6. Le mystère de Kritz
À l'aube, la Septième Brigade de Baldt avait repris la route. Cette fois, Misaki changea de place avec Flint sur le cheval libre alors que Nash était retourné à sa position de guide. Shayne avait opté pour conduire encore une fois la voiture. Il était toujours accompagné de la grosse hache de Gabriel, installée derrière lui.
Gabriel avait à peine dormi la nuit dernière et cela s'était traduit avec une attitude grincheuse au réveil. Son fiancé l'avait traîné de force jusqu'à la calèche, où il l'avait installé sur l'un des sièges. Puis, il l'avait imité en se rendormant de l'autre côté.
Alors qu'ils étaient sur la route, Cassandra et Luna étaient de meilleure humeur et poursuivirent leur conversation de la veille. Tel que Nash l'avait prévu ; le groupe finit par atteindre le village de Kritz, une heure plus tard.
C'était une petite communauté tranquille d'au moins une bonne soixantaine d'habitants. L'auberge pouvait accueillir quelques voyageurs. Il y avait des kiosques et des étals près de son entrée. La majorité des bâtiments étaient des maisons habitées.
Le capitaine remarqua qu'on avait rénové le seuil de l'auberge, depuis sa dernière visite. On pouvait entendre les vaches et les chevaux depuis l'étable, près de l'entrée de Kritz. Une subtile odeur de fumier semblait s'être répandue dans le village.
Les kritziens se préparaient aussi à célébrer le festival agricole. Ici, c'était plus petit qu'à la capitale, mais personne dans la république ne souhaitait manquer une date aussi importante. Cette fête était célébrée partout à travers la province. Autrefois, les enfants se déguisaient en choses effrayantes, comme des personnages de livres, mais cette tradition paraissait s'être perdue au fil du temps. Dernièrement, on célébrait surtout les récoltes de l'automne, un peu comme si l'on disait adieu à l'année qui venait de passer. Cela n'avait rien à voir avec la fête du Nouvel An, mais dans le cœur des baldtiens, c'était aussi important.
— Oh, ça sent bon ! s'exclama Cassandra en sortant la première de la voiture, alors qu'ils venaient d'arriver à l'entrée de l'étable.
— L'odeur du fumier ? demanda Luna, incrédule.
— Mais non ! expliqua l'elfe, en pointant le bâtiment en face d'elle. Ça vient de cette auberge, je crois. Ça fait longtemps que je n'ai pas senti quelque chose d'aussi bon.
Luna pouffa de rire et tourna son attention vers l'immeuble en question.
— L'aubergiste et sa femme sont reconnus pour faire d'excellents repas, dit-elle. C'est là que j'ai logé avant d'emménager chez les Markios.
Cassandra sourit, mais rougit timidement alors qu'elle faisait quelques pas vers l'auberge. Elle avait déjà l'eau à la bouche.
— Je me demande s'ils servent des plats végétariens... soupira celle-ci.
Luna haussa les épaules et suivit son amie.
Pendant qu'elles discutaient de nourriture, Nash se déplaça pour aller attacher les chevaux dans l'étable, en compagnie de Shayne. Flint, Gabriel et Misaki attendirent en silence les prochains ordres à suivre pour leur mission.
Lorsque les montures furent bien au chaud, le capitaine rebroussa chemin et déclara :
— Bon, notre tâche exige que nous passions à l'église et que nous rencontrions le prêtre. Cependant, le devoir de tout brigadier est de s'assurer que les gens de la république ne manquent de rien et soient en sécurité. C'est pourquoi je vous propose que nous allions déjeuner en premier. Ensuite, nous diviserons notre groupe en deux. Le premier partira en direction de l'église et le second s'occupera de récolter des informations au village.
— Ce qui me semble logique, dit Flint.
— J'aimerais faire la récolte d'informations, suggéra Gabriel. Je n'aime pas trop les églises... Surtout lorsqu'elles sont trop petites pour moi.
— Je pense que je vais t'accompagner, affirma Misaki à l'attention du golem.
