Chapitre 40



Le lendemain, Emma s'était réveillée enveloppé par la brume du matin et par l'inquiétude croissante quand elle toucha le front de son fils brûlant.

Azzario était déjà parti au travail, elle était maintenant seule devant cette inquiétante situation. Elle s'habilla en vitesse et alla vérifier la température de Nina. Au premier contact, elle sentit qu'elle était chaude, mais pas autant que son frère. Elle les posa sur le lit et retira les pressions de leurs pyjamas pour les découvrir un peu.

Ce déjeuner l'avait non seulement affecté, mais avait rendu ses enfants peut-être malades. La culpabilité la gagna puis la panique avant de s'exhorter au calme pour trouver une solution.

Elle décida d'appeler le pédiatre en vain...

Personne ne semblait être disposé à l'aider.

— Emma ! Tu es là ?

Cette voix n'appartenait qu'à une seule et unique personne, son soutient...

Sergio.

— Dans la chambre !

Elle frotta le ventre de ses bébés sans pouvoir masquer son inquiétude. Sergio déboula en trombe dans la chambre, essoufflé, et son teint bronzé devint rouge.

— Il faut que je te parle ! C'est important !

— Emma, il se trame quelque chose dans ton dos et c'est une catastrophe !

Emma se leva, les sourcils froncés.

— Q..uoi que se passe-t-il ? Respire Sergio tu es tout rouge.

Il inspira puis expira en pointant ses enfants du doigt.

— Tes enfants, ont la plus horrible des grands-mères !

Ce commentaire, ne lui informait rien de plus de ce qu'elle connaissait déjà.

— Tu as entendu parler du déjeuner c'est ça ?

Il secoua de la tête et se rapprocha du lit pour poser ses mains sur ses épaules.

— Bien pire, je viens d'assister à une conversation terrible.

Il s'interrompit pour reprendre son souffle.

— Rosella a la ferme intention de payer un homme pour qu'il vienne ici même réclamer ses droits de paternité.

Le sang d'Emma ne fit qu'un tour, elle battit des paupières alors que le froid s'insinuait dans ses veines.

— Quoi ? Souffla-t-elle en le dévisageant.

— Tu as très bien entendu Emma, j'ai entendu Sharon en parler avec une femme quand j'étais en train de retoucher ses photos. Dès ce soir, il y a un homme qui va se faire passer pour le père des enfants et tu sais très bien où tout cela va mener. Azzario va croire que...

— Je lui ai menti. Coupa-t-elle dans un murmure, la voix étranglée par un sanglot coincé dans sa gorge.

Elle ferma les yeux, épuisée de se battre.

— J'en ai assez maintenant, je suis fatigué de devoir me battre.

Elle se laissa tomber au bord du lit et toucha son front.

Sergio plongea dans ses yeux un regard peiné.

— Oh Emma, je...

Enzo coupa court à cette horrible conversation, il pleura si fort qu'elle sentit ses battements de cœur redoublaient d'intensité, jusqu'à lui faire mal aux tempes.

— Sergio, s'il te plaît va voir dans le tiroir et prend les clefs de la voiture, il faut que tu nous conduises à la clinique.

— Pourquoi il est malade ? Demanda-t-il une note d'inquiétude dans la voix.

Emma le prit le posa dans l'un des couffins.

— Il a de la fièvre et Nina commence aussi à en avoir, je ne peux pas rester sans rien faire.

Sergio prit les clefs tandis qu'elle posa Nina à son tour et reboutonna ses pressions. Leurs cris se mêlèrent dans la chambre.

— J'ai ma voiture, tu sais, on peut...non oublie ça je n'ai pas les sécurités pour, allons-y.

Emma oublia Rosella et son dernier plan diabolique pour l'écarter de sa vie. Elle était même prête à sacrifier ses petits-enfants pour arriver à ses fins. C'était si ignoble qu'elle n'osait plus y penser. La santé de ses enfants primait avant tout.

Quand ils furent arrivés à la clinique, Emma se sentit débordée de soulagement en tombant nez à nez avec Alfredo dans le couloir.

— Emma ? Que se passe-t-il ? Demanda ce dernier en s'avançant vers elle.

— Enzo est brûlant, Nina commence à avoir de la fièvre et la pédiatre ne répond pas je ne savais pas où aller.

Emma étouffait, en proie à une crise d'hyperventilation.

