51. Flint et Athéna
Flint bâilla pour la énième fois cette matinée-là. Il avait peu mangé ou dormi depuis la veille. Il restait toutefois aux chevets de son père et veillait sur lui pendant qu'il reprenait des forces. Il ne s'était toujours pas réveillé.
Dia vint s'asseoir à côté de lui, durant qu'il observait une infirmière. Celle-ci changeait le pansement du président.
— Vous devriez prendre un peu de repos, Monsieur Markios, insista la dame qui lui avait déjà dit d'aller se coucher, un peu plus tôt. Vous n'avez pas bougé depuis ce matin.
Il fit non de la tête, inquiet pour Artael. Néanmoins, Dia semblait vouloir lui parler sauf qu'elle ne trouvait pas les mots.
L'estomac de Flint se mit à grogner.
— C'est bon, je crois bien avoir mérité cette pause, dit-il finalement.
— Ne vous en faites pas pour votre père, répondit l'infirmière. Il est entre de bonnes mains, tout comme les autres blessés, d'ailleurs.
Flint n'avait pas vraiment remarqué le nombre de personnes installées sur les lits et les civières. Toutes ses pensées étaient uniquement pour son père qui avait perdu beaucoup de sang.
Heureusement, il y avait toujours de la vie en lui. Artael s'en remettrait rapidement avec les soins des guérisseurs et la magie qui coulait en ses veines.
— Ton père et toi, vous vous êtes beaucoup rapprochés ces derniers jours, remarqua Dia alors qu'ils sortaient de l'infirmerie.
— Tu trouves ? demanda-t-il, curieux.
— Bien sûr... Avant, tu te chamaillais tout le temps avec lui ou bien ton frère.
— Certes... Je crois bien que depuis que j'ai commencé à prendre mes responsabilités en main, j'arrive à mieux comprendre ma famille dans leurs tâches. Ils travaillent beaucoup et sont souvent occupés, ce qui ne nous laisse pas vraiment la chance d'avoir des activités familiales... Mais je crois que ma vie serait horrible sans eux... Kyran et papa sont essentiels pour notre capitale... et moi...
Flint réalisait que le président n'était plus si jeune. Son père avait maintenant plus de quarante-deux ans, malgré le fait qu'il avait toujours l'air d'en avoir trente. L'autre jour, il s'était plaint d'un mal de dos et que ses os lui faisaient mal. Le mage souffrait de rhumatismes liés à ses vieilles blessures, du temps où il avait été lui-même un brigadier.
— Il a intérêt à ne pas nous quitter avant un bail, pensa Flint. S'il me fait le même coup que Nash, je ne me remettrais jamais.
Il avait de la difficulté à admettre que lui-même vieillissait et la seule idée de pouvoir perdre son père, ce jour-là, lui glaçait le sang.
Puisque son porteur ne se sentait pas à l'aise, Dia décida qu'il valait mieux pour elle de le sortir de ses pensées.
— Les gens de la ville vont probablement avoir besoin de ton aide dans les jours à venir... dit-elle. Maintenant que tu possèdes des ailes, tu vas pouvoir te déplacer rapidement et accomplir de nombreuses tâches. C'est cool, non ?
— En effet. Par contre, je n'ai pas trop envie de passer pour un représentant des dieux... Je devrais faire avec, puisque plusieurs personnes ont déjà été témoins de ma transformation.
Dia hocha la tête alors que tous deux s'éloignaient de l'infirmerie. Elle était déprimée et essayait de trouver les mots qu'elle cherchait afin d'annoncer son départ.
— Tu me sembles triste, toi... formula Flint. As-tu appris une mauvaise nouvelle, c'est ça ?
Il se pencha un moment pour lui gratter la tête.
— Hélas, nous devons partir, moi et les autres esprits... répondit-elle. Quelques semaines minimum. Le voile a été endommagé et comme tu le sais, les sceaux ont besoin d'être réparés... On a déjà failli tout perdre, à cause de Perséphone, alors je n'ose pas imaginer comment tout se serait déroulé avec son véritable corps.
— Ah... dit Flint qui se releva avec une expression sombre sur le visage. Je croyais que les dieux avaient refermé le voile.
