Chapitre 36 : Le tourbillon de la fête
Salut tout le monde !
Non aujourd'hui je ne veux pas vous parler de la St-Valentin (aucun intérêt) mais plutôt faire un point patinage parce que - damn - il s'en est passé des choses en une semaine ! Désolée pour celles et ceux que ça n'intéresse pas, vous pouvez passer direct au chapitre haha !
Aloooors... Déjà, Papadakis/Cizeron champions olympiques !!! Allez ! Trop contente ! Franchement, c'est mérité et je remercie une fois de plus Mathilde pour avoir été éveillée à 5h du mat avec moi et avoir vibré de stress et de joie ! (Je viens de me rendre compte que je connaissais pas ton pseudo wattpad, hésite pas à te manifester haha).
Ensuite pour les Hommes... Ca a été le pire. Franchement j'en avais les larmes aux yeux et je crois que je m'en suis toujours pas remis. Yuzuru Hanyu est une légende. Point ! Sa 4e place me brise le coeur, mais il n'avait plus rien à prouver après ses deux titres olympiques alors il a été chercher plus loin... L'Histoire avec un grand H. Premier quadruple axel certifié ! Certes, il est tombé et donc le saut n'est pas ratifié c'est-à-dire "réussi", mais c'est la première fois en compétition qu'est reconnue une tentative de quadruple Axel. Ses larmes et son visage quand il l'a appris un peu plus tard face aux journalistes... Ah ! Mais malgré tout, un grand bravo à Nathan Chen, j'étais tellement heureuse pour lui aussi. Il l'a eu sa rédemption après le fiasco des JO 2018 !
Et demain, ça sera les Femmes. Mon coeur va finir par lâcher haha ! Pour mon anniversaire, je veux Alexandra Trusova médaille d'or ! A voir comment va s'en sortir Kamila Valieva après la débâcle de son affaire de dopage, c'est aberrant qu'elle puisse participer mais bon... Elle a 15 ans, je ne la blâme pas.
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Et sinon deuxième petite info, mais HarryStranger a commencé à poster son histoire, "Le vent tourne". Déjà, j'adore ses aes ! N'hésitez pas à aller y jeter un oeil pour l'encourager !
Voilà haha ! Sorry, j'avais besoin de parler ^^ Et maintenant place au chapitre !
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Chapitre 36 : Le tourbillon de la fête
« Je me suis soûlé en l'écoutant
L'alcool fait oublier le temps
Je me suis réveillé en sentant
Des baisers sur mon front brûlant »
- Jeanne Moreau -
// 4 mars 1980 //
Le Foyer n'avait jamais aussi bien porté son nom. La pièce commune débordait de vie, d'élèves, et d'alcool, même si le dernier élément n'étonnait pas Noah. Il avait participé à assez de fêtes à Ilvermorny pour le savoir : plus le niveau sonore était élevé, plus l'alcool coulait à flot. Et à présent, alors que minuit approchait, il entendait à peine ce que disait Aileen pourtant assise à côté de lui. Le bruit des conversations se fracassaient contre celui de la musique qui faisait vibrer tout son corps et il cessa d'écouter, transporté. S'il devait être honnête avec lui-même, il commençait à se sentir partir. Il n'avait pas compté le nombre de Whisky Wendigo-jus de citrouille qu'il avait bu, mais il reposa sa bouteille par précaution et attrapa une cigarette à la place pour s'occuper les mains.
Théa fronça le nez avant même qu'il ne l'allume.
- Un problème ? dit-il avec brusquerie. La reine des glaces est indisposée par ses sujets ?
- Non, rétorqua-t-elle sur le même ton. Et tu ne feras croire à personne que tu te considères comme un « sujet » avec l'ego que tu traînes.
- Si seulement je traînais que ça...
D'un geste défieur, il tira sur la cigarette pour l'allumer et prit soin de souffler la fumée dans la direction de Théa. Juste à côté, Othilia agita la main, agacée.
- Noah, bon sang...
- Laisse-le, conseilla Théa froidement. Vu l'état dans lequel il est, ce n'est pas la peine. Qu'est-ce que t'as pris chez Monster's cette fois ? Un Rhum Rougarou ? Une Vodka Vélane ? Oh non laisse-moi deviner ! Une Tequila Troll ?
En réponse, il leva sa bouteille pour montrer la silhouette monstrueuse sous l'étiquette de la célèbre marque et l'agita avec ironie. Théa roula des yeux. En bonne fille de haute famille, elle n'avait pris qu'un verre du punch maison qu'avaient concocté Enjolras et Clémence Laveau. Ils le faisaient pour chaque fête de fin de trimestre. Demain, tout le monde rentrerait chez soi pour les vacances de Pâques et Noah serra les dents en songeant à ses retrouvailles avec Hilda. Il était parti presque sans un mot après noël et il voyait déjà venir les remarques sur son projet d'orientation qui n'avançait pas.
- On doit forcément faire quelque chose ! siffla soudain Liam en face d'eux.
