Chapitre 36
Emma sentit son cœur tambouriner contre ses tempes. Son baiser était d'une telle douceur qu'elle s'y perdit un instant avant qu'il ne se redresse pour lui tendre le bouquet.
— Ça s'est pour toi, tiens cara...
— Elles sont magnifiques Azzario. Murmura Emma en les prenant, tenant Enzo d'un bras.
— Et ceci, c'est pour nos deux monstres.
Il lui montra les deux ourses de taille assez conséquente.
Il était si heureux d'être père qu'Emma trouva ça presque irréel. Il avait tous pour avoir une vie de célibataire comblé, et pourtant il était là, avec elle, au milieu de cette grande chambre de bébés, peluches dans les mains. Emma rit doucement et berça de nouveaux Enzo.
— Bientôt, il n'y aura plus de place dans cette chambre. Fit-elle remarquer en posant Enzo à côté de sa sœur.
Il posa les peluches sur chacune des commodes qui séparaient les berceaux et vint offrir à Nina un baiser sonore sur son ventre tout en attrapant le pied de son fils pour le porter à ses lèvres.
— Tu trouves que j'en fais de trop ? Demanda-t-il les sourcils froncés.
— Non, bien sûr que non, murmura-t-elle en passant une lingette sur la petite main de sa fille. C'est parfait, ils ont beaucoup de chance d'être autant gâtés.
Elle sentit son regard sur elle, et après tous ses mois à ses côtés, Emma se sentit tout de même rougir. Elle se dirigea vers l'escabeau et remonta pour accrocher le tableau offert par Sergio. Dépourvue de maquillage, elle se rendit compte trop tard que sa tenue ne l'avantageait pas. Les cheveux retenus par un foulard, une salopette en jean froissé, Emma était lamentablement indésirable. Il s'approcha et se mit juste en face des marches. Azzario posa ses mains de chaque côté de l'engin, avec le désagréable pressentiment, qu'une chute se préparait.
Elle était là, perchée sur l'escabeau sans la moindre trace de maquillage, pas même la petite crème de jour qu'il aimait humer chaque matin depuis leur mariage. Plus désirable que jamais, se souciant guère de sa tenue. L'une des bretelles de sa salopette n'était pas attachée et pendouillait contre sa hanche, laissant entrevoir le T-shirt noir souligner les courbes ravissantes de ses seins.
— C'est Sergio qui nous l'a offert, il te plaît ? Demanda-t-elle en l'extirpant de ses pensées.
— Oui, il est magnifique. Dit-il d'une voix rauque très loin de commenter le tableau.
Elle descendit doucement et se retrouva nez à nez avec lui. Azzario la tenait prisonnière sur la dernière marches, elle était presque à hauteur de son visage. Le désir qui le rongeait à ce moment-là se fit plus insistant. Il captura ses lèvres d'un baiser fougueux, pour lui exprimer tous le désir qu'elle lui inspirait. Ses fines mains se posèrent sur son visage puis autour de son cou.
— Comment c'est passé ta journée. Demanda-t-elle alors qu'il la fit descendre avec légèreté.
— Toujours pareil cara, réunion, dossier, et toi ? Anita m'a dit que tu étais sorti ce matin, je peux savoir où ?
Emma jura entendre une note de méfiance dans sa voix que s'était voulue calme.
Elle réprima un rire nerveux et croisa les bras.
— Faire des courses pourquoi cette question ?
— Simplement pour savoir. Répondit-il vaguement, ce qui ne faisait que renforcer son envie de savoir s'il était suspicieux.
— Azzario ? Il va vraiment falloir que tu m'aides à comprendre, je peux savoir de quoi tu m'accuses cette fois-ci ? De te tromper ?
Le regard à la dérober qu'il lui lança, répondit à sa question.
Il posa un doigt sur ses lèvres au moment où elle s'apprêtait à répondre et posa son fils puis sa fille dans leurs berceaux et l'invita à le suivre à l'extérieur. Emma se dégagea vivement de son emprise, pour le foudroyer du regard.
— Comment tu peux croire une seconde que...
— Je suis désolé, coupa-t-il en tentant de récupérer son bras.
Elle se recula et pivota les talons pour redescendre à l'étage, furieuse et consternée. Il l'obligea à se retourner et l'entraîna dans le salon privé sur leur droite. De là il posa sa main sur le mur, le regard rembrunit.
— Je deviens parano, je n'ai aucune excuse Emma, mais maintenant les choses sont différentes.
— Et je peux savoir en quoi c'est différent ?
Il inspira bruyamment et enfonça son regard impénétrable dans le sien.
— Bientôt, tu devras m'accompagner à des soirées, des dîners et...
Il s'arrêta, ferma les yeux, agacé. Emma essaya de décrypter encore l'une de ses phrases qu'il aimait mettre en suspens. Et elle comprit bien trop vite où il voulait en venir.
