26. Benedict White
On m'a donné des draps et des habits avant de me demander de me diriger vers un dortoir. Je suivais automatique les autres filles qui semblaient savoir où elles allaient. Elles semblaient pour la plupart si jeunes, mais il devait y avoir des gens de mon âge dans le lot.
Je rentrais dans une bâtisse en bois remplie de lit superposée. J'en cherchais un timidement où il n'y avait pas d'affaires dessus.
- Wouah, quelle chevelure! S'exclame une voix derrière moi.
Je me retourne et vis une rouquine assise sur un lit entrain de se limer les ongles. Elle a la mâchoire carrée et la peau bronzée criblée de tâche de rousseur. Et surtout, elle a elle-même une chevelure flamboyante. Elle est vraiment très belle.
- M...merci.
- En voilà une autre qui peut se permettre d'avoir d'aussi beaux cheveux, fit une fille à côté d'elle. Tu viens d'où?
- D....de Shingashina, répondis-je.
- Oh...
Elles se regardèrent un peu gênée. Cela fait à peine un mois que le mur Maria est tombée et que tous les survivants du district ont fui. Elles ont dû aussitôt se sentir mal à l'aise d'avoir posées la questions.
- Nous, on vient toutes les deux du mur Rose. Je m'appelle Benedict White et voici Kiama Manfred. Et toi?
- Violet F... Jeder!
- Jeder? C'est étrange comme nom.
- Je sais. Ce n'est pas la première fois qu'on me le dit, soupirais-je.
- Si tu cherches de la place, il en reste une à côté de la petite blonde là bas, près de la fenêtre.
- D'accord, merci!
- Mais pas de quoi, Violet. Je pense que l'on se reverra bientôt.
Je leur fis une signe de main avant d'aller vers le lit qu'elles m'ont indiqués. Il était effectivement sans affaire. Je m'assis en soupirant. J'avais fait tout ce voyage pour pouvoir atteindre les brigades d'entraînements. J'étais épuisée et j'ai dû abandonner mon cheval malheureusement.
Cela fait une semaine que j'ai fui de chez moi. Je ne sais plus à quoi m'attendre désormais.
- Salut!
Cette fois, c'était cette fameuse blonde qui s'adressait à moi. Elle était aussi souriante que Benedict. Pourquoi tous ces gamins sont aussi joyeux?
- Bonjour...
- Je suis Iris Koehler.
- Ah euh... Violet Jeder.
- Je sais. Je t'ai déjà vu. Tu as réussi avec brio le passage d'entrée. Tu maîtrisais à merveille ton équilibre.
- Ah... Je pense que c'était un coup de chance, fis-je un peu gênée.
- Ne te sous-estime pas. J'ai vu la tête de l'instructeur: même lui n'en revenait pas.
- Si tu le dis.
- Par contre, il t'a bien remarqué aussi pour tes cheveux. C'est vrai qu'ils sont beaux mais ils sont trop long pour l'armée.
- Je sais mais je n'ai pas très envie de me les couper.
- Hum... Tu pourrais essayer de les attacher. Je ne pense pas qu'il en viendra aux mains pour t'en débarrasser.
- Les attacher? Ah... Si seulement je savais le faire...
- Tu es sérieuse? Tu as des cheveux aussi long et tu ne sais pas les coiffer?
Je ne peux quand même pas lui dire que c'est ma gouvernante qui me les a coiffé toute ma vie.
- Ouais, je vais être obligé de les couper. J'avais bien compris cet air un peu ironique qu'a pris cette fille.
- Benedict?
- Oui.
- Oh, ne t'inquiète pas. Elle est comme ça avec tout le monde. Son père est un riche marchant donc elle se permet un peu tout ce qu'elle veut. Mais je pense que l'armée va vite la remettre à sa place.
- Je vois, c'est le genre de personne qui va finir dans les brigades spéciales.
- Eh bien, crois le ou non mais je l'ai entendu dire qu'elle voulait rejoindre les explorateurs, m'explique Iris. Comme quoi, il ne faut pas juger trop vite.
___
Je jette un regard derrière nous sentant le regard d'un garçon trop insistant. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il me suit depuis plusieurs jours. Ou peut-être que je ne suis pas habituée à être entouré d'autant d'inconnus, surtout masculins. J'étais toujours enfermée chez moi.
