Chapitre 33 : Les couloirs du temps

BONNE ANNEE ! Je profite de ce renouveau pour vous remercier toujours et encore pour votre soutien constant. Si vous saviez à quel point ça me fait tenir sur tous les plans, autant celui de l'écriture que celui du moral en général. Merci à chacun et à chacune pour le moindre commentaire, le moindre message, le moindre retour ici ou sur instagram. Vraiment ! 

Sinon, il est présentement plus de minuit à l'heure où j'écris et je viens de regarder les 20 ans de Harry Potter. Damn, je pleure je vous jure. Les dernières minutes du doc m'ont mis à terre. Cette histoire et cet univers font tellement parties de moi, c'est incroyable. 

En ce qui concerne ce chapitre, il est un peu plus court que d'habitude sorry. Mais on se retrouve en bas pour l'annonce du vainqueur du concours de mêmes haha ! 

Bonne lecture ! ;) 

**********************************************************************

Chapitre 33 : Les couloirs du temps

« Les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse »

- Albert Einstein -

// 2 février 1980 //

Isolt Sayre : une vie fondatrice

Isolt est née aux alentours de 1603, en Irlande, de l'union de William Sayre, descendant de la sorcière Morgane, et de Rionach Gaunt, descendante de Salazar Serpentard, l'un des fondateurs de Poudlard. Élevée dans un cottage nommé Ilvermorny dans la vallée de Coomloughra, ses parents lui apprennent à vivre en paix avec les moldus et à les respecter.

Alors qu'Isolt n'a que cinq ans, le cottage des Sayre est attaqué. William et Rionach ne survivent pas et Isolt est sauvée des flammes par sa tante, Gormlaith Gaunt, qui l'élève dans la vallée de Coomcallee aussi appelée Vallée des Harpies. Au fil des années, Isolt se rend compte que Gormlaith est en réalité la meurtrière de ses parents et qu'elle la retient contre son gré. Ainsi, pendant douze ans, la tante d'Isolt tente de lui inculquer les valeurs et les principes de l'idéologie de la suprématie des sang-purs. Dans cette perspective, elle prend plaisir à lancer des sorts aux moldus et aux animaux qui s'approchent de leur maison, salissant la réputation d'Isolt que tout le monde se met à éviter et à rejeter. Aussi, considérant l'école comme corrompue puisqu'elle accueillait des « sang-de-bourbe » selon ses propres termes, Gormlaith ne laisse pas Isolt intégrer l'école de sorcellerie Poudlard, ce qui est pour la jeune fille une véritable déception : sa tante lui avait beaucoup parlé de la célèbre école car elle y avait été elle-même élève. En 1620, Isolt finit par prendre son courage à deux mains et vole la baguette de sa tante avant de s'enfuir. Conçue par Salazar Serpentard en personne, cette baguette est faite en bois d'amourette et contient une corne de Basilic en guise de cœur. Ce cœur particulier a permis à son créateur d'enseigner à sa baguette à s'endormir lorsque l'ordre lui en est donné en Fourchelang, ce qui la rend alors aussi inoffensive qu'un vulgaire bout de bois. La baguette peut ensuite se réveiller en lui donnant l'ordre contraire, toujours en Fourchelang.

Isolt part pour l'Angleterre, mais elle est rapidement retrouvée par sa tante. Résignée à lui échapper une bonne fois pour toute, elle se coupe les cheveux et se fait passer pour un homme moldu, sous le pseudonyme d'Elias Story. Elle embarque à bord du Mayflower à destination du Nouveau Monde. À son arrivée, elle fait croire aux Non-Maj qu'elle est décédée durant l'hiver, ayant compris qu'elle ne serait pas la bienvenue parmi eux et ayant peur que Gormlaith la retrouve. Elle s'enfuit alors dans les montagnes.

Après plusieurs semaines passées seule, Isolt tombe sur deux créatures magiques dont elle ignorait jusque alors l'existence : un Dissimuleur, qui tenait en otage un puckwoodgenie. Souhaitant aider ce dernier qui ne pouvait pas s'en sortir seul, elle le libère ne sachant pas que les puckwoodgenies n'apprécient pas du tout la compagnie des humains. Il décide cependant de rester avec Isolt, considérant qu'il a une dette envers elle, bien que cela soit une grande humiliation pour lui. C'est d'ailleurs pour cela qu'il refuse de dévoiler son nom et qu'Isolt le nomme William, en mémoire de son père. Une amitié finit cependant par les lier, fait unique dans l'histoire des deux espèces. William familiarise Isolt avec son environnement et lui apprend tout ce qu'il peut. Ils finissent par tomber sur un serpent cornu, créature à la tête sertie d'une pierre précieuse, redoutée par William. Bien qu'il prévienne Isolt, le reptile et la sorcière semblent liés, celle-ci pouvant lui parler. Elle lui rend souvent visite, sans le dire au puckwoodgenie, et le reptile lui répète inlassablement : « Tant que je ne ferai pas partie des tiens, ta famille sera condamnée ». Isolt ne fait pas très attention à ce message, n'ayant pas de famille hormis Gormlaith en Irlande.

