2. Ignorance
Ce soir-là, juste avant notre jour de congé, nous nous étions toutes réunies dans la chambre de Benedict et Kiama pour discuter entre copines toute la nuit. Nous faisions souvent ce genre de chose depuis le camp d'entraînement. C'était un moyen de discuter jusqu'à pas d'heure sans être inquiétées de notre réveil matinal.
Évidemment, au bout d'un moment, la discussion s'est centrée autour des garçons. Une des grandes passions des filles de leur âge.
- J'ai entendu dire qu'un de nos supérieurs avait retrouvé deux soldats dans une petite salle en train de s'embrasser. Vous savez le pire? Le garçon est en fait en couple avec une autre soldate qui est partie dans la garnison, raconta Hannah.
- Oh... Non, elle est horrible ton histoire. Il n'y a rien de croustillant là-dedans.
- Mais la fille n'est pas au courant malheureusement, continua-t-elle. Je crois même qu'ils sont fiancés.
- Je ne comprendrais jamais les hommes, soupira Iris.
Je rabattus ma couverture autour de moi à cause de la fraîcheur de la nuit. Ma meilleure amie entoura son bras autour de moi et m'adressa un doux sourire. La rouquine, qui avait volé d'innombrable bout de pain dans la réserve, s'amusait à séparer la mie en ricanant:
- Les mecs sont tous obsédés par le sexe. Depuis que nous les fréquentons lors de la formation, j'ai l'impression que leur cerveau n'est obnubilé que par ça. Heureusement que ceux qui ont rejoint le bataillon d'exploration sont moins absorbés par nos poitrines.
- Benedict! Rouspéta vivement Kiama pour ces propos. Certaines n'ont peut-être pas envie d'entendre ce genre de chose.
- Oui, c'est sûr que tu es en reste, Bene, fis-je ironiquement. Il n'y a pas une semaine où tu ne nous parles pas d'un type qui te tourne autour.
- Touchée, ricana ma meilleure amie.
L'amitié avec la rouquine consistait à recevoir des piques étrangement affectueux de sa part. Lui rendre la monnaie de sa pièce n'était pas si mal.
- Oh, ça va... Essayer de plaire, ce n'est pas un crime.
- Hum... Nous savons tous que tu es intéressée par le gars le plus inaccessible du bataillon. Laisse tomber ma grande, le caporal n'est attiré que par son petit plumeau et son balais adoré.
Nous nous mîmes toutes à ricaner dans la chambre avant de vérifier si personne nous avait entendu. J'engloutis goulument le troisième pain que je piochais. C'était bien la seule chose que l'on pouvait grignoter dans ce château.
- N'empêche... Imagine qu'il l'a met en cloque alors qu'il est avec une autre. C'est tellement un manque irrespect et de responsabilité, soupira Iris, pensive. Trois ans à entraîner une soldate pour qu'elle tombe enceinte au bout d'un an, je ne trouve pas ça malin. Je comprend mieux pourquoi les relations sont sous-entendues comme proscrites.
Je pensais à l'âge moyen des nouvelles recrues. Sachant que j'étais la plus âgée et qu'il ait possible de s'enrôler dans l'armée à partir de douze ans, je grimaçais:
- Surtout que nous sommes encore si jeunes, remarquais-je. Je sais qu'il est important de faire des enfants pour perpétuer notre espèce, mais il y a des limites.
- C'est pour ça que je me contente de plaire, fit Benedict en passant une main dans ses cheveux.
- Mais comment tu fais pour ne pas tomber enceinte, demanda timidement Hannah?
Un silence. La discussion prenait une tournure étrange. Mon amie rêva de s'enterrer sous les draps devant nos regards éberlués. Bene obtempéra doucement:
- Tu ne sais pas comment on...
- Si, je sais! Pesta la noiraude rougissante. Mais des gens le font sans avoir d'enfants: peu de grossesses sont recensées dans l'armée. Comment font-ils?
- Bah, c'est simple, si tu n'as pas tes règles: t'es enceinte, expliqua Iris.
- Et il suffit de faire attention, compléta Kiama. Le mieux, c'est de ne pas tenter le diable.
- Attendez. Les règles ont un rapport avec la grossesse, demandais-je?
Un nouveau silence flotta dans la pièce après ma question. Cette fois, c'était sur moi qu'étaient rivés tous les regards. Je regrettais aussitôt de m'être montré aussi curieuse.