— Ils ont fait en sortes que le lien spirituel entre nos mondes soit rétabli, mais le voile est toujours endommagé. C'est à nous de le réparer.
Flint passa une main dans ses cheveux comme il était habitué de faire, chaque fois qu'il réfléchissait. Savoir que son amie louve partirait quelque temps ne le rassurait pas après tout ce qu'ils avaient traversé durant les derniers mois. Il avait l'impression qu'il était en train de la perdre pour toujours, comme son oncle.
Une riche odeur de soupe sortait du réfectoire, alors qu'ils s'approchaient de la fin du couloir. Il avait faim, mais commençait à se lasser de la nourriture du palais. Il avait envie de manger au bar ou bien à un restaurant. Ainsi, il continua son chemin et papota avec Dia.
Pendant qu'ils passaient devant l'église, à moitié détruite par les flammes et les débris de verres et de pierres, Flint eut l'étrange sensation qu'on les guettait de loin. Ses soupçons empirèrent quand il vit que les gens autour de lui avaient cessé de bouger, comme si le temps s'était arrêté.
Dia était aussi consciente de ce phénomène étrange et tourna la tête dans tous les sens.
Une voix familière s'adressa à eux :
— Enfin, on se retrouve.
Flint sursauta, Dia aussi.
— Nash ? C'est toi ? demanda le blond, dans le vide.
— En effet, mais nous n'avons pas beaucoup de temps... Je crois que cette conversation va suffire. Écoute-moi bien... Vous pensez avoir gagné ce combat, ce n'est qu'une illusion. Perséphone s'est échappée dans le corps de Narcissa, mais nous avons réussi à refermer les brèches avant que son véritable corps ne s'échappe. Présentement, les affaires au monde spirituel vont de mal en pis. Je n'ai pas le droit d'en dire plus, mais quelqu'un souhaiterait te rencontrer...
L'épéiste et la louve se retournèrent et virent le corps astral de Nash, accompagné d'une demoiselle de taille moyenne. Les traits de la dame semblaient similaires à ceux de Sarah et Gwenaëlle. Dia courut aussitôt en direction du corps astral de la mystérieuse femme, avant de passer au travers. Elle se mit à pleurnicher, déçue.
— Tu as bien grandi, mon fils, dit Athéna. Tu es maintenant aussi beau que ton père.
Flint cligna les yeux et frotta ces derniers. Il croyait halluciner.
— M... m... maman... ? répondit celui-ci. Est-ce vraiment toi ?
— Oui, c'est moi, dit-elle en souriant. J'ai reçu cette brève autorisation de venir te parler. Mais il est important que tu m'écoutes...
— Dia est agitée, pourquoi ça ? demanda son fils, en pointant la louve.
— Parce que je suis une autre personne à ses yeux, je suis la déesse qui a créé Dia et les autres esprits élémentaires... Celle qui vous a guidé durant tout ce conflit... Dans cette dimension, je suis Athéna... mais dans la vôtre, on me connaît sous le nom de Diana.
— Mais je... Quoi ? mentionna Flint qui prit cette nouvelle comme une gifle. Pardon !?
Cette révélation n'avait pas de sens à ses yeux, ni à ses oreilles.
— Moi ? Le fils d'une déesse ? C'est n'importe quoi ! continua-t-il pour lui-même.
— En effet, dit-elle. Je comprends ta réaction. Comment puis-je avoir deux identités ? Enfin, c'est simple... Il y a une vingtaine d'années, j'ai voulu assurer la sûreté de votre monde et je m'y suis infiltrée sous une autre identité, dans un corps créé avec ma magie. Je comptais me rendre dans l'autre dimension et arrêter Perséphone une bonne fois pour toutes, mais j'ai rencontré ton père et j'en suis tombée amoureuse... Ensuite... Je vous ai eus.
Le jeune homme n'en revenait toujours pas. Était-il en train d'halluciner ? Il se pinça et grimaça de douleur, avant de se taper les joues.
— Donc, je ne rêve pas ? demanda Flint qui s'approcha du corps astral. Ceci n'est pas une mauvaise blague, hein ?
Athéna gloussa pour toute réponse. Elle était toujours souriante et bougea vers son fils avant de passer l'une de ses mains éthérées sur son épaule.
