Partie n°1: GARELIS

Je préfère prévenir, le prologue est assez long (pour un chapitre wattpad, sinon ce n'est pas plus long qu'un livre ordinaire), tous comme les deux premiers chapitres. Ils installent beaucoup l'histoire tout en s'opposant pas mal donc je ne voulais pas trop les couper...
Je vais faire des efforts pour la suite, promis !

N'hésitez pas à voter et commenter, je suis preneur de toutes critiques. Bonne lecture ! ♥



Prologue: Carnet de Bord


«  1404 après la destruction d'Etrya, 7ième jour de Didriacto: Impressionnante. Oui, c'est cela, impressionnante ! Il n'y a pas d'autres mots pour décrire l'époque que nous vivons... En à peine soixante-dix ans, le nombre de chercheurs a été multiplié par dix. Ainsi, on ne compte plus le nombre d'avancées technologiques dévoilées chaque semaine.
Ça va beaucoup trop vite. Alors que les grandes villes bénéficient directement de ces découvertes et que la technologie s'insinue rapidement dans les habitudes de vie de leurs habitants, nous, simples paysans ou habitants de province, ne bénéficions pas de ces « miracles ». L'écart entre la population rurale et urbaine est maintenant un gouffre qu'il sera difficile de combler et les paysans de Lotras, autrefois accueillis à bras ouverts, sont rejetés de l'autre côté des murailles de la capitale... »



« 1405 Après E, 8ième jour de Quadriacto : Des gangs aux services secrets, en passant par les armées de mercenaires et les armées régulières, de nombreux domaines profitent de la production d'armes nouvelles, plus meurtrières que jamais. À cause de cet essor, les marchés noirs se développent, provoquant des tensions et des violences de plus en plus fortes sur le continent : Imélia. Les organisations criminelles se multiplient. Avec leurs équipements modernes, comme des fusils d'assaut ou des grenades, il leur est facile de s'imposer face aux arcs et aux épées des villageois. Menés par des hommes assoiffés de pouvoir et d'ambition, ils s'entretuent pour gagner en puissance. Bien évidemment, il y a toujours des dommages collatéraux...
Lotras est le pays le plus touché. Cependant, sa capitale, Téloris, est mise à l'abri de ces « problèmes »: des soldats y patrouillent à chaque coin de rue. Les inégalités entre cette Cité- État et le reste du pays grandissent à vue d'œil. Seule ville profitant des progrès technologiques de notre siècle, la moitié des lotrassiens y vivent, tandis que le reste de la population, dispersé dans les terres, ne fait que survivre. Le Roi ne se préoccupe que de sa cité chérie, qu'il a entourée d'une gigantesque muraille impénétrable. On raconte que des bâtiments hauts d'une trentaine d'étages y ont été construits et qu'elle abrite des véhicules à roues, les plus rapides du monde ! Entendre parler d'un tel développement est absolument incroyable, même si ici nous n'avons droit qu'à des charrettes tirées par des bœufs et chevaux surexploités... Quant à nos maison, celles-ci sont en pierre ou en bois et constituent une preuve supplémentaire que l'on ne peut que s'incliner devant la puissance des armes en provenance de la capitale. »



« 1405 Après E, 19ième jour de Pentadriacto : J'ai peur, ma famille aussi. Des mercenaires traversent les rues librement, installant un vrai régime de terreur dans certains villages. J'entends parfois des cris la nuit et mon fils, Neil, n'arrête pas de faire des cauchemars. Je considère qu'il doit quand même aller à l'école : il ne faut pas les laisser nous terroriser ou ils auront gagné. Nous savons tous que des hommes sont là, quelque part, et qu'ils nous guettent... Mais nous n'avons rien à leur donner. De toute façon, nous ne devons même pas en parler, au risque de périr dans d'atroces souffrances. C'est le destin qui nous est promis...  »



« 1405 Après E, 28ième jour d'Hexadriacto : Le professeur de Neil a disparu et l'école a fermé. Je ne veux pas l'effrayer alors je lui ai dit qu'il avait bien travaillé et qu'on lui avait accordé quelques semaines de vacances. Pour qu'il ne se pose pas trop de questions, nous avons organisé un voyage vers Uklar, certainement le pays le plus calme d'Imélia dû à son éternel statut de pays neutre. Cependant, à Lotras, des armes en provenance de la capitale circulent encore et des hommes mal intentionnés finissent toujours par mettre la main dessus. Nous savons que nous ne serons à l'abri nulle part maintenant. Nous espérons prendre du bon temps, en vain... »



