77. Poids du silence
Une cliente s'approcha de moi alors que je comptais combien Lyn avait probablement volé dans la caisse de la boutique. Je faisais glisser rapidement toutes les liasses de billets sur le comptoir, énumérant à voix basse.
Je tiquais, agacée: certainement vingt dollar marleyan. Je relevais le regard vers la jeune femme et lui souris légèrement.
- Excusez- moi. Vous êtes bien Mme. Ackerman? La femme du caporal qui a combattu pendant la guerre.
C'était une question dont j'étais habituée à entendre et à laquelle je ne réagissais même plus. C'était peut-être lassant. Je pensais que les années nous feraient lentement tomber dans l'anonymat. Pour une raison que j'ignore, j'étais bien plus connue que sur l'île. J'ouvris la bouche mais une voix rauque me devança. Je sentis mon mari passer derrière moi, les mains chargées:
- Vous savez pas lire? C'est écrit sur le panneau.
Il indiqua celui juste au-dessus de nos têtes, installé peu de temps après la création de la boutique pour une raison évidente. La cliente lut à voix baisse:
- Toutes personnes venues pour poser des questions sur nos passés de soldats peuvent bien aller se faire f...
Son sourire fana et elle devint livide, son regard alternant entre moi et mon mari. Je rougis légèrement d'embarrassa. Mais la mine de la cliente m'octroya un sourire coupable: je ne serais pas sa femme si l'attitude directe et cinglante de Livai m'offusquait. J'observais la jeune femme sortir précipitamment de la boutique, nous jetant un dernier regard comme si nous étions deux fous.
Nos vies de soldat intéressaient toujours le quartier depuis des années, surtout celle de Livai. Et cela avait le don de l'irriter, il ne voulait plus parler de cette période de sa vie à des curieux intrusifs.
Je m'accoudais au comptoir en soupirant alors que mon mari déballa le carton qu'il avait ramené:
- Elle n'a rien acheté...
Mon mari haussa les épaules, indifférent:
- Qu'elle aille se faire voir. Je supporte pas ce genre d'individu, râla-t-il. Je pense que je vais finir par afficher ce panneau également sur la devanture...
- On va faire fuir tous nos clients. Déjà que ton sale caractère fait baisser le chiffre d'affaire.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, maugréa-t-il avant d'observer la caisse ouverte. Elle a volé combien, cette fois?
- Vingt DM. Et je suppose que ce n'est pas à l'école qu'elle va les dépenser, soufflais-je en la refermant.
L'adolescence de Lyn n'était pas évidente. Elle était le portrait craché de son père. Néanmoins, elle avait cessé de me charrier et s'était intéressée à quelque chose plus de son âge: les garçons.
Le dernier évènement en date le plus marquant, est quand Livai l'a surprise dans l'arrière boutique en train de discuter avec un de ses amis, Peter. Elle avait fait l'école buissonnière et ce garçon avait, selon mon mari, une tête de con. Ce fut sa justification lorsque je suis intervenue pour les séparer car il l'avait attrapé par le col. Nous ne l'avons plus jamais revu mais je me demandais quel serait le prochain coup de ma fille.
C'était depuis le départ de son grand frère qu'elle avait changé. Je ne pensais que cela l'affecterait autant, ils n'étaient pas inséparables et passaient le plus clair de leur temps à simplement se côtoyer.
L'école l'ennuyait et elle passait le plus clair de son temps dans sa chambre ou à traîner avec ses amies. Je la perdais, comme mon premier enfant. Eduard n'avait pas été un bon entraînement. Il avait été l'enfant le plus conciliant du monde.
Il me manquait.
Il ne pouvait que rarement rentrer à la maison et ce n'était que pour deux journées. Il semblait heureux dans ce qu'il faisait mais j'avais effectivement du mal à couper le cordon.
Il le fallait bien, il sera adulte en automne.
J'observais mon mari passer quotidiennement son chiffon entre les étagères de la boutique avant de réaliser:
- Attends... Si tu es là. Qui surveille Bene?
