.Songes.
Le vent chaud fouettait le visage de Shi, en tête de la petite escorte. Pour se rendre au Palais, ils avaient choisis de sortir de la Ville, et de rouler sur les pistes sablonneuses en dehors. C'était un moyen plus discret, et plus rapide aussi.
L'étrange lueur rougeâtre et faible du ciel colorait le petit désert de nuances sanguinaires, qui semblaient sortir d'un rêve éveillé. Lui, les cheveux au vent, regardait droit devant lui.
La piste de sable était en grande partie artificielle, comme celle des neiges, côté Nord. Tout dans cette Ville était artificiel.
Même s'il vivait ici depuis sa naissance, Shi détestait voir tous les jours des hologrammes immenses dans la Ville, retranscrivant les visages des derniers Terriens recherchés. Ils avaient les yeux bleus. Ils devaient mourir.
Il était las de cette dictature, las de se rendre compte que chaque jour à se lever en vie le matin était un exploit. Pourquoi ? Pour des guerres anciennes, des disputes qui remontaient à tellement longtemps... Oui, il était un criminel. Mais difficile de trouver un travail légal quand la première chose qu'on vous demande dans un entretien est de passer un test anti-lentilles.
Le monde était fou. Toutes ces couleurs, tous ces rires métalliques, tous ces liquides qu'on versait dans les verres, ces chevelures soignées et ces vêtements magnifiques, sous les néons des soirées.
Qui voyait la vérité ? Qui s'indignait du traffic d'esclaves sur la Deuxième Face, qui cherchait à comprendre la réalité ?
Ils vivent la nuit. Et cette nuit les aveugle. Elle les rend aussi sombres que l'obscurité qu'ils aiment tant.
Le sable envoyait des nuages dorés sous ses roues. Ils approchaient. Une tente étrange attira son attention ; elle était énorme, et de larges rayures vertes la décorait de haut en bas. De la musique entraînante s'en échappait, et quand la moto de Shi fût plus proche, il vit une foule de gens autour. Animaux, et cages...
Ils dépassèrent vite la tente. Au loin, très loin, la silhouette gracieuse du Palais s'élevait, le reflet argenté de ses tours étant déjà visible.
Vespera serra encore plus les poignées de sa moto. Elle avait la nette sensation d'être partagée entre deux camps ; celui de la peur, et celui du défi. Dans cet endroit sublime, on lui avait interdit de développer ses pouvoirs, et maintenant elle les utilisait comme elle voulait.
Mais... Et si son père était là ? S'il la voyait ? Il était sûrement en train de dormir, il n'était que 5 heures lunaires ( 7 heures ) mais et si, au final, il l'attendait ?
Une vision de son père, sur le porche en cristal de l'entrée, une expression de mépris intense sur le visage et vêtu de son imposant manteau blanc, apparût dans son esprit. Elle ferma les yeux un court instant, et renversa sa tête en arrière. La chaleur insupportable du petit désert, elle l'accepta d'un seul coup. Tout comme le sable qui lui griffait la peau depuis le départ. Ce n'était rien en comparaison d'avant.
Tout, mais pas une cage.
Le Palais se rapprochait. Shi commença à ralentir un peu. En passant par la piste de sable, ils arrivaient par derrière, et juste devant une entrée en ruine que plus personne n'utilisait. Mais le problème n'était pas d'entrer, mais de sortir. Le Palais était truffé de pièges mortels, et d'illusions dangereuses à ceux qui ne le connaissaient pas.
- On arrive, lança Shi aux autres.
Ils ne répondirent pas. Chacun réfléchissait. Vespera connaissait les passages secrets et beaucoup de pièges, Norem pouvait faire bouger les objets à distance et se téléporter, sans parler des pensées, et Shi trouverait sûrement un esprit qui le renseignerait sur ce qu'il voudrait.
Le Palais était vraiment immense, vu de près. Posé au milieu de nulle part, à la jonction entre la neige et le sable, ses rempart de marbre scintillant suffiraient à dissuader n'importe qui de tenter d'entrer. Vespera avait eu beaucoup de chance de pouvoir en sortir, et de croiser un vaisseau à cet endroit où personne d'autre ne vivait. Tous les trois se sentaient comme des fourmis devant un arbre. C'était... Grandiose.
