Chapitre IVQui suis-je... ?
Anaïs
Akira... ? Je le regarde, surprise qu'il prenne la parole et qu'il se dirige vers moi. Tout le monde le regarde, aussi surpris que moi et je vois le Roi faire la grimace, de peur que la vérité sur mon viol ne soit dévoilé. Le Dieu des Enfers le regarde avancé mais l'arrête du bout de ses doigts.
- Je ne t'autorise pas à aller plus loin. Si tu l'as connais si bien que ça, tu devrais la reconnaître d'ici, n'est-ce pas ?
Il a compris. Il a compris que j'ai excessivement peur de lui. Je pense qu'il a même compris que c'est lui la cause de mon traumatisme. Je m'agrippe légèrement à lui et je le sens sourire. Akira se baisse pour être à la même hauteur que moi et me regarde droit dans les yeux. Je recule légèrement, effrayée par son regard et les souvenirs de ce qu'il m'a fait me revenant en mémoire. Je n'arrive pas à garder son regard et détourne la tête, impuissante et colle ma tête à celui de mon sauveur. Je sens son regard sur tout mon corps. Je me rappelle de son regard posé sur moi cette nuit-là : un regard semblant blessé, semblant hésité à le faire et s'en voulant énormément mais aussi... un regard dévoreur. Il me dévorait du regard... moi... qui était impuissante face à lui... Je commence à trembler et tente de le cacher en m'agrippant plus fort encore au Dieu. Akira baisse les yeux au sol, semblant blessé, rassuré et heureux en même temps et se relève.
- C'est... bien elle. , fait-il. C'est bien l'héroïne aux prières. C'est bien la prêtresse.
Il se retourne, comprenant ma douleur de le voir.
- Mais... Comment peux-tu affirmer une chose pareille ?! , fait Aurore.
- C'est vrai ! , fait Clémence.
- Peut être qu'elle a les mêmes habits, mais son physique est complètement différent ! En plus, ce n'est pas une fille de 15 ans, mais une femme de 18 ans qui est en face de nous ! , s'écrie Justine, ne comprenant pas.
- C'est vrai qu'elle a changé, mais... au fond d'elle-même, elle reste la même. Elle reste l'héroïne aux prières que l'on connaît tous. Elle reste... celle qui a tant souffert... , murmure-t-il pour la dernière phrase.
Tout le monde le regarde, choqué par la nouvelle. Moi... ? J'ai changé d'apparence et est changé d'âge... ? Mais de quoi ils parlent, à la fin ?! Personne ne sait comment réagir mais le Dieu des Enfers, lui, caresse ma tête tendrement et colle sa tête contre la mienne.
- On dirait que malheureusement, quelqu'un l'a reconnue... Moi qui voulait la garder chez moi et m'occuper d'elle comme il se doit... , soupire-t-il.
- Rendez la nous, maintenant. , fait le Roi. Cette fille est très importante pour nous tous, ici présent. Elle est une héroïne et grâce à elle ainsi que ses amies, elle pourra sauver notre monde de vos démons, Dieu des Enfers.
- « Vos »... démons... ? , font les filles, n'en revenant pas.
Akira se retourne, surpris des propos de son Roi.
- « Mes » démons... ?
Il éclate de rire et me sert encore plus dans ses bras. J'ai les yeux ouverts, n'en revenant pas de cette découverte.
- « Mes » démons... ? Alors, comme ça, les démons qui vous « attaquent », vous, les humains, sont de « mon » origine... ? Ah ah ah ! J'en ai jamais entendu une aussi grosse !
Ce n'est pas lui qui en est la cause... ? Mais alors... Qui est-ce... ? Pourquoi le Roi l'attaque-t-il ? Pourquoi a-t-il accentué sur « attaquent » ? Tous ça ne serait que pur invention ? Mais alors...
- Tu te moques de moi, Dieu des Enfers ? Même si tu es un dieu, nous saurons nous battre contre toi et gagner, pour pouvoir sauver les humains ! Tout les sacrifices seront bon pour !
- Je... Je ne... comprends plus rien... , murmure-je, perdue.
Le Dieu des Enfers sourit.
- Ne t'en fais pas, mon chaton. Ne t'en fais pas... Tu auras les réponses en temps et en heure... sache juste que tu n'es pas en sécurité, parmi eux... Un traître c'est glissé parmi la cour royale et tente de tromper tout le monde... Enfin, un traître... Un si on considère que c'est un groupe de personnes... , me murmure-t-il.
