50. Séparation

Eduard remuait dans le lit pendant qu'il rêvait. J'aurai pu trouver ses gazouillements adorables si je n'étais pas immergée par mes angoisses. La pièce était plongée dans le noir, je regardai juste la fenêtre dont la pluie tapait la vitre. Les gouttes étaient le seul bruit qui résonnait à mes oreilles car je devrais regarder cette vitre depuis plusieurs heures. 

Mes yeux étaient gonflés et ma tête me faisait mal. Je serrais mes bras contre moi, plantant mes ongles dans ma peau. La porte de la chambre s'ouvrit lentement et j'entendis des pas dans la pièce. 

Mon mari me cacha le vue en se postant devant moi. 

- Violet... 

Je frémis et reniflais légèrement. 

- Violet, regarde moi. 

Mon visage se crispe. Je serrai fort la mâchoire en détournant la tête. Il était la dernière personne entre ces murs que je voulais voir. 

Il s'agenouilla devant moi afin d'essayer de capter mon regard. J'avais envie de lui crier tellement d'insultes mais la présence de mon fils me retint. Je n'avais qu'à simplement lui murmurer tout ce que j'avais sur le cœur mais aucun son ne sortit de ma bouche. J'étais tétanisée par la colère et la tristesse. 

- Dis moi quelque chose.

Je pris une longue inspiration avant d'ouvrir enfin les yeux sur lui. Il avait une sale gueule. Mais je ne devais pas être mieux. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. 

- Va te faire foutre, sifflais-je lentement. 

A mes mots, il se leva simplement et prit Eddie qui était à côté de moi pour le coucher dans son berceau. Il claqua la porte de la chambre et me laissa seule le reste de la nuit. 

___

- Bon anniversaire, firent mes amies!

Je regarde le gâteau devant moi recouvert de bougies. Je me demande s'il y a le nombre... Je les soufflais et Hanji et Iris applaudirent. 

- Vous n'étiez pas obligées. Je ne fête jamais mon anniversaire. 

- On sait mais je trouvai ça triste après 6 ans d'amitié que je ne te l'ai jamais souhaité, me fit Iris. Tu as toujours tellement été discrète sur ton passé. De plus, tu nous offrais toujours quelque chose à chacune.

On s'échangea un regard avec ma meilleure amie, se comprenant. Désormais, il ne restait plus qu'elle. J'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré Iris.
Exceptionnellement, nous étions à Trost pour justement leur rendre visite. Hanji et elle ont insisté pour fêter mes 22 ans même si nous n'étions qu'entre nous. 

Livai était adossé dans un coin de la pièce et restait silencieux. Il faut dire que nos rapports sont un peu compliqués ces derniers temps. Iris s'assit à côté de moi avec Eduard sur ses cuisses. Il regardait le gâteau d'un drôle d'air.

- Ah non, ça, ce n'est pas pour toi, petit gourmand! 

- Oui, tu manges déjà bien assez comme ça, soupirais-je. 

- Ca se voit! Il est bien potelé. Et qu'est-ce qu'il grandit vite!

- Impensable avec Livai, n'est-ce pas, ricana Hanji? 

- Je t'emmerde! 

Hanji ignora la remarque en se servant une nouveau verre de vin. Elle ne lésine pas avec la quantité. 

- Ne m'en voulez pas mais j'ai une faim de loup! Le voyage m'a affamée, fis-je en coupant une part. 

- Tu as croisé les nouveaux en arrivant, me demanda Iris? 

- Oui, ne m'en parle pas! Ils ont l'air si jeunes. On était comme ça à leur âge? 

Livai sortit de la pièce en emmenant Hanji avec elle, ce qui la força à lâcher son verre. Je regardais la porte se fermer derrière eux. 

- Hum... C'est moi ou l'ambiance est assez lourde entre vous? Vous ne vous êtes adressés aucun mot depuis que vous êtes arrivés. 

- C'est compliqué. On a eu une dispute, avouais-je.

- A...a propos de ce vous allez faire tout les deux? 

- En quelque sorte... Il veut que je reste mais...mais qui va le protéger là bas? 