- Ben... ta mère ne t'a jamais expliqué quand tu as eu tes premières règles?
Je fis non de la tête en essayant de ne pas me remémorer ce moment. La seule chose que ma mère m'a apprise lorsqu'elle a découvert que j'étais réglée: c'était que j'étais bonne à marier. J'ai donc toujours pensé que cela avait un rapport avec le mariage mais pas la grossesse.
- Je pensais que juste que c'était un truc de filles mais... je n'en sais rien. On ne m'a jamais rien dit! Et comment fait-on pour ne pas avoir ses règles et tomber enceinte?
- Elles sont bizarres tes questions, Violet. Je savais que tu étais innocente mais à ce point!
- Je sais ce qu'il faut faire avec un homme, pestais-je mal à l'aise. Mais toutes ces choses sont restées si flous dans mon esprit.
J'avais envie de lui répliquer que je n'étais pas aussi innocente qu'elle le pensait mais je me tue. J'envenimerais mon cas si je dévoilais ma situation avec notre supérieur.
- Oui et justement, finit Benedict. Ça sert à ça, le sexe: avoir des enfants.
- Pardon, m'exclamais-je éberluée?
Attendez une seconde? Cela signifie qu'à chaque fois que je le fais avec le caporal; je risque de tomber enceinte? Mais quelle horreur! Pourquoi me fait-il ça? Ce type est complètement inconscient. Je grinçais des dents et comptais malgré moi les mois depuis... le début.
- C'est pour ça qu'il ne faut pas en avoir avant d'être mariée. Et juste flirter comme moi.
- Et il n'y a pas de moyens pour empêcher ça, demanda Hannah?
- Je crois que si, réfléchit Iris...
Je me recentrais sur la conversation aux mots de ma meilleure amie.
- Tu m'as l'air bien renseignée, la taquina Benedict.
- C'est parce ma mère m'a tout expliqué. Et de toute façon, les garçons ne m'intéressent pas. Il me semblait que certaines femmes prennent des plantes avant pour éviter d'être enceinte.
- Des plantes?
- Elles se font des petites tisanes "anti bébé", pouffa Hannah.
Nous nous remîmes toutes à rire. Mais d'un côté, je fus assez inquiète et confuse. Je n'avais pas réfléchi à cet aspect de ma relation avec le caporal. Et pourtant, depuis que je le vois, j'ai toujours eu mes règles. Je trouvais assez important d'en discuter avec lui. Malheureusement, je suis beaucoup trop gênée pour lui demander tout ça. Il m'intime toujours autant malgré nos escapades.
La discussion s'est tournée vers des choses plus fluettes jusqu'à ce que nous nous endormîmes d'épuisement. Mais Iris avait remarqué que je semblais préoccupée.
Elle n'a pas perdu de temps et m'en a reparlé au petit déjeuner, quand les filles n'étaient pas là:
- Pourquoi tu semblais si intéressée par la grossesse? Je pensais que tu étais plutôt tabou à ce sujet. Dès qu'on fait mention des garçons ou ce genre de chose, tu te renfermes et deviens gênée.
- Je me rend compte que je ne sais absolument rien. Ma mère ne m'a jamais expliqué et j'étais beaucoup trop timide pour lui demander, expliquais-je évasivement en omettant certains détails.
- Oui mais c'est important ce genre de chose. Je le redis mais un accident est si vite arrivée. Cela gâcherait tout ton entraînement et tes efforts.
- Je sais... Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse? Ce n'est pas comme le camp nous avaient offert des cours à ce sujet. Je sais tuer des titans mais pour le reste, c'est le néant absolu.
- Tu devrais aller en parler avec Hanji.
- Hanji? La commandante? Je me vois mal parler de ces choses intimes à ma supérieure.
- Je pense qu'elle pourrait t'aider. Elle a des aptitudes médicales. Et j'ai entendu dire qu'elle aide certaines filles dans ce domaine.
J'avais l'impression de découvrir une nouvelle facette de ma meilleure amie. C'est vrai qu'elle était désormais adulte et que sa famille semblait beaucoup plus permissive que n'a été la mienne.
- T'es allée la voir, m'étranglais-je?
- Non... Je n'en ai pas besoin.
