17. Escouade d'élite

La plaine verte s'étendait à perte de vue. Mon corps croulait sur le galop de mon cheval et mes mèches rebelles volèrent au vent. Cela faisait une demi-heure que nous étions sortis des murs et...

- Lieutenante! Titan sur la gauche.

Je tourne la tête et en aperçoit effectivement un assez loin de nous courir droit devant lui. Il semblait ne pas nous avoir vu.

- Ca n'a pas l'air d'être un déviant... Nifa, tire un fumigène rouge. Puis un vert vers cette position, fis-je en indiquant l'opposé du titan.

- E...et s'il vient vers nous? Demanda Jules.

J'observais le titan au loin d'un oeil. Il continuait d'aller droit devant et je vis un fumigène rouge être tiré à notre arrière gauche. Il avait repéré une autre escouade et se dirigeait droit vers celle-ci.

- Est-ce qu'on va les aider?

- Non, ils sont trop reculés par rapport à notre position, expliquais-je à contre cœur. Nous ne devons pas perturber la formation. S'ils ont des ennuis, une autre unité pourra leur venir en aide.

- D'accord, lieutenante.

Nous continuons donc d'avancer. C'était drôlement calme. Nous sommes pourtant les éclaireurs et nous n'avons croisé que 3 titans depuis que nous sommes sortis. Nous arriverons peut-être à atteindre notre objectif.

J'ai parlé trop vite. J'entendis d'assez loin, les pas lourds d'un titan. Mais le plus inquiétant, c'était que cela venait de derrière nous. Mes camarades devaient l'avoir remarqué en même temps que moi car nous nous retournâmes en même temps.

- U...un déviant.

- Fumigène, Nifa!

- Il fonce droit sur nous!

Il avait des blessures et des tâches de sang, surtout au niveau de la bouche ce qui signifiait qu'il venait de s'attaquer à une unité et de sûrement manger un soldat. Il devait faire 5 mètres et courrait assez aléatoirement.

- Préparez vous à combattre!

Je lâchai les rênes de mon cheval pour prendre mes lames. Il n'y avait aucun appuie dans le périmètre pour utiliser convenablement le 3DM. Je doute que mes soldats soient capables de le tuer.

Même moi, je n'ai pas un très bon passif avec les déviants. En plus, il venait de nos arrières, ce qui était assez handicapant. Je m'accroupis sur la selle de mon cheval, face à lui en attendant qu'il soit assez proche du groupe pour être sur que mes crampons s'accrochent bien à lui. Je serrai fort mes épées dans mes mains.

Puis, d'un seul coup, je tirai sur lui et fus propulser avant. Je plantais ma lame dans son épaule et sautais afin de le contourner. Il gesticulait dans tous les sens. Je voulais me placer assez en hauteur pour pouvoir retomber sur sa nuque et la trancher. Ce que je n'avais pas prévu, c'est que cet imbécile intercepte un de mes câbles avec sa main ce qui me déséquilibra. Je ne touche que trop peu sa nuque pour dégringoler et tomber au sol.

Une douleur me brisa le dos. Ce fut tellement violent que je perdis aussitôt connaissance. C'est dommage. C'est même vraiment con de tomber dans les pommes à un moment aussi crucial, en dessous d'un titan. Je ne penserai pas que je mourrais d'une façon aussi bête.

J'espère que mon équipe mentira et chantera mes louages sur comment j'ai terrassé ce titan jusqu'à mon dernier souffle, à offrir ma vie. Et non pas à mourir comme une vieille merde parce qu'un titan à tirer sur mon câble.

J'ouvris les yeux pour apercevoir l'infirmerie du bataillon. Je ne suis peut-être pas morte finalement.

Du coin de l'oeil, je vis tous les blessés de l'expédition. Je voulus me relever mais me mis aussitôt à gémir de douleur.

- Violet!

Je n'avais même pas remarqué qu'Iris était assis à côté de mon lit. Elle se releva pour voir comment j'allai. Elle avait les yeux fatigués comme si elle avait veillée pendant des heures à mon chevet.

- Oh, Violet. Tu nous as fait une sacrée peur.

- Ah bordel! Pourquoi j'ai si mal?

- Eh bien, apparemment, tu t'es cassée un ligament de ton épaule ainsi qu'une jambe. Tu as eu beaucoup de chance.

- Et mon dos? Demandais-je en me relevant.

- Ton dos? On ne m'a pas parlé de ton dos.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé au juste? Comment va mon escouade?

- Ils vont bien. Nifa et Lennart sont juste un peu blessés. Ils t'ont ramené dans ce sale état.

- D'accord, gémissais-je en m'asseyant sur le lit. Qu'est-ce qu'il s'est passé précisément?

