Les lettres
Edna saisit rageusement la première lettre, les yeux baignés de larmes. Elle devrait appeler quelqu'un de ses connaissances peut-être, aller voir l'hôpital ou la police. Mais elle préférait de loin être ici. Comme si elle sentait qu'elle devait finir ce qu'elle avait commencé, comme si rien ne c'était passer. Peut-être que ce n'était qu'un cauchemar et que dans une heure elle retrouvera sa famille chez elle.
Oui, peut-être qu'elle s'était trompée de voiture.
Pourquoi cela arrivait ? Edna enleva la ficelle de la lettre d'un coup sec et ouvrit le papier.
20 juin 630
Chère mademoiselle Lowars, je serais ravis de vous accueillir quelques temps en Manse pour que vous puissiez prendre du recule sur la fin de la guerre. Je vous attend le 1er Julliet au château où vous êtes là bienvenue. Respectueusement,
D.Wolfman
Edna laissa tomber la lettre au sol, les mains tremblantes. Elle devait l'avoir mouillée de plusieurs larmes mais ce n'était pas ça qui la contraignait le plus à ce moment. C'était plutôt que sa grand-mère ai été invitée au château de Manse, pays ennemi de son continent depuis des décennies. Mais surtout, invitée par Wolfman, l'actuel roi.
La jeune femme essuya ses yeux pour empêcher d'abîmer les autres lettres si précieuses et saisit la suivante plus doucement. Elle redoutait ce qu'elle pourrait y trouver.
15 août 630
Cher Derrick, tu me manques déjà. J'aimerais être à tes côtés, cependant je dois retourner au Kanta pour arranger mes affaires. Je ne retournerai plus à Luta, je voudrais vivre dans un pays neutre et serein. Ce fut un été merveilleux crois moi. J'ai accroché nos souvenirs des montagnes de Manse et les toits dorés du château au mur de ma chambre. En ayant hâte de te revoir, mon amour, pour repartir se baigner dans la rivière ensemble et courir à travers les champs. J'aimerais que tu vois nos forêt ici dans l'est du Kanta, comme c'est beau. L'air de chez moi m'a rendu malade, c'est peut-être le voyage. Je me sentais mieux à tes côtés. Ici j'ai l'impression d'être oppressée. Je m'habitue à ce nouveau pays. Je te donne tout mon courage pour que tu puisse monter sur le trône. Fait attention, ta place peux te faire faire des actions dangereuses. Même aimer son pays n'oblige pas à mourrir pour lui, beaucoup de personnes voudront ta perte.
Jeanne.
Edna replia la lettre en fronçant les sourcils. La jeune femme essayait de se rappeler quelque chose de compromettante sur Jeanne mais rien ne lui venait que le gris pétillant de ses cheveux et ses mains douces qui lui saisisaient ses joues d'enfant. Cette femme avait eu un drôle de passé . Edna ouvrit la suivante dans le sens temporelle, peut-être en saura t-elle d'avantage ?
19 septembre 630
Ma Jeanne,
Je regrette également notre été ensemble qui était si paisible. Mais maintenant je dois agir pour mon pays, c'est mon devoir de le soutenir. Hegel dit que je ne saurais pas à la hauteur car je suis une statue de glace sans émotion. Mais quand on montre qui on est, on se fait également manger tout cru. Je te souhaite pleins de courage, en espérant que tu ailles mieux, pense que tu es dans ta nouvelle patrie, créé toi un bon chez toi. Quand les recherches à ton égard seront arrêtés et que je serais sur le trône, tu viendras vivre avec moi si tu le souhaites. Mais en attendant il faut être patient, nous seront peut-être de nouveau réuni dans quelque mois pour les fêtes du printemps. Tu n'as personne avec qui le passer au Kanta ? J'aurais sûrement moins de temps mais toujours pour toi. Tu es mon soutien dans l'ombre. Cela m'exaspère que le reste du continent ne voit pas d'un bon œil mon ascension. Je vais redresser mon pays et eux vont bientôt tout perdre à être trop laxistes. Je t'aime,
Derrick.
Edna retourna la lettre plusieurs fois dans ses mains. Avait-elle un véritable papier avec l'écriture de Derrick Wolfman entre ses mains ? C'était un personnage très influent en ce moment. Qui menait une guerre contre Luta par ailleurs, cela la fit trembler. Mais une question subvient, pourquoi les lettres de sa grands-mère étaient ici et non en Manse avec Wolfman ?
28 octobre 630.
Mon amour,
J'ai prit du temps à te répondre sans savoir comment le dire. Tu ne peux pas savoir combien de fois j'ai réécris cette lettre.
J'ai du me marier avec Louis, pour montrer aux enquêteurs que je me fondais parfaitement dans le paysage. Jouer à la femme au foyer est ma seule issue. Et Louis souhaite des enfants, il m'y oblige presque. Cependant je suis deja enceinte. Depuis trop tôt pour pouvoir lui dire que le bébé est prématuré. Tu l'auras compris Derrick, je suis enceinte de toi, de ton enfant. Je suis désolée, je sais que c'était la dernière chose que l'on voulait qu'il nous arrive. Je ne te demande rien, mais je trouvais juste de t'en parler. Si tu l'acceptes toujours je serais ravis de m'échapper dans tes bras pour les fêtes, je dirais à Louis que je pars en cure pour ma grossesse. Ne t'énerve pas trop contre Hegel, tu auras toi aussi besoin d'alliers.
Jeanne.