Elle avait encore mal à la tête, à cause de l'attaque de la veille. La plupart de ses muscles étaient tout engourdis, même si Cassandra l'avait déjà soignée. La guerrière aurait préféré se retirer pour le reste de la journée, mais savait qu'on lui en voudrait, si elle ne collaborait pas pour cette mission. C'était pour cela qu'elle avait décidé de suivre Gabriel. Shayne opta pour rester avec le colosse et l'albinos.
Nash demanda ensuite à Cassandra de rester avec eux. Elle accepta. Il allait donc se rendre à l'église avec Flint et Luna.
Lorsqu'ils se mirent tous d'accord sur leurs plans, les membres de la brigade entrèrent dans l'auberge à moitié vide pour aller s'asseoir aux tables.
L'aubergiste reconnut Nash et Luna. Il contourna le comptoir et alla les serrer dans ses bras, très heureux de les revoir.
— Monsieur Markios ! s'exclama-t-il. Petite Luna ! Comme je suis content que vous veniez nous rendre visite ! Ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vus !
— Nous sommes en mission pour l'église de votre village, dit le capitaine. Mais d'abord, nous venons déjeuner.
— Oh, je vois ! La capitale a enfin décidé d'envoyer des chasseurs de fantômes.
— De fantômes, dites-vous ? demanda Shayne, installé au fond de la pièce.
— Je raconte des sottises, ne faites pas attention à moi. Mais il est dit que l'église est hantée durant la nuit, ajouta le vieil homme. Les villageois n'osent pas s'en approcher. D'ailleurs, notre pauvre prêtre a de la difficulté à faire venir les gens à ses messes. Les enfants racontent n'importe quoi...
Il secoua la tête et haussa les épaules.
Installé à côté du mercenaire, Flint remarqua que Shayne passait sa main sur le pommeau de son épée au motif de crâne squelettique.
— Il y a quelque chose de pas très net chez ce type... se dit le blond. Je devrais peut-être garder un œil sur lui et m'assurer qu'il ne fasse rien de louche...
Même s'il s'entendait bien avec lui, il avait toujours cette impression que Shayne leur cachait quelque chose. Un instant plus tard, son oncle attira leur attention.
— En tout cas, commenta Nash, notre devoir est justement d'examiner ces lieux et de déterminer la cause de toutes ces rumeurs.
— Je vous souhaite bonne chance, dans tous les cas, dit l'aubergiste. Oh, et puis-je prendre votre commande ?
Nash commanda des œufs, du bacon et des toasts pour tout le monde sauf Cassandra. Cette dernière préféra s'acheter une salade et un sandwich aux œufs, accompagnés d'un bol de soupe aux légumes. La femme de l'aubergiste, derrière le comptoir, salua le capitaine, puis Luna. Ensuite, elle commença à préparer les repas de tout le monde, alors que son époux préparait leur facture.
Il y avait quelques villageois qui étaient venus déjeuner à l'auberge ce matin. Aucun d'eux n'avait de bonnes informations ou de rumeurs intéressantes qui auraient pu mettre la puce à l'oreille des brigadiers. Le repas fut donc tranquille et paisible pour tous. Cet endroit pouvait contenir au moins une vingtaine de personnes, rien que pour cet étage. C'était beaucoup plus spacieux que Gabriel ne l'aurait imaginé, lui qui souffrait de claustrophobie. D'ailleurs, ce dernier commanda une double portion de son repas, car il avait une faim de loup.
— Au fait, Luna... demanda Cassandra. Tu dis avoir habité ici pendant un temps, n'est-ce pas ? Alors d'où viens-tu, exactement ? Où as-tu grandi ?
— Mmm... J'aimerais ne pas en parler maintenant... répondit l'adolescente. Peut-être une autre fois ? Ce serait mieux.
— Il y a des choses qui méritent de rester secrètes des fois, du moins c'est ce qu'on dit, déclara Nash qui essaya de dévier la conversation.
