Cycle grec : L'Urne des Fortunes

Ce qu'il s'est    déroulé,    à mon sens,    c'est que l'homme      et le temps    ont mêlé

Les deux jarres,    oubliant      la colèr'    foudroyante    et vivac'    de Zeús,

Et les actes    d'Akratês    L'Excessif    auquel fut    conf    le pithos (1).

Ce mortel      l'entrouvrit    pour en voir      les merveilles,      et l'Amour    et la Foi

S'envolèr'nt    vers les cieux,    ainsi que    Retenue,      Révérence,    Joie et Grace.

Ne resta      enfermé      que l'Espoir,    si factice    et fictif      fusse-t-il.

Lui seul    nous promet    ne jamais    s'en aller,    ne jamais      s'éclipser.

Lui seul    nous promet    d'un beau jour    retrouver    ceux qui ont    déserté (2).

C'est depuis    que les Hommes    affaiblis    et amers      tomb'nt    malades    et discordent.

C'est depuis    qu'ils enfantent    et pullulent    sur Gaîa (3),      c'est depuis      que Zeús

Le Jaloux,    pour tous nous      endiguer,    a sommé    la vieillesse    de tuer.

Et aux Hommes,    aux mortels,    il s'enquit :      Aimez-vous    ce feu qui    vous consume ?

Et à ceux    qui s'inquièt'nt    pour Árēs :    bonnes âmes,      essorez    vos vain's larmes,

N'ayez crainte,      car le dieu      de la Guerre    fut vengé      bien avant      l'évasion.

Le Maudit      s'installa    sur la Terr'    ébranlée      par les foudres    du Grondeur.

Il charma      les armées    combattantes    des Romains,      Amazones,      Thraces et Spartes,

Et des trois    dénommés    Alexandre,      Attila,      Karolus    dit Magnus (4).

Et au dieu      valeureux    et violent    ils offrirent    de vaillants      chiens et chiots (5),

En échange      de son aide    en victoires    et conquêtes :      glorieux    généraux !

Pandṓra,    pour un temps    vénérée      (comm' l'attest'    le socle    d'Athēnâ

Parthénos,    du moins jusqu'    cœurs haineux      l'endommagent (6))      fut vite    méprisée,

Son histoire,    déformée,    car de Zeus      l'infamie      pénétra      les humains.

Puisque l'Homme,    lui aussi,    sait mentir    à présent.      Bien ou mal,    nous verrons.

Méfiez-vous    notamment    de celui    qu'on appell'      Hēsíodos    ou La Voix :

Car le barde    nourrissait    amertume    à l'égard    des filles    de Pandore (7).




(1) L'anonyme évoqué précédemment, décrit seulement comme « un homme dénué de maîtrise de soi » que nous avons ici renommé d'après son seul attribut connu.

(2) Il paraît injuste qu'à l'ouverture d'une jarre, les maux se répandent sur la terre, tandis que les bienfaits disparaissent. Un peu plus et je dirais que ces histoires morales sortent de la bouche d'une mamie fatiguée que ses petits-enfants touchent à ses pots de confiture.

(3) Pandore est souvent présentée comme la première femme sur terre (les déesses sont à part), et permet aux hommes de procréer. Zeús les punit en semant la mort, ou les maux de l'urne s'en chargent seuls. Certaines versions voient Zeús voler la parole aux hommes pour avoir la paix. Comme nous fusionnons plusieurs mythes, nous avons éludé le rapprochement Pandore/Eve, puisque des femmes apparaissent précédemment.

(4) Tous liés au culte d'Árēs, en légende ou dans les faits : Árēs élit domicile en Thrace (Thráki) ; les Spartes (Lakedaímōn) et Romains (Rōmānī), peuples martiaux s'il en est, lui vouent un culte. Les Amazónes sont ses filles. Alexandre le Grand (Aléxandros o Mégas), au tempérament violent et avide de conquête, ne lui était certainement pas indifférent. On dit d'Attila qu'il possédait l'Épée de Mars (le nom romain d'Árēs), et que Charlemagne (Karolus Magnus) en aurait hérité (c'est faux, mais nous écrivons un mythe, après tout).

(5) La pratique grecque veut qu'on sacrifie aux dieux des animaux qu'ils estiment. Árēs, épris des chiens, accueille leurs âmes sur le Mont Olympe. D'après Pausanias, les jeunes Spartiates lui font des offrandes de chiots.

(6) Des représentations de Pandṓra ont en effet été saccagées. Elles laissent toutefois entendre que son rôle dans la mythologie grecque n'a pas toujours été négatif : une bille de plus à l'interprétation du mythe inversé, blâmant Pandṓra pour tous les maux, là où elle répandait des bienfaits dans des constructions plus anciennes.

(7) Prenez-le avec un gros grain de sel, mais... le gars est un poil miso. 

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