Noah tourna la tête vers lui et Aileen. Il avait tellement occulté la conversation qu'il ne savait plus de quoi ils parlaient. Ses cheveux roux attachés et son visage pour une fois maquillé ; Aileen parut vouloir récupérer l'attention de tout le monde et elle haussa la voix pour être entendu au-dessus du bruit ambiant.
- Et moi je te répètes qu'on est arrivés au bout de ce que Leonidas pouvait nous apprendre. T'aurais dû le voir hier ! Je ne savais plus lequel était le plus frustré entre lui et Julian. Il aurait voulu nous aider, mais il ne sait rien de plus sur l'histoire d'Aurelia Shelton, ni sur la Génération 1950. Son nom n'est même pas sur la liste !
- Mais il était avec eux...
- Et alors ? Charly aussi est avec nous de temps en temps mais elle ne sait pas ce qu'on fait, non ? intervint Théa. Il peut très bien ne pas être au courant.
- Elle a raison, approuva Othilia en jouant avec sa bague en or. Ce qui m'inquiète plus, c'est le corbeau...
Immédiatement, Aileen blêmit et Liam parut sur le point d'être malade. Noah avait beau trouvé ce type agaçant, il ne put s'empêcher de compatir. La découverte macabre de la veille aurait ébranlé n'importe qui, mais pour Liam le spectre de sa sœur flottait derrière. Sans réfléchir, il lui tendit sa bouteille en une invitation muette et Liam ne se fit par prier : il l'attrapa et en bu une grande goulée.
- La solidarité masculine est vraiment un mystère, marmonna Théa.
- Tu dis ça parce que tu es jalouse de ne pas avoir mon Whisky, répliqua-t-il en reprenant sa bouteille.
- Dans tes rêves.
- Mes cauchemars, oui...
- Morgane, vous êtes impossibles ! s'impatienta Aileen. Othilia a raison ! Le message devrait vous inquiéter un peu plus, bon sang.
Noah tira à nouveau sur sa cigarette avant de répondre.
- Pourquoi ? Le message est assez clair. Le corbeau ne veut pas qu'on parle, on arrête de parler. On se concentre sur le Rituel d'Ancrage et basta.
- Si simple, bien sûr, railla Théa. Déjà, ça ne vous angoisse pas qu'il ait su où vous trouver ?
Aileen se mordit la lèvre.
- Il aurait pu nous suivre... supposa-t-elle. Mais ça veut dire qu'il sait que Julian et moi on est impliqués. Sinon, il ne se serait intéressé qu'à Liam.
- Mais il avait dit dans son premier message de n'en parler à personne, non ? rappela Othilia, sourcils froncés. Alors pourquoi se manifester maintenant pour Leonidas et pas quand vous nous avez parlé à nous ? Je veux dire, ça n'a pas de sens !
Noah laissa son regard vagabonder sur la fête, songeur. Elle n'avait pas tort. Ça allait faire des mois que Liam s'angoissait parce qu'il avait révélé qu'un corbeau le faisait chanter à Aileen et Julian, pourtant il ne se manifestait que maintenant... Il devait y avoir une différence entre leur groupe et Leonidas Grims. Ce n'était pourtant pas à cause de ses connaissances. Aileen avait établi il y a quelques minutes qu'il ne savait rien, ni sur la Génération 1950, ni sur le mystère Emilia Cooper. Alors que pouvait bien être la particularité des rencontres avec Leonidas ?
- Elles ont eu lieu à l'extérieur... souffla-t-il soudain, frappé par l'évidence.
Othilia tourna la tête vers lui.
- Quoi ?
- Ca y est ? Noah devient timbré ? grommela Liam. Il parle tout seul ?
La pique l'atteignit plus violemment qu'il ne l'aurait aimé. Une image de sa mère, les yeux bordés de crayon noir mal mis alors qu'elle se mettait à retourner la maison pour trouver les cinq Dragots qu'elle jurait ne pas avoir perdu, surgit soudain dans son esprit. Il avait eu cinq ans à l'époque, mais il se souvenait avoir utilisé ce mot entendu à l'école. « T'es timbrée, maman ! ». Heather s'était figée et l'avait enfermé dans sa chambre à double tour toute l'après-midi jusqu'à ce qu'Hilda passe les voir. Quand elle avait enfin ouvert la porte de sa chambre, il avait la voix cassée à force de s'être égosillé et était recroquevillé dans un coin. Hilda avait pincé les lèvres, immobile dans l'embrasure, avant de traverser la chambre en trois enjambées et de le prendre dans ses bras sans un mot. Il s'était accroché à elle. Il se souvenait mal de ce qui s'était passé ensuite, mais Hilda avait récupéré Raphaël également avant de les emmener chez elle pour les deux jours suivants...
- La ferme, gronda-t-il. C'est toi qu'on essaye d'aider, non ? C'est pour ta sœur qu'on fait ça !
- Noah !
- C'est la vérité ! Y'a un taré qui nous observe et on se met en danger pour Emilia. Pourquoi ? Parce que ce type est incapable de faire quoique ce soit sans qu'Aileen lui tienne la main ou que Julian déchiffre des sortilèges pour lui ! C'est pas de ma faute s'il arrive pas à réfléchir !
