Chapitre 29
Soudain, plus rien ni personne ne comptait. Il était là, et c'était tout ce qui importait. Sans même réfléchir, sans même se soucier des dizaines de personnes qui l'entouraient, Hermione se jeta au cou de Fred Weasley.
Le jeune homme eut à peine le temps d'ouvrir les bras pour réceptionner celle qui faisait battre son cœur un peu trop vite qu'elle s'écrasait déjà contre son torse. Mais ce n'était pas pour lui déplaire. Le souffle légèrement coupé et quelque peu surpris de cette effusion publique, il rit doucement en respirant le doux parfum des boucles brunes qui lui chatouillaient le nez.
- Je t'ai manqué à ce point? murmura-t-il pour qu'elle seule l'entende.
Cette question ne nécessitait pas de réponse tant elle était évidente. La jeune femme répondit néanmoins, sur le même ton taquin:
- Peut-être que tes nuits sont les mêmes depuis que tu ne partages plus mon lit ?
- Oh écoute, c'est pas comme si elles étaient très animées... Hermione rougit et lui pinça doucement les côtes. Mais maintenant que tu en parles, je dors peut-être un peu mieux depuis que je n'ai pas ton léger ronflement dans les oreilles...
Cette fois-ci, la jeune femme voulut se reculer pour de bon. Fred ne lui en laissa néanmoins pas l'occasion.
- Bien sûr que tu m'as manqué aussi... Je passe chaque minute de la journée à me faire un sang d'encre pour toi, pour vous.
Cet aveu laissa la jeune Gryffondor sans voix... Elle avait toujours pensé, à tort, que les jumeaux Weasley n'avaient pas peur de grand chose. Visiblement, ils le cachaient bien.
Elle finit ensuite par reculer légèrement, se défaisant de son étreinte et s'aperçut que l'ensemble des regards étaient fixés sur ce couple pour le moins surprenant. Si elle avait pu rougir davantage, elle l'aurait fait dans l'instant.
C'est alors que George vola à leur secours :
- Oui bon, ça va... Moi aussi j'étais très étonnée qu'elle ne choisisse pas le meilleur des Weasley mais que voulez-vous, les goûts et les couleurs ne se discutent pas ... Vous allez vous en remettre, ne vous inquiétez pas!
La salle rit légèrement, timidement. Poudlard n'était plus habituée à la joie ces derniers temps. Hermione se permit néanmoins une petite nuance:
- Nous ne sommes pas ...
- Ensemble, ça va, on a compris, la coupa George avec un clin d'œil qui semblait signifier qu'il n'était pas dupe sur les sentiments qui animaient son frère et la jeune femme.
Neville interrompit alors l'échange:
- C'est bien beau tout ça les gars mais, c'est quoi le plan ?
Le silence se fit soudainement. Tous les yeux étaient braqués sur Harry, attendant qu'il parle.
Celui-ci commença, d'une voix incertaine:
- Il faut trouver une chose qui est cachée dans ce château... Une chose qui aiderait à vaincre Vous-Savez-Qui.
- Ok, répondit Neville. Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne sais pas... dit le survivant.
- Où est-ce alors ?
- Je ne sais pas non plus ... Ça doit être petit et ça doit appartenir à la maison Serdaigle.
- Il y a bien le diadème de Rowena Serdaigle, intervint Luna.
Et, bien que les autres Serdaigles présents aient informé Harry que ce diadème était perdu depuis des années, le jeune homme savait que c'était sa seule vraie piste pour l'instant.
Ginny pénétra alors dans la salle, le souffle court. Après s'être précipitée dans les bras du survivant, à l'effarement de Ron qui pensait que sa jeune sœur allait d'abord venir vers lui après cette longue période sans se voir, elle alerta l'assemblée que Rogue était au courant qu'Harry avait été vu à Pré-au-Lard
À partir de cet instant, tout s'enchaîna très vite ...