- Je pense que tu n'as pas trop à t'inquiéter pour lui. Il a prouvé un bon nombre de fois qu'il nous enterra tous. Hum... blague douteuse.

- Il y a toujours eu un risque que l'un de nous meurt et ça nous allait. On vivait assez tranquillement avec ça. Mais la donne a changé. Je n'ai pas envie de me retrouver toute seule et me dire que je n'ai rien fait pour changer ça. Il part vraiment vers l'inconnu en me laissant derrière. Alors qu'il m'avait donné sa confiance et expliqué que j'étais une de ses meilleures éléments. D'accord, la grossesse m'a retardé mais je... L'armée... Et Eduard.

Je masse ma joue, mal à l'aise en retenant un sanglot. Je regardais le bébé sur les genoux d'Iris qui jouait avec un verre vide qu'il avait dû trouver. Un étrange sentiment protecteur et culpabilisateur m'envahit et je défaille:

- J'ai peur d'être une mauvaise mère.

- Pourquoi? Tu n'as pas de raison de penser ça, soupire Iris en posant une main réconfortante sur mon épaule. 

- Parce que je veux repartir en guerre. J'aime mon rôle de capitaine que je tenais il y a quelques mois. Parce que l'humanité n'est pas encore sauvé et les secrets de cette nouvelle population sont à déceler. Malheureusement, personne ne peut déduire combien de temps nous resterons sur ces terres étrangères. Cela pourrait durer des années selon Livai. Je déteste l'idée que je vais me tourner les pouces alors que les gamins que j'ai croisé en arrivant vont offrir leur vie. 

- Ok, Violet! Regarde moi... Tout d'abord: tu n'es pas une mauvaise mère pour Eddie. Peu importe le choix que tu feras, il sera animé par l'amour que tu lui portes. Et ensuite, ce n'est pas à Livai de le choisir pour toi. Tu lui as montré plus d'une fois que tu pouvais être indépendante et quelque peu entêtée. 

- Livai voudrait que je reste... Je suis complètement perdue. Mais toi? Qu'est-ce que tu ferais? 

Iris resta un moment silencieuse, à me regarder droit dans les yeux. Je pense qu'elle ne savait pas quoi me répondre. Elle réfléchit intensément, se mettant certainement à ma place pour trouver le choix le plus logique. A la place, elle m'exposa point par point mon problème.

- Violet... Si tu décides de rester sur l'île, tu seras seule avec ton fils dans cette maison et le danger sera loin de vous. Mais tu perdras tout contact avec l'armée et le monde extérieur. Et je suis prête à parier que tu souffriras de ne pas aider.
Si tu pars à Mahr, tu combattras avec Livai, Hanji et moi, ainsi que toute l'escouade à tes côtés. Tu reprendras ton grade de capitaine que tu as toujours aimé. Là encore, il existe plusieurs scénario.
Si nous réussissons, tu retrouveras ton fils... mais après combien d'années? Nous ne savons pas l'étendue qu'aura cette guerre. Si nous échouons ou si Livai et toi perdaient la vie, Eddie se retrouvera orphelin. Dans ces deux scénarios, tu ne feras que penser à Eduard à Mahr, c'est certain. Livai semble avoir accepté cette idée mais est-ce que c'est ton cas? 

Je pose mon regard sur Eddie qui avait profité de notre inattention pour émietter ma part de gâteau. Il en avait partout autour de la bouche. Je lui souris légèrement et pris sa serviette pour l'essayer. 

- J...je... 

J'attrapai mon bébé pour le poser sur mes genoux et contre ma poitrine. 

- Iris, j...je crois que je vais rester. 

- Tu es sûre? 

- Ma mère était une femme horrible. Elle ne m'a jamais aimé. Je ne veux pas qu'Eddie pense ça de moi. Je veux qu'il soit heureux. Je serais prête à faire n'importe quoi!

- Je suis rassurée que tu fasses ce choix par toi-même et non sur la demande de ton mari, soupira Iris. Cet imbécile n'a aucun tact avec toi. Quelques fois, je me demande ce que tu lui trouves. Franchement...

- Oui, mais regarde ce qu'il m'a offert, soufflais-je en serrant Eddie contre moi. 

