Chapitre 4
Harry était à peine parti qu'Hermione, occupée à ranger les reliefs du repas, recevait un message via la cheminée éteinte. Elle s'en étonna, après avoir sursauté, et récupéra le morceau de papier un peu brûlé sur les bords.
— Nous arrivons, tiens-toi prêt, lut-elle. Quoi ? Comment ça, nous arrivons ? Mais qui...?
La cheminée s'embrassa soudain de grandes flammes vertes et Hermione recula prestement derrière le canapé, sa baguette magique à la main. Les flammes rugirent et déposèrent alors une silhouette sur le tapis vert. Puis une seconde, plus grande et massive, et enfin une troisième, plus fine, plus petite, et surtout impossible à confondre.
— Les Malefoy ! s'exclama alors Hermione en se relevant, sa baguette pointée en avant. Ne bougez pas une oreille, Monsieur Malefoy, dit-elle.
L'homme, avec la réactivité du Mangemort, avait approché sa main de sa canne, mais il se figea en reconnaissant Hermione.
— Que faites-vous dans la maison de Severus ! s'exclama-t-il à la place en poussant fils et femme dans son dos.
— C'est ma maison, désormais, répondit Hermione. Alors vous allez sagement vous asseoir, tous les trois, et me donner vos baguettes.
Elle s'avança en tendant la main gauche et Narcissa la regarda un moment avant de se détacher de son mari et d'aller lui donner sa baguette magique. Hermione lui fit un signe de tête et la femme blonde alla s'asseoir dans un fauteuil. Du regard, elle encouragea son fils à en faire autant et le Serpentard, après quelques secondes d'hésitation, finit par obéir. Il déposa sa baguette dans la main d'Hermione, en la regardant droit dans les yeux, puis alla s'asseoir contre sa mère qui l'entoura de son bras.
— À vous, dit alors Hermione en regardant Lucius. Donnez-moi votre baguette sinon j'alerte les Aurors les plus proches pour intrusion et ils seront ravis de vous trouver sur mon tapis.
Lucius était furieux. Il serra les mâchoires, regarda sa femme et son fils comme s'ils venaient de le trahir, puis il jura et Hermione s'approcha pour s'emparer rapidement de la canne en argent et ébène qu'il avait dans les mains.
— Maintenant, assis, dit la jeune femme.
Lucius resta debout, stoïque.
— Chéri, s'il te plaît, dit alors Narcissa. On n'a rien à craindre d'elle, n'est-ce pas, Miss Granger ?
— Pas dans l'immédiat, non. Alors asseyez-vous, Monsieur Malefoy, s'il vous plait.
Lucius, les mâchoires serrées, finit par obtempérer et il prit place au bout d'un fauteuil non loin de la cheminée. Hermione soupira alors en baissant sa baguette et elle alla déposer celles de ses invités sur une étagère de la bibliothèque, derrière elle.
— Maintenant, dit-elle. Que faites-vous chez moi.
— Chez vous ? dit Narcissa. Mais... Où est Severus ?
Hermione regarda la femme qui s'attendait sans doute à ce que la jeune sorcière devant elle lui réponde qu'il allait arriver d'un instant à l'autre, mais quand Hermione annonça que le professeur Rogue avait trouvé la mort pendant la Bataille de Poudlard et qu'il serait enterré le samedi suivant, les trois Malefoy devinrent quasiment transparents et Narcissa fondit en larmes.
— Ce n'est pas vrai... ! sanglota-t-elle. Miss Granger, par pitié, dites-moi que ce n'est pas vrai !
— Je suis désolée, Madame Malefoy, mais le professeur est bel et bien mort, répondit la Gryffondor. Il a été tué par Nagini et...
Hermione se tut et inspira avant de regarder Drago, puis son père. Le premier était pâle, les yeux humides, le second était raide, mais visiblement choqué.
— Il... reprit alors Hermione. Le professeur Rogue m'a légué sa maison et tous ses biens matériels ainsi que financiers, dit-elle. Il a fait de moi son héritière après avoir reconnu, dans une lettre, que...
Elle se tut de nouveau et renifla. Elle essaya de sourire, mais ne parvint qu'à grimacer et elle se mordit alors la lèvre.
— Je ne vais pas appeler les Aurors, dit-elle alors. Pas tout de suite.
Narcissa se moucha discrètement et Lucius remua.
— Pourquoi ? demanda-t-il sans aucune émotion dans la voix. Nous sommes des fugitifs et... vous avez tout à gagner en nous dénonçant.
— Parce que le professeur Rogue m'a confié une mission avant de mourir, répondit la jeune femme. Celle de vous retrouver et de faire le nécessaire pour que Drago soit mis en sécurité. Vous venez de mettre un terme à ma mission principale.
Malefoy Junior releva la tête en entendant son prénom. Il regarda Hermione qui se tourna vers lui.