Alors qu'ils furetaient dans les bois, Isolt et William entendent un bruit inquiétant au loin. Souhaitant la protéger, il intime à Isolt de rester où elle est et part s'occuper du danger avec ses flèches empoisonnées. Ne l'écoutant pas, elle le suit et ils tombent ensemble sur le Dissimuleur qui avait essayé de s'emparer de William. Se débarrassant rapidement de la créature, ils découvrent les cadavres de deux humains, un homme et une femme, et deux enfants gravement blessés. Alors que William s'en va simplement en les ignorant, Isolt, furieuse, lui ordonne de l'aider à les transporter jusqu'à chez elle pour les soigner, après quoi il pourrait partir, considérant sa dette comme payée. Il transporte donc Chadwick, l'aîné des frères, tandis qu'Isolt transporte Webster, le cadet, et s'en va après avoir fusillé la sorcière du regard.

À la plus grande surprise d'Isolt, les frères Boot survivent et se rétablissent. Déçue de ne pas avoir pu enterrer ses parents et d'avoir laissé ceux de Chadwick et Webster gésir dans la forêt, elle retourne sur le lieu du drame pour leur offrir une sépulture décente. Dans les bois, elle tombe sur un Non-Maj, James Steward, ami de la famille Boot, parti à leur recherche. Il avait retrouvé leurs corps et les enterrait. Sous les yeux d'Isolt, il ramasse la baguette du père, dont il ne reste pas grand-chose, mais celle-ci se rebelle et le projette au loin. Il est recueilli par Isolt.

Isolt ne cache pas à James son statut de sorcière et prépare des potions en utilisant sa baguette magique non loin de lui. James, qui n'est au début pas rassuré, s'y fait rapidement. Toutefois, Isolt se jure d'effacer sa mémoire chaque jour. Cependant, elle trouve agréable d'avoir un adulte à qui parler et qui puisse l'aider à soigner les enfants. James, qui avait été tailleur de pierres, dessine les plans d'une maison, construite par Isolt. Ils finissent par admettre qu'ils sont amoureux, se marient et adoptent Chadwick et Webster. Ils les élèvent comme leurs propres fils et Isolt leur parle de Poudlard que les garçons se mettent à rêver d'intégrer. Malheureusement, malgré leurs nombreuses relances, leur mère adoptive ne leur permet pas de retourner en Irlande pour y recevoir leur lettre d'admission. De peur de les effrayer, Isolt ne leur parle pas de Gormlaith, et leur dit que, en contrepartie, ils auraient, à leur onze ans, une baguette magique et qu'ils ouvriraient une école de magie dans leur propre maison, sur le mont Greylock.

L'idée de l'école se fraie un chemin dans l'esprit des garçons qui, se basant sur le modèle de Poudlard, demande la création de quatre maisons - une pour chaque membre de la famille - dont les noms seraient ceux de leurs animaux magiques préférés. C'est ainsi qu'Isolt fonde la maison du Serpent Cornu.

Alors que les onze ans de Chadwick approchent, Isolt ne sait toujours pas comment se procurer une baguette à lui offrir. Les seules baguettes qu'elle avait en sa possession étaient celle qu'elle avait volée à sa tante et celles des parents Boot, dont les cœurs étaient désormais desséchés. La veille de l'anniversaire de son fils adoptif, elle fait un rêve dans lequel elle se voit rendre visite au serpent cornu qu'elle a appris à connaître pour que celui-ci lui offre un fragment de sa corne. Isolt se réveille alors et se rend au ruisseau dans lequel le reptile habite. Il l'attendait bien. Il incline sa tête pour que la sorcière prélève un morceau de sa corne et, grâce aux talents de sculpteur de James, Chadwick trouve une baguette en bois de frêne épineux contenant une corne de Serpent cornu à son réveil.

Deux ans plus tard, la réputation de l'école a grandi. Isolt et James fabriquent des baguettes magiques à leurs nouveaux élèves et utilisent d'autres cœurs. L'école s'accroît au fil des années, devenant un véritable château. Entre temps, Isolt et James donnent naissance à des jumelles, Martha et Rionach. La bonne réputation de l'école et son évolution extraordinaire sont un vrai bonheur pour Isolt et James, qui en sont les directeurs, et Chadwick et Webster, qui voient leur rêve se réaliser.

Cependant, cette réputation prestigieuse va entrainer des conséquences néfastes auxquelles Isolt n'avait pas pensé : sa tante Gormlaith entend parler de l'école Ilvermorny, qui porte le même nom que le cottage dans lequel vivaient sa soeur et son beau-frère avant qu'elle ne les assassine. Elle quitte alors l'Irlande à bord du Bonaventure pour atteindre la Virginie, en se déguisant en homme, tout comme l'avait fait sa nièce, sous le nom de William Sayre. Gormlaith arrive à Ilvermorny lors d'une nuit d'hiver dans l'espoir de tuer Isolt et d'emmener avec elle ses petites-nièces pour les élever comme elle le désirait dans la tradition sang-pure. Lorsqu'elle atteint le château, elle lance un puissant sortilège de sommeil à l'encontre d'Isolt et James. Lorsque celle-ci se réveille, alertée par les pleurs et les cris de ses filles, elle se précipite en direction de l'attaque.