Le capitaine avait remarqué le malaise dans la voix de Luna, alors il se contenta de jouer le jeu et de l'aider à sa façon. Cette dernière lui prononça le mot merci de ses lèvres, en le regardant discrètement.
— Nous, on ne sait pas d'où elle vient, dit la femme de l'aubergiste, qui s'en venait avec quelques plats dans un chariot. Quand on l'a trouvé qui dormait à l'étable, on a décidé de l'héberger et d'en faire notre petite-fille. C'est dommage qu'elle soit partie !
La femme de l'aubergiste donna la deuxième assiette à Gabriel qui la remercia. Elle se pencha ensuite pour embrasser la joue droite de l'adolescente. Luna essuya son visage, embarrassée. Elle aimait bien cette dame, mais tout comme la plupart des adolescents, se sentait gênée lorsque quelqu'un leur démontrait le moindre geste d'affection en public.
— Katja, pas devant mes amis, supplia Luna, en essayant de cacher son embarras.
— Ah, ma petite perle est timide. C'est trognon !
— S'il vous plaît...
Katja comprit que sa petite protégée avait besoin d'espace, alors elle lui fit un câlin et retourna de l'autre côté du comptoir, où elle servit un autre client. Son mari, quant à lui, ramassait les assiettes sales, laissées par ceux qui venaient tout juste de sortir. Deux lampes à huile avaient été allumées pour éclairer la pièce, même en plein jour. Le feu du poêle, où Katja faisait cuire les repas de tout le monde, était si chaud que les gens devaient ouvrir les fenêtres afin de laisser sortir la chaleur.
— C'est agréable comme endroit, remarqua Flint qui piochait des morceaux de son omelette. Ça me rappelle notre propre taverne à Baldt.
— Oui, mais là-bas, c'est beaucoup plus grand et on a de l'électricité, marmonna Gabriel à son oreille.
— Il vaudrait mieux ne pas trop en parler, on risquerait d'offenser quelqu'un...
La vie rustique était très différente de celle de la capitale. Il était rare de voir des villages dans lesquels les panneaux de courant électrique arrivaient à les rejoindre. Depuis quelques mois, le Conseil était en négociations pour l'expansion de leur compagnie d'électricité, afin de faciliter la vie des gens de la république. Un tel phénomène serait révolutionnaire à travers leur continent. Un village comme Kritz en bénéficierait largement et cela rendrait les hivers moins difficiles.
Shayne semblait de plus en plus troublé. Il s'excusa au reste du groupe, finit son assiette de viandes rouges crues qu'il avait commandées, puis sortit de l'auberge avec ses armes. Nash décida qu'il valait mieux ne pas le contrarier. Sûrement, avait-il ses raisons d'être aussi agité. Luna remarqua qu'il avait commencé à agir bizarrement après que l'aubergiste leur avait parlé de fantômes.
— Croyez-vous qu'il en sait plus que nous de ce qui se passe à l'église ? demanda Cassandra, entre deux bouchées de salades.
Incertain, Nash haussa des épaules. Selon lui, il se pourrait que leur camarade ait des secrets qu'il ne soit pas prêt à partager, tout comme Luna.
— Peu importe ce qu'il peut ressentir, nous devons remplir notre mission, dit-il. Après le déjeuner, mon groupe ira à l'église, comme prévu. Gabriel, Misaki et Cassandra, vous devrez vous contenter de faire le tour du village, sans lui.
— D'accord, ça me va, dit Gabriel.
— On dirait que Shayne n'a pas l'air de trop nous apprécier, indiqua Cassandra.
Elle semblait déçue par la tournure des événements.
Ce fut au tour de Flint de s'excuser. Il demanda à s'absenter pour aller au petit coin. Mais Gabriel comprit que son fiancé avait une autre idée derrière la tête.
— Tâche de revenir avant que l'on parte, dit Nash.
Le capitaine prit alors une gorgée de son thé et plissa des yeux pendant qu'il observait son neveu se lever. Il se demandait ce que ce dernier planifiait.
— Pas de problème, mon oncle, répondit Flint.
— Et si tu croises Shayne, dis-lui de venir nous rejoindre.