En face de lui, le visage de Liam se ferma. C'était presque étrange de voir le contraste entre l'ambiance morose de leur groupe et la joie festive de leurs camarades autour d'eux.
- Arrêtez ! protesta Aileen. Sérieusement, arrêtez ! Noah, surtout toi.
- Evidemment, tu prends sa défense !
- Non. Mais force est de constater que quand tu ne sautes pas à la gorge de Théa, c'est Liam qui prend. Alors avant qu'Othilia et moi on s'en prenne une aussi, tu peux revenir sur ce que tu disais ? « A l'extérieur... » ?
Mâchoire contractée, il hésita à envoyer balader Aileen, mais elle le supplia tellement du regard qu'il se contenta d'écraser sa cigarette avec force.
- Je parlais des rencontres avec Leonidas. Elles ont toutes eu lieu à l'extérieur du château, là où le corbeau pouvait nous surveiller. Ce n'était pas la première qu'on allait le voir, non ?
- Non, c'est vrai... approuva Théa, songeuse. On l'avait déjà vu avant les vacances pour parler de tante Aurelia.
- Et tu n'as vu personne qui vous observait ? demanda Othilia.
- Je ne crois pas... Mais je n'ai pas regardé non plus. Je n'étais même pas au courant à ce moment-là !
- C'est peut-être pour ça que le corbeau ne s'est pas manifesté à l'époque. Les questions étaient encore vagues, mais là... S'il a entendu ce que vous disiez, il a dû comprendre qu'on cherchait des réponses. Il ne pouvait pas en être sûr tant qu'on restait au château, mais là...
- On a été imprudents, se maudit Aileen. Je n'ai pas pensé... Ah !
Elle se frappa le front du plat de la main et Noah se contenta de reprendre une gorge de Whisky Wendigo. Le jus de citrouille qu'il avait ajouté suffisait à peine à contrer la brûlure de l'alcool dans sa gorge. Toute cette histoire lui paraissait presque irréelle. Depuis le début, il avait du mal à la prendre au sérieux de toute façon. Il avait presque l'impression de jouer à l'enquêteur et d'être détaché de tout ce qui se passait. Il n'avait pas eu conscience de la présence menaçante – bien tangible – du corbeau qui tournoyait au-dessus d'eux... Le regard terrifié de Julian et Aileen la veille l'avait quelque peu réveillé.
- Le café d'Hilda est l'endroit parfait pour se fondre dans la masse, dit-il. Et encore, il avait sûrement pris du polynectar s'il voulait être prudent.
Nerveux, Liam posa une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule d'Aileen, mais elle se dégagea. Il ne parut même pas s'en vexer et Noah se retint de lever les yeux au ciel. S'il avait fait la même chose, il aurait été épinglé sur place.
- Tu n'as vraiment vu personne près de vous qui aurait pu vous entendre ?
- Non... répondit Aileen en secouant la tête. Mais peut-être qu'on pourrait demander à Hilda à quoi ressemblait la personne qui lui a donné le mot ?
- Encore une fois, c'est utile seulement si le corbeau n'avait pas modifié son apparence.
- Je sais, Noah, je sais... Mais je ne vois pas quoi faire d'autre...
- Déjà, arrêter de parler à d'autres personnes, surtout à l'extérieur, affirma Othilia, déterminée. Ensuite, on ne perd rien à interroger Hilda discrètement.
- Tu te rends compte que c'est contradictoire, hum ? dit-il avec mordant, soudain angoissé d'impliquer Hilda là-dedans.
Liam lui renvoya un regard perçant.
- On n'a pas trop le choix, si t'as pas remarqué. (Il leva la tête et se décrocha soudain le cou pour parcourir le Foyer des yeux). Et Morgane, il est où l'intello ? Il pourrait nous dire s'il a vu un truc hier, non ?
- Il est là-bas, indiqua Othilia.
Noah se retourna et suivit la direction indiquée. Visiblement, Julian n'avait jamais réussi à revenir vers eux après être parti chercher un verre – il avait consenti à boire autre chose que du thé – et s'était fait intercepter par... Zack Ledwell. Il sentit son corps se crisper presque instinctivement.
Le septième année portait son éternel col roulé noir qui lui donnait l'air d'un étudiant en lettres européen torturé et Noah se retint de rouler des yeux en le voyant hocher la tête d'un air intéressé face à Julian. Il ne voyait pas son expression à lui... Il pouvait en revanche presque entendre le « mon chou » que Zack sortait à tout bout de champ à tout le monde.
Liam fut le premier à jurer.
- Morgane ! Qu'est-ce qu'il fout avec ce type ? On lui a déjà dit pourtant...
- Mais laisse-le ! protesta Aileen, agacée. Qu'est-ce que ça peut te faire s'il parle avec Zack ?
- Arrête de faire ta sainte. On sait tous que Zack est... enfin tu sais. (Il fit un vague mouvement de main censée vouloir dire tout et n'importe quoi avant d'ajouter à voix basse). Julian va finir par avoir des ennuis.
