Chapitre 32 : Amour Censure
Salut ! Chapitre tardif ce soir, mais demain j'ai plein de choses à faire ^^ J'espère que vous l'aimerez !
Sinon, info capitale de ma semaine : Spider-Man No Way Home est juste dingue ! Mais foncez le voir si c'est pas déjà fait, franchement j'ai adoré et la salle a hurlé pendant 2h30 c'était une ambiance de malade haha !
Pour la citation du jour, c'est une chanson de Hoshi que j'écoute en boucle depuis un moment. Elle est juste sublime, je recommande si vous ne connaissez pas. Je lui emprunte le titre au passage.
Bonne lecture ^^
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Chapitre 32 : Amour censure
« Au placard, mes sentiments
Surtout ne rien dire et faire semblant
[...]
Travestir qui je suis vraiment
Faire taire la rumeur
Les mots sont tranchants »
- Hoshi -
// 20 janvier 1980 //
Sans surprise, il s'avéra que Noah était très doué pour l'éviter.
Julian aurait dû anticiper ce talent qu'avait Noah de s'infiltrer dans sa vie et de s'en retirer tout aussi vite, comme de la fumée impossible à attraper avec les mains. Depuis la veille, il tentait d'accrocher son regard dès qu'ils étaient dans le dortoir pour qu'il s'attarde alors que les autres sortaient, mais Noah était le premier à filer au petit déjeuner et le dernier à rentrer le soir. Dans la journée, il n'était jamais seul. Soit ils étaient en cours – et encore ils ne les avaient pas tous en commun – soit il restait accroché à Othilia – cette dernière semblait ravie de l'attention subite que lui portait son petit ami – soit ils étaient tous ensemble à travailler sur le moyen de briser le Rituel d'Ancrage.
Les autres ne paraissaient pas vraiment avoir remarqué de changement, mais Julian ne pouvait pas leur en vouloir. A leurs yeux, Noah et lui ne devaient pas être si proches que ça mis à part leur lien par le dessin et tous leurs moments avaient eu lieu à deux, sans personne autour. La seule qui semblait suspicieuse était Aileen. Depuis son anniversaire – et le baiser sous le rocher – elle lui jetait des coups d'œil étrange et Julian était sur les nerfs. Il se demandait si elle savait... Mais c'était impossible. A moins que Noah lui en ait parlé – il ne voyait pas pourquoi – elle n'avait aucun moyen de savoir : ils avaient été seuls ce jour-là. Surtout, si elle savait, elle serait sans doute venue lui dire quelque chose. Il le redoutait, mais Aileen ne disait rien. Elle se contentait de le fixer, interdite, avant de se remettre à agir normalement, même si son sourire joviale avait souvent l'air forcé.
Malheureusement, Aileen n'arrivait pas à chasser ses autres inquiétudes de son esprit. En fait, il avait tellement qu'il n'arrivait plus à les dénouer et ses émotions ne formaient plus qu'un énorme nœud douloureux partout dans son corps. Son ventre, sa gorge, sa tête... Il avait mal partout, comme si son angoisse s'infiltrait jusque dans ses organes et dans ses muscles. Il avait besoin de parler à Noah. Il avait besoin de savoir ce qu'il pensait, ce que ce baiser avait signifié pour lui... Au fond, Julian ne savait même pas ce qu'il voulait. Que Noah lui dise que tout ça n'avait été qu'un malentendu et qu'ils pouvaient l'oublier ? Ou au contraire que ce qu'ils avaient partagé était réel ?
La veille, après sa discussion avec Charlotte sur la soi-disant malédiction des Douzebranches, il avait passé une heure assis sur son lit à relire le paragraphe de son cours de Droit qui le hantait : « 1950 : Dépénalisation des pratiques sexuelles déviantes, aussi connues sous le terme Loi des Mauvaises Mœurs. L'homosexualité est désormais considérée comme un trouble mental par le Conseil National des Guérimages ». Cette Loi des Mauvaises Mœurs faisait écho à celle des Bonnes Mœurs qui pénalisait purement et simplement les relations déviantes. Julian supposait que c'était une amélioration : il ne risquait plus la prison, simplement l'internement psychiatrique et le jugement de toute la communauté sorcière.
