Chapitre 43 Tu peux la combattre, tu ne le sais juste pas encore
Je dévissai ma tête pour apercevoir le visage du nouveau venu. Ses mèches châtains s'agglutinaient sur son front, mais ses prunelles vertes ne m'auraient jamais trompé.
— Rhee ! glapis-je
Ma main se posa sur sa pommette humide, il inclina légèrement la tête. Je la retirai vivement avec hoquet. Elle luisait toujours. Rhee l'attrapa pourtant et entremêla ses doigts aux miens. Il m’adressa un sourire tendre.
— Accepte ta peur, mais ne la laisse pas te dominer. Je ne risque rien, Laya. Je suis là pour ça.
J’acquiesçai distraitement. La fièvre emmêlait mes pensées sans lien logique.
— J’ai cru que tu…
Rhee haussa un sourcil moqueur.
— Tu as une piètre estime de mon talent, Laya, me tança-t-il avec une touche d’ironie. Comment une simple explosion pourrait-elle venir à bout de quelqu'un tel que moi ?
Mes lèvres s'étirèrent en un sourire désabusé. Je fermai les yeux pour atténuer la douleur qui me vrillait les neurones. Enfin, j'en avais l'espoir.
— Qu'est-ce qui m'arrive ? hahanai-je
Rhee mâcha ses mots avant de les prononcer. Choisis avec soin. Une étrange lueur étrange traversa ses prunelles. Des regrets ? Je me redressai, sourcil froncés.
— Ton Feu est réveillé, Laya, déclara-t-il. Il trépigne d'impatience tel un fauve en cage en quête du moindre interstice. Il fait bouillir ton sang et tapisse ton esprit de ses flammes ardentes. Il est en train de te consumer.
L'angoisse menaçait de me submerger. Je ne parvenais plus à respirer.
— C'est toi qui l'a réveillé ? suffoquai-je
Je tentai de me redresser à nouveau, mais Rhee me plaqua contre lui. Ses mots s'infiltrèrent dans mon esprit enrobé d'anesthésiant.
— Ne t'emballe pas, Princesse, surtout pas. Je vais t'aider à calmer tes ardeurs, mais, il va falloir me faire confiance. Vraiment confiance.
Sa voix grave se mua en un souffle tiède au creux de mon oreille.
— Parce que moi, je sais que tu en es capable.
Je hochai la tête avec plus d’assurance. Nous allions y arriver. Ensembles. Rhee embrassa ma tempe. Une vigueur nouvelle refoula ma fièvre à mesure que la magie du Sheioff s’imprégnait dans mon esprit.
— Prête ?
Pour toute réponse, je plantai mon regard dans le sien, plus déterminée que jamais. Il sourit en réponse. J'aurais juré qu'une étincelle de fierté avait scintillé dans ses yeux. Le jeune homme me releva d'une poigne ferme, enserra ma main dans la sienne et s'élança.
La terre battue glissait sous nos pieds comme si elle n'avait été que du vent. Le mage de Feu ne s'arrêtait pas, sous aucun prétexte. Il semblait ressentir chaque variation d'atmosphère. Les poinçons nous rataient de plusieurs centaines de mètres.
Soudain, le sol trembla sous nos pieds. Je tendis le bras. Une corde végétale s'élança vers nous. Je la saisis un instant plus tôt que Rhee, elle nous propulsa sur le bâtiment voisin. Il m'adressa un clin d'œil complice.
Les jambes en coton, les poumons en feu, je ne devais mon endurance qu'à mon instinct de survie plus développé que la moyenne. La muraille qui délimitait la ville de Dishôn se dessina dans le lointain. La pluie torrentielle étourdissait mon ouïe, mais je crus percevoir un brouhaha en contrebas.
La lumière des torches perça l'obscurité. Les mineurs s'aventurent dans les rues ? La passerelle se dressait devant nous, plus longue que les autres. Rhee me jeta à peine un regard avant de s'engager. Nous y étions presque.