- Ouah, j'adore ta coiffure, Violet! C'est toi qui l'as faite toute seule? Demanda Benedict en s'essayant en face de moi.
- Non. Marie m'a expliqué comment faire des tresses, expliquais-je en regardant la brune assise à quelques centimètres de moi.
- Quoi? Tu ne savais pas comment les faire? T'es bizarre.
- Après, je comprend Violet. Moi non plus, je n'aime pas spécialement me coiffer, fit Iris à côté de moi.
Bon... C'est vraiment mauvais ce qu'ils nous servent à l'armée. Les buffets chez mes parents sont presque la seule chose qui me manque.
- En même temps, tes cheveux sont tellement courts, rigole Bene. Mais ça te va drôlement bien.
- Il n'y a pas que l'attirance qui compte, Bene.
- Je sais... Je sais... Mais que voulez-vous? J'aime bien me sentir jolie.
- Je pense que tu n'as pas à te préoccuper de tout ça parce que tu es déjà naturellement la fille la plus jolie de notre promotion, fis-je en éloignant mon assiette, l'appétit coupé.
Je volerais du pain dans la cuisine plus tard.
- Oh, c'est gentil, Violet!
- En plus, tu veux rejoindre le bataillon d'exploration. Pour moi cela veut dire que tu vas plus loin que le bout de ton nez.
- C'est vrai. C'est quoi vos motivations, les filles? Moi, ça me fait vraiment peur d'aller là bas, demanda Marie.
Benedict entortilla quelques mèches de cheveux dans ses doigts en réfléchissant. Kiama vola mon assiette après avoir vidé la sienne.
- Je me suis proposée à l'armée pour aller là bas, de toute façon, répondis-je en haussant les épaules.
- Vous connaissez le caporal-chef Livai, fit Benedict plus doucement?
- Bien sûr, réplique Iris. Qui ne le connait pas? C'est le soldat le plus fort de l'humanité.
- C'est qui, osais-je demander?
- Ah... Iris vient de le dire. C'est l'un des soldats les plus forts et il fait parti du bataillon d'exploration.
- Attends, tu vas rejoindre les explorateurs pour lui?
- Non, mais disons qu'il sera un peu petit plus, ricana Bene. Et toi, Iris?
- Mon frère faisait parti du bataillon d'exploration. Tout simplement.
- Oh... Je vois, murmura la rouquine mal à l'aise.
Je repris mon assiette vide à Kiama pour me lever. Iris en fit de même et me suivit pour la poser sur l'étagère. Je sentis quelqu'un passer derrière moi et me caresser les cheveux. Je me retourne vivement et vis le garçon qui me toisait tout à l'heure. De quel droit il se permet de me toucher? Il me lança un sourire avant de sortir de la cantine.
- Iris, tu connais ce garçon? Demandais-je doucement.
- Je crois qu'il s'appelle Tyler. C'est un très bon soldat, il paraît. Et l'autre, c'était Wilhem.
- Hem hem...
On gênait les autres soldats qui voulaient débarrasser leur assiette alors on se dégagea.
Tyler...
___
Il faisait nuit noire. Je déambulais dans les dortoirs en jetant plusieurs coups d'oeil derrière moi. Des sueurs froides coulaient le long de mon front. Je serrais fort ma robe contre ma poitrine. A l'angle pour sortir, je percute quelqu'un et recule, surprise. La personne leva sa lampe pour nous éclairer
- Violet?
- L...lâchez moi!
- Hé, du calme. Ce n'est que moi, fit Benedict en lâchant mon bras. Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure?
- J...je pourrais te poser la même question.
- Tu n'as pas l'air bien, s'inquiéta la rouquine. On dirait que tu vas exploser en sanglots.
- Je...
J'entendis un bruit derrière moi et sursautai, encore sur les nerfs. Bene éclaira le couloir.
- Hé, Tyler! Qu'est-ce que tu fiches ici? C'est le dortoir des filles!
Je n'ose même pas jeter un regard au garçon qui arriva à notre hauteur. Je détournai la tête en direction de mon amie pendant qu'elle continuait de le réprimander. Le sol du couloir gelait mes pieds nus.