Je m'attendais à ce qu'elle continue sa phrase mais mon amie resta évasive. Elle regarda son assiette pensive avant de me regarder déguster mon repas.
- Violet... T'es intéressée par un garçon?
- Quoi? M'exclamais-je en manquant de m'étouffer. Bien sûr que non! Je suis juste d'accord sur le fait qu'il faut être informée!
- Hum...
Je levais un léger regard sur le caporal qui sortait du réfectoire. Il était accompagné justement de la brune. Je finissais rapidement mon repas et montais dans son laboratoire où elle passait l'entièreté de ses journées. Si elle n'était pas dehors à faire toutes sortes d'expériences farfelues. Étrangement, j'admirais cette femme.
Je croisais le caporal dans le couloir avec un autre capitaine. Je les saluai poliment et dès je passais à côté d'eux, je sentis ce petit signe de sa part qui voulait dire: "Viens, ce soir". Je rougis et frappais à la porte de la commandante.
J'entrouvris la porte à sa réponse. Elle semblait penchée sur une table à dessiner des trucs incompréhensibles pour moi. Elle releva la tête et remit ses lunettes sur son nez.
- Ah, ma petite Violet! Qu'est-ce que je peux faire pour toi?
Hanji me connaissait bien depuis que je suis arrivée au bataillon. Elle est même la première personne qui m'a adressé la parole.
Pour être honnête, je n'arrivais pas savoir pas si elle était vraiment une femme ou un homme quelque fois. Mais il suffisait qu'on se montre sympathique et sincère avec moi pour que j'apprécie cette personne. Et j'adorais les théories qu'elle pouvait déverser pendant des heures quand je buvais un thé avec certains supérieurs.
Dans un sens, si je venais à monter de grade, je voudrais finir dans son escouade.
D'ailleurs, le caporal trouve que mon thé est le pire qu'il ait jamais goûté. Je souris à cette pensée avant de la chasser de mon esprit.
- Hanji... Je voudrais te demander conseil sur quelque chose d'assez délicat, fis-je timidement en refermant la porte. Et si possible, que cela reste entre nous.
- Bien sûr. Ne t'inquiète pas, tu peux tout me dire.
Ses yeux doublés par les verres de ses lunettes portaient désormais toute leur attention vers moi. Je faiblis un instant, appréhendant l'information que j'allais lui dévoiler.
- Eh bien, en ce moment je suis dans... une relation avec un garçon.
Mon joue chauffait dû à ma timidité soudaine. L'expression neutre de la brune ne fana pas, nullement impressionnée. Je cherchais à continuer ma phrase en trouvant les bons mots. Hanji se releva pour aller vers un de ses tableau et cantonna:
- Oui, c'est ce que font les filles de ton âge.
- E...en fait, j'ai peur de tomber enceinte.
- Ah... Tu cherches une contraception! S'exclame-t-elle en comprenant enfin où je voulais en venir.
- Contraception, répétais-je sans qu'elle l'entende?
- Malheureusement, il n'existe aucun moyen très efficace pour éviter ça.
- Ah bon, fis-je déçue. On m'avait parlé de tisanes qui...
- Oui, elles existent. J'en ai si tu veux, même si je ne suis pas sûre de leur efficacité. J'en donne aux filles qui tentent le tout pour le tout. Mais ce que je leur conseille, c'est plutôt de suivre leur cycle.
- Leur quoi?
Je ne savais pas dans quoi je venais de m'engager. Ma supérieure me déballa sans aucune gêne une histoire de fertilité et de cycle qui durerait un mois. Mes yeux manquèrent de sortir de leur orbite tant elle continuait son monologue et de la fumée pouvait s'évaporer de mon crâne. Elle me donnait bien trop d'informations d'une traite et je commençais à me demander si le caporal en valait vraiment la peine.
- Bien sûr, la meilleure contraception reste l'abstinence, finit-elle en ricanant. Si tu persistes à y croire, je peux de te donner cette fameuse tisane mais je me dédouane de toutes responsabilités.
Elle continuait de rire malicieusement et cela n'aidait pas à me rassurer. Elle sortit un sachet de son placard et me le tendit en me faisant un sourire.
- J'ai toujours su que tu cachais bien ton jeu, fanfaronna-t-elle. Tout le bataillon te prend pour la petite brune crédule et innocente mais Violet Jeder voit un garçon. Hihi!