Tout le monde nous regarde, tentant d'entendre notre discussion.
- Un... traître... ? , fais-je, surprise.
Il me prend par le derrière de la tête et me colle contre lui fort.
- Oui. Mais si tu restes avec moi, ils comprendront et tenteront de te tuer, coûte que coûte. Rejoins-les et enfuies toi dans une semaine. Fais en sorte de ne pas attirer l'attention et disparais d'un seul coup. Pars seule, on ne sait jamais si les personnes en qui tu te lies de l'amitié ne soient des traîtres. Enfuis-toi loin d'ici et tu rencontras peut être des personnes qui voudront réellement te protéger. Pars loin d'ici et je te rejoindrai le moment venu. En attendant, écoute moi bien et fais tout ce que je te dis. Sache que tu n'es pas une femme sans défense, mon poussin. Si tu y croies, tu pourras te battre. Tu pourras te battre et dépasser de loin les compétences de ces filles... Tu es bien plus forte qu'elles... Crois en toi et tu verras : tu as une âme de pure guerrière dans tout les domaines.
Je m'agrippe à lui, ne comprenant pas tout.
- Mais... de... de quoi parlez vo... ?
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il met son index devant ma bouche, pour me faire signe de me taire.
- Garde en mémoire tout ce que je t'ai dis. Tu comprendras petit à petit, ne t'en fais pas. Je t'aiderai comme il faut aussi, mais je n'ai pas le temps de tout t'expliquer. Allez, file...
Avec une grande douceur, il finit de me parler. Je sens la tristesse le prendre mais il tente de la cacher. Pourquoi... ? Pourquoi je me sens mal, moi aussi... ? Je m'agrippe à lui, ne voulant pas le quitter. Il... Il m'a acceptée telle que je suis... Pourquoi je devrais le laisser ?! Je... Je ne veux pas ! Voyant que je refusais sa demande, il sourit et me relève mon menton.
- Tu n'as vraiment pas changé... Toujours la même...
Il rigole légèrement et m'embrasse. Tout le monde nous regarde, n'en revenant pas de ce qui vient de se passer sous leurs yeux. Je le regarde, ne sachant pas comment réagir et je rougis comme une tomate.
- Je vous la laisse... , fait-il, déprimé. Mais... Attendez-vous à avoir des problèmes... Vous m'obligez à me défaire d'une chose des plus importantes pour moi... La colère du Roi des Enfers, du Dieu des Enfers, Lucifer, vous emportera jusqu'aux Enfers même qui vous dévorerons pour toujours !
Après ces paroles pleines de haine et de douleur, il disparaît en caressant ma tête et me faisant un sourire chaleureux. Les gardes m'ont ensuite guidée jusqu'au château.
Pendant toute la semaine, je n'ai rien fait. Je n'ai fait que réfléchir à ce que m'a dit ce fameux Lucifer. Lucifer... C'est le Roi des Enfers... ? L'ange déchu qui règne désormais sur les Enfers... ? Qui est même devenu le Dieu des Enfers... ? Pourquoi... j'avais l'impression de le connaître... ? Pourquoi s'inquiétait-il autant de moi... ? Je tentais de répondre à ses mystérieuses questions ainsi que ces mystérieuses instructions. Tout tournait en boucle dans ma tête mais aucune réponse ne venait. Ensuite, pour ce qui est de la vie dans la cour, je ne faisais rien. Je restais calme, impassible à toutes les remarques et les insultes qui fusaient. Les repas était beaucoup plus calme et à mon grand malheur, beaucoup de personnes posaient les yeux sur moi et me dévoraient parfois même du regard. C'était vraiment super gênant.
Je n'ai ensuite presque pas revu Akira. On se croisait parfois pour aller manger mais je l'évitais le plus que je ne le pouvais et quelque fois, alors qu'il tentait de me parler, je passais ma route. Ça le blessait, je sais, mais je ne pouvais pas lui parler. J'en aurais été incapable. Il fallait que je récupère pour ce qui c'était passé. Malgré le fait que j'arrivais à parler avec Lucifer, les autres personnes, je n'y arrivais pas. Les hommes, je n'y arrivais plus. J'avais toujours les souvenirs d'Akira qui me revenait en tête et je prenais tout de suite peur.