« 1406 Après E, 10ième jour de Heptadriacto : Après une brève lueur d'espoir, la terreur a regagné nos foyers, plus puissante que jamais. Les craintes des plus pessimistes d'entre nous se sont concrétisées... Une nation, Hélion, s'est autoproclamée protectrice de la liberté et de la sécurité des peuples. L'archipel d'Hélion est hors de portée des attaques extérieures, lié à Imélia par un unique pont géant donnant sur Uklar. Après avoir purgé son territoire du crime organisé, elle s'est engagée à intervenir dans tout Imélia, démantelant gang après gang. Certains des chefs ont été tués par des escouades d'Hélion, la terre libre. Mais cela n'a pas arrangé la situation, bien au contraire... Les groupes se désorganisent et des hommes armés déambulent dans les rues, menaçant quiconque croise leur route.
Ces mercenaires ont failli me tuer ce matin encore. N'appartenant plus à aucune organisation et armés jusqu'aux dents, ils sont comme des fauves lâchés dans l'arène. Cherchant à assouvir leurs besoins primaires sans efforts, ce sont les civils qui en paient le prix. Nous prions pour que cela change. »



« 1406 Après E, 2ième jour de Decadriacto : J'ai cessé de chercher à sortir de chez moi et je garde ma porte fermée à double tour. Malgré toutes mes protestations, Devor, la tête brulée du village, s'entête à venir nous apporter les dernières nouvelles de la capitale quand les mercenaires ont le dos tourné. Hier, une explosion a retenti à quelques ruelles de chez nous... Une maison a été entièrement détruite et ses habitants éliminés. Ma famille me demande quoi faire, mais je ne sais que dire...  
Aujourd'hui m'apporterait peut-être la réponse. Un homme est venu chez nous. Il était grand et imposant. Ses cheveux noirs étaient très courts, et malgré l'aura de force et de violence qu'il dégageait, il était habillé de façon très élégante. Son costume noir et sa chemise blanche étaient semblables à toutes les autres : je ne l'aurais sûrement pas remarqué s'il ne portait pas ce masque de cuivre sur le visage. Celui-ci laissait transparaître ses yeux violets, d'un violet si foncé, presque bleu, que le personnage en devenait encore plus effrayant. Une grande autorité émanait de lui. Je l'ai d'abord pris pour le représentant d'une de ces nouvelles sectes qui pullulent dans la région. Mais il n'était pas là pour ça. Il nous fit sortir de force par la porte de derrière. Une fois sortis, nous entendîmes des mercenaires pénétrer chez nous. Quand nous sommes rentrés plusieurs heures plus tard, tout avait été saccagé. Mes meubles avaient été renversés, les jouets de mon fils gisaient sur le sol, brisés, aux côtés de nos vêtements déchirés.
Par la suite, j'ai appris que le voisin avait été tué et sa maison pillée. Il nous avait sauvés...
Il se lança alors dans un grand discours d'espérance et de soutien. Après en avoir terminé, il me posa une simple question : en avais-je assez de cette vie de peur, où le danger est omniprésent ? Il connaissait la réponse, évidemment. Mais je répondis quand même, dans un léger chuchotement, comme si j'étais effrayé de lui répondre : « Oui. ». Il fit comme tous les autres, me promit de tout faire changer... Mais il n'expliqua pas comment, ni quel rôle je pouvais avoir dans cette histoire. J'étais intrigué. La conversation prit fin quand il me donna finalement son nom : Bruce. »