Iris haussa un sourcil mais n'a pas le temps de répliquer que la porte de la pièce s'ouvrit. C'est avec surprise que je vis l'ancienne escouade de Livai entrer timidement. 

- Capitaine Jeder, s'exclame Armin! 

- Cela fait des mois qu'on ne vous a pas vu!

Hanji entra derrière eux avec l'air d'une coupable. Elle semblait les avoir prévenu de ma venue au QG. Je me levais pendant que les jeunes soldates firent le salut militaire. Ils avaient tous grandi j'ai l'impression. Je vis dans la foule, le jeune Eren qui avait pris une tête et s'était fait poussé les cheveux. Ils avaient tous leur regard rivé vers Eddie dans mes bras. 

- Je vous ai tous vu lors de la cérémonie, expliquais-je. Mais je n'ai pu venir vous remercier en personne d'avoir récupérer Trost. Vous avez fait du bon travail, soldats. Espérons que vous ferez honneur au sacrifice du major Erwin. 

- Je me demandais pourquoi vous n'aviez pas été à Shingashina, se dit Armin à lui-même. 

- Ah oui, je vous présente... 

- Eduard, finit Eren. 

Je regarde le garçon, surprise. Je ne m'attendais à ce qu'il sorte son prénom avec autant d'assurance. Je voyais mal Livai leur raconter nos péripéties donc je me tournai inévitablement vers Hanji. Mais celle-ci ne semblait avoir rien à se reprocher. Elle hausse simplement les épaules.

- O...oui... Eduard, c'est ça...

- Il est vraiment trop mignon. C'est le portrait craché du caporal, s'exclame Sasha sans retenu. 

- Tu... trouves...?

La brune voulut répliquer mais fut retenu par Connie car Livai venait de rentrer dans la pièce. Je baisse le regard et retourne m'asseoir à la table. Eddie n'aimait pas être entouré de pleins de visages qu'il ne reconnaissait pas et qui piaillaient autour de lui. 

- Mais alors, capitaine, vous viendrez en expédition avec nous? 

- Ne sois pas ridicule, Armin. Evidemment que la capitaine va venir. Elle est un élément imp...

- Arrêtez de m'appeler capitaine, je ne le suis plus désormais, fis-je amèrement. 

- Quoi, s'exclamèrent plusieurs d'entre eux?!

Je berce Eddie qui commençait à s'impatienter. Iris posa une main sur mon épaule. 

- Je... ne vais pas venir à Mahr avec vous. Je suis sincèrement désolée... Je compte sur vous pour nous ramener la paix.

- Mais, capitaine...

- Vous ne l'avez pas entendu, pesta Livai? Fermez là et fichez lui la paix. 

Je détourne la tête pour ne plus voir leur mine déçue. Peut-être qu'ils avaient encore de l'espoir pour moi. Je n'aurai pas dû revenir ici car cela me faisait encore plus de mal. Il fallait que je me mette à l'évidence que l'armée était... désormais... finie pour moi.... aussi difficile que cela soit. 

- C'est un Ackerman, remarqua Mikasa une fois que les autres soient partis?

- Oui, évidemment, songeais-je en me tournant vers la noiraude. 

- Cela veut dire... qu'il est le dernier de la lignée. Le clan est au bord de l'extinction: il ne restait plus moi et ce nabot qui vous sert de mari. 

Elle lance un regard à Livai qui discutait avec Hanji. Ce ne sont toujours pas les liens familiaux qui les incombent...

- P...peut-être qu'il reste des Ackerman en dehors des murs? 

- N'y pensez pas trop. Notre famille avait comme devoir de protéger les Fritz. Mais ce que vous devez savoir, c'est que nous possédons un pouvoir. 

- Oui, je m'en souviens. Tu en avais vaguement parlé avec Livai juste avant la bataille dans la cave des Reiss. 

- Hum... Si Eduard se retrouve face à une situation critique où sa vie serait en jeux, il va sentir une grande force s'éveiller en lui. Si vous l'éloignez de tout danger, il n'en sera rien, je pense... Et il n'aura pas d'éveil. 

- Je vois...

