Chapitre 19

Au fond d'elle, Hermione avait toujours su que c'était une mauvaise idée. Mais pouvait-elle en vouloir à Harry d'avoir voulu aller où tout a commencé ? Et où pas mal de choses se sont terminées également ? Non, bien sûr que non...

Alors qu'ils se recueillaient sur la tombe des Potter, la jeune femme sentit qu'ils étaient observés et l'indiqua le plus discrètement possible au survivant. Une femme se tenait non loin d'eux. Harry ne sembla pas vraiment troublé et suivit la vieille dame qui claudiquait sur le chemin enneigé.

Alors qu'elle s'arrêtait devant une petite maison, Harry prit enfin la parole:

- Vous êtes Bathilda, n'est-ce pas?

La concernée le fixa et pour toute réponse pénétra dans la maison. L'ambiance y était pesante, humide. Une odeur peu agréable flottaient entre les murs. Le ménage ne semblait plus avoir été fait depuis des semaines.

Hermione vit soudain son meilleur ami se pencher sur une photo et demander à Bathilda de qui il s'agissait. Miss Tourdesac ne répondit pas et se tourna vers les escaliers. Le jeune homme se mit alors à la suivre.

Une curieuse boule se forma dans l'estomac de la brune. Elle entreprit de fouiller discrètement la maison et trouva un placard dont l'odeur semblait provenir. Elle l'entrouvrit discrètement et ce qu'elle vit lui retourna le cœur si vivement qu'elle dût plaquer la main sur sa bouche. La véritable Bathilda Tourdesac s'y trouvait. Ou plutôt ... ce qu'il en restait ...

Hermione sentit son cœur s'emballer et la peur s'immiscer à travers chaque pore de sa peau. Elle prit une profonde inspiration et cria:

- HARRYYYYYY!

Puis elle grimpa aussi vite qu'elle put les escaliers. Quand elle arriva à l'étage, son meilleur ami se battait avec Nagini, l'énorme serpent de Voldemort qui avait pris auparavant l'apparence de la pauvre Bathilda Tourdesac. Hermione rejoignit le combat acharné et finit par attraper le bras de Harry pour transplaner.

Voilà tout ce qu'il s'était passé la veille. Alors qu'elle surveillait leur nouveau campement, Hermione se repassait toutes les images dans sa tête pendant qu'Harry récupérait à l'intérieur de la tente.

Tandis qu'elle observait la baguette de Harry maintenant en deux morceaux, des larmes se formèrent dans ses yeux: elle s'en voulait tellement d'avoir accepté de se rendre à Godric's Hollow... Mais en y réfléchissant, elle se dit que si elle avait refusé, c'est son ami qui lui en aurait voulu. Alors voilà, ce qui était fait était fait. Point.

Hermione posa doucement la tête contre le tronc d'arbre sur lequel elle s'appuyait et se mit à caresser distraitement son ventre. Elle ne savait pas qui elle voulait rassurer de cette manière. Elle ou le bébé ? Sûrement les deux...

La jeune femme prit alors les deux galions dont elle ne se séparait jamais et les fit rouler entre ses doigts: l'un permettait de contacter Remus, son ancien professeur, son ami, son « substitut de parent ». L'autre permettait de contacter Fred, son... Son quoi d'abord? Autrefois, elle aurait simplement dit « l'un des frères de Ron ». Au début de l'été, elle aurait dit « son ami ». Maintenant, elle ne savait plus trop. Le père de l'enfant qu'elle portait jusqu'à présent, c'était sa seule certitude.

Soudainement, elle se rappela que le rendez-vous chez le médecin était prévu pour le lendemain. Avec tout ce qui s'était passé la veille, Hermione avait repoussé cette information dans un coin de sa tête.

Brusquement, ses mains devinrent moites, son cœur s'emballa et se retourna. Elle se releva précipitamment et rendit le peu de nourriture qu'elle avait avalé ce matin: elle avait peur. Terriblement peur. De plus, elle ne pouvait pas le faire seule. Elle avait besoin de Fred, qu'il soit là avec elle. Et puis, s'il désirait venir, elle n'avait définitivement pas le droit de l'en priver.

