'autrefois. Tout paraît fade et morose. La flamme de votre couple s'est..."
Je bois une gorgée de vin pour digérer le résultat de mon test. Je n'eu pas le temps de finir qu'Iris me l'arracha des mains.
- Hé!
- Ecoute pas ces conneries. C'est du même niveau que les magasines de Benedict. Du genre à proposer du BDSM pour raviver le désir et des balades en forêt afin de tout régler entre vous.
- Avec toi, j'ai l'air encore plus désespérée, soupirais-je en me resservant un verre de vin.
Iris s'assit sur le canapé à côté de moi et me tendit un saladier rempli de pop-corn. Je pioche dedans. Elle parcourait mes réponses du test sur "Quel genre de couple êtes-vous?".
- Et puis... qui achète encore des magasines à notre époque? Je place ça au même niveau que les journaux.
- Tous les matins, Erwin Smith passait dans l'open space avec son petit journal sous le bras. Je trouvais ça presque mignon. Pour Livai, c'est la radio, ce que je déteste. Mais je crois que mes matins seraient moins amusant sans la voix grésillante du journaliste...
- Est-ce que tu t'intéresses déjà aux infos?
- Quelque fois. Je n'ai pas vraiment le temps.
Iris siffla le reste de son verre en jetant le magasine au loin. Nous étions que toutes les deux chez moi, Livai étant à son séminaire. Nous avions peut-être déjà fini la première bouteille de chardonnay.
- Qu'est-ce que vous faisiez avant votre mariage? Demanda-t-elle.
- Bah... Mes études et lui, il travaillait.
- Oui mais vous sortiez souvent, non? Vous êtes partis en France, en Italie... Vous êtes allé à des festivals, des expositions, vous avez fait un road trip aux States...
- C'est vrai...
- Vous vous faisiez des rendez-vous pour fêter n'importe quels évènement possible. Vous étiez toujours au restaurant. Enfin, regarde toutes les photos sur vos murs... vous aviez une vie! Qu'est-ce qui s'est passé?
- Je ne sais pas, répondis-je tristement. J'ai commencé à travailler et il a eu sa promotion. On a commencé à se voir de moins en moins. On n'avait plus nos congés au même moment. Et puis, on était souvent fatigués.
- Et Livai, il n'a pas non plus ce même genre d'inquiétude?
- Je ne crois pas. Tu sais... il est beaucoup plus solitaire et privé que moi. Et tu me connais, je passais mon temps enfermé dans ma chambre à l'internat.
- Oui mais ensemble, vous avez évolué. Vous aviez 10 ans de différence et vous vous êtes trouvés des points commun. D'accord... Livai va bientôt choper les 40 ans mais ça ne fait pas de lui un grand-père.
- Ecoute, si j'avais la solution pour régler mes angoisses, tu crois bien que je la mettrais en place. Qu'est-ce qu'ils disent dans le test?
- Ce n'est pas important. Du genre à faire une thérapie ou avoir des enfants.
- Je vois...
- Ce qui ne sont en aucun cas des solutions, précisa-t-elle! Non. Moi je pense que tu devrais simplement en parler à Livai.
- Me parler de quoi?
La voix de mon mari avait résonné dans la pièce. Je me fige sur place avant de lentement me retourner. Nous étions tellement occupées à potasser que nous ne l'avions pas entendu entrer. Et peut-être que l'alcool y est aussi pour quelque chose.
- L...Livai, ton séminaire est fini? Je pensais que tu dormais à l'hôtel.
- Oui, c'est le cas. Mais j'ai décidé de rentrer finalement, expliqua-t-il en enlevant son manteau. Bonsoir, Iris.
- Salut...
Il était en réalité très tard. Je n'avais pas vu le temps passé. Il avait l'air exténué. En même temps, il a dû conduire de nuit pour revenir ici.
- Tu veux du pop-corn? Murmurais-je un peu gênée.
Je me demandais jusqu'à où il avait entendu notre conversation. Il regarda le matelas posé sur le sol du salon où on avait prévu de dormir Iris et moi. Je ne l'avais pas prévenu que j'avais invité ma meilleure amie mais après tout, je n'ai rien fait de mal.
- Non merci, je pense que je vais aller dormir. Bonne nuit.
Il posa sa serviette sur la table de la cuisine avant de partir vers la chambre.
- Zut... Peut-être qu'il est revenu pour me voir.
- Ou alors, il a vu l'état de la chambre d'hôtel et il a failli faire un arrêt cardiaque face à un cheveux sur le lit.
- C'est fort possible aussi, fis-je en ricanant. Une trace de doigt sur la clenche pourrait le faire fuir.
- C'était déjà maladif à l'époque même s'il a dû prendre sur lui avec toi. Mais il reste fidèle à lui-même.
- D'ailleurs, tu as remarqué? Il sentait la cigarette, murmurais-je.
- Ouais, je l'ai senti aussi. Il n'était pas en train d'essayer d'arrêter?
- Si... Il doit être vraiment stressé en ce moment. C'est pour ça que je n'ai pas envie de l'embêter avec mes problèmes. Il va me trouver ridicule...
Je dégage le rideau de la baie vitrée pour regarder le parking extérieur de l'immeuble. J'avoue être assez inquiète. Depuis que je suis rentrée, il y a une voiture qui reste plantée dedans après m'avoir suivi depuis le laboratoire. J'ai l'impression d'être parano.
De toute façon, pour rentrer dans l'immeuble, il faut un code puis encore un autre pour l'ascenseur. Il faudrait vraiment être motivé pour essayer d'entrer.