— Flint... déclara-t-elle. Je sais que ça peut te paraître étrange, de me voir, mais de ne pas pouvoir me toucher, mais c'est bel et bien moi. Je t'ai vu, toi et le reste de notre famille grandir et vieillir ensemble. J'ai perdu les traces de ta sœur malheureusement, celle que vous n'avez pas revue depuis des années. J'ignore où elle se trouve... Tout ce que je peux te dire, c'est que j'ai besoin de ton aide...
Flint se pointa le visage, sous le choc et curieux de savoir où elle voulait en venir.
— Oui, toi en particulier, poursuit la déesse. Tu pourras nous aider... Je sais que je t'en demande beaucoup, mais tu as désormais les facultés d'un être spirituel, un ange, et tu pourras servir notre cause en combattant les forces des ténèbres. Les esprits élémentaires vont bientôt revenir au Saint Royaume et vont reprendre des forces. Pendant ce temps, j'aurai besoin que tu gardes un œil sur ces terres.
— Mais maman... Je ne suis pas formé pour cette situation ! répliqua Flint. Je ne suis qu'un simple brigadier qui prend soin de sa ville et de sa famille... Comment puis-je servir votre cause si je n'en connais à moitié rien ?
— Ne dis pas des bêtises mon fils. Toute ta vie, tu as été formé pour servir le peuple des mortels. Les brigades en question, elles ont été inspirées à Virgile par Artael qui en parlait constamment durant leurs repas. Avant une certaine époque, nous n'avions que des soldats qui travaillaient pour la république. Depuis même avant que tu naisses, ton père a fait en sorte que tu puisses apprendre l'esprit d'équipe en engageant ton oncle durant toutes ces années. Tout comme moi, il souhaitait que tu puisses t'entendre avec tes semblables. De plus, Gabriel a toujours été là pour toi...
— Où veux-tu en venir avec Gabriel, maman ? Est-ce une autre de tes créations ?
— Non... Gabriel est une anomalie magique qui désirait plus que tout survivre, nous avons découvert en lui une âme pure et un cœur solide. C'est pourquoi je l'admire beaucoup. Son évolution est... fascinante, dois-je dire.
— Tu parles de lui comme s'il n'était qu'un monstre à tes yeux, dit Flint qui se sentait insulté.
— Je ne veux pas vous offenser lui et toi, mais il est vrai qu'il n'est pas entièrement humain... Cependant, cela ne m'empêche pas de trouver une certaine beauté en lui et de l'apprécier comme un membre de ma propre création. Aussi... il me rappelle étrangement mon propre Ga-
— Je serais reconnaissant que tu ne parles plus de lui... trancha Flint, qui souhaitait défendre l'honneur de son mari. Allons direct aux affaires. Que dois-je faire maintenant que j'ai apparemment été conçu pour être une machine de guerre ? Que dois-je tuer pour te faire plaisir ?
Le visage d'Athéna s'assombrit. Nash, aux côtés de la déesse, n'en revenait pas que son neveu avait le culot de parler ainsi à sa propre mère.
— Flint Markios, en voilà des manières ! gronda l'oncle. Ce n'est pas comme ça qu'on t'a élevé. Excuse-toi, tout de suite !
— Toi, je ne t'ai rien demandé, mon oncle... siffla Flint. Toujours aussi casse-pied, même mort... Mais je...
— Oh... Flint, soupira la déesse, attristée. Ce n'est vraiment pas comme ça que j'avais imaginé notre première rencontre...
— Ah bon ? grogna Flint, qui se tourna vers Athéna. Tu ne t'attendais quand même pas à ce que je sois un gentil petit toutou qui réponde à toutes tes demandes, hein maman ?! Toute ma vie, j'ai renié l'existence d'Athéna et celle de l'au-delà... et maintenant, on m'apprend que je suis l'un d'entre vous ? Et dire que je priais ma propre mère durant tout ce temps et c'était en fait... toi. Celle que je devais renier. Désolé, mais j'ai le droit d'être en colère ! Je voulais vivre une vie simple avec mon mari, loin de cette maudite religion à la con ! Mais non ! Voilà qu'on fait de moi un bouffon... ! Une fichue marionnette entre les mains d'une mère qui est en fait ma propre déesse ! J'ai le droit d'être furieux !