Il ravala la boule chauffée à blanc dans sa gorge. Non, ce n'était pas amélioration. C'était juste terrifiant. Il aurait aimé pouvoir en parler à quelqu'un... Matthew, Leonidas, son père, Charlotte... Même Théa, Aileen ou Liam. Mais l'idée même de devoir avouer quelque chose comme ça le pétrifiait autant qu'un regard de basilic. C'était impossible. La seule personne avec qui il pouvait espérer en parler, c'était Noah lui-même.
Et sa chance se présenta juste après le déjeuner.
Techniquement, il avait cours de Sortilèges à cette heure-ci, mais il avait demandé à Aileen de l'excuser auprès du professeur Fleming, prétextant un mal de tête. Ce qui n'était pas totalement faux : Noah était devenu sa migraine personnelle. Inquiète, Aileen avait voulu l'emmener à l'infirmerie, mais il lui avait assuré qu'il avait simplement besoin de dormir un peu et qu'il irait se reposer dans le dortoir. Elle n'avait pas paru extrêmement convaincu et lui avait jeté un nouveau regard suspicieux avant d'abandonner. Et il était donc rentré au dortoir.
Quand il poussa la porte, il découvrit cependant qu'il n'avait pas été le seul à avoir cette idée. Noah était assis à son bureau, un genou replié contre son torse, et dessinait distraitement. Dès qu'il entendit la porte s'ouvrir, il releva les yeux. Et il se crispa. Ouais, bienvenu au club, songea Julian avec ironie. Il ne voyait pas pourquoi il devait être le seul à être à vif à cause de la situation.
Un silence inconfortable s'étira de longues secondes sans aucun d'eux n'ose le briser, puis Noah se râcla la gorge.
- Hey... souffla-t-il.
- Salut...
« Salut ». Julian eu envie de s'enterrer sous le château. Il n'avait rien trouver de mieux. Noah lui-même parut surpris, puis un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
- Respire, Jules. J'ai l'impression que tu vas me faire une crise cardiaque.
Il sentit le rouge lui monter aux joues. Instinctivement, il inspira profondément et l'étau qui enserrait sa poitrine se détendit. Respirer... C'était aussi le conseil que Noah lui avait donné quand il lui avait pris la main pendant le match. Ce moment paraissait presque insignifiant maintenant face à ce qui s'était passé sous le rocher.
- Non, non, ça va, dit-il d'une voix rauque. Hum, je m'attendais juste pas à ce que tu sois là aussi...
- Quoi ? A sécher le cours de Fleming ? C'est moi qui m'attendait pas à te trouver là.
Julian lui accorda le point. Des deux, il supposait qu'il était effectivement le moins susceptible de sécher les cours, ce qui ne lui était jamais arrivé au passage.
- J'avais mal à la tête, se justifia-t-il malgré tout.
Noah ne parut pas convaincu. Il baissa à nouveau les yeux sur son dessin.
- Si tu le dis...
- Et... et toi ? Pourquoi t'es resté là ?
- Pour t'éviter ? lança Noah sur le ton de l'évidence.
La pique, aussi mordante que réaliste, traversa Julian douloureusement. Le fait que Noah ne prenait même pas la peine de le regarder était pire que s'il lui avait accordé son attention et il se retrouva figé sur place sans savoir comment réagir. Il aurait dû se préparer psychologiquement avant de l'affronter, mais il avait été pris par surprise. Il tenta de se recomposer un visage neutre.
- M'éviter ne pas va faire grand-chose, on partage un dortoir, on se voit tous les jours... Va bien falloir parler à un moment ou un autre, plaida-t-il.
- Et bien un autre alors. Je suis occupé là.
Comme si ce n'était pas assez évident, il leva son crayon au-dessus de sa tête en l'agitant dans un geste équivoque. Julian se retint de lui arracher des mains.