— Aller me chercher le docteur Ventessi toute suite. Ordonna Alfredo en l'invitant à poser les faux jumeaux sur la petite table tout confort.

Aussitôt, une femme s'approcha.

— Bonjour, je suis pédiatre, alors ils ont de la fièvre c'est ça ? Questionna-t-elle en lui serrant la main.

— Oui, Enzo en a depuis hier soir, j'ai réussi à la faire baisser mais ce matin s'était plus élevé que la veille et ma fille commence à être chaude. Sa voix eut tellement de mal à décrire la situation qu'elle fut encouragée par Sergio qui lui avait caressé l'épaule.

La pédiatre se mit à toucher son fils et sa fille avec des gestes délicats.

— Allons dans mon cabinet voir tout ça d'accord ?

Nina chouina, précédé d'Enzo qui devint rouge. Emma souleva les couffins sans plus attendre et la suivit.

— Oh s'il vous plaît ! Azzario n'est pas au courant est-ce que....

— Je vais le prévenir, vas-y Emma. Coupa Alfredo d'une voix apaisante.

Azzario était profondément captivé par ses pensées, la réunion qui se passait autour de lui, lui parut être qu'un écho. Il n'arrivait plus à réfléchir, rongé par la culpabilité de laisser les choses traîner. Ne pouvait-il pas lui dire simplement qu'il l'aimait ? Ses mots étaient coincés au fond de sa gorge, alors qu'il lui suffisait de lui dire sans détour. Il ferma les yeux brièvement puis les rouvrit péniblement.

— Monsieur Dantes ?

Il releva la tête et chercha des yeux d'où provenait la voix de sa secrétaire.

Ses collaborateurs coupèrent la conversation au sujet du budget et se retournèrent vers elle.

— Monsieur Bariani est en ligne il souhaite vous parlez.

— Dites-lui de patienter quelques minutes, je le prends après.

— C'est important, votre femme est à la clinique avec vos enfants.

Il se leva d'un bond, tout en assimilant ce qu'elle venait de dire.

— Alexandro ? Je te laisse les commandes.

— Très bien, vas-y je te ferais un rapport.

D'un pas brusque, il quitta la salle de réunion.

Il lui prit le téléphone des mains.

— Si !

— Emma est ici, elle était inquiète, car tes monstres ont de la fièvre.

— J'arrive toute suite !

Emma caressa les petites joues rouges de son fils et de sa fille, le regard rempli d'angoisse.

— Maman est là, murmura-t-elle contre le front de sa fille.

Dans peu de temps, Azzario allait franchir cette porte, Emma se préparait à livrer sa dernière bataille, et ensuite, elle le laisserait décider. Son corps et son esprit ne désiraient plus se battre. Si Rosella lui déclarait la guerre, Emma était prête à la gagner. Cette sordide manipulation pour récupérer son fils l'a dégoutée plus que tout.

La porte s'ouvrit à la volée, il se précipita vers elle, et il la prit dans ses bras. Le confort de ses bras solides, lui offrit un apaisement tel qu'elle ne souhaitait plus lui faire face. Elle se raidit contre son corps et se recula pour mettre fin à cet instant.

Il s'obscurcit, il était évident qu'il ne comprenait pas sa réaction mais demeura silencieux devant la pédiatre.

— Vos enfants vont bien, c'est une petite fièvre, c'est très fréquent pour le bébé.

— Avez-vous fait le nécessaire ? Demanda-t-il assez froidement sans la quitter des yeux. Emma baissa les yeux sur ses enfants, alors que ses dernières forces étaient en train la lâcher.

— Oui ne vous en faites pas, laissons-les dormir un peu pour voir si la température baisse et ensuite vous pourrez les ramener chez vous.

— Merci infiniment. Murmura Emma d'une voix à peine audible.

La pédiatre quitta la pièce, les laissant seuls. Un froid silence emplissait le cabinet, ses enfants dormaient, épuisés par leurs pleurs.

— Je peux savoir pourquoi tu t'es reculée ainsi ? Pourquoi tant de froideur de ta part ? Demanda-t-il d'un ton bourru.

Emma s'éloigna des enfants et se mit près de la fenêtre dos à lui. Elle pouvait le sentir se déplacer vers elle. Elle inspira un grand coup pour se donner la force de lui annoncer ce que sa mère était en train de mettre en place dans son dos.

Et seule une question l'a tenaillée au tréfonds de son cœur.

Allait-il la croire elle ? Ou sa mère ?

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