- Zack aime l'art contemporain. Ils doivent parler de ça, c'est tout. Pourquoi ça serait mal ?
Cette fois, Noah ne put s'empêcher de laisser échapper un rire méprisant.
- Il a vu trois expos à Washington, j'appelle pas ça être expert en art... marmonna-t-il. Il s'y connait pas vraiment...
- Tu n'es pas le seul à savoir tenir un crayon dans cette école, lui rétorqua Théa.
Il ne prit pas la peine de répondre et fit même exprès de l'ignorer. Théa pouvait parfois avoir des piques aussi acérées que les siennes, mais celle-ci ne l'atteignit pas : il n'était peut-être pas le seul à savoir tenir un crayon, mais il se savait plus doué que Zack et ça lui suffisait. Zack n'y connaissait rien. Il lui avait avoué lui-même : il dessinait mal. Il aimait juste écumer les expositions ou les galeries d'art, ce qui était différent de la pratique. C'était comme si Julian connaissait par cœur ses livres de sortilèges sans savoir en jeter aucun : son statut de prodige en aurait pris un coup.
- Les gens s'en foutent de quoi ils parlent, insista Liam, véhément. Déjà que Julian est...
- Liam, si tu termines cette phrase ! menaça Aileen avec un regard brûlant.
- Julian est quoi ? intervint-il.
Son ton avait dû être plus agressif qu'il ne l'avait anticipé car Liam eut un mouvement de recul.
- Vous savez bien... Je vais pas vous faire un dessin justement. Et attendez, je l'accuse de rien, juste il n'est pas le prototype gars baraqué et sportif à la Wilde Wilkinson, ok ?
- Toi non plus, lui fit remarquer Théa en le détaillant de haut en bas.
Liam s'empourpra. Noah, lui, ne chercha même pas à cacher son rictus face à la pique. Il savait que Liam avait mal vécu les rumeurs qui avaient couru sur lui plus jeune. Chacun son tour, pensa-t-il mesquinement.
- Désolé de ne pas être le chevalier servant que vous méritez, Votre Altesse, répondit-il finalement en une pirouette dont il avait le secret.
Un sourire en coin étira la bouche de Théa. Agacé, Noah tourna à nouveau la tête vers Julian. Il était toujours en pleine conversation et il sentit la curiosité le tirailler. Morgane, il aurait voulu entendre ce qu'ils disaient... D'un coup, comme s'ils avaient senti qu'il pensait à eux, Zack et Julian eurent un regard dans sa direction une seconde. Dès qu'il croisa les yeux de Julian, celui-ci rougit et se détourna.
Un mauvais pressentiment surgit dans son ventre.
Zack savait des choses... Zack pouvait foutre en l'air leur accord. Ce n'est qu'un jeu, une limite à tester...se répéta-t-il. Mais si Julian se rendait compte que la réalité était plus complexe... ? Si Zack se mettait à raconter ce qui s'était passé l'année dernière... ?
Le pressentiment se mua en peur, comme un serpent qui changeait de peau. Serpent qui s'agitait d'ailleurs en lui et s'enroulait autour de ses entrailles. Il entendait le bruit sourd de la musique, des rires et des conversations résonner en lui. Il avait l'impression de vibrer d'une énergie mal contenue.
- Merde... souffla-t-il en voyant que Julian jetait un nouveau coup d'œil par-dessus son épaule.
Et il envoya son poing dans le mur.
**
*
Julian ne savait pas bien comment il s'était retrouvé là à discuter avec Zack Ledwell. Il était en train de revenir vers son groupe, un verre à la main, quand le septième année l'avait arrêté au vol :
- Eh Shelton !
Il se retourna, surpris.
- Moi ?
- Il y en a d'autres ?
- Ma sœur ?
Zack considéra la réponse et lui accorda le point.
- Ah oui, Charly. Non, non, c'est bien toi que j'appelais. T'es peut-être moins doué sur un balai, mais tu t'y connais en dessin et je voulais juste te dire que j'avais adoré tes dernières illustrations dans le journal du mois dernier !
- Oh... merci, dit-il, sincèrement touché. C'est gentil. Hum... Tu dessines ?
- Pas vraiment, mais je m'intéresse à l'art. L'art contemporain, surtout. C'est assez rare de trouver des gens pour en parler.
Julian hocha à nouveau la tête poliment. La vérité, c'était qu'il n'aimait justement pas vraiment l'art contemporain. Il avait toujours été davantage fasciné par la technique de l'art passé, particulièrement l'impressionnisme ou le classicisme selon ses humeurs, mais il roulait juste des yeux devant les tableaux avec un carré bleu et un point blanc que certains appelaient de « l'art ». Pourtant, il avait le sentiment que Zack était justement une de ces personnes alors il évita de le froisser.
- Je ne m'y connais pas très bien, avoua-t-il en une réponse diplomatique. J'aime l'art et la peinture en général, mais je préfère dessiner par moi-même, tu vois ?
- Je vois, ouais. C'est pas grave, je continuerai à en parler à Winona pendant qu'elle fait semblant d'écouter.