- Je pense que notre discussion est plus importante que ça, tu crois pas ? s'exaspéra-t-il.
- Ca dépend du point de vue. Est-ce qu'on a beaucoup de choses à dire ?
- Moi j'en ai en tout cas.
D'un coup de baguette, il veilla à fermer la porte, puis jeta un Assurdiato par acquis de conscience. Noah haussa un sourcil.
- T'es sûr que tu veux parler là ou t'essayes de me dire quelque chose ? dit-il d'un ton suggestif.
Pris au dépourvu, Julian rougit immédiatement, puis soupira avec agacement.
- Arrête... Je suis sérieux.
- Comme d'habitude ! (Noah reposa son crayon en le jetant négligemment sur le bureau). C'était quoi le sort que tu viens de jeter ? Ca évite qu'on nous entende ?
- Assurdiato ? Oh oui... Hum, c'est un sort que j'ai entendu à Pourdlard. Un élève plus âgé l'a lancé un jour à côté de moi à la bibliothèque et j'ai eu les oreilles qui bourdonnaient après. J'ai essayé de le reproduire et j'ai réussi. Je pense qu'il a dû l'inventer...
Avec le recul, il se trouvait irresponsable, surtout que l'élève en question était Severus Rogue, un Serpentard de l'année des Maraudeurs à l'air toujours sombre et brumeux et que le sort aurait pu mal tourné. Mais Julian aimait les défis, surtout ceux qui concernaient les sortilèges, et il avait eu envie de le reproduire : il avait réussi du premier coup. Fort de sa découverte, il l'utilisait quand il en avait besoin avec parcimonie, juste au cas où, mais une discussion comme celle qui allait suivre était une situation d'urgence.
Dans les yeux de Noah, il lut malgré tout une pointe d'admiration et son orgueil s'en trouva flatté, même s'il ne l'aurait jamais reconnu. Défait, Noah parut toutefois considéré que les risques étaient écartés et il hocha la tête.
- Ok, très bien, on va parler, céda-t-il. Hum...
Pendant une seconde, il sembla déstabilisé lui aussi. Julian fit pianoter ses doigts le long de sa jambe.
- On peut peut-être s'asseoir ? suggéra-t-il finalement. Pour mieux... parler ?
- Je suppose...
A nouveau, il y eu un moment de flottement. Ils regardèrent tous les deux leur lit respectif et Julian s sentit soudain mal à l'aise à l'idée de s'assoir avec Noah dessus, puis ils avisèrent leur chaise de bureau, si formelle, avant qu'il ne désigne le sol en une proposition muette.
- Ouais, très bien, marmonna Noah.
Il s'assit en tailleur, le corps tendu comme s'il était prêt à se relever d'un bond, et Julian l'imita. Le problème, c'était que maintenant qu'il avait Noah en face de lui, il ne savait plus par quoi commencer. Trop de choses se bousculaient dans sa tête.
- Je croyais que t'avais plein de choses à dire ? lança Noah, impatient.
- Je croyais aussi...
- Jules, sérieux, est-ce qu'on peut juste... ?
- Non, je ne peux pas oublier. J'ai essayé et ça fait deux jours que j'y pense. Je veux... je veux savoir ce que tu penses toi aussi...
- Est-ce que ça importe même ?
Julian le dévisagea. Sa réponse jaillit avant qu'il ait songé à faire semblant :
- Oui ! Evidemment que oui, je veux dire...
- Mais qu'est-ce que ça peut te faire ? coupa Noah. Ça nous donnera pas un choix pour autant. Ce qu'on a fait... (il détourna les yeux). C'est illégal. Ça l'était il y a deux jours, ça l'est encore aujourd'hui, et ça le sera demain. Alors de quoi tu veux qu'on parle ? De quel hôpital psychiatrique on va partager ?
Les mots, cruels de vérité, l'atteignirent en pleine poitrine. Il inspira douloureusement. La menace d'être considéré comme déviants par le Conseil National des Guérimages aux Etats-Unis, mais aussi par tous les Médicomages anglais de l'autre côté de l'Atlantique, lui pesait aussi.