— Cela fait un mois que je vous cherche, tous les trois, dit-elle en le regardant. J'ai épluché toutes les coupures de presse et les documents filiaux que le professeur Rogue a sur la famille Malefoy. J'ai recoupé des dizaines d'informations en tous genres pour finalement arriver à deux personnes qui seraient susceptibles de vous héberger. Assia m'a proprement envoyée sur les roses quand je lui ai posé la question... Mais Augustus était beaucoup plus suspect.
Narcissa regarda son mari avec une légère crainte dans le regard.
— Vous êtes bien plus maligne que je ne le pensais, dit-elle alors en regardant Hermione. Avant de continuer... Auriez-vous quelque chose... à boire ?
Hermione haussa les sourcils puis opina et se rendit dans la cuisine. Les sortilèges placés sur la maison par Rogue, vérifiés par elle chaque semaine, empêchaient quiconque de transplaner pour entrer ou pour sortir. La porte étant fermée à clef et Hermione ayant vue dessus depuis la cuisine, il y avait peu de chance que les Malefoy tentent de s'enfuir...
.
Tout en préparant du thé, la Gryffondor écouta les trois sorciers discuter à voix basse. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'ils se disaient, mais quand un « non » retentit, la brunette grimaça.
— Voilà du thé, dit-elle en revenant dans le salon.
Elle agita sa baguette et trois tasses s'envolèrent vers leurs propriétaires. Lucius réceptionna la sienne et observa le liquide ambré un moment avant de la déposer sur le guéridon près de lui.
— Vous n'avez pas achevé votre phrase, tout à l'heure, dit-il. Dites-nous donc la raison pour laquelle mon meilleur ami vous aurait légué tous ses biens... à vous une... simple... Née-Moldue.
— Père !
Hermione regarda Malefoy et le blond baissa le nez. La Gryffondor se tourna ensuite vers Lucius et l'observa un moment.
— Il avait une grande estime pour moi, répondit-elle finalement. Il me voyait comme la fille qu'il n'a jamais eue et qu'il aurait aimée avoir.
— Voyez-vous cela !
— Mais va-tu te taire ? siffla Narcissa.
Lucius regarda sa femme avec surprise puis serra les lèvres et Hermione se détourna. Elle prit, sur un petit bureau, une liasse de lettres soigneusement plastifiées. Elle revint vers Lucius et lui en tendit une.
— Lisez par vous-même, dit-elle en allant s'asseoir dans un fauteuil de libre.
Sceptique, Lucius regarda la jeune sorcière puis parcourut la lettre à contrecœur et soupira alors profondément.
— Mon meilleur ami est tombé bien bas, dit-il.
— Non, répondit Hermione. Il savait juste à qui il avait à faire. Écoutez, Monsieur Malefoy, je vais bientôt devoir appeler des Aurors. Seulement, le professeur Rogue m'a demandé de protéger Drago. Il va devoir partir, le temps que les Aurors vous arrêtent, Narcissa et vous.
— Et qui vous dit que nous voulons être arrêtés ? siffla Lucius.
— Lucius, je t'en prie, dit alors Narcissa. Voilà un mois que nous courons et... Je suis lasse, chéri, lasse de fuir et d'avoir tout le temps peur. Miss Granger a raison, il est temps d'en finir. Rendons-nous, nous aurons peut-être des circonstances atténuantes...
Lucius serra les mâchoires et son fils se redressa alors.
— Où puis-je aller ? demanda-t-il.
— Tu vas aller chez Harry un moment, dit la brunette en rangeant les lettres dans le bureau. Je vais l'appeler, il repartira avec toi. Tu resteras là-bas le temps que tes parents soient jugés puis tu viendras vivre ici.
— Ok... J'imagine que c'est un plan mûrement réfléchi donc...
Hermione ne répondit rien. Elle regarda sa montre puis s'excusa et disparut de nouveau dans la cuisine. Elle attrapa un pot de Poudre de Cheminette et en jeta une pincée dans le poêle où rougissaient encore quelques braises.
— Harry Potter, dit-elle. 4, Privet Drive, Little Whinging, Surrey.
— J'écoute ?
— C'est moi. Tu peux venir ?
— Maintenant ?
— Oui.
— J'arrive.
Hermione recula alors et les flammes vertes déposèrent Harry devant elle.
— Ils sont dans le salon, dit-elle. Je n'ai pas encore appelé les Aurors, je dois...
— Miss Granger ?
Hermione tourna la tête et, suivie de Harry, retourna dans le salon.
— Qu'y a-t-il, Madame Malefoy ? demanda-t-elle.
— Oh ! Monsieur Potter... !
Narcissa se leva aussitôt, surprise, et Harry la regarda un moment, puis son regard sauta sur Drago et sur Lucius.
— Harry, j'ai pensé que Drago serait plus à l'abri chez toi pendant quelques temps, dit alors Hermione. Ce serait juste le temps qu'ils aient leur procès et que je parvienne à faire en sorte de le blanchir...
— Alors, tu les as trouvés, dit Harry. Bravo...
— À vrai dire, ce sont eux qui m'ont trouvée, répondit la jeune femme avec un sourire. Ils ont débarqué il y a une dizaine de minutes en pensant trouver Rogue mais à la place, c'est moi qui les ait accueillis...