- Il paraît que tu es tombée et que tu t'es évanoui dût à ta chute. Heureusement, ils ont réussi à venir à bout de ce titan et à te reprendre. Nifa t'a porté à cheval jusqu'à la fin de l'expédition.

- Hum, rien de bien glorieux à ce que je vois....

- On s'en fiche. J'ai failli te perdre!! Ne me fais plus ça.

- Désolée mais ce n'est pas vraiment moi qui décide de mon sort. J'ai vraiment fait de la merdre et je n'ai pas été capable de protéger mes soldats. C'est eux qui ont dû le faire pour moi sinon j'aurai été bouffée.

- Il n'y a pas à penser à tout ça. Tu devrais juste te reposer et retrouver tes forces.

Je passe un regard sur l'infirmerie avec les autres soldats alités. Certains étaient vraiment amochés et inaptes désormais au combat.

- Est-ce qu'on peut me ramener dans ma chambre? Demandais-je mal à l'aise.

- Je peux toujours demander, fit mon amie en se levant.

...

- Redressez votre tête, mademoiselle! Vous devez avoir l'air digne et respectable quand vous danserez auprès de vos prétendants.

Je relevais la tête, encore trop concentré sur les mouvements de mes pieds et les froufrous de ma robe. Notre grande salle de bal était vide et un pianiste jouait une valse qui résonnait dans le pièce. Un domestique, en haut d'un échelle, accrochait notre lustre, sorti uniquement pour les grande occasion.

- Vos mouvements doivent être plus fluides. Donnez l'impression de glisser sur le sol.

J'ai très mal aux pieds et aux genoux, on m'avait demandé de rester accroupi toute la nuit devant une chaise. Sur le sol froid de la cave, c'est de peu que je tombe bientôt malade.

- Si vous affichez une mine aussi peu attirante, cela ne donnera pas envie à votre partenaire de danser avec vous, siffla Réginald. Allons, Violet! Ne faites pas la difficile. Je n'ai pas que ça à faire.

Je lançai un regard noir à mon frère avant que celui-ci me fasse tourner sur moi-même.

- Estimez vous heureux, cela vous apprend aussi à mieux danser. Cela vous aidera peut-être enfin à trouver une femme?

Celui-ci me tordit la main, vexé par ma remarque. Je gémis.

- J'ai autre à faire que d'écouter vos gamineries! Fit-il en s'éloignant de moi après avoir serrer fort mon poignet.

Je le remuais légèrement en le regardant partir de la salle de bal. La musique s'était arrêté.

- Mademoiselle?

Je me retourne vers ma professeure. Je n'avais plus de cavaliers pour m'entraîner. A quoi bon... Personne ne sera intéressé par mes talents de danse mais à combien pourra-t-on élevé ma dote.

Je n'en peux plus de ces mondanités. Le personnel installait ces grandes tables qui serviront de buffet remplis de petits fours. Je m'approche de l'un d'eux où était servis quelques en cas pour parfaire la décoration. J'avais une faim de loup.

Je pioche dans l'un d'eux pour en fourrer dans ma bouche. Ce n'est pas mauvais. Je pense que je sais où je vais passer ma soirée après que tous les hommes aient usé mes pieds sur la piste de danse. Pas question que je fasse la discussion avec ces personnes imbues de leurs propres petites personnes.

Une main agrippa mon poignet qui allait à nouveau se servir dans le buffet. Je tourne la tête et tombe nez à nez avec ma mère. Mon sang se glace. Je n'ai même pas le temps de réagir ou de dire quoique ce soit qu'elle me donne une violente gifle. Je sentis une aiguille de ma coiffure me rentrer dans le crâne.

Je porte la main à ma joue endolorie. Elle n'avait même pas besoin de la justifier. Je savais que tous les domestiques dans la pièce nous regardaient mais ne pouvaient rien dire. Elle avait ce regard, qui signifiait que j'avais fait quelque chose de travers et que j'allais le regretter. Mes jambes se mirent à trembler.

- Mère...

Elle agrippa mon chignon et se mit à violemment le tirer. Je me débattais mais cela m'arrachait encore plus de cheveux.

- Je te paye des cours de danse et je te retrouve à te goinfrer!? Tu es déjà énorme! Qu'est-ce que je vais faire de toi?

- Mère... A...arrêtez!

Elle rejeta ma tête en arrière ce qui me fit reculer. Je manquai de tomber en trébuchant sur ma robe. Je devais ressembler à rien désormais. Ma coiffure était détruite et ma robe chiffonnée.

- Regarde ce que tu me fais faire? Tu te ridicules autant pour attirer l'attention? Montes dans ta chambre! Tu as intérêt à te tenir ce soir. Sinon je te met au pain et à l'eau pendant un mois!

- B... bien, mère.

Je suis désolée, mère.