Pourquoi m'étais-je forgée cette réputation de sainte? Je ne sus quoi répondre à sa remarque donc je la remerciai juste avant de filer pour rejoindre mes amies.
Pendant notre congé, on avait pris l'habitude de sortir en ville avec mes amies. Certaines voulaient aller voir leur famille, d'autres aller à la taverne ou rejoindre des anciens camarades de notre camp d'entraînement. Nous avons manqué le dîner au réfection comme nous sommes rentrées trop tard.
Je suis allée discrètement aux cuisines pour aller me faire chauffer de l'eau et laisser infuser quelque temps les feuilles. Je devais faire vite pour ne pas tarder à rejoindre le caporal. Je soufflai sur ma tasse et remarquai que l'odeur de la boisson était... singulière.
- Qu'est-ce que tu fous ici?
Tiens, quand on parle du loup. Je me retournai et vis le caporal à l'entrée des cuisines. Il s'avança vers moi pendant que je peinais toujours à rendre mon eau chaude buvable.
- Tch... T'essayes encore de faire du thé? Laisse tomber, gamine...
Je levai les yeux au ciel mais il ne me vit pas faire. Je détestais ce surnom, il irisait toujours mes poils. Soudain, je le vis se verser une tasse de ma tisane. Mon cœur rata un battement et je l'observai faire avec une expression déformée.
- Heu...
Comment lui expliquer que ce n'était pas pour lui? Il porta l'eau à son nez et fit une mine dégoutée.
- Qu'est-ce que c'est que cette merde?! Où t'as trouvé ça?
J'avais envie de m'enterrer sous les dalles de la cuisine. Le caporal me toisait en attendant une réponse.
- Moi... j'aime bien, répondis-je timidement.
J'avais l'air juste stupide. Déjà qu'il n'avait pas une opinion fameuse à mon sujet.
- Je t'ai jamais vu boire ça, auparavant, fit-il sèchement. D'habitude, les jours de congés, ce sont des litres de bières que tu ingurgites.
- D'accord! J'ai appris que je pouvais tomber enceinte et j'ai demandé à Hanji de me donner une tisane.
Un silence plana après la fin de ma phrase. Le caporal tapota le bout de ses doigts sur le comptoir.
- Une tisane?
Je sentais tout le jugement et la condescendance dans sa voix. Je crois que je ne pouvais pas être plus rouge ni plus honteuse. Je fis mine d'essuyer mon nez pour cacher ce que je pouvais de mon visage. Son regard lourd m'observait toujours de travers.
- Tu bois cette merde pour ne pas tomber enceinte? Siffla-t-il, aberré. Depuis le début, tu fais ça?
Il reposa la fameuse tasse. Je regardais le liquide s'onduler à travers la porcelaine et puis, l'agacement remonta jusqu'au fond de la gorge. Je n'en pouvais plus d'être considérée comme l'ignorante de service.
- Non. Écoutez, je n'ai pas du tout envie de l'être. Peut-être que vous, vous vous en fichez car vous êtes un homme et que cette responsabilité ne vous concerne pas. Mais je suis une soldate. Je me suis engagée dans le bataillon d'exploration. Je ne veux pas finir...
- Oh, attends un peu! Tu ne tomberas pas enceinte, me coupa-t-il.
- Comment pouvez-vous en être si sûr?
- T'en fais exprès? Tu veux que je t'explique, rétorqua-t-il d'un ton cinglant?
Quand il vit que je restais dans l'incompréhension, il se massa les tempes. Il semblait presque énervé.
- T'es en train de me dire que depuis tout ce temps, tu me vois faire des choses sans les comprendre? Est-ce que tu sais au moins comment tu...
Je serrais les lèvres, gênée.
- T'es sérieuse?
- On ne m'a jamais rien expliqué! Je ne peux pas le deviner toute seule. Et ce n'est pas à vous que je peux demander ce genre de chose.
Le caporal fit les cents pas, en s'éloignant de moi, dans la cuisine. Il devait se demander pourquoi il avait une aventure avec quelqu'un d'aussi ignorant.
- J'ai perdu mes parents jeunes, mentis-je. Et on ne nous a rien dis au camp d'entraînement. Et me voilà, la pauvre incompétente que je suis...
Il s'arrêta et releva son expression désabusée vers moi. Je déglutis.