D'un geste, il désigna avec la main qui tenait son verre sa camarade. Elle était en pleine conversation avec Wilde et Clémence Laveau qui leur tirait les cartes. Julian se demanda si les sorciers de la réserve indienne croyaient à cette forme de divination ou s'ils avaient leurs propres croyances. C'est en regardant le profil aux traits secs de Winona qu'il réalisa soudain quelque chose... Winona et Zack étaient tous les deux des Senior. Ils étaient en dernière année... tout comme Emilia Cooper.
Sans prendre le temps d'être subtil, il sentit les mots lui échapper :
- Eh Zack... Tu connaissais bien la sœur de Liam ?
Le changement de sujet parut surprendre Zack, mais il répondit tout de même après avoir fait tourner son verre entre ses longs doigts fins quelques secondes.
- Emilia ? Hum, un peu. Elle était dans la même classe que moi, mais chez les Oiseau Tonnerre. On avait quand même pas mal de cours ensemble. (Il lui jeta une œillade entendue). Pourquoi mon chou ? Ca y est, t'es aussi tombé dans l'affaire « Emilia Cooper » comme le reste du pays ?
Il rougit immédiatement sans bien savoir si c'était à cause du surnom ou du sous-entendu de sensationnalisme que portait l'affaire.
- Je m'y intéresse, on va dire, répondit-il évasivement. Pour Liam.
- Ah Cooper... Comment il va d'ailleurs ? Je le connais mal, je voulais pas lui tomber dessus comme tout le monde...
- Ca dépend des jours. Sa sœur lui manque et il s'inquiète.
Zack acquiesça avec compréhension.
- Normal. Je suis fils unique, mais j'ose même pas imaginer ce que ça doit faire, même pour une sœur adoptive.
Julian retint une grimace sur le « même ». Adoptive ou non, Emilia avait fait partie de la famille. Elle avait été aimée par ses parents, elle avait partagé les jeux d'enfants de son frère. Elle n'était pas différente de Charlotte pour lui ou de Théo pour Théa ou de Simon et Spencer pour Matthew. Il ne prit toutefois pas la peine de reprendre Zack. Il avait besoin d'informations.
- Mais tu lui avais déjà parlé ? Tu sais, avant qu'elle disparaisse ?
- Un peu, pour quelques cours. On avait dû faire un exposé ensemble et on s'entendait plutôt bien avant qu'elle me mette totalement à l'écart pour terminer toute seule. (Il haussa les épaules, l'air de ne pas bien comprendre). Je l'ai laissé faire. De toute façon, cette fille n'avait jamais été très sociale, alors j'ai pensé qu'elle voulait prendre ses distances à cause de... enfin à cause de moi.
D'un geste absent, Zack porta la main à son arcade sourcilière, celle-là même qui avait saigné abondement dans les vestiaires après l'attaque de Manfred et sa bande. Julian baissa les yeux, mal à l'aise. Il se souvenait surtout de la façon dont il avait laissé Aileen s'occuper de Zack... Ce dernier laissa échapper un rire sans humour, teinté de cynisme et de lassitude.
- Je veux dire, Emilia n'aurait pas été la première à faire ça...
Julian ne put s'empêcher de prendre le commentaire personnellement. Honteux, il déglutit.
- Zack, je... Pour la dernière fois, je ne voulais pas...
- Oh je ne parlais pas de ça. Tu n'as pas été le premier à partir ce jour-là, si je me rappelle bien.
Non, il avait raison. Le premier avait été Noah. Instinctivement, Julian jeta un coup d'œil derrière lui, là où se trouvaient ses amis rassemblés en cercle. Ils parlaient avec animation : Aileen avait les sourcils froncés, Théa roulait des yeux, mais Noah... Noah avait les siens braqués sur eux, une bouteille d'alcool dans la main. Il se retourna en vitesse pour faire face à Zack à nouveau.
- T'inquiète pas, Shelton. Je n'ai pas été surpris. Comme je te disais, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive et ce n'est pas la première fois non plus que Douzebranches me fait le coup.
Pendant une seconde, il tenta de comprendre ce que Zack venait de dire, mais il resta perplexe et fronça les sourcils.
- Quoi ?
- Oh il ne t'en a pas parlé, hum ? Non évidemment, ce n'est pas quelque chose dont il se serait vanté.
- Ledwell, de quoi est-ce que tu parles ?
Il aurait aimé effacer l'urgence dans sa voix, mais la curiosité qui le dévorait au sujet de Noah était dure à endiguer. Il avait entendu des échos ici et là, il avait lu entre les lignes parfois... Il y avait eu des rumeurs entre Noah et Zack. Ce n'était peut-être pas étonnant pour Zack et il supposait que l'histoire familiale et la personnalité de Noah rendaient les choses encore plus sensibles. Seulement, la vérité était rarement dans les rumeurs et c'était précisément la vérité qui l'intéressait. Pas pour le simple fait de savoir, ni même pour contrôler son image, mais pour avoir une clé de compréhension en plus de l'énigme Noah Douzebranches.