Son regard fut imperturbable alors qu'il passait son doigt entre chaque boîtes pour vérifier si de la poussière était apparue depuis hier. Il était dans son élément. Il avait presque abandonné de maintenir notre maison parfaite avec trois enfants dedans. Son compromis était le nettoyage détaillé et quotidien de sa boutique.
- Il est trois heures de l'après-midi, elle dort.
- Tu sais bien que je n'aime pas la laisser toute seule dans l'arrière boutique. T'as dû la laisser entre deux sacs de thé, ruminais-je en attrapant le combiné du téléphone.
- C'est le cas. Tu appelles qui?
J'écoutais les tonalités gronder dans mon oreille avant de raccrocher, agacée.
- La maison, répondis-je. Je n'aime pas ça: Lyn doit encore sécher l'école et elle n'est pas à la maison. Elle est trop jeune pour traîner toute seule dans la ville.
Il y eut un silence dans la boutique pendant que je tapotais nerveusement contre le comptoir. Livai effectuait les mêmes tâches que d'habitude dès qu'il en avait le temps, ranger, nettoyer et admirer ses boîtes de thé. Je ne savais pas comment il faisait pour ne pas s'en lasser. Il attrapa la boîte de ginseng pour la poser devant mon nez.
- Rassure toi. Il y a au moins un de nos quatre rejetons dont on sait la localisation.
J'haussais les épaules, indécise:
- Philo est une tête mais il a son caractère.
- Je dirais surtout qu'il est dans son monde. Mais au mois, il préserve nos nerfs. On prend ça pour ce soir, insista-t-il en montrant la boîte?
- Pourquoi cette envie soudain, minaudais-je, le sourire écarté?
Mon époux se pencha lentement vers moi à travers le comptoir pour venir frôler nos lèvres. Mes joues rosirent au contact.
- J'ai besoin d'une raison pour ça, murmura-t-il?
J'hochais la tête alors qu'il joignait nos lèvres. Malheureusement, quelque chose interrompit ce doux échange. On tira sur mon tablier et je baissai le regard, croisant le regard pétillant de ma petite dernière.
- Qu'est-ce que vous faites, demanda-t-elle vivement?
- Tch. T'étais pas censée dormir, toi? Soupira le noiraud en s'éloignant.
Je vins caresser la touffe de boucles qui se dressait sur sa tête. La petite fille se mit sur la pointe des pieds pour observer son père partir dans les rayons. Ses grands yeux noisettes, curieux de tout découvrir, m'attendrirent.
- Tu n'es pas fatiguée, demandais-je en écartant encore des mèches qui tombaient sur son visage?
- Pourquoi? Ca sert à rien les siestes. Ca me fait perdre du temps! s'exclama-t-elle, enthousiaste.
- C'est sûr que tu as une journée bien chargée, ricanais-je!
Même à cet âge, elle avait déjà hérité du caractère indomptable de son père. A croire que les filles de Livai était prédestinée à lui ressembler. Les deux s'accordaient à penser la même chose lorsque son père croisa ses yeux, perchés derrière le comptoir. Il resta indécis mais une lueur étrange passa dans ses yeux. Je ne savais pas pourquoi mais Livai était beaucoup plus doux avec elle.
Benedict se tut lorsqu'un client rentra dans la boutique. Elle aimait beaucoup la sonnette qui était reliée à la porte pour nous prévenir de l'ouverture. Heureusement, elle était trop petite pour l'atteindre mais elle pouvait passer des heures à fermer et ouvrir la porte pour l'entendre. Philostrate s'en ait fait une phobie.
- Bonjour, monsieur, fis-je de ma belle voix de commerçante!
- Bonjour, monsieur, répéta énergiquement ma fille!!
N'importe qui, qui passerait à côté de Bene dirait qu'elle est une véritable tornade. Elle avait le don d'aspirer toute notre énergie vitale en quelques minutes et on en devenait vite épuisé. Il fallait s'accrocher pour suivre son rythme. La canaliser n'était pas une mince affaire et en tant que parents, nous avions laissé tomber.
