Chapitre 3

Jane Karles se réveilla en sursaut. Elle était sur son lit, dans sa chambre.

Que s'était-il passé ?

Elle essaya de se souvenir comment elle était arrivée ici.
Non...

Impossible que la Dame m'ait ramené ici !

Ce serait tellement...
Bizarre.
Mais c'était la seule solution possible. Jane sentit un frisson dans son dos à cette pensée.

— Oh j'en ai marre de tes histoires ! lança une voix masculine, faisant sursauter l'adolescente.

C'était Peter Karles, son père.

Jane l'aimait beaucoup pour son caractère jovial, même s'il ne disait pas souvent la vérité...

— Ce n'est pas de ma faute ! retentit une autre voix que la lycéenne ne connaissait que trop bien.

La voix était celle de sa mère, Maria Karles. Elle était, en quelques mots, une menteuse au beau visage.

D'ailleurs, sa fille s'est souvent demandé qui était un minimum honnête dans sa famille...
Personne, finalement.

— Je te demande pardon ? cria Peter. Je t'ai vue !

Jane leva les yeux au ciel. Ses parents n'arrêtaient jamais de se disputer.

D'après son père, Maria le trompait souvent. Mais à chaque fois elle trouvait une excuse pour se sortir d'affaire, et son mari la pardonnait.

Et ensuite ça recommençait.

Quels bipolaires... Zut ! Il est 7h26 ! Je vais être en retard...

Elle sortit de son lit à la hâte, s'habilla rapidement et courut vers la cuisine.

— Bonjour maman, bonjour papa !

— Eh bien, ce n'est pas trop tôt ! la réprimanda sa mère. Tu vas encore être en retard !

— Enfin debout, p'tite marmotte ? Pourtant hier soir tu étais déjà au lit...

— Ah... ça ?

Les parents de Jane travaillent jusqu'à tard le soir. C'est pourquoi ils rentrent vers 21h30 et leur fille mange seule au dîner.

La Dame avait-elle aussi prévu ça ? Combien en sait-elle sur moi ?

•••

— Maria, Maria, Maria... répétait Darcy.

•••

Jane s'assit par terre puis entama une nouveau roman policier.
« La Maison Biscornue » d'Agatha Christie.

Ça commence par une histoire d'amour... pff, j'espère que ce sera quand même intéressant.

Puis, elle vit un jeune garçon s'approcher d'elle.

— Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle.

— Écoute... concernant ce qui s'est passé hier...

— Je m'en fiche.

C'était faux. Bien sûr que cela l'intéressait.
Le garçon, il s'appelait Nicolas Hotorm. C'était lui qui avait découvert le code de son casier, d'après Susie Morner.

— Vraiment ? Tu ne veux pas savoir comment j'ai appris le code de ton casier ? Pourquoi je l'ai dit à Susie ? demanda-t-il, un sourire sournois son visage.

Finalement, Jane soupira, et répondit, las :

— Vas-y, explique-moi tout.

— Je ne pensais pas que ce serait si drôle de te voir comme ça ! ria Nicolas. Je devrais faire cela plus souvent !

— Tais-toi et dépêche toi, je n'ai pas que ça à faire.

Encore un mensonge. Ce qu'il avait à raconter était sa priorité.

— Ha ! Parce que tu crois que je vais tout te dire sans rien en échange ?

Son interlocutrice soupira de plus belle.

Plus agaçant tu meurs...

Qu'est-ce que tu veux ?

Nicolas sourit à s'en détacher la mâchoire.

Avec ce qu'il s'est passé hier, je déteste les sourires. En tout cas, encore plus qu'avant...

Je veux que tu aies l'une des meilleures notes de la classe.

— Hein ? Pourquoi ?

— Tu en es capable, non ? Je sais que tu es plus intelligente que tu ne le laisses paraître.

Jane fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que j'en sais ? répondit-elle. Peut-être que je cache mon jeu, peut-être que je suis juste stupide.