Le temps se suspendit au-dessus du vide, l'air devint moite. Tout à coup, un glatissement perça les cris du ciel. Je levai vivement la tête. Riv. Que faisait-il ici ? Il aurait dû être à l'abri depuis longtemps ! Ou peut-être l’avais-je seulement entendu dans ma tête ?
Avant que je ne puisse la retenir, une boule étincelante s'échappa de mon abdomen. Elle s'écrasa sur le toit en face de nous. Dumë. Rhee pesta tout bas. Une ombre se découpa sur le sol auréolé d'une lumière rouge-violette. Le jeune homme se figea. Je portai la main à mon épée, indécise.
La silhouette se releva de toute sa hauteur. Son aura me heurta de plein fouet. Tout comme la lame qui fracassa la passerelle contre le mur. Un cri de stupeur m’échappa. Des filins dorés me ligotèrent aussitôt au mage de Feu, les siens cette fois. J’agrippai la première rambarde qui traversa mon champ de vision. Une racine épaisse nous aida à nous y hisser. Je repris mon souffle avec peine, le corps traversé de soubresaut.
— Léander, glapis-je, il nous a retrouvé.
Rhee me souleva brutalement sous les bras. Mon visage à quelques centimètres du sien prit quelques couleurs. Des flammes dansaient dans ses prunelles.
— Évidemment qu'il nous a rattrapés. C'était son plan depuis le début. Attendre patiemment pour nous pêcher à la sortie.
Sa voix se fit plus dure, plus intransigeante. Il saisit mon menton à deux doigts. Son souffle s'écrasa sur mes lèvres.
— Il n'a aucune idée de qui il affronte. Tu as fui une fois. Aujourd'hui tu n'es pas seule. Tu vas lui filer entre les doigts une seconde. On va y arriver. Ensemble.
Ma main droite glissa sur son torse jusqu'à sentir son cœur battre sous la pulpe de mes doigts. Sa chaleur apaisait mes tremblements. Léander réveillait en moi les souvenirs de la chute de Tirawan. Je n'en avais pas conscience, à cet instant, l'esprit de Rhee protégeait le mien comme une barrière invulnérable. Je puisais en lui toute la force qui me manquait pour affronter la détresse sans fond qui me tuait à petit feu depuis cinq ans.
— Tu y crois ? murmura le jeune homme
Ses mots résonnèrent dans mon âme comme la plus puissante des musiques. Je décelais dans son cœur l'espoir qui avait déserté le mien. J'avais confiance en lui. De toutes mes forces.
— Ensemble, chuchotai-je.
Je fermai les yeux lorsque son Esprit se mêla au mien. Cette fois, c'était encore différent. Plus fort, plus intime, plus étroit. Il ne m'avait pas demandé ma permission. Il n'en avait pas eu besoin. Il était mon bouclier, ma force et mon guide sur la voie de la rédemption. Pour vivre. Pour guérir. Pour découvrir qui j'étais réellement.
Lorsque je rouvris mes paupières, je perçus le monde différemment. Notre connexion ne me perturba pas, étrangement. Je compris aisément quel était mon rôle. Je profitais des informations étendues obtenues par sa magie de l'esprit. En échange, il ressentait comme moi la Terre réagir à chaque impulsion mentale. Nous ne faisions plus qu'un. C'était étrange, mais surtout terriblement grisant.
D'un accord tacite, nous nous élançames dans le vide, accrochés à une corde de Lumière pour lui, une liane pour ma part. Nos esprits mêlés suffisaient à contrôler mon Feu pour l'instant. Je survolai la rue en contrebas du regard. Une dizaine de mages de l'air livraient combat contre la garde des Terres d’Arheïn. Had’ nous dégageait le passage comme il le pouvait.
Je m'accrochai au balcon d'en face d'un bras et m'élançai à nouveau. La liane sortait du mur, je crochetai mon bras et mes jambes et elle me propulsait dans le vide. Les bâtisses en terre cuite remplaçaient les arbres de Tirawan. Plus aucune trace de Leander.
— Là-haut !