Elle découvre alors Gormlaith en train de combattre en duel ses deux fils adoptifs, Chadwick et Webster, dont Gormlaith ignorait l'existence. Essayant de l'attaquer à son tour, Isolt découvre que sa baguette ne fonctionne pas, ayant été endormie par Gormlaith grâce à un ordre en Fourchelang. Battant en retraite, la famille se retrouve coincée dans la chambre des deux jumelles, encore enfants, protégées par James. Dans un ultime cri de désespoir, Isolt appelle son père décédé, William. C'est finalement le puckwoodgenie, qu'elle avait sauvé et nommé en l'honneur de son père, qui intervient, sa silhouette se dessinant au clair de la lune dans l'embrasure de la fenêtre. Après avoir encoché l'une de ses flèches empoisonnées, il la tire dans le cœur de Gormlaith qui, avant même de s'en rendre compte, ne devient qu'un tas de cendres près des restes d'une baguette détruite.

Au fur et à mesure que les années passent, la réputation d'Ilvermorny grandit et des générations de sorciers y font leurs études, choisissant à leur arrivée une maison et recevant une baguette magique. Isolt et James, considérés par la majorité des élèves comme des parents, vivent jusqu'à plus de cent ans et voient ainsi leur école prospérer.

- Ce n'est qu'un brouillon... Enfin, mes notes sur Isolt Sayre, si vous trouvez ça assez complet...

- Assez complet ? Par Morgane, Julian, on vous a déjà dit que vous ne faisiez pas les choses à moitié ?

Le professeur Perrot reposa les feuilles de parchemin qu'il tenait à la main et enleva ses lunettes, l'air sincèrement satisfait. Assis en face de lui de l'autre côté du bureau, Julian n'arriva pas à ressentir le sentiment de fierté qui le prenait d'habitude devant les compliments. Il n'arrivait tout simplement plus à voir son professeur d'histoire de la même façon depuis plus de deux semaines. Depuis qu'ils avaient fait la découverte de la liste de noms ayant emprunté les livres sur le Rituel d'Ancrage en en 1950.

Il avait l'impression de voir un homme complètement différent. Pourtant, de l'extérieur, Perrot n'avait pas changé. Il avait toujours ses cheveux châtains un peu trop longs au niveau des oreilles, son gilet en tweed, ses lunettes rectangles et sa barbe de trois jours. Le reste avait changé. Il avait cessé d'être un professeur comme les autres à l'image de Fleming ou de Fontaine : il était devenu une pièce du puzzle. Et une pièce importante potentiellement reliée à sa mère.

Barenne Perrot

Heather Douzebranches

Diego Calderon

Aurelia Grims

Cordelia Grims

Il connaissait presque tout les noms sur cette maudite liste. Le seul dont il n'avait jamais entendu parler était Diego Calderon, mais aucun des membres du groupe n'avait pu chercher d'informations car les journaux disponibles à la bibliothèque ne remontaient pas plus loin que quinze ans en arrière, soit 1965, ce qui était déjà exceptionnel. Julian soupçonnait la bibliothécaire de n'avoir simplement pas le courage de s'y étaler et de laisser les numéros s'empiler.

Le mystère de Diego Calderon n'effaçait cependant pas celui des autres. Tante Cordelia, Heather Douzebranches, le professeur Perrot... Sa propre mère. Ils avaient tous en lien. Peut-être le même lien qui l'unissait actuellement à Liam, Aileen, Théa, Noah et Othilia. L'idée lui donnait le vertige.

- Ce sont des notes très précises, apprécia à nouveau Perrot, inconscient de son trouble. Tout est rassemblé en ordre chronologique, ça vous aidera à structurer votre production finale. J'aime l'attention que vous avez porté aux détails. On sent l'influence de votre mère je pense.

Julian se figea. Sans le savoir, Perrot venait de lui rappeler encore une fois que sa familiarité à l'égard de sa mère n'était pas normale. Un instant, il hésita à le confronter, puis il songea à ses amis qui l'attendaient certainement dans le couloir et il se mit à pianoter du bout des doigts contre son genou sous le bureau. Liam comptait sur lui. Il avait vu l'espoir dans ses yeux ce matin quand il avait mentionné son rendez-vous avec son professeur d'histoire après des semaines à piétiner sur l'énigme des « 5 de la génération 1950 » comme les avait baptisés Aileen.

- Professeur... Ne le prenez pas mal, mais... Quand vous dites que vous sentez l'influence de ma mère dans mon travail... ?

Perrot, en train de faire tourner ses lunettes mécaniquement, suspendit son geste et ses yeux reflétèrent une certaine gêne.

- Pardon, je vous ais mis mal à l'aise ? regretta-t-il. Je voulais simplement parler d'un point de vue intellectuel de recherches historiques, mais évidemment pour vous, au vue des circonstances, je comprends que... enfin vous voyez.