Le pire fut quand elle a appris à marcher. Elle filait à une telle vitesse. La comparaison pourrait sembler étrange mais elle me rappelait les déviants. On ne savait jamais quel était son prochain mouvement.
La brune observa le client déambuler dans les rayons, toujours sur la pointe des pieds, avant de remarquer quelque chose. Elle pointa aussitôt l'homme:
- Maman, regarde! Papa est super petit à côté du monsieur!
J'ai ri. Un rire coincé mais audible. Je n'ai pas pu me retenir et j'ai senti toute la haine s'éveiller dans les yeux de mon mari. J'ai essayé de faire disparaître mon sourire.
- Bene, ce ne sont pas des choses qui se disent, tentais-je de reprendre mon rôle de mère.
- Papa, il faut que tu manges plus de soupe! Comme moi!
J'ai dû me cacher derrière le comptoir pour me retenir de nouveau. Elle y mettait tellement d'entrain. C'était difficile de résister. Livai s'approcha, le regard noir, mais dirigé dans ma direction.
- Je reprends ça, grommela-t-il en attrapant le ginseng.
Il est reparti dans les rayons, me tournant volontairement le dos et la clochette de la porte m'indiqua que le client avait pris ses jambes à son cou.
- Non. J'ai dit de la soupe, pas du thé, fanfaronna encore la petite, inépuisable!
___
Je tendis la main vers mon aînée, le regard sévère et mimant l'intention de vouloir quelque chose. Lyn m'observa un instant avant de souffler bruyamment et fouiller pour me sortir les deux billets manquant de la caisse. Je ne savais pas de qui elle était censée tenir cette kleptomanie passagère.
- Je ne les ai même pas dépensé, se défendit-elle! Et puis, t'étais pas censée rester à la boutique ce soir, avec papa? Je pensais que vous deviez changer les rayons pour l'hiver.
J'ai enfoncé les vingt DM dans ma poche et je me retournais pour aller chercher le plat, feignant l'indifférence.
- Ton père boude, répondis-je seulement en posant le plat au centre de la table.
Le bruit fit tiquer Philo. Je jetais un regard à Bene qui mordillait le bout de son assiette avec ses dents de lait. Ce n'est que lorsqu'elle a voulu manger sa cuillère que je suis intervenue.
- Je vois... S'il est encore énervé qu'Eddie n'a pas obtenu sa permission; on l'est tous. Ce n'est pas une raison pour bouder tout seul dans son coin.
- Ne donne pas des leçons de morale sur son caractère: vous êtes de pairs tous les deux, soupirais-je. Non, la raison est beaucoup plus "futile".
Ma fille haussa un sourcil. Ce n'était pas un adjectif que j'utilisais couramment pour qualifier mon mari. Mais la raison en était tout au plus absurde.
Bene m'observa remplir son assiette et la poser devant son nez avant de bougonner:
- T'as fait de la soupe et papa est pas là.
Pourquoi prenait-elle à coeur tous les dictons que je lui racontais? Mes enfants ont tous été si naïfs dans leur enfance, en particulier Eduard. Je ne pensais clairement pas avoir la science infuse mais je ne jugeais peut-être pas assez le poids de mes mots en tant que mère. Il faudrait que je fasse plus attention à l'avenir.
- Bene, ça fait bien longtemps que la soupe n'est plus nécessaire pour ton père...
- Tu as dit qu'il était petit, c'est ça, ricana Marilyn, amusée? Je comprends mieux pourquoi il s'est terré dans son coin.
- On est tous petits dans cette famille. On peut passer à autre chose, demandais-je, agacée?
- Non. Moi, je ne le suis pas, se réveilla Philo de son bouquin.
