Chapitre 23
Emma descendit l'escalier en soulevant sa robe, puis rejoignit la cuisine. Elle avait une faim de loup, elle était affamée. Quand elle y entra, elle le vit en pleine conversation avec deux jeunes hommes. Au lieu de s'attarder sur eux, elle préféra admirer son mari, chemise déboutonnée en haut, les manches retroussées, dévoilant une partie de ses avant-bras. Elle se pinça la lèvre et entra en se raclant la gorge de façon à signaler sa présence.
— Cara, j'étais sur le point de venir de chercher.
— Grazie ! Dit-il à l'encontre des deux jeunes hommes.
Une fois seule avec lui, Emma s'avança et observa la table de cuisine à présent garnie de plat et d'un magnifique gâteau.
— Nous sommes peut-être seuls, mais ça ne nous empêche pas de fêter notre mariage, Déclara-t-il d'une voix rauque en appuyant sa main sur le rebord de la table.
Excitée, elle s'empressa de prendre l'une des roses en pâtes d'amandes pour la mettre dans sa bouche, mais fut rapidement arrêtée.
Sa main se referma sur son poignet.
— Il vaudrait mieux commencer par le début non ? Dit-il d'un sourire moqueur.
Emma se racla la gorge et reposa la rose en sucre à contrecœur.
— Tu as raison...
Il se retourna pour aller jusqu'au plan de travail. Emma profita qu'il ait le dos tourné pour arracher un bout de pétale de la rose et la mit dans sa bouche.
Ce n'était pas elle qui avait commandé ce geste, mais ses bébés préférant une bonne pâte sucrée pour se mettre en appétit.
— Je t'ai vu cara. Gronda-t-il gentiment.
Pour toute réponse, elle se lécha les lèvres, les mains dans le dos.
Il revint vers elle, les yeux plissés, mais avec un fin sourire aux lèvres.
— Ce n'est pas moi qui contrôle mes envies maintenant. Dit-elle pour seule défense.
Il se rapprocha en posant les couteaux et écarta ses cheveux de sa nuque.
— Je suis sûre qu'il y a des envies que seule toi maîtrises, Emma.
Une onde indéchirable traversa son corps. Elle n'arrivait absolument plus à contrôler son esprit comme s'il s'en était emparé.
Il s'écarta et l'invita à s'asseoir.
Emma dut combattre à présent la longue et intense chaleur qui s'insinuait dans son cou, à l'endroit précis où il avait posé ses doigts.
Était-il de jouer avec elle ? Essayait-il de la rendre toute chose ?
Elle prit place sur la chaise en face de lui et dégusta les petits toasts délicieux sous son regard impassible et infiniment déstabilisant. Que dire devant cette image presque irréelle, mais pourtant vraie. Cet italien émanant la pure virilité qu'il puisse exister. Son visage sculptural et ses mâchoires carrées qui ne le trompaient pas se mirent à se serrer.
— Quand comptes-tu le dire à ta mère ?
Sa question le fit sourire.
— Quand j'en aurai décidé, à ce jour je souhaite te connaître dans les moindres détails.
Elle mastiqua son toast lentement et arrima son regard dans le sien.
— Il n'y a rien d'autre à rajouter, tu sais le principal. Dit-elle en haussant les épaules.
— Qu'est-ce tu aimes, quels sont tes plats préférés ?
Immédiatement, Emma jeta un coup d'œil sur le wedding cake qui trônait sur la table, hypnotisée par le glaçage qui l'appelait comme un vilain pêché.
Il poussa un profond rire guttural et jeta sa tête en arrière laissant lui dévoiler sa large gorge.
— Laissons ceci de côté pour le moment cara ! Mange maintenant. Ordonna-t-il à son plus grand plaisir.
Il se leva et quitta son regard pour se retourner vers la baie vitrée par laquelle il était passé l'autre jour pour lui éviter d'assister à sa peine.
— Parle-moi de ta famille de ton travail s'il te plaît.
Emma voulait en découvrir plus sur cette dynastie, ainsi elle se sentirait sans doute moins ignorante sur son rôle à tenir.
Il enfonça ses mains dans le pantalon de son smoking et se retourna.