Pour le garde qui s'occupe de ma porte, Shinji, il s'était calmé et me laissait tranquille. Au début, quand je suis arrivée, il m'a regardée, n'y croyant pas. Il a tenté de me parler mais à chaque fois, je m'enfermais dans ma chambre. Lui non plus, je n'y arrivais pas. Je sais très bien ce qu'il veut, et le simple fait d'y penser, j'en avais une peur bleue.
De leur côté, les filles ne faisaient que m'insulter et parfois même me frapper avec plus d'ampleurs. C'était... horrible. Elles étaient persuadées que j'avais couché avec le Roi des Enfers pour pouvoir avoir cette nouvelle apparence et que j'étais devenue une succube pour tromper les humains et ainsi tous les tuer sous son ordre. Le Roi pensait la même chose mais ne faisait rien. Il prenait ces distances, de peur de m'approcher et de subir la colère des dieux.
Au fait, vous vous demandez peut être c'est quoi cette histoire de changement d'apparence ? Eh bien... Depuis mon séjour chez (je pense), le Roi des Enfers, j'ai complètement changé. Alors que je n'avais qu'une apparence de fille de 15 ans, pas vraiment belle etc. , maintenant, j'ai... complètement changé. J'ai même été choquée par ça, moi aussi.
J'ai l'apparence d'une fille dans les environs de 18 ans et suis de taille normale pour mon âge. Je suis extrêmement mince et comparé à mon autre apparence, ai une poitrine énormément développée. J'ai des cheveux extrêmement long arrivant à mes chevilles, châtains clairs et ondulés. J'ai une légère frange sur mon front et deux mèches sur les deux côtés de mon visage. Mes yeux sont de la couleur de diamants magnifique : vert, de la couleur de l'émeraude, chose extrêmement rare à l'époque parait-il. J'ai des oreilles pointues, comme celles des elfes. Je les cache dans mes cheveux, de peur que ça se voit et que j'ai des problèmes. Je porte un collier caché dans mon haut : il représente une lune. Je ne sais pas ce que c'est, mais le simple fait de le voir me rend des plus tristes et heureuses. J'ai décidé de le cacher par précaution.
Au bout d'une semaine de calvaire, je décide de faire ce que m'a dit Lucifer. Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? Et puis... je suis sûre que j'aurais la réponse de toute mes questions. Qui est-il réellement ? Qui suis-je réellement ? Qu'elle est notre lien, à tout les deux ? Qui sont les traîtres ? Qu'elle est cette histoire de démons ?
Le soir arrive et je pars me coucher, comme d'habitude. Je sais que des gardes font des tours pour être sûr que rien n'arrive de nouveau. Ils arrêtent à 02:00 du matin. Ça ne sert à rien de continuer plus tard, les gens dorment normalement. Du coup, ils font juste de tours sans vraiment vérifiés quoi que ce soit. On se demande si on est vraiment en guerre contre ces fameux démons... Le plus délicatement possible, je sors du lit et prends des affaires que j'avais préparé : un sac avec quelques provisions que j'ai volé dans la cuisine, quelques remèdes que j'ai volé dans les placards des gardes, une cape me permettant de rester discrète et enfin une dague qui, a ma grande surprise, ne me rejetait pas : toutes les armes n'appartenant pas à notre classe nous rejettent. Je ne comprends pas, mais bon, passons. Je me dirige vers la fenêtre et ouvre délicatement celle-ci, après avoir vérifiée que personne ne m'entendais. Je saute de la fenêtre et je sens une chaleur me prendre mon corps, comme un corps. C'est... Lucifer... ? Je me laisse faire et arrive en bas, sans dégâts. Je me retourne mais ne vois personne. Il est déjà parti...
Je me retourne et commence à me diriger vers la sortie du domaine royal. Je dois faire vite, avant de me faire repérer !
À mon grand malheur, je percute un petit truc par terre. En temps normal, personne ne l'aurait entendu mais comme c'était un silence total, ça a fait un bruit du tonnerre. Je me planque rapidement. J'ai toujours un peu de mal à me déplacer avec ce corps, mais va falloir faire avec. Des gardes se dirigent dans ma direction, cherchant qu'elle était ce bruit. Alors que je les entends appeler si quelqu'un est là et si oui, qu'il doit se montrer, une autre voix vient couper tout le monde.
- J'ai vu quelqu'un se diriger par là ! Dépêchez-vous !