- Je ne vous dis absolument pas de faire pleins d'héritier à ce nabot! Je me fiche du sort de cette famille et je pense que lui aussi. Nous ne serons plus d'une grande utilité si la guerre s'arrête. Mais je trouve que le caporal a raison de vous cacher loin des murs. On ne sait jamais ce qui pourrait vous arriver. Nous ne sommes pas aimés par grand monde... Les Ackerman ont toujours vécu dans l'ombre depuis que nous avons été déchus. 

A ces mots, l'asiatique tourna le dos pour sortir de la pièce. Je la retins:

- Mikasa! S'il te plait... quand vous serez à Mahr, tu... Non, rien. 

Elle soupira en comprenant ma demande. 

- Soyez tranquille. Le caporal n'est pas du genre à se faire tuer facilement. 

- J'espère que tu as raison. 

- Capitaine, me salua-t-elle en repartant. 

___

Je couche Eddie qui s'est endormi immédiatement dans son berceau de fortune. Il avait tellement eu de contact avec des inconnus, il était épuisé comme moi. Je me retrouvais dans la chambre. Cette chambre où j'avais rejoint Livai tant de nuit. Cette époque me rend nostalgique et me manque en quelque sorte. Tout paraissait si simple. 

Iris aussi était tombée de fatigue dans le canapé. Elle avait insisté à ne pas me laisser seule mais n'avait pas pu combattre face au sommeil. Je la couvre d'une couverture. 

Je sortis de la chambre pour me balader dans les couloirs du quartier général. Je ne savais même pas où j'allais. J'ai déambulé en me remémorant chaque souvenir. Le réfectoire me rappelait les ragots que Benedict nous ramenait lors des repas. Les écuries, c'était les après-midi que j'ai passé à lire pendant qu'Iris s'occupait des chevaux. La bibliothèque que j'ai dû nettoyer un nombre incalculable de fois. Le laboratoire d'Hanji... La cuisine... Cela semblait faire des lustres...

Je me suis arrêtée devant ce bureau, ce fameux bureau où de la lumière traversait l'encadrement de la porte. J'attrapai lentement la poignée pour l'ouvrir. 

Il était là, assis sur de ses canapés à lire tous les rapports qu'il avait manqué. Cette scène extrêmement familière me faisait sentir plus mal qu'autre chose. Il leva la tête vers moi. Je refermai la porte à clef et me dirigeai vers lui à pas de loup. 

Son regard ne me quitta pas. Il déposa les feuilles sur la table basse. Je m'arrêtai devant lui. 

- Tu te décides enfin à me parler? 

Je souris légèrement. Cette froideur qu'il avait dans ses propos même lorsqu'il était satisfait de quelque chose, je ne sais pas pourquoi mais cela m'a toujours plu. Sans un mot, je me glisse pour m'asseoir sur ses genoux. Il ne bougea pas d'un cil. Son regard me transperçait. J'entoure mes mains autour de ses épaules. 

- Je ne veux pas que ce soit comme si c'était la dernière fois, murmurais-je.

Je sentis enfin ses mains sur ma taille. Son visage se détendit. Il souffla:  

- Moi non plus...

___

Nous étions retournés à la maison pour un temps. Malheureusement, ce n'était que l'affaire de quelques jours avant que le bataillon parte hors des murs. 

Chaque soirée me laissait un goût étrange en bouche, c'était une journée de plus qui s'achevait et qui nous approchait vers la date fatidique. Livai était calme. Il ne semblait pas autant angoissé que moi. Il passait ses journée à nettoyer n'importe quelle partie de la maison mais ce n'était anormal venant de lui.  
Moi, je loupai tout. Je n'étais plus capable de cuisiner ou de laver le linge convenablement. Tout ce que je faisais était lunaire mais Livai ne disait rien. Quand il me retrouvait sur le sol de la cuisine presque en larme après avoir tout renversé, il nettoyait et s'asseyait avec moi jusqu'à ce que je me calme. 

Puis... la dernière journée s'acheva. J'étais beaucoup trop nerveuse pour m'endormir. Je suis restée allongée dans le lit à regarder le plafond et en écoutant la respiration calme de Livai à côté de moi. 