- Justement, professeur, je ne suis pas sûr que vous parliez complètement d'un point de vue intellectuel. Du moins, c'est mon impression.

Le cœur battant, il avisa la réaction décontenancée de Perrot. Il ne s'était jamais permis de parler de la sorte à un professeur, mais Liam lui avait dit de « lui rentrer dedans frontal » et il obtempérait.

- Et quelle est votre impression dans ce cas, Julian ?

- Que vous connaissiez ma mère, asséna-t-il en tentant de maîtriser le tremblement de ses mains. Au premier cours, vous l'avez appelé par son nom de jeune fille alors même que tous ses travaux de chercheuse depuis son mariage en 1959 sont signés Aurélia Shelton. Elle détestait qu'on lui rappelle qu'elle était une Grims. (Il déglutit pour se donner une seconde de répit avant de reprendre). Vous m'avez aussi demandé si je connaissais Plymouth, comme si vous vous attendiez à ce que ça soit le cas. Le problème, c'est ce que je n'y suis jamais allé. Ma mère, en revanche, aimait y passer ses vacances quand elle est arrivée en Angleterre au début. Je m'en suis rappelée après coup.

- Julian...

- J'ai fait le calcul. Ma mère a étudié à Ilvermorny entre 1945 et 1952. Et d'après votre parcours indiqué en préambule des livres que vous avez écrit... vous aussi. Ou du moins vous êtes arrivés depuis la France parce que votre famille se partage entre les deux pays depuis des siècles. Ça, je le tiens de ma cousine, elle a étudié la généalogie. Et vous m'avez justement dit qu'une amie vous avait aidé à vous intégrer à Ilvermorny. Cette amie... ?

Perrot soupira, défait.

- Était bien votre mère, oui, souffla-t-il.

L'aveu, si attendu et pourtant si surprenant, se suspendit entre eux aussi sûrement que si l'atmosphère s'était soudain figée. Julian sentit son esprit se vider. Il oublia momentanément pourquoi il était là en train de questionner Perrot : l'enquête sur le Rituel d'Ancrage et Emilia Cooper n'avait plus d'importance. Même le sourire énigmatique de la Joconde blonde ne faisait pas le poids face à ce lien qui se dessinait par-delà la mort et le reliait d'une nouvelle façon à sa mère. Il eut l'impression d'avoir le corps saturé d'émotions contradictoires en même temps. Soulagement, colère, perdition. L'homme en face de lui avait connu sa mère autrement que lui. Il avait connu sa version jeune, américaine, fille de grande famille. Tout le contraire de l'image qu'il gardait d'elle et les deux versions se heurtaient dans son esprit tandis qu'il continuait à fixer Barenne Perrot, le cœur affolé.

- Pourquoi vous ne m'avez rien dit ? demanda-t-il, la voix vibrante d'une colère mal contenue. Ça fait des mois... Toutes les remarques, tous les sous-entendus...

- J'essayais justement de ne pas en laisser échapper, mais je n'ai pas réussi aussi bien que je l'aurais voulu. C'est juste que... Vous lui ressemblez. Physiquement bien sûr en partie, mais surtout dans votre façon d'être. C'est assez perturbant à voir après tout ce temps.

- Tout ce temps ?

- Environ quinze ans. Depuis le départ d'Aurélia pour l'Angleterre. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais elle a en quelque sorte coupé les ponts avec tout ce qu'elle laissait derrière elle. Moi compris.

- Si, je sais... Mon parrain m'a raconté.

Un éclat de reconnaissance s'alluma dans les yeux bruns profonds de Perrot.

- Ah oui, Leonidas. Le cousin. C'est lui qui m'a annoncé votre naissance, Aurélia ne l'avait pas fait. Elle avait gardé contact un minimum auparavant, j'étais même venu à Londres pour lui rendre visible, mais à partir du moment où elle est devenue mère... (il laissa planer un léger silence équivoque). Enfin disons que la parole ne passait plus dans le conduit de cheminée pour reprendre une expression typiquement américaine.

C'était la première fois que Julian l'entendait. Mécaniquement, il la plaça dans un coin de sa mémoire pour pouvoir la ressortir et faire rire Liam à cause de son accent anglais. Il ne comprenait pas pourquoi il pensait à ça maintenant. C'était trivial, voire sans importance, mais ça lui permettait de s'accrocher à quelque chose de tangible. Le reste ne l'était pas : c'était même toute sa réalité qui tanguait.

- Racontez-moi, exigea-t-il, conscient d'être en train de donner un ordre à un professeur. Je veux savoir. Je veux savoir qui était ma mère.

- Vous le savez certainement mieux que moi.

Il secoua la tête immédiatement.