Akira ! Je mets ma main devant ma bouche, pour éviter de faire le plus de bruit possible. À ma grande surprise, je sens les gardes prendre une autre direction que la mienne. Plus personne au bout de quelques temps. Je... Je ne comprends pas... Pourquoi... ? Il voudrait... m'aider... ?
J'entends ses pas se rapprocher doucement de moi. Vite ! Je dois m'enfuir, vite ! Je tourne les talons mais je sens ses mains me rattraper. Il met sa main droite sur ma bouche, pour m'éviter de crier et l'autre m'attrape mes mains. Je tremble. Non... non... non ! Pitiez ! Lâche-moi !
- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu devrais être en train de dormir, normalement... Mais bon... ça ne sert à rien de te dire de retourner dans ta chambre... Tu as pris ta décision, n'est-ce pas ?
Je ne réponds rien, surprise de ses propos. Il... Pourquoi... ?
- Je ne dirai rien. Je ferai comme si je ne t'avais jamais vu ici. Par contre...
Il me retourne vers lui et m'oblige à le regarder dans les yeux.
- Promets-moi... que tu reviendras. Promets-moi que tu reviendras, beaucoup plus forte, et que tu arrêteras tout ces problèmes ici. Promets-le moi.
Je ne réponds rien sur le coup, ne comprenant pas. Il sait donc qu'il y a des traîtres ici, lui aussi ? Je finis par acquiescer, savant très bien que je n'avais pas le choix. Il sourit.
- Merci... Je sais que tu ne me pardonneras jamais ce que je t'ai fais, mais... je t'expliquerai tout quand tu reviendras. Sache juste que... je n'aurais jamais fait ça en temps normal. , fait-il, rougissant et décalant sa tête de gêne. Bref. Quand tu sortiras, fait attention. Quand le Roi se sera rendu compte de ta disparition, il fera tout ce qu'il pourra : il ira même jusqu'à demander à des personnes qui n'ont rien à voir avec le royaume de te ramener ici, n'importe le moyen. Alors, fais attention.
Il me caresse la joue et sourit.
- Allez, vas-t-en, avant qu'on ne comprenne tout.
Je regarde par terre, ne comprenant plus rien. Il s'approche de moi et m'embrasse la joue. Je rougis. Je... J'ai toujours un peu de sentiments pour lui, mais... je ne dois pas. Il... Il m'a trahie ! Je ne dois pas l'oublier ! Il rapproche ses lèvres des miennes mais des hommes crient, cherchant toujours la cause du bruit.
- Allez, cours !
Après m'avoir murmurée ces paroles, il me retourne et me pousse vers l'avant. Je me retourne rapidement mais comprend : les gardes sont presque là. Je cours vers la sortie de ce terrible domaine royal, les larmes aux yeux. Je... dois l'oublier. Après tout... même si ce qu'il dit est vrai... il a préféré respecter son Roi que moi. Il a préféré s'en prendre à moi que refuser la demande de son Roi. Je... Je ne lui pardonnerai jamais !
J'ai couru toute la nuit dans la forêt, à côté du château. Le jour arrivé, j'étais déjà bien loin et ne voyais plus le château. Eh ben... Je ne savais pas que je courais aussi vite ! Complètement épuisée, je m'allonge près d'un arbre et m'endors aussi sec, n'ayant pas réfléchi à la possibilité de tomber sur quelqu'un.
À ma grande surprise, quelqu'un m'a réveillée avec... des coups de langues... ? J'ouvre les yeux avec difficulté. Un... loup... ? Une fois complètement réveillée, je le regarde, ne m'y attendant pas. Il est blanc... Blanc comme la neige... Sur son front, je vois un symbole... Tiens, mais c'est... le même que celui de mon collier. Il se frotte contre moi et semble vouloir me guider quelque part. Sans trop réfléchir, je le suis. C'est dans la direction opposée à celle du château, donc ça me va. Je l'ai suivi pendant trois jours. On dormait, mangeait et jouait ensemble. C'était devenu un ami. Plusieurs fois, j'avais sorti mon collier et avait comparé les symboles : exactement les mêmes. Je me demande bien qu'est-ce qu'il représente... Le matin du troisième jour, alors que je caressais son front et que lui me léchait le visage, un homme apparu, marchant tranquillement. Il nous regarde, surpris et nous de même.
Il a les cheveux bleus et... porte des katana. C'est... un samuraï.
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