- Sors d'ici immédiatement avant que je prévienne notre gardienne!
- Je sors, je sors... Apprend à te calmer un peu, Bene chérie, ou cela va te jouer du tort dans le futur.
- Ne m'appelle pas chérie, crétin!
Il clencha la porte de la bâtisse et Bene alla fermer la porte à clef derrière lui.
- Non mais franchement, pour qui il se prend, lui?
- Hum... Je crois que tu préfères son meilleur ami, n'est-ce pas, la taquinais-je nerveusement?
Elle esquissa un sourire.
- C'est vrai que Wilhem n'est pas trop mal. Bon, toi, t'as pas l'air d'aller mieux. Viens je te ramène à notre chambre.
- Désolée, j'ai... J'ai fait un cauchemar et j'ai voulu sortir prendre l'air sauf que j'ai un peu paniqué.
- Ah, Violet... Quelques fois, j'ai dû mal à croire que tu es celle qui met tous les garçons à terre au corps à corps, ricane-t-elle en passant une main autour de mon épaule. Après tout, il ne faut pas se fier aux apparences.
- Tu ne m'as pas répondu. Qu'est-ce que tu faisais debout toi?
- Chut... Tu le sauras très bientôt.
On entrait dans le dortoir où toutes les filles semblaient dormir à point fermé. Je comprend bien comment on peut entrer discrètement sans être remarqué. Je voulus aller vers mon lit mais Bene retint mon bras.
- Ah non, tu dors avec moi cette nuit. Pas question que je te laisse toute seule, me chuchota-t-elle.
- Toute seule avec une vingtaine de filles autour de moi, répondis-je?
- Tu ne discutes pas.
- Merci, Benedict.
- Hum... Toi, tu as le droit de m'appeler chérie, ma petite Violet.
Je souris discrètement en entrant dans le lit à côté d'elle. En quelque sorte, cela m'apaisa de ne pas être seule. Je ne savais pas Benedict aussi attentionnée.
___
- Et celle-ci, elle t'irait à ravir! S'exclame la rousse en sortant une autre robe de son armoire.
- Non, vraiment Benedict, tu n'es pas obligée de m'en prêter une. On va juste en ville.
- Pas question! Tu as perdu toutes tes affaires lors de ta fuite et même si tu es une soldate, tu as le droit de te sentir jolie, fit-elle en me donnant une robe bleue marine. Même Iris va mettre une de mes robes. Mon père m'en offre tellement.
- Pas la peine de nous le rappeler, rouspète Kiama qui était assise à se coiffer.
- Vous êtes sûres qu'on ne va pas avoir de problèmes? Demande timidement Marie. Je veux dire, si on découvre qu'on a fait le mur, la sanction risque d'être sévère... beaucoup plus que quand on nous prend à voler dans les cuisines.
- Ne t'inquiète pas, je l'ai déjà fait plusieurs fois, fit Benedict en posant une main sur son épaule. Et je ne me suis jamais fait prendre. On a bien le droit à une petite soirée loin de l'autorité de l'armée?
- O...oui, je suppose.
Je laçais mes dessous. Je me suis peut-être laissée embarquée un peu trop facilement dans cette affaire. Même Iris a l'air enjouée de sortir cette nuit. Ca me fait tout drôle d'enfiler une robe après 1 ans dans l'uniforme militaire. C'est un peu confortable.
- Ouah... Violet, tu as la taille tellement fine avec un corset. On dirait que tu en as porté un toute ta vie!
Je fis un sourire crispée. C'est le cas: ma mère m'en a mise un depuis que je suis petite. A cause de ça, j'ai de gros problèmes de dos et j'ai beaucoup de mal à le tonifier. Pendant toute ma croissance, il était maintenu. C'était presque un soulagement d'en remettre un.
- Ah oui... Hum, on dirait que j'ai de la chance, bégayais-je légèrement.
J'enfilais la robe sans trop de complications. Elle était plus simple que ce que j'avais l'habitude de mettre chez les Fiducia mais tout autant belle.
- Tu ne te coiffes pas?
- Non, je n'ai pas envie. Je passe mon temps avec mes cheveux sur la tête. Ca fait du bien de se sentir un peu libre. Du coup... je suis prête.