— J'y compte bien...
Flint sortit de l'auberge. Il passa devant la fenêtre qui se trouvait près de leur table.
— Est-il au courant que les toilettes sont de l'autre côté ? murmura Luna à l'oreille de Cassandra.
Cette dernière haussa des épaules.
Nash comprit que son neveu n'avait pas l'intention d'aller faire ses besoins du tout, mais qu'il était intrigué par l'absence du mercenaire.
— Il va me causer des cheveux blancs, celui-là, se dit-il la tête baissée.
C'était souvent dans les habitudes de Flint de s'éloigner des autres, parce qu'il avait quelque chose en tête ou qu'il semblait curieux à propos de certains détails.
D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Nash avait habituellement été témoin de la grande curiosité de son neveu. Tout jeune, déjà, le garçon avait souhaité comprendre pourquoi les humains ne pouvaient pas voler dans les airs, comme les oiseaux. Il s'était attaché des ailes en cartons au bout de ses bras et s'était élancé dans les airs, du haut d'un arbre, pour essayer de planer. Le pauvre Gabriel avait eu pour seule tâche de servir d'attrapeur officiel. Cela avait impliqué que Flint lui tombe dessus, se servant de lui comme un trampoline, avant de retourner en haut des arbres et tenter à plusieurs reprises de voltiger... Toutes sortes d'accessoires y étaient passées.
Il y avait aussi cette époque où Flint avait appris à cuisiner parce qu'il avait voulu impressionner sa famille. Il avait essayé de préparer plusieurs recettes de gâteaux, les avait brûlées à la tonne, sauf la dernière tentative... Tout avait paru parfait jusqu'au moment de la dégustation. Hélas, les proches de Flint avaient tous appris que Gwen, l'une de ses sœurs, avait jeté une poignée de vers de terre dans le mélange pour jouer un sale tour à son cadet.
L'adolescent qu'il était à cette époque avait été indigné, et n'avait plus jamais tenté de leur cuisiner quoi que ce soit. Nash se souvenait de cette scène facilement pour y avoir assisté. Il se sentit rougir, puis sourit en se remémorant ces souvenirs familiaux.
Il remarqua ensuite l'inquiétude de Gabriel, qui regardait par la fenêtre depuis maintenant un moment. Il n'avait pas touché à sa deuxième assiette, après le départ de son fiancé, comme un chien attendant désespérément le retour de son maître.
— Ça va, Gab, dit Nash. Va le rejoindre.
Le concerné hocha la tête, puis sortit en courant à son tour. Le capitaine savait que leur ami imposant ne se sentait jamais très à l'aise lorsque Flint s'éloignait de lui. Cela provoquait souvent des crises d'anxiété pour le gros bonhomme, qui avait peur qu'il arrive quelque chose au blondinet de son cœur.
— Il ne reste donc plus que nous quatre, dit Nash, en regardant les demoiselles qui l'accompagnait.
— Voilà qui change tous nos plans, remarqua Misaki.
Nash décida de lui répondre de façon familière.
— Je crois que je vais me rendre à l'église avec Luna, expliqua-t-il. Cassandra et toi, pourriez-vous vous occuper de la récolte d'informations ?
La guerrière albinos accepta la requête de son supérieur, d'un hochement.
— C'est mieux que rien, formula l'adolescente, pour elle-même.
Leurs rangs réduits par l'absence des trois autres, ils terminèrent leur repas et se séparèrent ensuite afin d'exécuter leur plan. Nash se chargea de payer la facture de tout le monde, avec les fonds que le Conseil lui avait attribués pour la semaine. Ensuite, il sortit de l'auberge avec Luna qui l'attendait près de la porte d'entrée. Cassandra et Misaki étaient déjà en route pour aller cogner aux portes, afin de poser des questions aux habitants. Katja et son mari avaient salué le capitaine en sortant.
— Charmante dame, dit Nash qui referma la porte derrière eux.