« 1406 Après E, 14ième jour de Dodecadriacto : Bruce se présenta de nouveau à moi. À son arrivée, nous étions en train de manger, mon fils, ma femme et moi, le peu de nourriture qu'il nous restait. Une nouvelle tragédie nous avait frappés : la veille, mon frère et sa femme, Kyle et Julia étaient morts, tués par balles. On ne pouvait plus vivre comme ça. Nous voulions partir.... Mais pour aller où ? Envoûté par son charisme naturel, je ne pus résister à l'envie de l'inviter à notre table. Après avoir présenté ses condoléances, il déclina poliment mon invitation et me déclara simplement que mon vœu était exaucé, qu'il avait tenu sa promesse. Il n'ajouta rien et me donna une lettre, dans laquelle un mot était glissé : « Ce soir, minuit, à la grande place.» Il marcha alors d'un pas décidé rejoindre deux hommes qui l'attendaient à l'extérieur. Je ne les avais pas remarqués à son arrivée.
J'ai ensuite informé ma femme, Gabrielle, que je partais le soir même. Si je ne revenais pas, il faudrait qu'elle s'en aille avec notre fils, Neil. Je m'étais douté qu'elle s'inquièterait... Toutefois, elle ne pouvait pas m'empêcher de quitter notre foyer. Je lui ai expliqué que je n'avais pas le choix, que je devais aider mon pays dans la grave crise que celui-ci traversait

Vers onze heures et demie, j'ai laissé tout ce que je possédais derrière moi, comme si je savais que je ne reviendrais jamais. Comme contrôlé par une force extérieure surpuissante, je ne pouvais résister à son appel.  Je marchais d'un pas lent et anxieux, me demandant sans cesse si je faisais le bon choix en y allant. La nuit était claire, la pleine lune me permettait de voir loin devant moi, les chats miaulaient au loin. Tout semblait normal... À un détail près. Il n'y avait personne dans les rues, pas un seul homme armé, pas un chien errant, absolument rien... Cela m'inquiétait. L'idée d'un piège me traversa l'esprit quand, soudain, j'entendis de nombreux bruits. Des cris, des conversations, des ordres. Tous ces sons se rapprochèrent au fur et à mesure que je progressais vers la grande place. Curieux de découvrir la provenance d'un tel vacarme, je tournais à droite et découvris un attroupement gigantesque. Des jeunes aux adultes, ils avaient tous répondus à l'appel. Certaines filles s'étaient aussi glissées dans la foule. Ils avaient tous entre seize et trente ans, une période durant laquelle les gens sont le plus influençables. J'approchais, curieux et anxieux à la fois, avec une question en tête : où était Bruce ? J'attendis quelques minutes puis, gagné par l'impatience, je me joignis à la foule.

Et c'est là qu'il apparut. Il avait toujours cet étrange masque de cuivre sur le visage et semblait encore plus imposant du haut de l'estrade de pierre sur laquelle il se tenait. Un micro à la main, il rappela sa présence par un léger toussotement. Une fois qu'il eut capté l'attention de son auditoire, il prit la parole.

-    Vous êtes là aujourd'hui, ce soir, pour une seule et unique raison : Prendre le contrôle de Lotras. Notre gouvernement est incompétent. Les autres pays traversent nos frontières sans aucun problème, tuent nos habitants et pillent nos richesses. Et ils osent venir demander à notre pays des remerciements ? Nous devons réagir !

La foule l'acclama. Son discours avait touché, semblait-il. Je souriais bêtement, sans vraiment savoir pourquoi... Dominer Lotras ? Cela promettait d'être intéressant...

-    Pour cela, je vous annonce aujourd'hui, mes frères, amis et collègues, la création d'un nouvel ordre, d'une nouvelle organisation, d'une nouvelle génération... Celle de l'Hérixe ! Nous allons reprendre les bases des organisations criminelles récemment défaites par Hélion et créer l'empire le plus puissant qui ait jamais existé. Leur fusion et la formation militaire de nouveaux membres nous permettront de créer des unités spéciales d'intervention. Nous pourrons enfin sécuriser le pays et repousser ces satanées escouades d'Hélion qui nous envahissent pour mettre le chaos dans notre pays ! Lotras doit être indépendant pour que ses habitants puissent vivre librement. N'êtes-vous pas d'accord ?!

Clair, concis, persuasif. Je reconnus bien là les talents de l'orateur qui avait su me convaincre de venir ici. Les jeunes se mirent à discuter entre eux, échangeant leurs impressions et ce qu'ils en pensaient. Je ne comprenais pas ce que je faisais là... Je n'appartenais pas à leur tranche d'âge. En plus, j'avais déjà reçu un entraînement militaire et j'avais une expérience guerrière. Il connaissait peut être mon dossier et était venu chercher du soutien... Qui sait ?