C'était assez rare d'entendre la voix de mon fils lors des repas. Il ne parlait que lorsqu'il le trouvait nécessaire. Et je trouvais amusant qu'il est décidé de prendre la parole à ce moment. C'était vrai. Il rentrait dans l'adolescence et grandissait à vu d'œil. Livai est devenu mauvais lorsque son fils est passé, un jour, à côté de lui et a réalisé qu'il faisait une tête de plus que lui.
Peut-être que c'était quelque chose dont il était fier.
Philo continua en observant chacun d'entre nous avec lassitude:
- La taille d'un individu, bien que souvent corrélée à celle de ses parents, résulte d'interactions complexes au sein d'un réseau polyallélique. Des loci génétiques multifactoriels, en synergie épistatique, influencent l'expression de phénotypes cachés dans le génotype des parents, mais se manifestant chez la descendance via des mécanismes récessifs ou par mutation de novo. Par ailleurs, les conditions extrinsèques optimisées agissent, potentialisant ainsi une expression phénotypique non anticipée par l'hérédité mendélienne stricte.
Un silence. On s'est tous tut pour l'observer et comprendre ce qu'il essayait de communiquer avec nous. Le noiraud soupira comme si nous étions des moutons dans un champs en train de mastiquer notre herbe. Il racla sa gorge, vexé qu'étaler sa science soit inutile autour de cette table.
- En d'autres termes, je suis le fils de mon père...
J'haussais un sourcil, ne sachant pas comment le prendre avant de me tourner vers ma cadette.
- Bene, ma puce, la cuillère ne se mange pas...
- Et donc, papa, un vieil homme ridé, a mal pris que sa fille de trois ans lui ait dit qu'il était petit, questionna Lyn, ignorant royalement son frère?
- Je crois qu'il n'a pas digéré le fait que ça me faisait rire, expliquais-je, lassée. Sache qu'il y a des sujets qu'il ne faut pas mentionner avec ton père: ses tocs, sa taille et ses sourires involontaires.
J'ai réfléchi un instant pour clore cette liste. Mon regard traversa la table remplie.
- Egalement... les garçons qui pourraient approcher Lyn, la manie qu'a Philo pour le corriger et le fait que Bene soit née alors qu'il avait plus de cinquante ans.
- Je sais que c'est mon père mais... qu'est-ce que tu lui as trouvé, sérieusement, marmonna ma fille?
Un raclement de gorge nous interrompit. Nous nous tournâmes pour apercevoir Livai près de la porte de derrière, encore en costume de ville. Lyn feignit un sourire gênée et j'essayais de me remémorer tout ce que je venais de confier à mes enfants. Bene se leva subitement pour se mettre debout sur sa chaise:
- Papa, t'arrives à temps pour la soupe!
- Je vois ça, maugréa-t-il en s'éloignant pour retirer son manteau.
Une chose qui n'avait pas changé: c'était que je me faisais toujours surprendre par Livai alors que je le critiquais en cachette.
___
J'ai remarqué, d'un œil soupçonneux, la tasse de thé posée sur ma coiffeuse, lorsque je suis sortie de la salle de bain. Le noiraud faisait mine de lire, allongé dans le lit, le visage dissimulé derrière la couverture. J'approchais la tasse et l'odeur me frappa en plein nez.
- Tu es fâché, demandais-je un peu ennuyée?
Pas de réponse. Je reposais la tasse en haussant les yeux au ciel. Lyn avait raison: pourquoi se sentait-il vexé pour si peu?
- Dans ce cas... pourquoi tu as quand même ramené du ginseng, ce soir?
Il abaissa subitement son livre pour dévoiler son visage, étrangement neutre. Je vins m'asseoir sur le lit à côté de lui.
- J'ai besoin d'une raison, dit-il simplement en référence à sa réponse dans la boutique?
- Je pensais qu'on arrêtait de se réconcilier sur l'oreiller, fis-je fermement.
Mon mari soupira longuement avant de lâcher son livre pour agripper mon bras et me tirer contre lui. Ma tête s'est retrouvée sur sa poitrine alors qu'il pressait sa joue contre mon front.