Plusieurs mages de l’Air s’élancèrent, soulevés par leur magie à notre hauteur. Au début, nos cordes s'orientaient à chaque poinçon lancé. Mais, ils étaient plus rapides. Je lançai à mon tour une pluie de pics de glace qu'ils évitèrent aisément. Une boule de Feu s'écrasa contre un des mages qui chuta.
Regagner les toits n'était pas une option. Leander nous y cueillerait. Soudain, la muraille se dressa devant nous. Ma corde se rompit à cet instant, un mage de l'Air avait fait mouche. Je heurtai le sol avec brutalité, roulai sur plusieurs mètres. Je fracassai plusieurs étals sur mon passage. Une douleur cuisante fleurit dans mon dos.
Je sentis Rhee atterrir dans la rue à son tour. Je me relevai difficilement et crachai le sang qui remontait dans ma bouche, mon épée en main. J'avisais la quinzaine d'adversaires qui nous faisaient face. Nous avions nos chances. Le premier qui s'élança finit embroché sur un pic de glace. Je me baissai pour éviter le deuxième. Une dizaine de racines émergèrent de terre et s'attaquèrent aux mages de l'air avec une énergie insatiable.
Je fendis l'air du tranchant de mon épée, brisai la lame invisible et pivotai pour éviter un poinçon. Un serpent grisâtre ondula autour de mes chevilles. Je sautai sur une caisse de vivre au moment il se resserra dans un claquement sec. Une bourrasque glaciale s’écrasa alors sur mon bouclier qui se recouvrit de buée.
Soudain, un faisceau lumineux balaya la rue sous des cris de douleurs. Rhee venait d'en carboniser quelques-uns. Je sautai de mon perchoir d'un bond souple, plantai mon épée dans le dos d'un mage encore aveuglé. Un poinçon siffla à mes oreilles, je roulai au sol pour l'éviter, me redressai juste à temps pour éviter de heurter un énième adversaire. Par les Premières, qu'ils étaient rapides.
Je tournoyai, croisai le fer à chaque pas. La terre glissait sous mes pieds, mais je m'en servais pour gagner en vitesse. Je feintai sur le flanc, ma dague trouva un interstice dans un plastron en cuir. Il s'écroula dans un râle. J'élevai à nouveau mon bouclier, prête à réceptionner un nouvel assaut. Rien ne vint.
Prise d'une soudaine appréhension, je balayai les environs du regard. Une silhouette de haute stature s'avança d'un pas mesuré entre Rhee et moi. Des rubans plus noirs que la nuit suivirent son mouvement. La magie de l'Obscurité. Nous n'étions pas de taille. Les torches gisant au sol délivraient leur ultime miette de lumière. Léander sourit, immobile.
Je le dévisageai pour la première fois, couverte de sang et de terre. L'assassin de ma mère. Le meurtrier de ma famille. Le père de Lay.
— Bien le bonjour, Atalaya.
Sa voix grave et veloutée effleura ma pommette. Je tremblais de peur. Pas seulement. De haine, de dégoût et de colère. De détermination, aussi. Je ne plierai jamais le genoux devant lui. Je levai le menton et le défiai du regard. Rhee se redressa de toute sa hauteur, derrière lui. Son poignard dans une main, un lasso doré dans l'autre, il brûlait d'envie d'en découdre. Nous n'étions pas de taille.
— Je suis venu reprendre ce qui m'appartient.
Je serrai plus fort mon poignard.
— Vous ne nous aurez pas, ni moi ni lui, crachai-je.
Il ricana. Un serpent noir comme de l'encre jaillit de sa main et se précipita vers mon visage. Il s'arrêta à quelques centimètres de mon nez. Je ne cillai pas. Bien que la seule vue de ses écailles huileuses et ses yeux de reptiles suffisent à former un cri silencieux dans ma gorge. L'air miroita entre le serpent et mon visage. Ma magie venait de s'interposer en silence, imperceptible.
J'éprouvais la certitude que l'obscurité ne traverserait pas la barrière. Enfin, du premier coup. Alors, je dévisageai Léander avec tout le courage que je possédais. J'allais me battre, jusqu'au bout. Grâce à l'esprit de Rhee, je mesurais sans les voir la distance entre les étals et les caisses disséminées autour de nous.
