43. Chemin vers la liberté
Je défis les boutons de ma chemise et ouvris mon pantalon pour enfin pouvoir me permettre de respirer. Cela faisait du bien de ne pas avoir l'impression d'être serré dans un filet. Je passe mes journées à contracter mon ventre le plus possible quand je suis entourée. Livai, adossé à la porte, n'avait pas bougé depuis qu'il était rentré dans ma chambre. Je ne lui avais même pas prêté attention, trop impatiente de pouvoir à nouveau sentir l'air dans mes poumons.
Et surtout que nous sortions tous les deux d'une grosse dispute. Enfin... nous n'en étions pas vraiment sorti à vrai dire mais cela devenait gênant de se crêper le chignon à la vu de tous.
Livai et moi nous ne sommes jamais disputés auparavant. Du moins, pas par rapport à notre histoire ou concernant notre couple en général. Juste des futilités quand il était encore mon caporal et moi, sa subordonnée. Cela n'avait pas la même ampleur pour nous deux...
- Tu... le cachais assez bien, remarqua-t-il en me regardant me déshabiller.
Je lui lance un regard glacial. Je ne m'étais pas amusée à compter les semaines non plus, mais il s'attendait à quoi? Plusieurs mois nous séparaient depuis ma dernière bataille, à la veille de l'expédition qui sauvera peut-être les murs.
- Evidemment, tu t'en serais rendu compte si tu avais été avec moi, pestais-je en me retournant!
- Ne crois pas que je ne t'ai pas surveillé. Tu pensais que j'avais la tête ailleurs à cause de mon travail ou par désintérêt, j'en sais rien... Mais je voyais bien que tu maigrissais et que ton ventre s'arrondissait malgré tes vêtements amples. Tu as toujours des nausées?
- Oui, j'en ai encore pas mal. Et j'apprécie ton soutient à distance, fis-je en roulant mes yeux. Il m'a été très bénéfique!
J'enfile ma robe de nuit. Alors que le bataillon va se diriger vers le mur Maria, je vais partir vers l'ouest. Livai m'a "suggéré" d'aller vivre dans une maison coupée du monde afin que personne ne sache pour ma grossesse. Je ne trouve pas que ce soit la meilleure idée qu'il ait eu mais je n'ai pas vraiment le choix. Je ne peux pas rester ici indéfiniment.
Livai retira ses chaussures et s'approcha du lit.
- Je te préviens, je suis beaucoup trop fatiguée et pas du tout d'humeur pour faire quoique ce soit, menaçais-je en tirant les draps.
- Je sais.
J'attache mes cheveux en une natte pendant que Livai se couche à côté de moi. C'est rare quand on connait ses tendances insomniaque et à fuir le sommeil pour finalement tomber de fatigue sur une chaise. Cela doit faire 2 mois où nous n'avons pas dormi dans le même lit.
Il y eut un long silence où nous étions tous les deux plongés dans le noir.
- Comment tu as obtenu cette maison, demandais-je après un moment?
- Historia. Pendant que nous parlions du budget pour les orphelinats, je lui ai demandé si je pouvais prendre une maison dans l'ouest. Et elle m'a donné une somme qu'elle a pris des taxes pour que tu puisses l'entretenir.
- Elle n'a pas posé de questions?
- Non. Cette maison est près d'un village de paysans et le district de Yalkell n'est pas si loin. Je suis allé vérifier, il ne devrait pas y avoir de problèmes là bas. Tu ne manqueras de rien.
J'avais peut-être un peu faux, il semblait s'y être un peu préoccupé. Je me tourne vers lui.
- Violet, je... je ne pense pas que je serais un bon père mais j'ai vécu sans, donc je sais ce que ça fait. J'essayerai de faire en sorte que ce gamin ne vive pas la même chose.
- N...ne pense pas que je t'ai pardonné. Je t'en veux toujours pour ton attitude mais...
Je m'avance lentement pour me blottir contre son torse. Je sentis les palpitations de son cœur aux creux de mon oreille et je laissai un soupire d'aise s'échapper de ma bouche.
- Je t'en pris, reviens de là-bas vivant, murmurais-je avant de m'endormir contre lui.
___
Le lendemain, à l'aube, tout le district était en feu et grouillait dans les sens pour le départ du bataillon. Les chevaux étaient montés en faut du mur pour passer de l'autre côté comme l'entrée de Trost avait été bouché par la solidification d'Eren.
Je serre fort dans mes bras Iris qui partait bien évidemment avec tout le reste de mes amies. Je lui fis mille et unes recommandations inutiles pendant qu'elle s'excusa de son attitude ces derniers temps. Elle avait été assez réticente à la nouvelle elle aussi. Elle embrassa ma joue avant de monter avec le reste de son équipe.
Je regardais, impuissante, tous les soldats s'éloigner de moi, qui restait en bas. Hanji me fit un grand signe de la main auquel je répondis. J'entendis un brouhaha ambulant autour de moi. Les civils commençaient à leur crier dessus:
- Reprenez le mur maria au nom de tous!! Le futur de l'humanité est entre vos mains.
- Caporal Livai! Merci de sauver cette cité! Revenez en un seul morceau.
C'était la première fois que je voyais des gens aussi enthousiastes face au bataillon d'exploration. Nous n'avions jamais eu un aussi grand succès, de part ma propre expérience. Malgré qu'il était acclamé de partout, Livai avait le regard baissé et ne regardait que moi. Nous étions comme figés dans le temps alors qu'il s'élevait vers le haut et que je restais en bas.
Le major Erwin leva le bras et se mit à crier en réponse aux acclamations de la foule, ce qui les encouragea encore plus à gueuler autour de moi. Cela en devenait presque assourdissant. Les soldats disparurent de l'autre côté du mur petit à petit. Une larme tomba le long de ma joue pendant que je vis mon mari disparaître à son tour.
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