___

Cela faisait deux jours que l'expédition s'était passée et que j'étais rentrée bredouille. J'ai réussi à retourner dans ma chambre mais je dois rester alitée encore quelques temps à cause de ma jambe. Iris s'occupe gentiment de moi même si elle semble un peu triste en ce moment. Je n'ai pas osé lui demander mais peut-être qu'elle a perdu quelqu'un qu'elle aimait bien lors de cette expédition.

Aujourd'hui, elle est rentrée avec une nouvelle et pas des moindres. Quand j'ai vu son état en rentrant, je lui ai aussitôt posé la question. Elle est allée chercher une chaise et s'est assis à côté de moi avant de s'éclaircir la gorge.

- Tu sais que... le caporal devait prendre deux soldats pour son escouade, fit-elle?

- Oui...

- C'est acté: Auruo Bossard et Petra Ral sont dans son escouade! S'exclame-t-elle.

- Petra... Ral...

Je reste interdite un moment. Petra Ral? La petite blondinette qui est dans le bataillon depuis moins d'un an dont je me suis occupée de la formation. Cette fille qui a moins d'expérience que moi et qui suis déjà le caporal partout dans la vie tous les jours.

- Oui, tu vois qui c'est?

- Evidemment que je vois qui c'est, m'énervais-je. Ce que je me demande, c'est pourquoi il a pris elle plutôt qu'une autre!

- Violet, je ne savais pas que tu voulais faire partie de l'escouade du caporal.

- Mais on parle de l'homme le plus fort de l'humanité, le meilleur soldat du bataillon, l'escouade d'élite: bien sûr que j'aurai voulu en faire partie!

- Ah... Je suis désolé pour toi. Je pensais vraiment que tu préférerai être avec Hanji.

- J'aime beaucoup être avec Hanji mais je ne peux pas rejoindre son escouade. Elle est déjà pleine. Oh bordel, je suis sûre que c'est parce qu'il a entendu parler de ma chute lors de l'expédition. Il a dû penser que je n'étais qu'une quiche et a décidé de prendre cette blondasse à ma place!

- Je pense que c'était décidé avant cette expédition. Franchement, Violet, je ne vois pas pourquoi tu ne portes pas Petra dans ton cœur.

- Elle... n'est pas méchante. Ce n'est pas ça le problème mais...

Je gardais le fond de mes pensées pour moi. Iris me lança un air interrogateur. Je baissai les yeux:

- Iris... il y a un truc... dont j'aurai dû te parler depuis longtemps.

- Si tu veux me parler de ton aventure avec le caporal, je suis déjà au courant.

Je reste ébahie et la bouche béante pendant que la blonde pouffa légèrement, fière de sa révélation.

- Q... quoi? Mais comment? Bégayais-je.

- Vous n'êtes pas franchement discrets, je trouve.

- Mais si! Mais enfin! Ca ne répond pas à ma question!

- Et puis, quand tu m'as dit que tu avais quelqu'un, je me suis inquiétée. Je ne voulais pas que tu souffres. C'est un peu par déduction que je l'ai découvert. Vous tenez tellement à ce que cela reste secret que cela en devient faux. Vous vous évitez constamment. Et Benedict m'a parlé de ta petite crise de jalousie dans la bibliothèque. Maintenant que tu le sais, je peux enfin te dire... Sérieusement, Violet, le caporal?

- Oui... Je sais...

- Après tout, vous ne faites de mal à personne, fit Iris en se levant. Vous êtes adultes et cela n'a pas d'incidence sur votre travail. La preuve, le caporal ne t'a pas choisi.

- Rien a voir. J'ai plus d'expériences que Petra.

- Certes. Le caporal doit penser la même chose. Peut-être que justement, à cause de votre histoire: il n'a pas envie de t'avoir avec lui lors des combats.

- Cela m'étonnerait. On parle du caporal. Les sentiments n'altèrent rien chez lui.

- Sentiments? Ca va jusque-là, s'exclame Iris en se retournant vers moi?

Je rougis et passe une main dans mes cheveux.

- N...non.

- Violet, tu es amoureuse de lui?

Je lance un regard réprobateur à mon amie qui se mit à soupirer.

- Oh Violet...

- Je sais. Ce n'est pas bien. Je suis une soldate et je ne devrais pas penser à ce genre de chose. Mais... Je ne l'ai pas choisi. Ce sont juste quelques sentiments qui finiront par disparaître.

- Si tu souffres trop dans cette histoire, tu sais quoi faire... Le caporal est juste là pour passer un peu de bon temps avec toi. Ne t'imagine rien qui sorte de ce qu'il pourrait te donner.

- Tu ne m'apprends rien. Je sais dans quoi je me suis embarquée.

- Hum. C'était lui, pour Tyler Grimm?

- Je pense.

- Oh, fit Iris en souriant. Il remonte dans mon estime. Je pensais juste que c'était un type froid et vulgaire qui n'aime que la discipline et la propreté.