Léander avança d'un pas. Je reculai tout autant. Il se déplaça sur le côté. Je l'imitai à l'opposé, de concert avec Rhee. Le mage de l'obscurité semblait ignorer sa présence, mais je savais qu'il n'en était rien. Il rappela le serpent à lui. Les mages de l'air s'étaient volatilisés.
Un ruban noir jaillit. Si vite que je faillis ne pas l'apercevoir. Il heurta le sol à l'endroit où je me trouvais. Le second se déchira sous des éclats de glace. Je propulsai une racine vers lui. Elle se désagrégea sous une vague d'encre. Rhee lança son lasso à son tour. Il saisit le mage au poignet et tira d'un coup sec.
La pluie d'éclats tranchants crépita dans l'air lorsqu'elle s'abattit sur Léander. Il saisit le filin lumineux d'un geste sur, l'ombre le recouvrit petit à petit en l'espace d'une seconde. Rhee trancha la corde avant qu'elle ne l'atteigne, trop vif pour être autre chose qu'un réflexe.
Léander se tourna vers moi, un sourire carnassier se dessina sur son visage happé par les ombres qui l'entouraient. Menaçant. Il leva la main, la rafale de vent pulvérisa mon bouclier et m'expédia contre un étal. La force de poussée m'empêchait de me relever. Je luttai pourtant.
Rhee le bombarda de boule de feu, que Léander étouffait dans l'œuf sans même sourciller. L'obscurité annihilait notre magie. Mais l'attaquer de front relevait du suicide. À distance, nous avions une chance de lui échapper.
Je ne voulais pas rivaliser en puissance. Je n'en étais pas capable. Je n'étais pas aussi rapide que lui. Léander ordonnait. L'obscurité obéissait. Un chien dont on avait détaché la laisse. Une vague d'ombre rampa sur le sol boueux, droit sur moi. Au lieu d'en avoir peur, je suivis mon instinct. Je puisais au fond de moi une force que je ne connaissais pas.
J'étais l'Héritière de la Terre et de la Lumière. Pas une guerrière accomplie. Au moins une adversaire qui lui donnerait du fil à retordre. Mon bouclier se reforma, recouvert de stries lumineuses et repoussa son vent. Je me relevai, une dague en main. Léander tendit le bras. Une liane me souleva de terre. L'obscurité recouvrit le sol, une odeur de brûlé se répandit.
Je me réceptionnai à côté de Rhee, le souffle court. Une vigueur nouvelle s'était emparée de mon corps. Dumë était réveillée et en pleine forme. Je brandis ma dague à hauteur de poitrine. Rhee comprit que ce combat n'était pas le sien. Il se plaça en retrait, prêt à intervenir.
Je tournai autour de lui, lentement. Puis, le ballet s'accéléra. L’obscurité fondit sur moi, sous la forme de multiples serpents. Elle grésilla sous le tranchant de ma lame. Je ne le combattais pas lui, mais sa magie. Ceux que je ne découpais pas, ils se désagrégeaient au contact des filaments lumineux qui m'entouraient.
Je sentais quelque chose de spécial se mélanger avec ma Lumière. Elle ondoyait différemment. Surtout, elle se mesurait à l'obscurité. Léander tirait les fils de ses marionnettes avec force. Je sautai pour les esquiver, me baissai in extremis. Ma magie crépitait autour de moi, elle recouvrait l'entièreté de mon corps, à son service. Elle me poussait plus haut, me réceptionnait et guidait mes pas d'une impulsion mentale.
J'effectuais une nouvelle pirouette, contorsionnée. Le serpent d'ombre fila entre mes jambes sans parvenir à m'atteindre. Léander tentait de m'attraper dans ses filets. Je lui filais à travers les mailles, insaisissable. Toutefois, je n'essayais pas de l'atteindre, lui. Dumë gagnait du temps.