- Non... Ou alors je n'en ai plus l'impression. Depuis que je suis arrivé ici, je n'arrête pas de découvrir des choses. (Il fit un grand geste censé englober le pan entier de la vie de sa mère qu'il s'était pris en pleine face en quelques mois et Perrot n'eut pas l'air surpris, ce qui renforça sa frustration). Elle n'avait jamais parlé de sa famille et je découvre tout un clan, une des plus vieilles familles des Etats-Unis, commença-t-il à énumérer. Elle n'avait jamais eu de problèmes avec quelqu'un et là j'apprends qu'elle détestait Ronan Graves, le mari de sa propre sœur. D'ailleurs elle ne s'entendait apparemment pas plus avec Cordelia.

- Leurs rapports étaient complexes, nuança Perrot.

Mais Julian ne se laissa pas interrompre. Il avait besoin de s'exprimer. Personne – à part peut-être Leonidas – n'avait l'air de comprendre qu'il avait besoin de réponses. Il en avait besoin pour la simple raison qu'il ne pouvait plus poser les questions à sa mère. Or ne pas savoir revenait justement à ne pas réussir à la laisser partir.

- Oui, complexe semble être le bon pour résumer la vie de ma mère, mais je m'en rends compte seulement aujourd'hui. J'ai l'impression de ne plus la connaître pour être honnête, tout ça parce qu'elle avait voulu fuir quelque chose il y a vingt ans. Et je sais que vous étiez son ami. Elle vous a aidé à vous intégrer dans un nouveau monde à l'époque et aujourd'hui je vous demande de faire pareil avec moi. Je veux savoir.

- Julian, écoutez... Je ne pense pas être celui qui...

- Ma mère est morte, professeur, coupa-t-il. Ce n'est pas elle qui me donnera mes réponses.

Les mots s'étaient échappés avant qu'il ait pu réellement les appréhender et il ne prit conscience de la dureté de son ton qu'en voyant l'expression du professeur Perrot, figé de l'autre côté du bureau dans un immobilisme de marbre. Sa respiration s'accéléra. Il sentait son cœur battre trop vite et toute sa cage thoracique était prise dans un étau qui le poussait presque hors de corps. Morte. Merlin, ce mot ne cesserait jamais de lui paraître irréel.

Finalement, au bout de plusieurs secondes étouffantes, Perrot soupira. Il se passa une main sur le visage, las, et fit un geste de résignation avec ses lunettes encore au creux de sa paume.

- Très bien, très bien, céda-t-il. Je suppose que vous avez raison, vous avez le droit de savoir. Mais sachez qu'il n'y a pas grand-chose. Aurélia et moi étions camarades et amis d'école, la vie nous a ensuite séparé. Je l'appréciais beaucoup, mais il est difficile de maintenir la teneur des souvenirs avec le temps...

- Je veux quand même votre version. Je veux savoir comment était ma mère à Ilvermorny... Leonidas ne m'a pas dit grand-chose.

- C'est normal, il avait un an de moins que nous. Ce n'est pas beaucoup, certes, mais ça suffisait pour avoir des cercles d'amis différents.

- Mais mon parrain m'a justement dit que vous étiez souvent avec des élèves plus âgés... Hum, Cordelia et Heather Douzebranches notamment. Et un certain... Diego ?

Cette fois, il retint son souffle. C'était un coup de bluff délibéré élaboré par Théa et Othilia qui lui avaient conseillé de l'utiliser dès que l'opportunité se présenterait. Seulement, même s'il voulait en savoir plus sur les « 5 de la génération 1950 », il aurait voulu que sa conversation avec Perrot ne soit pas entachée par l'enquête. Au fond de lui, il savait pourtant que c'était égoïste – Liam attendait des réponses, les autres n'avaient pas cessé de travailler dur pour avancer sur le contre rituel – mais il n'arrivait pas à se défaire de la sensation qu'il gâchait sa chance d'avoir enfin une discussion sincère au sujet de sa mère.

Perrot parut d'ailleurs surpris de cette entrée en matière et ses sourcils se froncèrent tandis qu'il se remettait à jouer nerveusement avec ses lunettes. Julian pensa à sa sœur qui faisait la même chose avec son collier. Au moins, il n'était pas le seul à être tendu.

- Leonidas vous a parlé de ça ? s'étonna-t-il.

- Il l'a juste évoqué, mentit-il, anxieux que Perrot ne voit clair dans son jeu. Je ne sais plus pourquoi, je crois que je lui demandais comment il connaissait Hilda Douzebranches...

- Tout le monde connait Hilda grâce à son café au Village.

- Je sais, oui. Mais il a laissé échapper que ma mère connaissait aussi Heather alors... j'ai juste posé des questions.

- Vous me semblez en effet doué pour ça.

Immédiatement, il se sentit rougir et Perrot s'empressa de faire un geste d'excuse.

- Désolé, je ne voulais pas dire... Enfin, je comprends pourquoi vous le faites. Votre mère n'est pas... n'était pas une femme facile à cerner. J'avoue avoir beaucoup de questions également. J'ai toujours pensé que Cordelia était celle qui détenait les réponses.

- Pourquoi ?

- Parce que même si le départ de votre mère était sûrement dû à plusieurs facteurs, je n'ai jamais réussi à comprendre celui qui a fini par être déterminant. Et la raison à cela ne peut qu'être parce qu'elle a eu lieu là où personne d'extérieur ne pouvait entrer : le « Sarana ».