- Libre avec ce machin qui te coupe la respiration, grogne Kiama en se levant et ajustant sa robe?
- Ah! Attendez, s'exclame Marie en mettant ses manches. Quelqu'un peut me fermer la mienne, s'il vous plaît?
Je vins aider la brune qui s'empêtrait dans les tissus. Cela faisait étrange d'habiller quelqu'un alors que c'était toujours moi qu'on aidait.
- Et alors, on sort directement par la porte?
- Heu... Plutôt par la fenêtre, la gardienne m'a comme qui dirait confisqué les clefs, explique Bene.
- Infaillible, ton plan, soupire Iris. Avec nos robes, cela ne va pas être du gâteau.
- C'est bon. Ne vous plaignez pas. Si vous n'êtes pas contentes, vous n'avez qu'à pas venir.
- Hum... Je n'ai pas très envie de te laisser toute seule en ville, expliquais-je.
- T'es mignonne, ma petite Violet. Mais je l'ai déjà fait plusieurs fois.
- Bon, on y va? S'impatiente Kiama.
- Oui oui...
On se faufila dans le dortoir où certaines filles étaient déjà parties dormir. Benedict ouvrit la fenêtre et passa la première assez facilement. Marie la suivit avec un peu plus de difficulté. Suivi par Kiama.
- Après toi, me fit Iris. Je serais là, si tu as besoin.
Etonnement, je sortis assez facilement. Iris, moins à l'aise dans sa robe, passa et referma la fenêtre en laissant une légère ouverture pour quand on reviendra.
- Vite! Avant que quelqu'un passe pour sa ronde.
Je relevais le tissus de ma robe et on s'enfuit du camp pour aller dans la ville accolée. Il faisait déjà nuit noire mais le ciel était dégagé. Je regardais les étoiles briller dans le ciel. Benedict attrapa mon coude pour me traîner avec le reste de nos amies. Je crois qu'elle était contente qu'on l'accompagne à ses sorties nocturnes.
- Ne le dis à personne, murmura-t-elle, mais tu es celle à qui ma robe va le mieux. J'espère que tu sais danser, Violet.
Oh, tu ne crois pas si bien dire, Bene.
___
- Tu es tellement discrète, Violet! Tu ne parles jamais de toi, je ne savais même pas que c'était ton anniversaire il y a une semaine! Rouspète Benedict.
- C'est juste que nous avons autre chose à faire, Bene. Tu sais, mes expériences avec Eren me prennent tout mon temps avec mon escouade, on....
- Tut tut tut, pas d'excuses! Toi, à mon anniversaire, tu m'as bien offert quelque chose alors que tu ne croûles pas sur l'or. Ce serait injuste de ne pas te rendre la pareille.
Je soupire. J'ai l'impression qu'elle ne m'écoute jamais quand je lui parle. Elle fouilla dans ses affaires pour sortir un paquet enveloppé par du tissus.
- J'insiste, il ne fallait pas!
- Violet, tu... tu n'as plus de famille. Cela doit faire 5 ans qu'on ne t'a pas offert quelque chose. Cela me fait plaisir. Tu n'as pas le droit de refuser.
J'esquisse un sourire en attrapant le cadeau pour le déballer lentement. Bene sirota son thé en jetant un oeil rempli d'audace et de fierté. Je sentis un tissus doux toucher mes doigts. Je l'attrape pour le dérouler. C'était une longue robe blanche avec un corsage couleur crème. Elle n'avait pas de rembourrage mais le tissus semblait valoir une fortune.
- Ouah... Bene...
Je me levai pour la mettre devant moi.
- Mais! Elle a l'air d'être à ma taille en plus!
- Bien sûr, je l'ai faite moi-même. A force de te prêter des robes, j'ai compris tes mesures, ma petite Violet. T'es toute petite! Tu marchais tout le temps sur mes traines.
- Oh, il ne fallait pas, elle est magnifique. On dirait une robe de mariée!
- Ne t'emballe pas, c'est une simple robe d'été mais tu pourras te pavaner devant les autres avec.
- Oh, je n'y manquerai pas. Merci beaucoup!
- Ca me fait plaisir, ricane-t-elle modestement en balayant ses cheveux d'un geste de la main. La première fois que je t'ai vu, j'ai tout de suite su que tu était faite pour ce genre de toilette.