— Est-ce qu'ils savent... ?
— Oui, Monsieur Potter, nous savons, dit Narcissa. Je suis terriblement attristée par la nouvelle, Severus était un très bon ami et il était le parrain de mon fils...
Elle baissa le nez avec un sourire pincé et Harry opina. Il regarda ensuite le fils Malefoy.
— Tu as des affaires ? demanda-t-il.
Le blond secoua la tête.
— On part maintenant ? demanda-t-il. Tes Moldus...
— Ils ne sont pas à la maison pour le moment, répondit le brun. On y va ?
— Est-ce que je peux... leur dire au revoir ?
Harry regarda les trois Malefoy puis hocha la tête et Hermione s'éloigna vers la table de la salle à manger en entraînant Harry.
— Soit cool avec lui, dit-elle. Il va perdre ses deux parents et il vient d'apprendre la mort de son parrain, alors ne soit pas trop méchant, d'accord ?
— Je vais essayer. Mais tu aurais pu me prévenir un peu avant, tu ne crois pas ?
Hermione se mordit la joue.
— C'était ça ou l'envoyer à Poudlard... dit-elle en jetant un œil aux trois Malefoy qui s'étaient levés. Ça me brise le cœur de faire partie de ça, ajouta-t-elle. Mais il vaut mieux qu'ils se rendent de leur plein gré plutôt qu'ils continuent à faire tourner le Ministère en rond, au risque de finir par se faire tuer. Non ?
Harry resta silencieux et observa les trois Malefoy. Après une accolade pour sa mère, Drago se tourna vers ses deux anciens camarades de classe et inspira profondément.
— On y va ? demanda-t-il.
— Quand tu veux, répondit Harry.
— Miss Granger... ?
Hermione regarda Narcissa. Après un coup d'œil à son mari, celle-ci tendit une clef à la jeune femme.
— Quand vous le pourrez, pourriez-vous aller chercher quelques affaires pour mon fils ? demanda-t-elle. J'ai crainte de ne pas pouvoir m'en occuper... avant quelques temps.
Hermione pinça les lèvres puis prit la clef que lui tendait la sorcière.
— C'est entendu, dit-elle. Le professeur Rogue compte sur moi pour protéger votre fils, ajouta-t-elle. Je parlerai au Ministre vous concernant.
Un bref regard jeté à Lucius fit comprendre à l'homme que la jeune femme n'interviendrait pas en sa faveur. Il ne dit rien et se contenta de regarder ailleurs.
— Partez maintenant, dit alors Hermione en se tournant vers Harry et Malefoy. Je vous ferais savoir quand revenir.
Harry hocha la tête. Il était plutôt contrarié, mais il savait qu'Hermione n'avait pas eu le choix. Il posa donc sa main sur l'épaule de Malefoy et un craquement résonna. Hermione baissa ensuite sa baguette et regarda le couple devant elle.
— Prêts ? demanda-t-elle.
Narcissa serra les mâchoires et prit la main de Lucius. Ils s'assirent tous les deux dans le canapé, côte à côte, et la jeune femme releva sa baguette pour appeler des Aurors... qui transplanèrent dix secondes après.
— Quelle belle pioche, Miss Granger ! s'exclama l'une des deux femmes apparues avec les quatre Aurors. Vous allez pouvoir vous faire plaisir avec la prime...
— Ils se rendent, dit simplement Hermione. Ils sont venus ici pour se rendre aux autorités en espérant que leur peine soit amoindrie.
— Concernant Monsieur Malefoy, j'en doute, les charges qui pèsent sur lui sont nombreuses, répondit la femme Auror. Mais en ce qui concerne sa femme, je devrais pouvoir faire quelque chose. Où est leur fils ?
— Je l'ignore, ils ne sont venus qu'à deux, par la cheminée, pensant trouver l'ancien propriétaire des lieux.
La femme haussa un sourcil.
— Ah, oui ! dit-elle. Je me disais bien les environs m'étaient familiers... Alors comme ça, vous vivez chez le professeur Rogue ?
— Je suis sa légataire testamentaire, répondit Hermione. Il m'a fait don de tous ses biens matériels et financiers.
— Oh, eh bien dites donc !
La femme Auror eut un sourire significatif puis elle fit un signe de tête et deux de ses compagnons vinrent encadrer le couple qui se leva.
— On y va, dit l'un d'eux. Où sont vos baguettes ?
Hermione alla chercher la canne serpent et la fine baguette de Narcissa. Elle les donna à la femme Auror qui inclina la tête.
— Le Ministre vous contactera prochainement, dit-elle. Merci, Miss Granger, vous nous avez épargné des semaines de traque.
— Ils se sont rendus d'eux-mêmes, dit Hermione en inclinant la tête à son tour. Tâchez de ne pas trop les maltraiter, ils sont suffisamment accablés comme ça.
La femme Auror ne répondit rien puis, après une dernière poignée de main, les sox Aurors et le couple Malefoy transplanèrent. Hermione remit aussitôt les sortilèges en place et soupira profondément.
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