- Le manoir des Grims, traduisit Julian.

- Le huis-clos des Grims, plutôt. Pour être parfaitement honnête, je viens moi aussi d'une famille sang-pur et assez ancienne, mais les Grims étaient d'un autre niveau. On parle d'une vieille aristocratie américaine figée dans ses traditions. Il n'y a qu'à voir comment le divorce a été refusé à Cordelia alors même que son mari... enfin je... vous savez...

Visiblement, le professeur Perrot ne savait plus comment achever sa phrase, incertain de ses connaissances sur le cas Ronan Graves. Il s'empressa de le rassurer, l'esprit embrumé.

- Je suis au courant pour son emprisonnement, ne vous en faites pas, dit-il, les mains moites. Il a voulu faire évader Grindelwald.

- C'est ça...

- Mais quel rapport avec ma mère ?

- Honnêtement ? C'est juste un sentiment, mais je connaissais Aurélia. Elle était ma meilleure amie. Alors je pense pouvoir affirmer avec certitude qu'elle détestait la magie noire. Elle a dû la percevoir chez Ronan... Ce n'était pas dur à voir en réalité. Et un jour elle ne l'a plus supporté, je pense.

Le ton de Perrot était prudent, comme s'il pesait et contre pesait soudain chaque information, et Julian se pencha en avant.

- Quand vous dites que ce n'était pas dur à voir... Vous connaissiez Ronan ?

- Je l'ai fréquenté quelque peu à travers Aurélia et Cordelia, se contenta-t-il de répondre. Vous vouliez savoir une chose à son sujet ?

Tellement de choses, pensa-t-il alors que sa frustration reprenait le dessus contre sa peur et ce sentiment de vertige interne qui l'avait paralysé plus tôt. Il aurait aimé savoir ce qui s'était passé entre lui, Cordelia et sa mère pour que cette dernière refuse de leur parler à nouveau ou pour qu'elle se retrouve avec des marques sur le cou le soir où elle avait demandé à Leonidas de lui faire quitter le pays. Mais il ne devait pas s'éparpiller. Il était en train de dévier de la voie qu'il s'était fixé, à savoir les cinq noms de la liste. Pourquoi les « 5 de la génération 1950 » avaient-ils cherchés à travailler sur le Rituel d'Ancrage ?

- Non, rien en particulier... Comme je vous disais, je veux simplement apprendre à connaître ma mère quand elle était plus jeune. Elle était amie avec Heather, Cordelia, Diego et vous alors ? A l'époque d'Ilvermorny ?

A nouveau, les noms firent tressaillir Perrot.

- Amie est sans doute un peu fort. Je parlerais plutôt de connaissances ou de camarades, corrigea-t-il. Heather et Aurélia se sont connues au Comité des Elèves. Elles revendiquaient que les filles puissent intégrer les équipes de Quodpot, ce qui n'était pas permis à l'époque. Maintenant que j'y repense, je crois que c'étaient elles qui avaient organisé une sorte de manifestation dans le hall avec plein de pancartes qu'Aurélia avait fait. Elle dessinait très bien.

Julian ravala le « je sais » qui lui montait aux lèvres. Ce n'était pas Perrot qui allait lui apprendre que sa mère était une artiste de talent : au moins cette partie d'elle lui appartenait. Pourtant, il resta sans voix face à la vision qui se forma dans son esprit. Il s'imagina sa mère, jeune et révoltée avec une pancarte à la main, accompagnée d'Heather Douzebranches dont il calqua les traits sur ceux de Noah et Hilda, tout en folles boucles noires et air défieur. Le portrait était si vivace, si coloré... Il aurait presque pu regarder un film dont on avait coupé le son alors qu'il se représentait une foule d'élèves anonymes et sans visage dans le Grand Hall sous la coupole de verre.

- Heather connaissait Cordelia car elles étaient dans la même année, continua Perrot, maintenant plongé dans ses souvenirs. Pour nous, deux ans d'écart faisaient d'elles des Seniors expérimentées, mais je pense qu'elles étaient impressionnées par la détermination d'Aurélia. Votre mère avait simplement une façon de capter l'attention que peu de personnes peuvent se targuer de posséder.

- Cordelia aussi participait à la manifestation ?

Perrot eut un rire amusé.

- N'ayez pas l'air si choqué, Julian. Je sais que votre tante n'a pas l'âme d'une révolutionnaire, mais c'était une cause importante pour toutes les jeunes filles à Ilvermorny cette année-là.

- Seulement les jeunes filles ?

- Non, vous faites bien de me reprendre. J'étais dans la manifestation, bien sûr. Ce qui est un comble parce que je n'ai jamais vraiment joué au Quodpot. Mais Aurélia non plus cela dit. Seule Heather y avait joué un peu dans son enfance et Diego également...

Sur le nom de Diego Calderon, la voix de son professeur s'éteignit. Julian crispa ses poings contre ses genoux. Son cœur se remit à s'affoler presque douloureusement. Il se sentait déjà épuisé à force de sentir son rythme cardiaque changer en une seconde si brutalement et de se prendre des vagues de souvenirs qui manquaient de le submerger.