Ils étaient pourtant à trois mètres à peine de la petite porte. Ils finirent le chemin à pied, et arrivèrent devant une très ancienne partie de la muraille, datant des tous premiers Vénusiens. La vieille muraille, comme on l'appelait. Ses pierres commençaient à tomber, et un peu de végétation couvrait son sommet. Ils s'approchèrent, et posèrent leurs motos devant, à moitié ensevelies sous le sable. Vespera tâta la muraille.
- Je sais que la porte est là, c'est juste qu'elle est secrète... marmonna t-elle en faisant courir ses doigts fins sur les vieilles pierres moussues.
Une des pierre céda sous la pression. Elle émit un déclic, et la muraille avança grincheusement, dévoilant un passage qui s'enfonçait dans le sol, et un escalier très raide.
- Norem, lampes, dit Shi d'un ton impérieux en gardant ses yeux rivés sur l'escalier.
Norem sortit trois lampes de poche du sac, et une fois qu'ils en eurent chacun une, Vespera ouvrit la tête de la marche.
*
Il faisait très sombre. Sans les lampe, ça aurait été l'obscurité la plus totale. Parfois, en marchant, l'un d'eux butait sur une pierre étrange, ou un animal mort. Mais, la chose la plus surprenante, c'était les fresques.
Sur les murs, des dessins magnifiques retraçaient l'histoire des Vénusiens. Combats, découvertes, et aussi adoration. Cette fresques avait été faite par les Ganymèdiens, car elle présentait les Vénusiens comme des dieux. Elle montrait les humains les adorant, les vénérant, et ce, sur tout le mur.
Au début, ni Vespera ni Shi n'avaient compris ce que signifiaient ces dessins. Mais les cours d'histoire servaient bien à quelque chose. Au bout d'un moment, l'ancienne princesse Kissio avait deviné.
Le plus bizarre fût quand le passage commença à monter. La fresque montrait les Terriens, ceux qui avaient peints la fresque ayant gravés sur le mur à tout jamais les pupilles bleues qui avaient fait leur malheur, en compagnie des Vénusiens. Or, les Terriens étaient venus au moins un millénaire après l'arrivée des tous premiers Vénusiens, ce qui était prouvé par la science... Mais alors, que faisaient-ils sur ce mur ?
Norem était d'avis que quelqu'un avait découvert ce passage, voulu faire une blague et embrouiller les futurs archéologues.
Shi se dit qu'il s'agissait peut-être d'un paradoxe temporel.
Et Vespera était trop angoissée de se retrouver au Palais pour émettre un quelconque avis sur le sujet.
Le passage montait de plus en plus, et après une bonne demie-heure à marcher sur du sable, Vespera posa enfin le pied sur un sol dur. Trois larges pierres polies par le temps précédaient une porte en bois massif, encore très solide à vue d'oeil malgré les siècles.
La main tremblante, Vespera posa la main sur la poignée, et l'ouvrit.
La porte céda sans émettre aucun gricemment, ce qui les aurait peut-être trahis.
- À partir de maintenant, souffla la jeune fille à voix basse, si on parle ce sera uniquement pour une urgence, et en parlant le moins fort possible. Je n'ai pas envie de me retrouver en prison, ajouta-t-elle très sérieusement.
Norem et Shi approuvèrent gravement.
Alors, ils entrèrent.
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Les choses commencent à être sérieuses !
Je voudrais vous demander vos théories, vos ressentis, et savoir ce que vous pensez en détail, je suis très curieuse 😉
Une chose est sûre, vous n'êtes pas prêts pour la fin, croyez-moi.
Que pensez-vous de cet anachronisme curieux entre Vénusiens et Terriens ? Pourquoi le père de Vespera est si distant avec elle alors qu'il a accepté de la protéger ? Que cache la Quatrième Face ?
Pourquoi sont-ils si attirés par le Palais ?
Tant de questions, n'est-ce pas ? Ne vous en faites pas, j'y répondrais, mais en temps et en heure. Si vous voulez plus d'infos sur l'univers, n'hésitez pas à aller lire le chapitre bonus " Ganymède, univers ".
Je suis dans une période où l'inspiration est là, mais la motivation pas vraiment. Alors, si vous aimez ce que je fais, partagez le autour de vous, parce que voir qu'une simple fiction sur Alice in borderland a autant de vues alors qu'une histoire de science-fiction où je met toute mon âme stagne même avec de nouveaux chapitres, ça me décourage.
Je pense même à dépublier ma première histoire.
Bref, petit moment blues, désolée. Merci de continuer à me lire, en tout cas, coeur sur vous ❤️
À bientôt pour le prochain chapitre !
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