- Si tu penses qu'une simple remarque sur ma taille me met en colère, c'est que tu as encore à apprendre sur moi.
Je fronçais les sourcils, déconcentrée par les battements de son coeur. Remettre la faute sur mon manque de lumière semblait "petit". Et c'était le cas de le dire.
- Tu ne semblais pas ravi, tout à l'heure, me défendis-je.
- Cette gamine... est beaucoup plus intéressante que je ne le pensais.
Je ne compris aucunement le sens de sa phrase et relevais ma tête pour lui faire face, les traits tirés. C'était vrai qu'il n'avait pas l'air énervé ou vexé. Mais il l'avait été, j'en étais certaine. Et cette tentative de me faire oublier était infructueuse.
- Elle me rappelle Eduard.
La mention de mon fils serra mon cœur. C'était bien la première fois qu'il prononçait son nom depuis que nous savions qu'il ne serait pas là pour Noël. Encore un sujet sensible à éviter avec mon époux. En croisant son regard rêveur, je m'inquiétais presque:
- Chéri, qu'est-ce que tu racontes? Demandais-je faiblement.
Mon mari plissa les yeux en venant caresser mes cheveux. Il vint glisser des mèches derrière mon oreille. Un geste un peu absurde pour nos grands âges, qu'il n'avait fait qu'aux débuts de notre histoire.
- Je suis né dans un merdier et cette vie de merde a fait l'homme que je suis.
Je l'écoutais attentivement, ne sachant pas où il voulait en venir.
- T'as vécu pareil et pourtant, t'arrives à être une mère douce et attentionnée. Pourquoi je n'arrive pas à faire de même?
- Livai, qu'est-ce qu'il t'arrive? Tu m'inquiètes...
- Le jour où Eduard est parti. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que j'étais fier de lui et que je l'aimais. Cela l'a fait pleurer et à cet instant, j'ai réalisé... que je ne le lui avais jamais dis. Et à toi aussi...
Je me reculais pour mieux l'observer, m'asseyant sur ses cuisses. Il resta allongé, sa tête enfouie dans son oreiller, préoccupé. Mon coeur battait la chamade face à ses aveux, particulièrement intimes. Il semblait sincèrement troublé:
- Aucun de mes gamins ne sait qui je suis, ni ce que je pense.
- Bien sûr que si... tentais-je de le rassurer. Ils savent tous qu'ils comptent pour toi. Ils ne demandent pas un père parfait. Tu es là et c'est tout ce qu'il faut.
Ils semblaient étrangement ne pas me croire. Je n'arrivais pas à mettre le point sur ce qui le chagrinais; quelle était la chose qui le préoccupait autant. Et de ce fait, je ne savais pas comment le rassurer, si triste il était...
Livai avait vécu assez de traumatisme pour être résilient et pragmatique sur un bon nombre de chose. Le départ d'Eduard et la naissance de Benedict ne semblait pas l'avoir tant affecté mais cette réflexion me fit comprendre le contraire. Il n'était peut-être pas si détaché émotionnellement ou bien... il ne voulait plus l'être.
- Je me suis adouci, marmonna-t-il, presque contrarié. C'est de ta faute.
Je pouffais, gênée. Je n'arrivais pas à déceler s'il s'agissait réellement d'un reproche.
- Peut-être que... c'est juste que tu as appris à t'ouvrir et aimer ceux qui t'entourait.
Le silence qui s'en suivit fut drôlement long. Livai ne cillait pas, m'observant l'air songeur. Je ne savais pas s'il réfléchissait à ma remarque ou fixait un point inconnu.
- Aujourd'hui, si mon problème le plus important est que ma fille trouve que je suis petit, je m'en accommoderais.
Je lui souris légèrement et vins m'allonger sur lui pour l'enlacer. Ses mains remontèrent pour me serrer et il prit une longue inspiration. Lessivés, nous nous sommes endormis ainsi, comme les vieux parents que nous sommes devenus.
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