Le jeune homme à la cicatrice se fondit dans la masse d'élèves, écoutant le discours de Rogue qui menaçait quiconque cacherait des informations ou Harry Potter lui-même. Ce dernier surgit de la foule, l'ordre et ses amis derrière lui et un combat commença entre les deux protagonistes. Le professeur McGonagall s'immisça entre les deux et le nouveau directeur de Poudlard prit la fuite par une des grandes fenêtres de la Grande Salle.
Et soudain, le château explosa en effusion de joie. Mais ce ne fut que de courte durée... La voix glaciale et nasillarde de Voldemort résonna contre les murs, s'insinuant dans la tête de chacun, faisant crier certains élèves et pleurer d'autres. Sa demande était simple: lui livrer Harry Potter.
C'est alors que Pansy Parkinson sortit à son tour des rangs et cria en pointant le jeune homme du doigt:
- Mais qu'est-ce que vous attendez ? Que quelqu'un l'attrape !
Et là, venue de nulle part, Hermione surgit de la foule et envoya son poing s'écraser sur le nez de la Serpentard, au grand étonnement de tous. Enfin, de tous ...
Un grand sourire aux lèvres, Fred Weasley rejoignit la jeune femme, alors qu'elle était en train de se masser les doigts de la main droite.
- Ça c'est ma lionne, murmura-t-il en prenant dans sa main ses doigts meurtris afin de les masser lui-même.
- Tu en doutais ? répondit-elle, un petit sourire en coin.
- Oh non, ça fait des années que j'entends mon frère et Harry raconter le coup de poing phénoménal que tu as donné à Malfoy. J'espérais juste avoir la chance d'être témoin de tes prouesses par moi-même.
La jeune femme rit en récupérant sa main. Derrière Fred, elle aperçut Molly Weasley qui les regardait curieusement. Cette dernière détourna les yeux après avoir croisé le regard de Hermione.
- Je crois que nous devrons des explications à ta mère et à ta famille... après tout ça, reprit-elle sérieusement.
- Je pense qu'elle se pose des questions, en effet, lui répondit-il. Tu ... tu as reconsidéré euh ... la chose ? Ses joues avaient pris une teinte pivoine alors que les mots peinaient à sortir de sa bouche, sa main grattant l'arrière de son crâne d'un geste gêné. Hermione trouva le « Fred Weasley pas sûr de lui » tout bonnement craquant.
- Chaque chose en son temps ... Nous en rediscuterons dès tout sera terminé, je te le promets, assura la jeune femme.
Fred ne répondit pas et détourna même le regard.
- Tu as peur ... devina Hermione.
- Pas toi peut-être ? lança-t-il plus vivement qu'il ne l'avait voulu.
Si elle remarqua le ton qu'il avait employé, elle ne le releva néanmoins pas.
- Depuis la mort de Dumbledore, j'ai peur tous les jours, murmura-t-elle. Des jours plus que d'autres. Et depuis que tu as pris cette place dans ma vie et tout ce que ça implique, cette peur me tord les entrailles sans arrêt. Elle fait partie de moi, mais j'ai appris à vivre avec. On est plus proche de la fin que jamais, Fred, ajouta-t-elle en attrapant ses doigts.
- Mais on ne sait pas ... on ne sait pas comment ça va finir. Tout pourrait basculer aux mains des forces du mal et nos prises de décisions ne seraient pas plus faciles, dit-il d'un ton sérieux qu'elle ne lui connaissait pas souvent.
- Je sais ... Mais, j'ai envie d'y croire. Parce que si on n'a plus d'espoir, on court à notre perte, conclut Hermione.
La jeune femme se retourna alors et vit que Harry était en train d'organiser la résistance en demandant de lui faire gagner le plus de temps possible et de protéger le château. Ron, quant à lui, regardait dans sa direction. Il semblait l'attendre.
- Je vais devoir y aller, ajouta-t-elle avec un sourire triste.
Le jeune homme se pencha alors vers elle et voulut la prendre dans ses bras.