L'église se trouvait un peu plus loin que les boutiques et l'auberge. Elle était située tout près du cimetière où étaient dressés de grands arbres. Les couleurs automnales rappelaient au capitaine que l'hiver serait bientôt à leurs portes. Il détestait cette saison. Il n'avait jamais aimé le froid. D'ailleurs, il regrettait de ne pas avoir emporté de manteau plus chaud avec lui avant de partir de la capitale.
Heureusement que durant la journée précédente, ils avaient eu droit à une température chaude pendant une bonne partie de la journée. La nuit dernière, Nash avait dû se coller à Gabriel qui était reconnu pour dégager beaucoup de chaleur naturelle. Cela avait mis le capitaine mal à l'aise, mais il n'avait pas eu le choix. C'était ça ou bien se prendre une vilaine grippe. Du moins, c'était l'une de ses superstitions à laquelle il croyait encore. Flint pouvait s'estimer heureux d'avoir un partenaire de vie qui était aussi chaud qu'une fournaise. Nash commençait même à se demander s'il ne devrait pas l'engager durant les nuits d'hiver pour le réchauffer.
— J'espère pour moi que Flint n'a pas remarqué ce que j'ai fait, sinon les carottes sont cuites, se dit Nash en repensant à la soirée.
Alors qu'ils marchaient vers l'église, Nash remarqua que Luna ne semblait pas à son aise depuis qu'ils étaient partis de l'auberge. Normalement, elle aurait son nez planté dans un bouquin ou bien, elle discuterait avec lui. Le capitaine était conscient d'une chose : lorsque l'adolescente était silencieuse, elle réfléchissait beaucoup.
— Quelque chose te tracasse, Lu' ? demanda-t-il.
— Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, mais... Mm...
Son supérieur tourna son regard inquiet vers elle.
— Mais quoi ? ajouta celui-ci. Tu sais que tu peux tout nous dire, non ?
— Oui, oui... C'est que je ne me sens pas encore prête...
— Est-ce en rapport avec l'embuscade des brigands ?
— Non... Pas vraiment... Mais merci de me rappeler que je ne suis qu'une pauvre folle ; j'ai été incapable de défendre ce village à moi seule...
Nash ne l'avait jamais vu si défaitiste. Donc, il essaya de lui remonter le moral.
— Oh arrête, va, dit-il. Moi-même, je n'aurais pas pu me charger de tous ces criminels tout seul. Des fois, c'est bien de demander de l'aide. Aussi, tu t'es très bien débrouillée pendant que vous nous attendiez.
— Oui, mais à cause de moi, quelques villageois sont morts.
Le capitaine secoua la tête. Personne ne pouvait prévoir la mort de quelqu'un. Il n'avait jamais cru aux prédictions des diseuses de bonnes aventures ni aux horoscopes. Tout cela n'avait aucun sens à ses yeux. Selon lui, la déesse veillait sur eux. C'était sa seule croyance.
C'était un miracle si les villageois avaient tenu jusque-là. Luna s'était bien débrouillée à tuer plusieurs de ces envahisseurs. Quelques aventuriers lui avaient prêté main-forte, mais la plupart d'entre eux avaient été tués durant l'incident.
— Sincèrement, Luna, crois-moi quand je te dis que ce n'était pas ta faute, dit Nash. Personne ne pouvait prévoir qu'ils iraient si loin. Je ne sais pas comment j'aurais réagi, si j'avais été à ta place. Tu t'es débrouillée comme une pro.
— Je... couina celle-ci. Merci...
Elle sentit ses petites joues rougir alors qu'elle donnait un coup de pied à une grosse pierre. La roche roula en direction du cimetière qui se trouvait près d'eux.
Plus ils s'approchaient de l'église, plus Nash ressentait d'étranges frissons lui parcourir le dos. Il avait un pressentiment bizarre, comme si quelqu'un tentait de communiquer avec lui depuis l'au-delà.
— Ressens-tu la même chose que moi ? demanda Luna.
Elle semblait avoir connu le même symptôme que Nash, qui hocha la tête.
— Restons sur nos gardes, ordonna-t-il.
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