- Rien de particulier, finit par lâcher Zack, désabusé. On se parlait un peu, on avait même prévu d'aller faire des galeries d'art ensemble. On s'était juste... rapprochés. Et puis il a fait ce qu'il sait faire de mieux, il s'est barré.
« Rapprochés ». C'était un mot qui pouvait englober des réalités bien différentes et Julian sentit son estomac se tordre sans réussir à définir quel sentiment le provoquait. Zack le contempla un moment, comme s'il hésitait à poursuivre, puis il soupira :
- Juste un conseil, Shelton. Fais attention. Les gars comme Noah Douzebranches, ça n'apporte rien de bien.
- Je... Noah et moi, on...
- Peu importe. Crois-moi, je ne veux rien savoir. J'ai appris ma leçon. (Il vida son verre en une gorgée, la tête renversée en arrière, et reprit). Je dis juste qu'il y a un schéma qui est plutôt clair si on prend la peine de regarder. Liam et Aileen, moi, bientôt Othilia j'en suis sûr... Ce gars est incapable d'accepter l'amour ou l'amitié. Il repousse tout le monde, même son frangin et sa tante. Je ne parle même pas de ce qu'on raconte sur sa mère.
A la mention d'Heather Douzechanches – celle qui incarnait plus que tout le trouble qui rongeait cette famille – il sentit une pointe de colère le traverser.
- Je me fiche de ce qu'on dit ! affirma-t-il.
- Pas Noah, justement. Et sois pas hypocrite, toi non plus.
Le regard de Zack était intense, comme s'il savait pertinemment avec quelles angoisses Julian se battait depuis des jours. Peut-être que, en un sens, Zack était le seul qui pouvait comprendre. Pourtant, ils ne vivaient pas la même chose... Son pacte avec Noah était différent. Ils l'avaient dit : ce n'était qu'un défi, un jeu... Rien de plus.
A nouveau, il osa jeter un regard par-dessus son épaule et il déglutit en constatant que Noah n'avait pas détourné la tête. Il était même tendu, presque en alerte, et Julian eut un mauvais pressentiment. Il se retourna, mais il n'eut pas le temps de dire un mot avant d'entendre un bruit sourd. Zack écarquilla les yeux. Il ferma les siens, résigné.
- Noah... ? devina-t-il.
-... a donné un coup de poing dans le mur.
Avec gravité, Julian rejeta la tête en arrière en un geste teinté de découragement.
- Evidemment, marmonna-t-il.
**
*
- Morgane ! Noah ! sursauta Théa.
Elle le regardait avec de grands yeux, choquée, et Noah mit un temps de retard avant de se rendre compte que son corps avait agi tout seul. La douleur éclata dans sa main et il ramena son bras contre lui en jurant.
- Mais ça va pas ! Qu'est-ce qui t'as pris ? cria Othilia.
- Tu t'es fait mal ? s'inquiéta Aileen.
Liam, lui, émit un éclat de rire incrédule.
- Mec, sérieusement... ?
- Laissez tomber.
- Quoi ? Noah...
- Eh Douzebranches !
Il ignora le cri de Théa, plus fort que les autres, et se remit sur ses pieds. Il avait besoin de prendre l'air. Etonnement stable, il s'engouffra dans la foule en s'interdisant de regarder dans la direction de Julian et Zack. Ça ne servait à rien... Si Zack avait parlé, il était trop tard. Julian comprendrait que ce n'était pas juste une expérience sans conséquence, qu'il y avait vraiment quelque chose de dérangé et instable chez lui...
Morgane, il voulait sortir de la foule. Sortir de cette fête.
Il voulait être seul, il voulait dessiner jusqu'à demain matin... Il voulait arrêter de penser...
Il était presque arrivé devant la porte du dortoir quand quelqu'un se glissa devant lui, l'arrêtant dans sa course. Julian.
- Jules, laisse-moi...
- Bon sang, ta main !
Perplexe, Noah baissa les yeux. Il en aurait presque oublié l'état de sa main, trop aveuglé par la colère. Pourtant, maintenant que l'adrénaline était retombée, la douleur pulsait jusqu'au bout de ses doigts et, quand il essaya de bouger ces derniers, ses jointures ensanglantées manquèrent de lui arracher une grimace.
- Ce n'est rien, mentit-il.
- Bien sûr que si imbécile, répliqua Julian d'un ton presque hautain. Il faut nettoyer les plaies avant que ça ne s'infecte. Viens avec moi.
- Je n'ai pas besoin d'aller à l'infirmerie, sérieusement !
- Qui a parlé d'infirmerie ? T'as vu l'heure ?
- Mais...
- Suis-moi et ferme-la pour une fois !
Noah ne sut pas vraiment ce qui le poussa à obéir, peut-être l'humeur massacrante de Julian ou l'inquiétude qu'il pouvait malgré tout discerner dans ses yeux. Ils sortirent du Foyer et empruntèrent un couloir étroit, désert à cette heure-ci. Il devait être près d'une heure du matin maintenant et seules leurs respirations et le bruit de leur pas brisaient le silence. Ils marchèrent quelques minutes et Noah comprit où Julian l'emmenait au moment où il poussa la porte des toilettes du deuxième étage, près de la salle du club de Sortilèges.