Soudain, interrompant mes pensées, Bruce reprit :

-    Alors ? Qui souhaite libérer Lotras avec moi ?

Tous, ou presque,  levèrent leur main. Ils remettaient leur avenir entre les mains d'un homme qu'ils venaient à peine de découvrir... C'était insensé. Et pourtant... Quel espoir nous restait-il encore ? Le pays n'était plus, nos frontières n'étaient qu'un trait fébrilement tracé sur du papier...

-    Très bien. Je n'en attendais pas moins de vous ! Que les autres s'en aillent, mais retenez bien que cette réunion est dans l'intérêt de la libération de Lotras. Celui qui en révélerait l'existence se retrouvera exécuté, dans notre intérêt à tous.

Seulement quelques-uns partirent, l'air perturbé. Je n'avais pas levé la main, encore intrigué. C'est alors que Bruce porta son regard sur moi. Malgré son masque, je percevais très bien ses yeux violets. On aurait dit qu'il me sondait, jusqu'aux tréfonds de mon âme. Il semblait porter une attention particulière à mon cas, mais je ne savais pas encore réellement pourquoi.
-    Toi ! Alors ? Qu'as-tu choisis de faire ? demanda-t-il en me tendant la main.

Je m'approchais. La foule se scindait en deux longs couloirs devant moi au fur et à mesure que je m'avançais. Je ne contrôlais plus mes jambes, et, comme hypnotisé, j'avançais vers cette main, sans être capable de répondre. Il reposa sa question d'une voix forte et me fixa encore plus intensément. Tout le monde me regardait. Étant désormais juste en face de lui, l'enchantement se rompit et je pus attraper sa main pour me hisser sur l'estrade. Une sensation étrange montait en moi. On aurait dit de la fierté... Je pense que c'est cette sensation qui m'a poussé à répondre d'une voix forte :

-    J'accepte !
-    Je n'en attendais pas moins de toi... Je vous présente donc votre supérieur ! Dit-il en me désignant.
J'étais heureux... »



« 1407 Après E, 15ième jour de Quadriacto : Nous sommes tous épuisés, et nous nous demandons si nous fêterons Inowa, jour de la plus grande victoire militaire de Lotras trois cent ans plus tôt, avec notre famille. Nous avons passés les deux derniers mois à entretenir le rêve de Bruce, c'est à dire à s'entraîner encore et encore, onze heures par jour, variant apprentissage de techniques d'arts martiaux et entraînement aux combats armés. J'ai d'abord servi d'entraîneur pour une partie des nouveaux membres de l'Hérixe. Jusqu'à ce que Bruce tienne à m'entraîner personnellement. Il est très fort, et malgré mon expérience, je ne peux pas rivaliser avec sa technique. Souple et puissant à la fois, il frappe toujours au bon endroit et son timing est excellent... Sans parler de ses talents à l'arme blanche et aux armes à feu. Je me demande bien quel âge il peut avoir... Il n'a pas de cheveux gris, mais on sent qu'il a l'expérience des combats.
Nous avons vu passer entre nos mains une trentaine d'armes dont nous avons appris tous les défauts et qualités. Nous nous sommes entraînés au tir, à nous mettre à couvert ainsi qu'à contourner l'ennemi discrètement. Nous travaillions dur mais Bruce n'était jamais satisfait. Selon lui, pour que nous soyons les plus performants, il nous faudrait encore cinq à six ans minimum. Je ne me vois pas continuer à ce rythme pendant si longtemps... »