Sa grand mère, enceinte de Wolfman ? Edna tremblait d'effroi. Cet homme était en train de tuer des milliers d'enfant en Luta en ce moment même pour la seule raison qu'il souhaitait agrandir son territoire et se venger pour des problèmes économiques.
15 novembre 630
Ma Jeanne,
Je ne savais comment te répondre exactement. Je suis heureux d'avoir un enfant avec toi mais ce n'était pas certe le moment pour moi. Hegel ma trahis mais je garde la tête froide, il est parti récemment je ne sais où, me laissant tranquil. Mon peuple sera un peuple purement de Manse et un exemple pour le reste du monde. Je parle car je ne sais que dire pour l'enfant, c'est ton choix, je ne pourrai pas m'en occuper. Cependant si tu décides de le mettre à l'adoption je pourrais t'accompagner. Avec un peu de chance nous serons ensemble pour l'accouchement. J'espère que ton Louis est quelqu'un de bon, peut-être l'aimera tu un jours, peut-être l'aimes tu déjà ? Je me pose sans cesse la question. Nous nous verrons le 28 mars cela te convient ?
Derrick qui t'aime.
PS : j'aimerais te parler de beaucoup de mes projets mais si jamais on intercepte notre courrier cela pourrait tour gâcher. Je t'en parlerai de vif voix !
Edna saisit la lettre suivant dans un souffle. Elle passait de nombreux autres mots garnis de message d'amour sans importances bien que particulièrement déroutantes. Si jamais quelqu'un savait... Edna compta sur ses doigts, sa grand-mère allait forcément perdre l'enfant, Edna n'avait aucun oncle ou tante né en 631.
1er mars 631.
Mon cher Derrick, j'espère pouvoir accoucher à tes côtés, je serais bien présente le 28 mars en Manse pour te rejoindre. Louis n'a pas bien prit la nouvelle, il a un sang assez vif. Ma réponse est courte mais on me surveille. Je suis fière de toi pour être à présent à la tête de la Manse. Ne fais pas de bêtise et écoute toujours tes conseillers. je t'aime, à bientôt.
Jeanne.
Les lettres s'étaient finies là pour le premier paquet. La jeune femme ouvrit le second précieusement, comme un une bombe qui exploserait au moindre mouvement. C'est sûrement ce qu'il se passerait si quelqu'un d'autre qu'elle découvrait ces lettres.
30 avril 631.
Ma chère Jeanne, notre garçon a été adopté la semaine dernière. Je suis certain qu'il vivra heureux dans sa nouvelle famille. C'est mieux pour lui qu'il ne connaisse jamais d'où provient le sang de ses deux parents. Cependant je suis certain que tu aurais fait une mère formidable.
Je sens aussi que j'ai réussi dans mon rôle de roi. Hier nous avons voté pour la suppression d'une partie des journaux. Je sais que tu y étais rétissente mais je pense que c'est une aubaine contre l'idiotie qui se propage de plus en plus.
PS : j'ai donné la clef de ton collier que tu m'avais offert, à l'enfant. Il aura un souvenir de ses parents ainsi.
Derrick.
Edna resta figée. Elle avait un oncle ? Elle ouvrit difficilement l'une des dernière lettres de sa grand-mère qu'il restait du tas.
7 Fevrier 632,
Derrick,
Merci pour notre petit Denie. Mais j'ai eu du mal à t'écrire. Tu m'avais promis de faire le bien, d'être un roi honorable et respectueux. Mais tu as tué Hegel, je suis certaine que c'est sous tes ordres qu'il s'est fait tuer dans cette rue. Tu contrains ta population à ne plus sortir du pays, tu les obliges à suivre ton idéologie. Tu as deja fait en sorte que tous les étrangers et les homosexuels quittent ton pays ou périssent. Je ne peux pas être d'accord avec toi. Par ailleurs je suis de nouveau enceinte, de Louis. Je donnerai naissance à une fille qui ne verra jamais, comme Denie je l'espère, la guerre s'installer.
Jeanne.
Cette grossesse était bien celle de sa tante. Edna observait le vide, sa grand mère était tombée amoureuse de Derrick Wolfman, le roi de Manse et actuellement le plus dangereux pour la paix ? Et ils avaient eu un enfant, cela voulait dire qu'Edna avait un demi oncle, quelque part, dans ce monde.
Il restait encore quelques lettres, plus récente. Edna avait se demandait si elle pouvait tomber sur pire comme nouvelles annonces.
Cependant une photo retient son intention. La date au dos indiquait 18 avril 636, mon amour et notre fille, Kittie.
L'image représentait un homme de haute stature, une main derrière les épaules de sa grand-mère, jeune. Elle tenait dans ses bras un bébé emmailloté, devant le château royal de Manse.
Edna ne pouvait plus détacher son regard de la photo. Kittie était sa mère, et la date correspondait à son anniversaire . Qui était cet homme sur la photo ? La jeune fille avait une vague idée de son identité, mais repoussa cette vérité en fourrant le papier dans sa poche.
Elle trouva également un collier, avec chaîne doré où pendait un pendentif gravé de fleurs. Il semblait pouvoir s'ouvrir, mais un petit trou indiquait qu'elle avait besoin d'une clef qu'elle ne trouva nulle part dans la valise.
Elle referma le trésor et le glissa sous l'armoire. Au même instant, elle entendit quelqu'un rentrer dans la maison.
- Edna ! Tu es là ?
La jeune fille accrocha le collier autour de con coup et le glissa sous son t-shirt avant de rejoindre son voisin au rez-de-chaussée.
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