Il se tourna violemment vers Nash et le pointa du doigt :
— Et toi mon oncle, je t'interdis de me faire la morale après m'avoir abandonné comme ça ! Tu n'avais pas le droit de mourir ! Tu n'avais pas le droit de me dire que tu m'aimais avant de crever comme ça sur le champ de bataille...
Nash allait dire quelque chose, mais il avait le cœur tout aussi brisé que celui de son neveu. Il avait compris pourquoi Flint était de mauvaise humeur. Il se contenta de lui sourire bêtement et hocha la tête. Le blond lut la tristesse dans le regard de son oncle, mais ne chercha pas à en dire plus. Il pleurait à chaudes larmes. Nash lui manquait cruellement. C'était mutuel. Cette rencontre entre deux dimensions leur permettait au moins de communiquer, ne serait-ce que pour quelques minutes.
— Pourquoi toi et pourquoi pas Troyd ? pleura Flint. Fais chier... Ma vie n'est plus pareille sans toi, à me coller dans les baskets. Chaque jour, je m'ennuie de ta voix et de tes répliques qui me tapaient sur les nerfs... Le sais-tu à quel point je t'ai toujours considéré comme mon héros, Nash ? Comment je souhaitais devenir comme toi ? Je ne l'ai jamais ne dis à personne, mais tu étais comme un grand frère pour moi...
Le châtain hocha la tête, à toutes ces paroles. Flint essuya ses larmes et jeta un air résigné à sa mère. Il n'en revenait toujours pas de ce qu'elle lui avait demandé, un instant plus tôt. Elle baissa son regard, honteusement.
— Tu as raison de m'en vouloir, dit-elle. De ta perception, c'est comme si je t'avais mis au monde comme seul espoir que tu rejoignes ma cause, mais ce n'est pas forcément le cas... Il est vrai que j'aurais aimé que tu nous aides. Si tu ne veux pas nous assister à combattre les forces du mal, c'est ton choix... J'aurais quand même espéré pouvoir renouer mes liens avec toi... Je suis sincèrement désolée...
— Pour cela, il aurait d'abord fallu que tu ne nous abandonnes pas entre les mains d'un accro du travail, répliqua Flint, sèchement.
Athéna passa une main sur le visage de son fils qui ne la quittait pas des yeux.
— Je n'ai pas eu le choix, mon père m'a rappelé au Saint Royaume en vous donnant naissance, dit-elle. Mon corps d'emprunt est mort ce jour-là, sans que je puisse intervenir. Je n'ai même pas eu le temps de vous tenir dans mes bras, il était déjà trop tard.
Flint essuyait ses larmes. Il n'arrivait pas se retenir, même qu'il détourna son champ de vision pour qu'elle évite de lire en lui. Il prit une grande respiration, puis retourna son attention dans les yeux d'Athéna.
— Toute ma putain de vie, j'ai voulu entendre ta voix et te serrer dans mes bras, dit-il. Tu n'as jamais été là pour moi... Tu n'as jamais été...
Il pleura encore plus fort en même temps que sa mère. Ils voulaient l'un et l'autre s'enlacer, malgré les distances. La louve s'était rapprochée de son porteur et de sa créatrice, elle essayait de renifler les mollets spirituels de la forme qui se dessinait sous ses yeux. Nash observait la scène, en silence.
— Même Dia s'ennuie de toi, tu vois ? dit Flint qui se pencha vers la louve. Au point qu'elle en perd la raison.
— Je sais... Mais elle va bientôt me rejoindre là-haut. Techniquement parlant, toi aussi, tu pourrais nous rejoindre... Mais ta place est déjà sur Aeglys.
— Où veux-tu en venir ? demanda Flint. Je suis mort, c'est ça ?