- Violet, ces tisanes ne t'empêcheront pas de tomber enceinte. Mais depuis le début, je fais attention à ce que, justement, ça n'arrive pas.
Je repensais à la discussion avec mes amies. J'avais l'impression de revenir au même point de départ.
- Vous en êtes sûr?
- Oui.
Un autre petit silence s'installa dans la grande pièce. Je regardais la tisane qu'Hanji m'avait donnée désormais d'un mauvais œil. Et je me sentais honteuse et ridicule. Il devait me prendre pour une idiote. Mais je relevais la tête, je réalisai qu'il regardait la robe que je portais. Elle était assez simple je dois dire: blanche et longue sans aucune broderie. Je n'avais pas les moyens pour plus beau.
Je ne sais pas pourquoi il me toisait car ce n'était pas la première fois qu'il me voyait dedans. Je m'accoudais au comptoir pour cacher ma gêne. Il s'avança lentement vers moi.
- T'es vraiment inconsciente, murmura-t-il.
Sa tête n'était plus qu'à quelques centimètres de moi. Je sentis sa main remonter les pans de ma robe pour frôler ma cuisse. Je frémis:
- C...caporal! Nous sommes dans les cuisines.
- Et?
- Et alors, quelqu'un peut nous entendre!
- Si tu parles aussi fort, bien sûr que quelqu'un viendra. Mais si tu te tais..., souffla-t-il avant de mordiller mon oreille.
Je gémis légèrement. Son autre main attrapa les lacets de ma robe pour les défaire minutieusement. Celle-ci glissa le long de mon corps pour laisser découvrir mon corsage et mon jupon. Il me regarda un instant avant d'embrasser mes clavicules. Il attrapa ma pince à cheveux et l'enleva lentement. Mes longues boucles déferlèrent le long de mes épaules et mon dos.
Sa main vint se faufiler vers ma culotte et la frotta légèrement. Je détournai la tête en me mordant les lèvres. Je commençais à avoir terriblement chaud et ma respiration s'accéléra. Je jetai un regard à la porte en bois. Au moindre passage, notre relation serait dévoilée au grand jour.
Le caporal remarqua ma gêne et me susurra:
- Elle est fermée à clef.
J'écarquillai les yeux en réalisant qu'il avait prévu ça depuis le début. Je ne l'avais pas entendu verrouiller la porte. Il souleva mes hanches pour m'installer sur le comptoir. Je voulus défaire les nœuds de mon corset pour respirer un peu mais il s'y opposa:
- Non, garde le, fit-il en dégageant ma main.
Je compris qu'il aimait la vue de ma poitrine comprimée à l'intérieur. Il souleva mon jupon pour pouvoir continuer ses caresses à sa guise. Je serrai fort le bord du comptoir dans mes mains pour cacher comme je pouvais mon plaisir. Ma respiration était haletante. Mes cuisses frissonnaient de plaisir pendant que sa main faisaient des délices à l'intérieur.
- Livai...
Je penchai ma tête en arrière. Certains de mes cheveux restèrent coller à mon front à cause de la transpiration. J'avais de plus en plus de mal à être discrète en sentant la chaleur de mon corps augmenter. La pièce était grande et chaque gémissement que je lâchai faisaient écho entre les murs.
- Ah... Je vais...
Je succombai à une longue vague de plaisir intense miraculeusement dans un silence de cathédrale. Seul Livai put entendre mes complaintes. Celui-ci défit prestement son pantalon, ayant atteint sa limite pour me pénétrer frénétiquement. Je n'avais même pas eu le temps de m'en remettre qu'il me donna ses premiers coups de reins.
- Aha! Livai...
Cette fois, mes couinements étaient clairement audibles, ainsi que le claquement de sa peau contre la mienne. Il tenait fermement mes fesses dans ses mains en m'infligeant des vas et viens qui me faisaient tourner de l'œil. Je mis ma main devant ma bouche pour empêcher un son de sortir.
Il me lança ce fameux regard sombre et brumeux et qui me procura un frisson dans tout le corps. Il dégagea mes cheveux collés à mon front pour y déposer un baiser.
Pendant un instant, j'imaginais tout le château endormi paisiblement. Et nous, qui résistions à la nuit et au sommeil. C'était dangereux certes, mais avoir le caporal comme amant était un vrai délice.
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