Au bout d'un moment, Eddie se mit à pleurer mais sûrement pas de faim car je l'avais allaité. C'est Livai qui se leva en me demandant de me recoucher. Je l'ai regardé sortir de la pièce avec le bébé dans les bras. Mais les minutes passaient et il ne revenait pas. Je me suis levée à mon tour et je l'ai entendu parler tout seul dans le salon. Assez étrange venant de quelqu'un qui se porte à merveille tant il a moins à parler. 

- Hé... Hé, tu m'écoutes? Pourquoi tu pleures? Tch... T'en a rien à faire de ce que je te dis, hein? 

Il était au milieu du salon avec notre fils dans les bras. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'écouter parler seul. Eduard pleurnichait encore dans ses bras qu'il remuait légèrement. 

- Hum... Violet a toujours cru que les bébés étaient empathiques même si je suis sûr que tu comprends que dalle à ce qui se passe autour de toi. Peut-être... qu'elle a raison... Ce n'est pas la personne la plus demeurée que je connaisse. Tu lui as souri en premier après tout.
Tu es triste parce que ta mère l'est? C'est... de ma faute... La faute de ce monde de merde! Moi aussi, ça me fait chier de partir! Je voudrai rester ici. Putain de merde, ce bordel ne se finira jamais!? Je vais devoir sacrifier encore combien de ma personne!? Farlan, Isabelle, Erwin...
Putain, si vous crevez, j'aurai plus rien... Il y aura tellement de fantômes autour de moi. 

Il y eut un silence pendant lequel Eddie s'était calmé, écoutant Livai lui parler. Il le regarda avec de gros yeux en tendant ses mains vers lui. Le noiraud tiqua:

- Ca veut dire quoi cette bave? C'est dégueulasse et ça rime à rien. Faudrait que t'apprennes la propreté maintenant. T'es assez grand. Tch... Remarque, avec ta mère, ça ne va pas être une mince affaire. Elle se démerde mais c'est pas gagné. Je compte sur toi pour que la maison ne s'écroule pas avant que je revienne. 
Je compte sur toi... pour la faire sourire. Tu sais, elle est importante ta mère. Pour moi comme pour le monde. Elle va être triste mais... elle ne sait pas la chance qu'elle a de rester avec toi. Alors, sois sage et ne grandis pas trop vite. 
Eduard... il y a peut-être une chance que tu fasses de moi un père. Tu es mon nouvel espoir...

___

Je prend une grande inspiration et sèche les larmes qui manquaient de mouiller mes joues. Je ne devais pas céder. Je me regarde dans le miroir où mes yeux rouges était à peine perceptibles. Le soleil était haut dans le ciel. J'essuie mes mains sur ma robe et ouvre la porte d'entrée. A l'entrée du portail, se tenait Livai à côté de son cheval prêt à partir. Il était revêtu d'un manteau du bataillon d'exploration. 

Il regardait Eddie dans ses bras qui voulait attraper son collier. Je m'approche d'eux lentement, comme pour essayer de retarder ce moment. Il se pencha pour déposer un baiser sur son front avant de me le tendre. Le nourrisson se mit à babiller dans mes bras, sans comprendre que c'était peut-être la dernière fois qu'il allait voir son père. 

Livai passa une main dans mes cheveux. Ses yeux étaient déjà fatigués, sûrement dût à sa nuit peu reposante. Il m'embrassa délicatement. Je profitai de cet instant pour l'imprimer dans ma mémoire et qu'il dure si possible pour l'éternité. Il s'éloigna très légèrement pour plonger son  regard dans le mien. 

- Prenez soin de vous, dit-il seulement. 

Sa main s'éloigna de mon visage pour qu'il se retourne. Il passa la petite barrière pour aller monter à cheval. Ma respiration devint lourde tant je le sentais s'éloigner de moi. Il nous lança un dernier regard mélancolique avant de donner un coup pour s'en aller. 

Je regardai, silencieuse, sa silhouette disparaître petit à petit dans la plaine. Ca y est, c'était fini...

Je tombe presque au sol, complètement paniquée. Les larmes enveloppent mes yeux et mon nez se retrousse. Je serre Eddie contre moi pendant que je suis prise de spasmes. 

- Oh... Je t'en supplie... Reviens vivant, sanglotais-je. 

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