Athéna s'essuya les yeux, attendit quelques secondes pour se remettre de ses émotions, puis expliqua à son fils :
— Non... Le moment où tu es né sur ces terres, tu étais déjà un ange. Tes pouvoirs étaient simplement enfouis dans ton esprit. Tu as une existence sur Aeglys, tu as une raison d'y rester alors que les autres anges en ma compagnie n'en ont pas. Ils n'ont pas de famille, ni de liens d'appartenance à ton monde. Un jour, tu comprendras comment te déplacer d'une dimension à l'autre... Mais pour le moment, je veux que tu restes sur Aeglys et que tu y vives pleinement. Ton destin est d'être brigadier et de mener ton peuple vers la victoire contre la Déesse Perséphone. Ton frère et ta sœur seront à tes côtés durant tout ton cheminement et vous ne serez pas seuls dans votre combat. Vous aurez les esprits élémentaires de votre foi et ceux des autres religions. Aussi... Il y a autre chose que je dois te dire... Perséphone n'est pas la seule divinité maudite que nous avons enfouie dans la dimension cachée de votre monde. Elle est accompagnée d'autres dieux renégats qui rêvent, un jour, de détruire notre ordre et de réduire en esclavage tous celles et ceux qui croient en nous. C'est un lourd fardeau que je vous laisse, à toi et mes autres enfants, mais nous vous aiderons de notre mieux, depuis le Saint Royaume. Des gens des autres planètes ont déjà commencé à voyager à travers l'espace, et luttent contre les forces des ténèbres... et ce sans notre consentement. La vie en dehors de votre monde est beaucoup plus évoluée que tu ne le crois... Tout ce que je puisse espérer, c'est que ma bonne vieille Aeglys résistera à cette maudite guerre.
— C'est beaucoup trop d'informations pour moi... Je sens que ma tête va éclater, gémit Flint. Je pense que tu te trompes sur toute la ligne sur mon compte maman, je ne suis pas un héros... Je suis loin d'être un sauveur...
— Je n'ai pas besoin d'un héros, j'ai besoin de mon fils. J'ai besoin que mon enfant se batte et lutte pour la paix et l'avenir de son monde... Sans quoi, tout ce que j'ai fait jusqu'à présent n'aura servi à rien... Il y a tant de choses que je souhaiterais te raconter en ce moment, mais je vais devoir couper notre signal de communication d'ici peu. Même au Saint Royaume, nous avons notre lot de problèmes à régler. Les dieux renégats ont réussi à envoyer une armée de démons sur nos terres et nous devons conserver toute l'énergie possible, pour les jours à venir. J'ai dépassé la limite qu'on m'a accordée... Je...
Il y eux quelques bruits statiques, l'image d'Athéna se brouilla, ainsi que celle de Nash. Tous deux tentaient de dire quelque chose à Flint et la louve, mais ils ne réussirent pas à transmettre le message qu'ils comptaient leur dire.
Flint vit son oncle s'approcher de lui, le visage rempli de culpabilité, mais de compassion ; il ne le voyait déjà presque plus. Ce fut avec tristesse que les messagers spirituels le saluèrent et firent de même pour Dia.
Un moment plus tard, les images étranges de Nash et d'Athéna disparurent... Ensuite, le temps reprit son cours normal.
Le cœur de Flint battait à une vitesse folle. Il se remettait à peine de ses émotions quand la louve s'affala au sol. Elle était déprimée et épuisée.
— Ne restons pas là, Dia, proposa-t-il à son amie louve. Rentrons manger un morceau. On reparlera de tout ça, lorsque nous aurons le ventre plein.
Elle accepta de le suivre, même si elle avait le cœur lourd.
Dia et lui retournèrent au palais après ce qu'ils venaient d'expérimenter et se rendirent au réfectoire. Finalement, il se fichait bien de manger à la taverne, tel qu'il l'avait prévu. Elle n'était pas dans un bon état et le tavernier était absent, de toute façon. La vision qu'il venait d'avoir, l'avait complètement déstabilisé.
Pendant l'heure qui suivit, Flint et Dia gardèrent silence et se rapprochèrent l'un et l'autre. Ils se serraient comme un maître et son chien. Il ne trouvait plus les mots pour exprimer ce qu'il ressentait et la louve réalisait à quel point elle s'ennuyait d'Athéna, qu'elle considérait comme sa propre mère. Malgré le fait qu'elle soit si attachée à sa vie sur cette planète, elle souhaitait revoir sa créatrice.
Ils partagèrent tous deux un plat de viandes et de frites, qui se refroidit lentement alors qu'ils réfléchissaient à des choses différentes. Sans qu'ils s'en rendent compte, l'après-midi était arrivé.
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