- Pourquoi? Demandais-je, intriguée.
- Je ne sais pas, une intuition. Tu avais des cheveux, une peau et des ongles bien entretenus. J'aurai parié que tu venais d'un milieu bourgeois si tu ne m'avais pas dit venir de Shingashina. Et puis, tu as toujours eu plus de retenu que les autres filles. J'avoue que je t'ai un peu taquiné à ce sujet.
- Ah bon?
- Tu avais le rôle de la parfaite petite femme. On aurait vraiment dit que tu avais été éduqué ainsi. Je pensais même que tu allais abandonner l'armée pour te marier au début. Puis je t'ai vu t'améliorer au combat et ça m'a fait bien rire. J'ai changé d'avis à ton sujet. Je t'avais jugé trop vite.
- Tu m'imaginais mariée?
- Hum... Tu as toujours été un peu fleur bleue. Je te pensais toute innocente jusqu'aux évènements récents. Mais je suppose que ton rôle de soldat te tient tellement à cœur que te marier doit te passer haut dessus de la tête, non? Je suis sûre que tu offrirais plus d'attention aux titans qu'aux hommes. Hum... Si l'une de vous venait à se marier, je promet que je vous offrirais votre robe de mariée!
___
L'ambiance dans la pièce était lourde. Je m'assis lentement sur ma chaise en regardant la tasse fumante devant moi. J'étais tellement épuisée que je n'avais plus la force de penser à rien. Mes amies en firent de même.
Plus personne ne parlait depuis que nous étions rentrées au quartier général. J'enlevais la cape de ma tête, réalisant que je l'avais oublié. Hannah en fit de même, elle était livide.
Iris décida de briser le silence en premier.
- Le... père de Benedict est vraiment gentil.
On acquiesça toutes les trois. Je pris une gorgée de mon thé, il était bon. Le créateur était en bout de table et ne disait rien. Il n'était pas vraiment concerné par notre malheur mais nous avait proposé un thé en voyant nos têtes à notre retour.
- Il nous a toutes offertes quelque chose. Ah... Pourquoi il a fait ça?
- Il passait son temps à offrir des choses à sa fille. Après tout il... il n'avait qu'elle, expliquais-je avant de fondre en larmes.
Ma meilleure amie posa une main sur mon épaule. J'essuis mes joues avant de me racler la gorge. Je n'arrive pas à croire qu'elle ne sera plus là, assise à côté de nous.
- Il n'y avait même pas son corps.
- On ne doit pas penser à ça! S'exclame Iris.
On releva toute la tête vers elle.
- Benedict White, c'était quelqu'un! Vous ne voulez pas vous souvenir d'elle comme ça, n'est-ce pas? Morte entre les dents d'un titan!?
- Non...
Il y eut un autre long silence.
- Elle avait la chance de pouvoir se parfumer. Elle sentait toujours bon. Quand on passait à côté d'elle, c'était un mélange de muscs et une cascade de boucles rousses, murmura Hannah.
- C'était une soldate admirable. On avait l'impression qu'elle n'avait même pas peur. Elle a abattu des dizaines de titans à elle seule, fit Kiama. Nous étions meilleures amies depuis que nous savons marcher.
- Une fois, à l'entraînement, elle m'a fêlé une côte. Elle s'en était tellement voulue qu'elle s'est occupée de moi pendant un mois et a refusé qu'on se rebatte.
- C'est elle qui a égaillé nos années au camp d'entraînement. Elle était toujours de bonne humeur même si elle nous a attiré des ennuis quelques fois. Je n'avais pas l'impression de subir la pression de l'armée avec elle.
- Benedict... m'a offerte une magnifique robe qu'elle a faite elle-même. Elle m'a avoué qu'elle voulait se marier une fois la guerre finie. Si je me marie un jour... je lui promet de porter cette robe, murmurais-je.
- C'était la meilleure amie qu'on pouvait avoir... Elle ne méritait en aucun cas ce qui lui est arrivé.
Kiama renifla avant de lever sa tasse d'une main tremblante.
- A Benedict!
On en fit de même pour lui rendre hommage. Je laissai une larme m'échapper.
- A Benedict!!
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