La pièce avait venir d'être nettoyée par les elfes de maison puisqu'une odeur de produit nettoyant flottai encore dans l'air. Un miroir était suspendu au-dessus d'un simple lavabo en carrelage et la boule de lumière de sort du plafond jetait une lumière crue autour d'eux, presque blafarde à cause du rayon de lune qui passait par la fenêtre.
Julian indiqua le lavabo d'un geste autoritaire.
- Assieds-toi là.
A la force du bras, Noah se hissa d'un bond sur le petit rebord, puis il laissa aller sa tête contre le mur. Il était épuisé.
- Jules...
- Tais-toi, coupa-t-il. Tu as en assez fait pour aujourd'hui. Fais-moi voir ta main.
Noah soupira mais obtempéra encore une fois. Etonnement, Julian lui prit la main avec douceur, frôlant du pouce ses jointures abîmées. Il gardait le regard baissé, concentré, et attrapa une pile de serviette en papier qu'il passa sous l'eau du robinet.
- Ça risque de piquer un peu, prévint-t-il.
- Je n'ai plus cinq ans...
- Parfois je me pose la question.
D'un geste précis, il commença à nettoyer le sang séché sur sa peau. Il lui tenait le poignet à la fois fermement et délicatement et Noah haussa un sourcil.
- Où est-ce que tu as appris à faire ça ?
- Ce n'est pas bien compliqué, tu sais, dit-il d'une voix neutre avant d'ajouter tout bas, ma grand-mère était infirmière. Elle s'occupait de moi quand je tombais petit et ma mère aussi. Je suppose que j'ai retenu ce qu'elles faisaient.
- Oh...
Une image de sa propre mère s'imposa à l'esprit de Noah. Non, peu chance qu'elle ait un jour fait la même chose. La connaissant, elle devait être trop occupé à vivre sa vie pour prendre soin de son enfant.
Julian parut remarquer son expression et deviner à quoi il pensait car sa prise s'adoucit. Noah écarta légèrement les jambes pour lui permettre de se rapprocher et ses genoux cognèrent contre ses hanches. A la sensation de leurs corps aussi proche, Julian releva finalement la tête et planta ses yeux dans les siens, les joues rouges.
- Ça t'apprendra à frapper un mur, souffla-t-il, leurs mains entremêlées reposant sur ses genoux.
- C'était de ta faute...
- Moi ? Tu as été d'une humeur massacrante toute la soirée ! Othilia avait presque l'air prête à pleurer...
- Depuis quand est-ce que tu te préoccupes d'elle ?
Le coup était bas, sans doute. Une voix au fond de son esprit lui glissa que, logiquement, ça aurait été à lui de se préoccuper d'Othilia ; mais son esprit embrumé n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que Julian entre ses genoux, là tout de suite. Celui-ci garda le silence encore quelques secondes, puis haussa les épaules.
- Othilia a toujours été sympa avec moi, elle fait partie du groupe c'est tout, dit-il, yeux baissés. Et je ne sais pas...je peux comprendre ce qu'elle ressent parfois.
La phrase n'était pas si explicite, mais Noah n'eut pas besoin de sous-titres. Comme souvent, il arrivait à comprendre la façon de penser de Julian, à déchiffrer ce qu'il voulait vraiment dire derrière ses mots soigneusement choisis. Il se comparait à Othilia. Et cette comparaison était dangereuse. Ils avaient un pacte ensemble qui spécifiait clairement que cette comparaison n'avait pas lieu d'être. Pourtant, la signification de la phrase derrière le non-dit était claire : Julian connaissait les difficultés à être dans l'orbite de quelqu'un comme lui.
- Arrête Jules ! gronda-t-il, soudain effrayé sans savoir bien pourquoi.
Mais Julian, toujours plus en confiance quand ils étaient seuls, insista :
- Quoi ? C'est vrai non ? maintint-il. Aujourd'hui l'a encore prouvé. Tu ne pouvais pas rester calme pour une fois au lieu de frapper ce mur, hum ?
- Et toi tu ne pouvais pas arrêter d'être collé à cet idiot de Zack Ledwell, rétorqua-t-il avant même de réfléchir.
Julian haussa un sourcil. Une lueur s'alluma dans son regard et Noah regretta aussitôt ses paroles.
- Alors c'est ça le problème ? Zack ?
- Jules, ferme-la, sérieux...
- Pourquoi est-ce que Zack serait... ?
Pour le faire taire, il donna un coup de genoux ferme contre la hanche de Julian. Surpris, il tenta de se soustraire à l'emprise de ses jambes, mais Noah le bloqua, résolu à garder un semblant de contrôle.
- Arrête de parler de Zack, s'exaspéra-t-il. Arrête de parler à Zack, même. Les gens vont lancer des rumeurs, je te l'ai dit !
Morgane, il se mettait à parler comme Liam...
- On a discuté littéralement cinq minutes, se défendit Julian. Pourquoi est-ce que les gens diraient quelque chose pour cinq minutes ?
- Parce que les gens sont cons, c'est tout. De quoi vous parliez de toute façon ?