- Violet, ça sent le cramé, me crie Livai depuis la chambre.
Je me retourne et réalise que mon gratin est en train de noircir. J'ai été déconcentré. J'ouvre prestement le four et de la fumée noire s'en dégage.
- Merde. Merde. Merde.
Livai sortit de la chambre pendant que je posais le plat noirci sur le comptoir. Pour une fois que je cuisinais... Une odeur bizarre en émanait. Je passe mes mains sous l'eau froide car je m'étais à moitié brulée.
- Hum... Peut-être que c'est encore comestible, fit Livai.
Pourquoi je rate tout? Je m'étais donnée la peine de partir plus tôt du travail pour préparer un bon petit plat pour Livai et il est complètement fichu. Je m'essuie les mains et pose le torchon. Mes gestes étaient accompagnés de soupirs et d'énervement.
- Violet, qu'est-ce que tu as en ce moment? Me demanda calmement Livai.
- Quoi? Fis-je en me retournant.
- Je te trouve préoccupée et plus triste que d'habitude. Tu manges beaucoup... T'es vite démotivée... Et tu me caches des choses.
Je cligne plusieurs fois des yeux avant d'afficher un léger sourire. Je n'allais tout de même pas lui dire que je pensais être une mauvaise femme et que je m'inquiétais pour notre mariage. Il va me trouver ridicule et me dire que notre vie est normale. Qu'on travaille tous les deux alors on n'a pas forcément du temps l'un pour l'autre et qu'aucun mariage n'est parfait. Je sais tout ça... mais je ne peux pas m'en empêcher. Quelque chose a changé...
- Non, il n'y a rien... Je suis juste triste d'avoir raté mon plat.
Il releva un sourcil en soupirant. Il semblait ne pas être satisfait de ma réponse. Je me mords la joue alors qu'il s'éloigne de moi. Peut-être qu'il s'imagine que je lui cache quelque chose de grave. Je bégaye:
- Hum... E...en fait, je... Tu te souviens de Tyler?
Il se tourne vivement vers moi.
- Bien sûr que je m'en souviens. Il est venu te reparler?
- C'est plus compliqué que ça. Il a rejoint mon équipe de recherche, expliquais-je en me tordant les doigts. Je lui ai expliqué que j'étais mariée mais il n'a pas l'air heu... hum...
Je cherche le mot adéquat pour le décrire mais rien n'est assez bien. Je n'arrive même pas à le comprendre.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dis?
- Parce que ça fait deux ans maintenant! Et je ne suis plus une gamine de 20 ans. Je ne devrai pas avoir besoin de mon mari pour me sentir protégée.
Livai s'approcha doucement de moi.
- Ecoute, les types dans son genre sont juste malades et... imprévisibles. Ne te surestimes pas face à lui car ça pourrait te causer du tord. T'en as parlé à Hanji?
- Oui...
- Qu'est-ce qu'elle en pense?
- Son contrat est signé pour 5 mois. Et elle ne le renouvèlera pas.
- Si il fait quoique ce soit... Je dis bien quoique ce soit de louche! Tu la préviens immédiatement.
Il posa ses mains sur mon visage. Son regard étaient mélangé entre la peine et l'inquiétude. Cette fois, ce fut la culpabilité qui m'envahit.
- T'as compris?
- O...oui.
Je dépose un baiser sur ses lèvres et lui souris. En soit, je ne lui ai pas menti: je m'inquiète vraiment de Tyler.
- Qu'est-ce que tu veux pour vendredi? Me demanda-t-il.
- Pour vendredi?
- C'est ton anniversaire... Ne me dis pas que tu as oublié.
- Hein? Heu... un peu. Chaque anniversaire me rapproche un peu plus de la trentaine. Donc je fais comme s'ils n'existaient pas.
- Ne sois pas ridicule. Ta belle gueule donne l'impression que t'as toujours 20 ans.
Je pouffe face à son compliment à demi mot.
- Et ça me rappelle surtout quand j'ai été prise par les services sociaux, c'était juste avant mes 9 ans.
- Après ce que tu m'as raconté sur ta mère, ce n'était pas plutôt une délivrance?
Ma mère biologique a toujours été malade aussi loin que je m'en souvienne. Et l'abandon de mon père n'a pas aidé. J'avais trois frères qui n'étaient pas des anges non plus. Je n'ai pas grandi dans un foyer joyeux. La seule personne qui m'aimait était ma grand-mère, sûrement parce que j'étais beaucoup plus saine que sa propre fille. J'ai été séparé d'elle en même temps que ma famille.
Je me suis retrouvé en famille d'accueil avec mon petit frère mais ce n'était que temporaire. A l'heure d'aujourd'hui, je n'ai plus aucun contact avec ma famille et ma grand-mère est morte depuis des années.
- Dans un sens, oui. Mais j'ai tellement perdu. Je ne parle plus à aucun de mes frères et ma mère s'est... s'est...
- Désolé. Je ne savais pas que cette période était si compliqué pour toi. C'était déplacé de faire une fête chaque année?
- Non... Comment pouvais-tu savoir?
Le temps m'a donné horreur de mon passé donc je n'en parle jamais. J'ai été très anecdotiques avec Livai et j'ai gardé certain passage pour moi. Personne n'a besoin de savoir. C'est tellement loin maintenant et ma vie a tellement évolué. Je suis la seule à m'en être sortie.
- On commande, enchaîna Livai plus sereinement? Que dirais-tu de sushi?
- Je paye!
A suivre
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