Mais Nicolas ne se démonta pas.

— C'est tout ce que je te demande.

Impossible. Il prévoit quelque chose après ça. Qu'est-ce qu'il peut bien mijoter ?

Laisse-moi réfléchir un moment... déclara-t-elle.

Nicolas éclata de rire.

— Je ne te demande pas la Lune !

— Tu me demandes de faire des efforts !

— Tu es une flemmarde !

— Tu es un idiot !

— Moi ? s'écria-t-il, abasourdi.

— Oui, toi !

L'adolescent se tut, l'air pensif.

— Bon, d'accord. finît-il par dire. Tu me diras ce que tu en penses après l'histoire-géo, OK ?

Jane soupira.

— Comme tu veux.

•••

— Nicolas Hotorm, c'est ça ? se questionna Darcy. Oui, je crois bien...

•••

Pourquoi ? Pourquoi m'avoir demandé ça ? Pourquoi ??!

Jane resta dans ses pensées jusqu'à la fin de la récréation. Mais à force de marcher, elle faillit se cogner devant un bâtiment. Sur le mur étaient collées des affiches des événements du lycée.

— Mais qu'est-ce que...

L'adolescente manqua de s'étouffer en regardant l'un des papiers.

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Tournoi Intellectuel Danbury

La semaine du 16 au 23 janvier, les trois élèves à la meilleure moyenne générale de chaque classe de Seconde participera au Tournoi Intellectuel Danbury.
Ce concours comptera ainsi 45 élèves, et portera sur :

- Les matières scolaires scientifiques (mathématiques et sciences)

- Les matières scolaires linguistiques (anglais et espagnol)

- L'histoire du lycée Danbury.

Les trois élèves travailleront en équipe. La classe gagnante ira en voyage scolaire à Miami pour une semaine.

Bonne chance !
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Quoi ?!! Vous vous moquez de moi ? C'est pour ça qu'il m'a demandé ça ?!

EH LA TARÉE !!!

Hein ? Quoi encore ?

Devant elle se tenait une fille tellement grande que Jane se tordait le cou pour la regarder dans les yeux.

— POURQUOI TU...

— Désolé, c'est vraiment pas le moment, là. la coupa-t-elle.

— POUR QUI TU TE PRENDS, ESPÈCE DE...

— Ah, zut, je dois te laisser, j'ai pas le temps de te parler. déclara-t-elle en regardant sa montre. Bon bah à plus tard...

Ou alors à jamais. Je ne veux pas rester près d'une géante enragée sans cervelle.

Et Jane s'éloigna sans un mot de plus.

— ET MA SŒUR ALORS ?!

Sa sœur ?

Pourquoi ? Qui est ta sœur ?

— SUSIE ! ELLE N'EST PAS RENTRÉE HIER, JE SAIS QUE TU LUI AS FAIT QUELQUE CHOSE !

Hein ?

Susie... Morner ?

— OUI ! QU'EST-CE QU'IL S'EST PASSÉ ?!

— Euh, bah, je ne sais pas...

Je ne peux rien lui dire.

MENTEUSE !

Oui, sans aucun doute...

TU VAS PAYER !!!

— Mais puisque je te dis que je n'ai rien fait !

Jane était l'une des meilleures menteuses du monde. Mais la fille devant elle n'était pas n'importe qui non plus.

— EN TOUT CAS, N'OUBLIE PAS MON NOM, NINA MORNER, PARCE QUE MOI JE N'OUBLIERAI PAS LE TIEN, JANE KARLES !

Oui oui, d'accord... fais comme tu veux. Nina Morner...

Et finalement, la géante l'avait laissé tranquille... pour le moment...

•••

— Alors, voyons voir... qui choisir ? Ha ! Et pourquoi choisir quand on peut tout avoir ! rigola Darcy.

•••

Puis, à la fin de la journée, Jane s'évanouit dans la rue pour la deuxième fois...

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