Il tenta de faire passer son inquiétude pour de la colère, mais il fallait croire qu'il n'était pas le seul à comprendre ce que l'autre voulait dire. Julian pencha la tête sur le côté, comme s'il examinait un sortilège particulièrement complexe, et un nouvel éclat passa dans ses yeux verts.
- T'es jaloux ? fit-il soudain, presque amusé.
Aussitôt, Noah sentit son corps se tendre et il lui donna un nouveau coup dans la hanche.
- Dis pas de connerie.
- Tu l'es ! Tu es jaloux ! s'exclama Julian en souriant, l'air fier de lui.
Noah secoua la tête. Il l'avait envoyé baladé quand Jules avait émis des doutes quant à la place qu'auraient Othilia et Hanna dans leur pacte, mais il comprenait maintenant en quoi cette relation qui n'en était pas une allait être difficile à vivre. Ô combien ironique.
Embarrassé, il se força à tourner la tête pour regarder Julian droit dans les yeux. Il n'avait pas l'air de bien comprendre ce qui se jouait à cet instant et ce constat l'apaisa un peu. Pourtant, il n'arriva pas à se résoudre à avouer à Julian que sa réaction n'était pas motivée par la jalousie. Du moins, pas entièrement. Il ne pouvait pas lui avouer qu'il n'était pas le premier garçon avec qui il avait tenté... cette expérience. Que Zack avait été la première étincelle, la première preuve de son esprit dérangé. Et, malgré tout, c'était injuste de comparer les deux expériences. Julian était tellement plus que Zack. C'était presque effrayant...
Soudain, une nouvelle pensée angoissante le traversa. Après tout, Zack était tout ce qu'il n'était pas. Il ne se cachait pas, il n'était pas en couple, il ne traînait de problèmes de famille ni des accès de colère incontrôlés. Si Julian faisait la comparaison entre eux et s'en rendait compte lui aussi... Morgane. Le choix semblait évident.
Il ne pouvait pas voir sa propre expression – le miroir était dans son dos – mais une once de panique dû filtrer sur ses traits car Julian se rapprocha un peu plus jusqu'à heurter le bord du lavabo.
- Eh... Hum, tu n'as aucune raison de l'être tu sais, rassura-t-il doucement, les joues rouges. C'est juste toi et moi.
La familiarité des mots et les sentiments qu'ils portaient en eux firent accélérer le cœur de Noah. C'étaient ceux qu'il avait lui-même prononcé sur le toit d'Ilvermorny, le soir du bal des fantômes. Quelque chose tira dans sa poitrine... Une force qui l'attirait. Sans se laisser de temps de se dire que c'était sûrement une mauvaise idée ou que n'importe qui pouvait entrer et les surprendre, il se pencha en avant et plaqua sa bouche contre celle de Julian. Ce dernier hoqueta, surpris, puis se détendit imperceptiblement. Alors que leurs corps étaient presque collés l'un contre l'autre et qu'il enfermait définitivement Julian entre l'emprise de ses jambes, il approfondit le baiser.
C'était peut-être le plus réel depuis celui dans le lac sous le rocher...
Il émit un gémissement, un bruit de gorge sourd, et glissa sa langue entre les lèvres entrouvertes de Jules. Par Morgane, le sang pulsait dans ses oreilles. Il avait l'impression d'être hypersensible et en même temps isolé du monde, ne plus rien ressentir en dehors de leur bulle, en dehors « d'eux ». Toi et moi.
Sa main remonta le long de son torse pour venir derrière sa nuque, les rapprochant encore plus si possible. Les doigts de Julian se glissèrent dans ses boucles noires alors qu'ils dévoraient sa bouche avec avidité, les yeux fermés. Ses longs cils effleuraient ses pommettes hautes, jetant des ombres sur son visage. Noah ne s'était jamais sentit aussi vivant qu'en embrassant Julian Shelton à une heure du matin perché sur un rebord de lavabo dans une salle de bain obscure.
Il tenta d'ignorer ses poumons qui le brûlaient, réclamant de l'air, mais il finit par reculer. Julian ne bougea pas, leur visage si proche qu'il pouvait sentir son souffle court et haletant contre sa gorge. Les lèvres de Julian étaient rouges et gonflées, ses pupilles réduites à une tête d'épingle. Cette simple vision donnait envie à Noah de l'embrasser à nouveau.
Pendant un instant, il y eu un flottement... Il ne savait plus quoi faire, ni quoi dire. Il avait le sentiment que sa vie pouvait s'arrêter à cet instant. Rien ne pouvait dépasser l'intensité de ce qu'il venait de ressentir, comme s'il venait de se lancer dans le vide. Le Conseil des Guérimages pouvaient venir l'arrêter maintenant.
- Toi et moi, répéta-t-il d'une voix rauque.
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Un peu de Nolian ne fait jamais de mal ^^ Alors verdict ?
Comme demain c'est mon anniversaire, il est possible que je poste un petit quelque chose pour marquer le coup ! Les aesthetics des adultes sûrement ! Donc on se retrouve demain haha !
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