— Tu ne crois tout de même pas que je vais...m'enfuir avec un homme trouvé au hasard à ce genre de soirée, que je vais te tromper ?
Il était si sérieux, qu'elle avait l'impression d'étouffer.
— Azzario, je pense que c'est plutôt l'inverse qui risque de se produire ! Lança-t-elle avec sècheresse.
L'air consterné, ahuri, il planta son regard droit dans le sien.
— C'est vrai non ? Reprit Emma en jouant la carte de la froideur pour le faire réagir. Avant moi tu étais avec une belle créature de rêve, dans ce genre de soirées comme tu dis, combien de femmes te courent après Azzario hum ? Je serais curieuse de savoir ?
Son visage devint plus dur.
— C'est toi que j'ai choisi pour femme Emma alors....
— Et des fois, je me demande si ce n'est pas uniquement pour les enfants que tu as fait ça.
Le choc fut si brutal qu'il se recula en la dévisageant. Emma tenta en vain de garder le menton levé alors qu'elle attendait réellement de savoir si c'était pour cette raison qu'elle était là.
— Comment peux-tu dire une chose pareille ! Alors que je désirais t'épouser bien avant de connaître la vérité ! Gronda-t-il durement en revenant lui saisir le bras.
— Tu crois que je me serais remarié pour ça ? Je n'aurais pas eu besoin du mariage pour avoir mes enfants auprès de moi cara ! Alors réfléchi bien avant de dire des inepties ! Dit-il d'un ton morgue qui la fit frissonner.
Il la relâcha et se retourna pour se diriger vers le bar.
Emma prit conscience qu'elle avait peut-être était trop loin, mais ne l'avait-il pas fait une minute avant.
- Je n'ai pas l'intention de vivre comme ça encore longtemps Azzario, j'en ai assez que tu me soupçonnes de choses qui...
— Je suis jaloux est-ce un crime ? Marmonna ce dernier en se servant un verre.
Elle se pinça la lèvre, loin d'être insensible à cette confidence.
— Et bien tu n'as pas à l'être, je t'assure, je ne n'irais nulle part Azzario.
Il but son verre d'une seule gorgée et se retourna, les yeux brillants.
Il s'approcha, le visage peiné.
Puis il l'étreignit si fort que son souffle se coupa. Il enfouit son visage dans le sien, glissant sa main dans ses cheveux attachés et retira le foulard pour les faire tomber en cascade sur ses épaules.
Son nez glissa le long de sa joue puis ses lèvres rencontrèrent les siennes. Il mordilla sa lèvre puis l'embrassa avec une ardeur indéchirable. Elle hoqueta, fiévreuse, l'appelant à continuer ses caresses sur son corps.
Il détacha impatient la bretelle de sa salopette et la fit glisser le long de ses jambes. Une bouffée de chaleur monta en elle, jusqu'à la rendre folle.
Les enfants dormaient, Emma était bien décidée à profiter de cette petite accalmie pour redevenir une femme. Et le désir viscéral qu'elle vit dans ses yeux la poussa à retirer son T-shirt.
— J'aime beaucoup me disputer avec toi cara. Confia-t-il en effleurant son sein.
Elle sourit et lui offrit une petite œillade coquine.
Il la souleva par les fesses et l'allongea sur le canapé en cuir.
Il posa sur son corps une traînée de baisers, jusqu'à son ventre et lui retira ses chaussures. Il se déshabilla et vint l'étreindre avec passion. Il resta un moment ainsi les bras dans son dos, amenant son corps contre le sien. Il la couvrit de baisers fervents, caressa ses fesses, la rendant haletante. Azzario resta plusieurs minutes, la tête enfouie dans son cou. Il ne lui trouvait aucun défaut, elle était la perfection et le naturel incarné. Il avait besoin d'être contre elle, pour faire taire ses angoisses qui menaçaient de lui faire perdent ce petit trésor entre ses bras. Sans plus attendre, il entra en elle, avec une lenteur délibérée et étouffa ses petits cris avec un baiser fougueux. Il était en train de connaître de nouveau le paroxysme qu'il l'avait embrasé lors de leur première nuit d'amour. Elle noua ses jambes contre ses hanches pour l'inviter à lui faire l'amour avec plus d'ardeur. Leurs souffles se mêlèrent, merveilleux et intenses. Il aurait voulu rester des heures en elle pour s'y perdre, mais déjà l'orgasme monta contre son petit corps blotti contre le sien. Sa respiration devint une vague de gémissements qu'il écouta encore et encore en accélérant. Emma replia ses jambes pour sentir davantage, les émotions qui la submergeaient. Son compagnon solide gémissait sauvagement, la fin approcha et elle se laissa emporter par un vertige ultime, alors qu'il se laissa emporter à son tour, murmurant son prénom contre sa joue brûlante.
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