« 1408 Après E, 8ième jour de Didriacto : Bruce contrôle presque entièrement Lotras. L'Hérixe s'est énormément enrichie grâce à sa « multifonction » et a des hommes à son service partout dans le pays. J'entends par « multifonction » le fait que l'Hérixe soit tout autant impliquée dans le trafic de drogues, d'armes, dans le vol organisé et les « services particuliers » comme les meurtres. « À la guerre comme à la guerre » qu'ils disent.
Bruce est un homme très intelligent. Il nous a appris à le respecter mais aussi à le craindre. Hier, par exemple, un homme nommé Solaz, que je ne connaissais que par sa réputation d'effronté ayant été réprimandé plusieurs fois, a voulu se révolter en public. Alors que nous déjeunions, il se leva, pistolet au poing, avant de le placer sur la tempe de Bruce qui était assis à ma table. Solaz a crié qu'il souhaitait prendre le contrôle de l'organisation et que le règne de Bruce était terminé. Je ne savais pas comment réagir, craignant qu'il n'exécute notre chef en cas de mouvement brusque. Toutefois, avant même que Solaz ait fini sa tirade, Bruce attrapa son poignet et le lui tordit. Il se redressa brusquement avant d'envoyer le jeune homme au sol, comme si ce n'était qu'un simple fétu de paille. D'un violent coup de pied, il lui brisa la nuque.
Par cette action il assura au reste du groupe que malgré notre entraînement intensif, il nous dépassait de loin. Il demanda à l'un d'entre nous de nettoyer puis se rassit, comme si de rien était. Encore sous le choc, j'acquiesçais bêtement quand il ajouta qu'un autre comportement de ce genre serait sanctionné de la même façon, de quoi refroidir le plus téméraire d'entre nous.
Malgré tout ce temps passé en sa compagnie, il demeure très mystérieux. Nous finissons par nous connaître, connaître nos passés et nos histoires, mais personne ne sait d'où vient Bruce. D'ailleurs, aucun d'entre nous n'a encore vu son visage... »



« 1411, 30ième jour de Decadriacto : « Libérer Lotras » qu'il disait. Cela faisait cinq annnées que j'étais là, que le suivait, mais je n'avais rien vu de tout ça. Plus ça allait, et plus l'organisation ne se résumait qu'en un seul mot : violence, violence et encore violence. Je pensais me battre pour la liberté, pas contre elle... Au fond, nous aussi n'étions que des criminels. Ma famille me manquait, il était temps de me débarrasser de cette violence, de toutes ces armes et de tous ces meurtres, orchestrés uniquement pour le bon plaisir de Bruce, il était temps que je quitte l'organisation... Mais il s'en est aperçu.
Il tenait à me garder auprès de lui, du moins c'est ce qu'il m'a dit. Ainsi, il a refusé de me tuer. Toutefois, cela ne l'a pas empêché de s'en prendre à ceux que j'aimais. En entrant dans mes quartiers aujourd'hui je découvris l'horreur... Des photographies des corps de mon fils et de ma femme étaient posées sur ma table, couvertes par le mot « Ne fait plus l'erreur de manquer à tes devoirs envers ta patrie ». Pris  d'un violent sanglot je me suis assis pour réfléchir. Tristesse et rage se mêlèrent dans mon esprit... Il avait détruit ce qu'il y avait de plus cher à mes yeux.
Morts. Mon fils et ma femme étaient morts. Victime de ma bêtise, ils avaient payés pour quelque chose qui ne les concernaient pas. Ma lâcheté les avaient tués...
Jamais je ne pardonnerais à Bruce, jamais. S'en était trop. En à peine quelques minutes, j'avais remplis mes sacs du strict minimum et je quittais ma chambre par l'une des petites fenêtres qui la constituait.
J'ai réussi à échapper à sa vigilance et à l'heure où j'écris ces lignes, c'est maintenant un combat permanent qui s'est engagé entre lui, l'Hérixe et moi-même. Ses plans échoueront, je m'en fais la promesse.
La première étape de ma vengeance est lancée. Par un témoignage anonyme mais très détaillé, j'ai commencé par révéler sa position aux autorités : il est à Garelis, un village de maisons basses en pierres, où il est facile de se déplacer. Les forces de l'État, du moins ce qu'il en reste, devraient y arriver d'un moment à l'autre... Accompagnées de certaines escouades d'Hélion. Le règne de Bruce devrait bientôt s'achever.
Pendant ce temps, je dois de fuir les assassins qu'il a envoyés à ma poursuite et que j'ai très certainement formés. Il va falloir se montrer rusé, mais tant que je vivrais, je le tourmenterais. Ma famille sera vengée. Ainsi que tous les autres innocents dont il a commandité les meurtres. »

Extrait du  journal de bord d'un traître de l'Hérixe.

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