- Je n'ai jamais entendu parler de lui, dit-il avec prudence. Diego.

- Un simple ami de lycée, éluda Perrot.

- Mais vous étiez tous proches, non ? Mon parrain me l'a dit.

Encore une fois, Leonidas se trouvait être une bonne excuse.

- Oui, évidemment nous étions proches... J'imagine que vous n'osez pas parler du drame mais que votre parrain l'a évoqué, c'est cela ?

Julian retint une expiration victorieuse. Théa et Othilia avaient eu raison : Perrot était tombé dans le piège de penser qu'il savait déjà et venait de laisser échapper un élément sensible.

- Il a évoqué quelque chose comme ça, oui... Mais je ne sais pas trop... ?

- Oh... Dans ce cas... Je suppose que je peux vous le dire...

Mal à l'aise, Perrot se mit cette fois à jouer avec les bords des parchemins toujours posés devant lui et Julian vit son écriture se tordre au rythme des gestes nerveux de son professeur.

- Diego Calderon était un élève d'origine mexicaine. Il était en sixième année cette année-là, soit une classe entre Aurélia et moi et Heather et Cordelia. Il faisait un peu le lien. C'était un garçon charmeur issu d'une famille ancestrale au Mexique qui voulait faire une année à l'étranger et naturellement il était venu à Ilvermorny. Diego a assez vite rejoint l'idée de notre manifestation, même si je pense que c'était plus pour les charmes féminins de notre groupe que par réelles convictions.

L'agacement dans la voix de Perrot n'était pas loin de la surface et suffisamment prégnante pour que Julian la perçoive. Il se retint de commenter. Par « charmes féminins », il se demanda si Perrot pensait à une fille du groupe en particulier. Est-ce que Diego Calderon avait eu un coup de cœur pour sa mère ? L'idée même le prenait au dépourvu. C'était sans doute idiot en plus... Ses parents s'étaient rencontrés en début de vingtaine. Il était probable que sa mère ait eu d'autres histoires d'amour avant son arrivée en Angleterre.

- Notre groupe s'est assez vide soudé, raconta Perrot. Nous aimions les mêmes choses, nous venions tous du même milieu. Avec le recul, je réalise à quel point nous étions enfermés dans un entre-soi étrange.

- Quand vous dites « les mêmes choses », c'est-à-dire ? Qu'est-ce que ma mère aimait ?

Même si sa question était poussée par une curiosité sincère, il ne put s'empêcher de penser avec ironie qu'il était peu probable que Perrot lui réponde « les Rituels d'Ancrage » en toute simplicité.

- Beaucoup de choses : l'art, l'histoire, la culture sur toutes ces formes... Nous étions tous passionnés par l'histoire d'Isolt Sayre justement, ajouta son professeur en désignant son devoir. Il faut dire que c'est une des plus grandes figures historiques du pays. Justement, c'est peut-être ce qui a causé la perte de Diego...

- Quoi ?

Perrot baissa les yeux. Il prit une seconde pour reprendre contenance avant de relever la tête et Julian entrevit une myriade d'émotions inscrites sur le visage de cet homme pourtant toujours si flegmatique.

- Diego avait une âme aventureuse, voyez-vous. Il aimait explorer le château, ce qui est normal. Pour lui, tout paraissait nouveau et excitant, tandis que pour nous Ilvermorny était simplement une école. Mais il nous a emporté dans sa passion. Après tout, Ilvermorny était la mémoire vivante d'Isolt Sayre. Nous nous sommes mis à lui montrer des endroits plus confidentiels comme le rocher sous lequel s'enfonce le cours d'eau dans le parc ou les sous-sols. En tant que professeur, je ne devrais pas vous dire ça évidemment...

Mais Julian n'en avait rien à faire que Perrot et ses amis aient un jour enfreint le règlement. Il se concentra surtout sur sa tentative de ne pas rougir à la mention du rocher dans le parc alors que son esprit conjurait l'image de la grotte et de son baiser avec Noah.

- Malheureusement, un jour, Diego a voulu vivre l'aventure de trop. Il n'a prévenu personne et a voulu explorer la Sylve d'Argent autour d'Ilvermorny, là même où Isolt avait rencontré James Steward et ses fils adoptifs. Mais ce n'est pas un hasard si ces bois sont considérés comme dangereux. (La voix de Perrot flancha une seconde). Il est tombé sur un Dissimuleur.

- La créature qui a tué les parents biologiques de Chadwick et Webster ? Je n'ai pas eu le temps de me renseigner dessus. Qu'est-ce que c'est exactement ? On n'en a pas en Angleterre.

- C'est un croisement entre un Demiguise et une Goule qui vit presque exclusivement dans les forêts du Massachussetts, une créature très dangereuse car elle a la capacité de se cacher derrière n'importe quoi. Ses proie de prédilection sont les humains et disons qu'elle est assez... sanguinaire. Vous ne la voyez pas arriver avant qu'elle se jette sur vous.