Un second glatissement déchira à nouveau le silence nocturne. Léander leva la tête. Je réagis aussitôt. Des racines aussi larges que moi émergèrent de terre sous ses pieds et immobilisèrent ses chevilles. Il me fusilla des yeux, son attention focalisée sur moi en une seconde.
Je me concentrai de toutes mes forces sur l’emprise que j'avais sur ma magie. L’obscurité recouvrit les rhizomes et poursuivit sa course jusqu'à la source. Je ne bougeai plus d'un pouce. La Terre ne ploya pas sous son poids, comme recouverte d'une coque protectrice. Arrivée à mi-chemin, la gangue noire huileuse ralentit sa course pour s'arrêter avant d'atteindre son but.
Je focalisai ma puissance sur le point de contact. Léander accentua la pression. Je perçus un lourd battement d'aile par mon lien avec Rhee. Le jeune homme surgit à nouveau dans mon champ de vision à l'instant où une énorme masse s'abattit sur l'angle d'un bâtiment qui nous surplombait. Non !
Le temps s'accéléra subitement. Devant mes yeux effarés, Riv agrippa le garde-fou de ses serres, les plantant dans le mur en terre cuite, et en arracha les deux tiers. Il reprit son envol. Cette fois-ci, j'attaquai Léander à coup de stalactite sans relâche, pour détourner son attention. Rhee se plaça en hauteur et l'assaillit à son tour de boule de feu. Ce n'étaient que des pichenettes pour lui. Pourtant, le mage de l'Obscurité se retrouva submergé de toutes part et ripostait à son tour de plusieurs salves toutes plus fulgurantes et brutales les unes que les autres.
Riv revint à la charge une seconde fois. Cette fois, il pulvérisa de tout son poids la façade est du bâtiment qui s'effondra sur nous. Ou plutôt, sur Léander. Le mage de l'obscurité reçut de plein fouet le plus gros de l'éboulement, disparaissant momentanément de notre champ de vision. Et nous du sien.
Rhee m'attira aussitôt à lui avec un lasso lumineux. La présence de Dumë se retira de mon esprit et je recouvris complètement ma connexion avec le mage de Feu. Nous parvînmes au pied de la muraille en moins d'une minute. Sans un regard en arrière, Rhee nous encorda et sa magie nous souleva d'une traction. Nous gravîmes la moitié du mur d'enceinte avant que le premier serpent d'ombre se plante dans la roche à un pouce de mon pied.
Alors, j'appelai la Terre. De chaque interstice entre les pierres fusèrent des dizaines de nodules végétaux qui fouettèrent l'air avec vivacité. Les serpents d’huile se jetèrent sur eux, tandis que nous escaladions les dernières mètres. Une fois sur le haut de la muraille, je ne pus m'empêcher de jeter un dernier regard à Dishôn. La ville pourtant en proie au feu et à la colère du ciel paraissait plutôt intacte. Non loin de nous, Riv prit de la hauteur, malgré la traction exercée par le ruban d'ombre qui enserrait une de ses serres. Mortifiée, je m’agenouillais, tandis que Rhee m’invectivait.
— Je ne le laisse pas ici ! m’écriai-je.
Je portais les mains à ma poitrine et en extirpai une sphère de Lumière presque aussi étincelante que le soleil. Je l'expédiai au pied de la pyrie d'un geste précis et puissant. La sphère grossit jusqu'à illuminer un quartier entier de la ville. Riv glatit, je le sentis par l'intermédiaire du mage de Feu prendre de la hauteur. Rassurée, j'emboitai le pas à mon compagnon. Nous n'étions pas encore tirés d'affaires.
La deuxième partie du plan consistait à prendre la fuite à cheval, ni plus ni moins. Ma magie de la Terre appela à nous les deux équidés le temps qu'il nous fallut pour descendre la muraille de l'autre côté de la ville. Je flattai l'encolure d'Éclipse avec délice et montai en selle, suivie de Rhee.
Nous lançames nos montures au triple galop sur le chemin caillouteux qui serpentait entre les collines arides, vers le sud. Nous devions tenter de semer les mages de l'Air aux portes du désert de braise.
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