- Non, il sait m'écouter...

___

Je frappe doucement à sa porte avant d'entendre un long silence qui voulait très certainement dire que je pouvais entrer. Il travaillait comme d'habitude à son bureau mais releva quand même la tête en entendant sa porte s'ouvrir.

- Ah, c'est toi. Je pensais que tu étais encore blessée.

- Je le suis, fis-je vexée qu'il n'ait pas remarqué mon foulard.

- Je parle de ta jambe, morveuse. Il paraît qu'elle était cassée. Reste pas debout comme ça!

Livai avait vraiment entendu parler de ma vieille chute qui aurait dû me coûter la vie. J'avais espéré au fond de moi qu'il soit trop dans son univers pour ne pas s'être intéressé à cette histoire et juste remarquer que je ne me pointais plus aux entraînements.

Il en aurait été capable, je le sais.

Je m'assis sur son lit, légèrement mal à l'aise. Je ne l'ai pas revu depuis des semaines. Il n'a pas dû juger utile de me rendre visite dans ma chambre. Il devait penser que cela allait être trop suspect.

- Bon, qu'est-ce que tu me veux? Fit-il en se retournant vers son bureau.

- Je... voulais vous parler de votre escouade.

- Hum?

- P... pourquoi vous ne m'avez pas choisi?

Il ne me répondit pas mais je le vis s'arrêter d'écrire. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce que je vienne lui poser cette question mais elle me taraude depuis des jours.

- Depuis quand tu as pris un bain, s'exclame-t-il?

- Hem, je ne sais pas, fis-je surprise. Quelques jours, peut-être. Vous savez... c'est encore compliqué avec mon épaule.

- Dans la salle de bain, tout de suite! Pesta-t-il en se levant.

- Hé, vous évitez ma quest...

Je n'eu pas le temps de finir ma phrase qu'il m'avait soulevé pour m'emmener vers la pièce d'à côté. Je rouspète en remuant dans ses bras:

- Oh! Vous êtes malade! Bordel, ça fait mal! Je suis encore en pleine guérison.

- Parle moi meilleur.

Il me reposa près de sa baignoire après avoir bloqué les issus. Comme si je pouvais m'enfuir avec une jambe en moins.

- Je sais prendre un bain toute seule. Je suis une grande fille, marmonnais-je.

Il ne m'écouta pas et alluma l'eau de la baignoire avant de se tourner. Mais quand il agrippa mon poignet, je frémis:

- S'il vous plait! S'il vous plait... J... je voudrais le faire toute seule.

Il me lâcha et s'éloigna, ne me lançant pas un seul regard. Je m'étais assise sur le rebord car ma jambe me pesait. On entendait juste l'eau couler.

- J'ai fait le choix qui était le plus évident, fit-il enfin en s'adossant en face de moi.

- Vous parlez de Petra? Ou bien de votre forcing?

- Tch... Me cherche pas.

- Hum...

Il me lança un regard noir avant de croiser ses jambes devant lui. J'attrapai le bout de ma robe pour la remonter lentement.

- J'ai besoin, dans mon escouade, de soldats forts et courageux avec un excellent tableau.

Je voulus ajouter que je possédai ces qualités mais je ne le coupai pas. Mise à part le petit accident qui me vaut tous mes maux.

- Je trouve que tu t'es bien occupée de Petra. C'est une bonne soldate qui s'en ait bien sorti dès ses premières expéditions.

- Peut-être... Mais c'était agrémenté de chance et de...

- Hé! Je t'ai fait un compliment, bordel! Retiens ça!

- Ce que je retiens, c'est que vous avez jugé que je n'étais pas légitime à combattre à vos côtés. Je pensais que vous étiez fier de moi.

- Je n'ai jamais dis le contraire, pour les deux choses que tu viens de m'énoncer.

- Donc si je suis votre logique, vous avez préféré prendre l'élève au maître.

L'eau était maintenant assez haute pour que je rentre dedans, surtout que je commençais à avoir froid et tenir une discussion dans le plus simple appareil n'était pas une mince affaire.

- J'aurai pu prendre le maître. Mais on sait tous les deux pourquoi je ne l'ai pas fait.

Je rentre dans le bain en le dévisageant, attendant qu'il continue sa phrase.

- J'ai dit que j'avais besoin de soldats forts, expérimentés et efficaces. Seulement, je sais que ce ne sera pas ton cas à mes côtés.

- Quoi? Fis-je la voix cassée.

Il se retourna pour sortir de la pièce.

- Et puis... Hanji te veut dans son escouade. Félicitation, lieutenante, soupira-t-il. 

Il ouvrit la porte de la salle de bain avant de la refermer sans rien ajouter. Je reste un moment silencieuse, puis éteins l'eau de la baignoire.

Il vient de dire que j'étais inefficace avec lui? Il pense vraiment ça?

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