- Ne fais pas ça, Fred, je t'en prie. Je ne veux pas, ça ressemble trop à des adieux. On se voit tout à l'heure. Sois prudent surtout et ... reviens-moi, d'accord ? lui demanda-t-elle doucement.
Elle lui planta tout de même un baiser sur la joue et détourna aussi vite les talons, de peur de ne jamais pouvoir le quitter. Elle n'entendît jamais sa réponse.
Ron l'attendait quelques mètres plus loin et alors qu'elle franchissait la distance qui les séparait, un bras l'arrêta et la détourna de sa trajectoire. Hermione se retrouve alors en face de Remus Lupin.
- Hermione... murmura-t-il en ancrant son regard dans le sien. Il n'ajouta rien d'autre. Toute son inquiétude, son soutien et son affection transperçaient vivement dans ses yeux.
- Remus ? Mais euh... et Teddy ? demanda la jeune femme.
- Il est avec sa mère, répondit le loup-garou. Tu ne pensais quand même pas que j'allais attendre sagement dans mon fauteuil que tout soit terminé ?
- J'aurais préféré, dit-elle si bas que des oreilles simplement humaines ne l'auraient probablement pas entendue. Il ne releva pas.
- Est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider ? l'interrogea-t-il.
- Reste en vie.
Ce n'était probablement pas ce à quoi il s'était attendu, mais il comprit par cette réponse qu'elle ne lui en dirait toujours pas plus concernant la mission qu'elle devait accomplir avec Harry et Ron.
- Ça devrait plutôt être moi qui te dit ça, sourit-il tristement. Après tout, c'est moi l'adulte.
- Je suis aussi adulte, Remus, répondit-elle.
Et elle avait raison. Mais c'était maintenant qu'il en prenait la pleine conscience. Tous ces jeunes, qui avaient dû grandir trop vite ...
- Pour moi, tu es toujours cette adolescente de 14 ans qui s'interpose entre Sirius et Harry dans la Cabane Hurlante, prête à sacrifier ta vie pour la sienne.
La jeune femme, émue par ces mots, sourit néanmoins à ce souvenir.
- Je suppose qu'une part de moi le sera toujours... murmura-t-elle. Je dois y aller. Sois ...
- Prudent, oui... la coupa-t-il. Hermione, tu as le Gallion sur toi, n'est-ce pas ? Cela sonnait plus comme une affirmation que comme une question.
Cette dernière glissa la main dans la poche de sa veste et sentit deux petites pièces rouler contre ses doigts; celle qui lui permettait de contacter son ancien professeur et celle qui lui permettait de contacter Fred. Remus ne lui laissa pas le temps de répondre.
- Si tu changes d'avis ou si tu as besoin de moi, contacte-moi. J'y répondrai au plus vite. Je te retrouverai, Hermione.
Une larme traîtresse glissa alors sur sa joue et elle l'effaça d'un geste vif. Il ne lui disait pas clairement, mais il l'aimait. Elle venait d'en prendre pleinement conscience. Et il était toujours là, après tout ce qu'elle lui avait fait subir ces derniers temps. La jeune femme se retourna et vit tous ces gens autour d'elle, tous ces gens qu'elle aimait de tout son être. Combien d'entre eux allaient s'en sortir ce soir? À combien d'entre eux aurait-elle encore la chance de pouvoir parler ? Peut-être qu'elle-même ne serait plus là d'ici quelques heures... Son estomac se contracta et elle sentit monter la nausée. Il fallait qu'elle se reprenne rapidement, ce n'était pas le moment de craquer.
- C'est promis, répondit-elle à son ami.
Et cette fois-ci, elle se retourna et rejoignit Ron pour de bon.
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Bonsoir tout le monde!
Je suis impardonnable ... mon absence a vraiment été très très longue mais j'avais perdu l'envie d'écrire et je ne voulais pas sortir quelque chose qui me décevrait.
J'espère que vous serez toujours au rendez-vous...
Promis, cette histoire aura une fin (elle est déjà dans ma tête, ne reste plus qu'à l'écrire!)
⭐️Lou
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