Le professeur Perrot avait pâli à mesure que les mots lui échappaient et Julian comprit soudain, parcouru d'un frisson horrifié.

- Diego a été tué par Dissimuleur...

- Malheureusement, oui... Son corps a été retrouvé le lendemain lacéré, presque méconnaissable. Excusez-moi, je n'aime pas en parler...

- Désolé, je ne voulais pas...

- Ce n'est rien, ce n'est rien. Simplement, ça a été très compliqué. Pour tout vous dire... C'est nous qui avons retrouvé le corps.

Julian se figea, pareil à une statue de sel. Le sang lui battit les tempes et il ne réussit pas à articuler le moindre son, choqué, alors que Perrot déglutissait avec difficulté avant de reprendre comme s'il débittait un discours appris par cœur.

- Nous nous inquiétions de ne pas le voir revenir au matin et nous sommes partis à sa recherche. Nous savions que nous n'avions pas le droit de sortir de l'école, mais Heather connaissait un passage dans le mur d'enceinte. La découverte a été un véritable choc, bien sûr. Heather n'a plus jamais été la même après ça... Je pense que son esprit n'a pas supporté l'horreur de la scène.

Soudain, une nouvelle pièce du puzzle s'assembla. L'instabilité d'Heather Douzebranches que tout le monde croyait folle à cause de la malédiction de sa famille avait en réalité un ancrage bien réel, une tragédie tombée dans l'oubli. Ce n'était pas étonnant qu'elle soit devenue instable émotionnellement après avoir été témoin d'une horreur pareille.

- Evidemment, le MACUSA a voulu étouffer l'affaire et les journaux en ont très peu parlé. Il fallait éviter un incident diplomatique avec le Mexique alors même que l'héritier des Calderon venait de mourir à Ilvermorny... Nous l'avons tous assez mal vécu et notre groupe a peu à peu explosé. Cordelia et Heather ont été diplômées et je suis resté seul avec Aurélia. (Perrot soupira). Désolé, ce n'était sans doute pas le récit que vous vouliez entendre... Je ne sais pas pourquoi je me suis laissé emporté vers ce chemin. La prochaine fois, si vous voulez toujours en apprendre plus, je peux vous raconter des souvenirs plus joyeux.

- La prochaine fois ?

- Maintenant que vous connaissez le lien qui m'unissait à Aurélia, je serais ravi de vous parler d'elle. Quelque chose me dit que vous en avez besoin. Bien sûr, je reste votre professeur, entendons-nous bien... Mais je suppose que je peux prendre de mon temps pour parler au fils d'Aurélia ne serait-ce que pour honorer la mémoire d'une amie chère.

Julian ravala la boule chauffée à blanc au creux de sa gorge. Il avait l'impression d'avoir reçu trop d'informations, trop de pression, trop d'émotions. Perrot avait tort. Il n'était pas sûr de vouloir parler de sa mère. Il venait de le faire pour en savoir plus sur l'enquête qu'ils étaient tous en train de mener, mais ça allait faire des mois qu'il n'arrivait justement pas à parler d'elle. Ce n'était pas faute d'avoir eu des propositions pourtant : Aileen, Liam, Noah, Othilia, Leonidas... Tout le monde lui proposait de parler. Et s'il arrivait à peu près à écouter les anecdotes et les histoires qui lui permettaient de reconstituer pièce par pièce le mystère qu'avait été le départ précipité de sa mère, il n'arrivait toujours pas à lui-même prendre la parole pour évoquer ses souvenirs avec d'autres personnes.

A croire que les couloirs du temps ne se remontaient qu'en sens unique... 

*****************************************

J'ai conscience que j'accélère un peu le rythme de l'histoire, mais je me disais que j'en avais besoin. On est déjà au chapitre 33 et je me suis dis que Julian avait besoin d'avancer, ce n'était pas la peine de faire durer le suspens sur les cinq noms de la liste. Evidemment, tout n'est pas encore révélé, bien au contraire... Votre avis ?

ELEMENTS TIRES DU CANON :

- Tout le passage au début sur Isolt Sayre est repris de Pottermore. 

*************************************

Et maintenant, avant de se quitter.... *roulement de tambour* Le résultat du concours de mèmes !! 

MEDAILLE DE BRONZE : "Dynamique de groupe" by aouifrereee avec 4 votes ! 

MEDAILLE D'ARGENT : "Un plan presque parfait" by rouge_comme_Luna avec 11 votes ! 

MEDAILLE D'OR : L'esprit de noël by slverhope avec 16 votes ! 

Bravo aux gagnant.es ! 

J'aimerais encore remercier toutes les personnes qui ont participé et notamment un big up énorme à HarryStranger ! Tu m'as fait mourir de rire ! 

Sachant que je n'ai pas réussi à caser tous les mèmes reçus pour cause de limite sur Wattpad, je pense que je ferai une session 2 un jour pour marquer le coup de quelque chose haha ! Ca peut être drôle et en tout cas moi je me suis éclatée ! Ca vous tenterais ? 

Prochain post : chapitre 34 - lundi 17 janvier 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top