La jeune femme prit une grande inspiration, serra le galion qui pouvait contacter le jeune Weasley et y inscrivit son message:

« C'est demain... à l'hôpital moldu en face du cabinet de la dernière fois, une medicomage y travaille. Si tu veux vraiment venir, je n'ai pas le droit de t'en priver. 13h précises.
Hermione ».

La Gryffondor saisit ensuite l'autre galion et contacta Remus:

« Tu as raison. Il a le droit d'être au courant. Je lui ai donné les informations nécessaires pour demain.
Merci d'être là, Remus. Merci énormément.
Ton amie, Hermione ».

Hermione rangea les deux galions dans sa poche et se mit à penser à ce qui l'attendait le lendemain.

Au même moment, un certain rouquin qui vidait des cartons dans son arrière-boutique sentit quelque chose chauffer dans sa poche. Lui non plus ne le quittait jamais, même s'il n'avait jamais réussi à contacter Hermione. Il était en colère, déçu, triste ... C'était légitime non ?

Sans s'en rendre compte, il se retint de respirer en découvrant le message qui s'affichait devant ses yeux: il avait toujours espéré qu'Hermione changerait d'avis ou du moins, qu'ils en discuteraient ensemble.

Mais lorsqu'il eut fini de lire le message, un poids s'installa dans son estomac. Non, elle n'avait pas changé d'avis. Mais au moins, elle lui renseignait la date et l'heure du rendez-vous médical.

Alors qu'il rangeait la pièce dans sa poche, il sentit la présence de son frère dans son dos:

- C'est pour demain, dit Fred.

Un silence de quelques instants s'était installé dans la pièce. George avait bien sûr compris de quoi il s'agissait sans que son jumeau ne donne de précision supplémentaire.

- Et... tu vas y aller ? demanda doucement George.

- Bien sûr! Enfin, c'est ce que je dois faire, non ? questionna Fred.

- Je pense que oui, répondit George. Mais c'est à toi de le sentir.

- J'irai, ajouta Fred.
Et, toujours sans regarder son jumeau, il attrapa un autre carton, signifiant ainsi que la discussion était close.

Le lendemain, Hermione et Fred se réveillèrent tous deux avec une boule d'angoisse dans le ventre et une humeur morose. Les heures défilèrent très vite et il était maintenant temps de transplaner.

La jeune femme indiqua à Harry qu'elle serait absente une bonne partie de l'après-midi. Celui-ci fronça les sourcils mais ne dit rien à part « sois prudente ». Il lui faisait confiance...

Hermione était maintenant arrivée devant le petit hôpital. Ses yeux fixaient la porte mais ses pieds ne semblaient plus vouloir bouger.

Alors qu'elle se réprimandait intérieurement, elle sentit une grande main chaude envelopper la sienne. Cette main, elle l'aurait reconnue entre mille. Fred était là, le regard fermé, lui qui était d'habitude si rieur, et les lèvres pincées. Hermione soupira discrètement et resserra ses doigts autour de ceux du rouquin. Elle avait eu tellement peur qu'il ne vienne pas, tellement peur d'être seule... Ça aurait été légitime, elle le savait. Mais, même s'il ne lui avait pas décroché un mot, il était là.

Ils pénètrent dans le bâtiment, sans se lâcher la main. Hermione indiqua le faux nom de moldu qu'elle s'était inventé et la jeune secrétaire de l'accueil lui indiqua le chemin.

À peine arrivés devant la salle, le médecin en sortit pour leur dire qu'ils pouvaient entrer.
La jeune femme s'installa sur le fauteuil. Fred était près d'elle, sa main serrant toujours la sienne mais il ne la regardait pas. Ses pensées tournaient à vive allure: il devait lui dire ! La supplier d'en discuter avec lui...

Au même moment, Hermione sentit sa tension chuter, ses mains se faire de plus en plus moites, ses yeux se remplir de larmes... Ce qui alerta Fred, c'est qu'il ne sentait plus le sang circuler librement dans sa main. Pour la première fois, il baissa la tête vers la Gryffondor qui leva en même temps vers lui un regard larmoyant:

- Fred, je ne peux pas faire ça, ...

Bonjours à tous et à toutes ! Désolée pour ce retard, je m'en veux mais pas vraiment le choix avec la tonne de boulot que j'ai eue... N'hésitez pas à me dire votre avis comme d'habitude en commentaire ! En espérant que ça vous plaise ! :-)

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