— Notre famille est de loin la plus ancienne qu'il puisse exister en Italie, mon père l'a remodelé en y apportant une entreprise puissante et influente, qui s'étend en Amérique et en Russie.
Il entama une petite pause pour inspirer et reprit.
— À la mort de mon père, j'ai repris l'entreprise et les rênes de la famille.
Emma plissa du front.
— Et ton frère où est-il ?
— Dario s'occupe de l'entreprise placée à New York.
— Tu sembles tellement aimer ton pays, pourquoi Dario le délaisse ?
Il bascula sa tête faiblement de gauche à droite.
— Quand j'ai refusé de me remarier, ma mère s'est attaquée à mon frère et celui-ci est parti aussi sec, il n'aspire pas au mariage et une femme autre fois l'a rendu insensible à l'amour.
— Comme toi ? Parvint-elle à dire en espérant avoir une chance de le rendre amoureux d'elle.
Un jour.
— Dario et moi sommes semblables, mais maintenant c'est différent, j'ai retrouvé l'espoir...murmura-t-il en la regardant droit dans les yeux.
Elle replaça une mèche derrière son oreille.
— Lui, le cherche encore...
Elle releva les yeux.
— Pourquoi ? Que lui est-il arrivé ?
Il prit une chaise et la ramena vers elle pour s'asseoir en face d'elle, les coudes sur ses genoux.
— Quand je dis que nous sommes maudits, c'est que notre passé ne nous a jamais aidés à penser le contraire. Murmura-t-il en baissant la tête tristement.
Emma pivota sur sa chaise pour être en face de lui. Elle ressentit une profonde tristesse.
— Que lui est-il arrivé ? Insista Emma d'une voix douce.
Il releva la tête.
— Il était heureux du moins il le pensait, il avait rencontré une belle Italienne issue d'une famille riche. Après quelques mois, il a fini par faire la même erreur que moi.
Emma serra ses mains l'une contre l'autre en restant silencieuse.
— C'était juste après mon divorce, Dario a fini par soupçonner Gabriella de le tromper, il est devenu complètement fou.
Emma commença à sentir le pire sortir de sa bouche.
— Il l'a trouvé dans les bras d'un homme d'affaires trois semaines avant le mariage.
— Oh mon dieu. Souffla-t-elle d'une voix triste.
Elle commençait à se demander s'il n'avait pas raison, si cette famille n'était pas vraiment maudite. Comment se persuader du contraire, après deux femmes menteuses prêtes à tout pour parvenir à leur fin, et une infidélité.
— Mais ce n'est pas tout, reprit-il en inspirant.
— Quelques jours plus tard, il m'a dit et promis que ça aller, je n'étais pas du tout confiant, il tenait absolument à faire une course de formule 1 sur le circuit de monza.
Emma retint son souffle.
— Je vais t'épargner les détails cara, il vaut mieux, cet accident restera à jamais dans ma mémoire.
Emma frissonna, ses épaules devinrent glaciales.
— Il s'en est sorti grâce au ciel, mais il a été gravement brûlé sur les jambes.
— Mon dieu c'est horrible, est-ce qu'il est...
— Rassure-toi il n'a pas tenté de se suicider, il est seulement resté trop près du mur au moment de prendre le virage.
Il déboutonna sa chemise lentement, laissant dévoiler un torse puissant. Les muscles de ses biceps se mirent à jouer sous sa peau cuivrée quand il retira sa chemise. Mais Emma s'arrêta brusquement sur une brûlure visible sur son flanc droit.
— J'ai réussi à le sauver avec l'équipe, sans trop blessures.
Emma approcha ses doigts lentement sans oser toucher la cicatrice.
— Tu étais sur le circuit ? Demanda-t-elle en avalant péniblement sa salive.
— Oui...
Il saisit son poignet quand elle parvint à toucher la brûlure.
— C'est une passion dangereuse. Déclara-t-elle en le regardant droit dans les yeux.
Elle était si triste, qu'elle eut soudainement peur de devoir subir sa perte.
— Dois-je m'inquiéter ? Est-ce que...
— Non, Coupa-t-il brutalement. Cette époque aussi horrible et douloureuse soit elle est du passé.
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