Julian ne trouva rien à répondre pendant plusieurs secondes, le temps pour Noah de remplacer son crayon par une cigarette. Il réussit à refaire fonctionner sa voix quand il l'alluma.
- Donc quoi... ? dit-il, perdu. C'était juste comme ça, un moment d'égarement... ?
- Je ne sais pas, Jules... Vois ça comme un jeu si tu veux.
Un jeu. A nouveau, le mot lui tordit le vendre. Noah devait avoir raison. Au moins avec un jeu, il n'y avait pas de réelles conséquences. Rien ne pouvait arriver tant que vous respectiez les règles d'un jeu. Mais justement, Julian n'était pas sûr qu'ils aient respecté les règles, c'était même tout l'inverse, et il se mordit l'intérieur de la joue devant cette constatation.
- Tu veux arrêter deux secondes d'être évasif ? s'agaça-t-il. On dirait que tu te défiles ! Alors que c'est toi qui... enfin tu sais !
- Moi ? répéta Noah en haussant un sourcil. Non, je ne sais pas, mais vas-y éclaire ma baguette.
Visiblement, il avait décidé de continuer à se dérober. Ou peut-être continuer à jouer. Julian retint un juron.
- Merlin, bien sûr que si tu sais. Depuis que je suis arrivé à Ilvermorny, tu lances des remarques, des regards, des sous-entendus... Et avant-hier sous le rocher, c'est toi qui a... Enfin c'est toi qui m'a embrassé !
Voilà, le mot tabou était lâché. Il lui brûla les lèvres aussi sûrement que celles de Noah l'avaient fait au cœur de la source d'eau chaude et il détourna les yeux à son tour. L'odeur âcre du tabac s'enroulait autour de lui, renforçant sa nausée, mais il n'osa pas demander à Noah d'éteindre sa cigarette. Si ça pouvait lui calmer les nerfs à lui...
- Alors pourquoi... ? reprit-il d'une voix horriblement plaintive qu'il détesta. Je veux juste savoir pourquoi... Si c'est un jeu, je ne comprends pas ce que tu voulais...
- Je ne sais pas non plus, admit Noah, mal à l'aise. Pour voir, j'imagine. Pour voir ce que ça faisait avec un mec, c'est tout. Pas besoin de te prendre autant la tête, Jules.
- Mais...
- Mais quoi ?
Le ton sec de Noah le piqua. Sa colère se heurtait maintenant à sa peur pour se transformer en vague de frustration submergeant le reste. Noah avait peut-être le droit d'être imbuvable comme ça avec les autres, mais il estimait qu'il lui devait une explication et il n'allait le laisser se cacher derrière ses remarques acerbes comme il semblait en avoir l'habitude.
- Dans la grotte, t'as dit... tu as dit que t'aimais briser les règles parce que c'était justement interdit, mais que là ça avait peut-être aussi un rapport avec moi. (Il accentua le dernier mot pur faire bonne mesure). Que toi aussi t'avais senti qu'il « se passait quelque chose » entre nous ?
- T'as vraiment tout retenu bon sang...
- Esprit de Serdaigle.
Noah secoua la tête, désabusé.
- Tu m'accuses de quoi là, Jules ? D'être comme Zack Ledwell ? cingla-t-il finalement. Quelqu'un t'as parlé des rumeurs qui avaient circulé sur lui et moi ? Parce que c'était faux et...
- Quoi ? Quelles rumeurs ? Comment ça Zack et toi... ?
Pris complètement au dépourvu, il dévisagea Noah qui le regarda avec suspicion, comme s'il se demandait s'il se moquait de lui ou non, mais son cerveau se contenta de se figer. Il revit Manfred Sullitzer penché au-dessus de Zack Ledwell, les poings en sang, alors qu'il lui jetait « espèce de pédé » à la figure. Il avait mieux observé les attitudes de ses camarades depuis et il avait remarqué que certains jetaient des coup d'œil de travers vers le capitaine de Quidditch malgré son groupe d'amis soudés. Certains ne se cachaient même pas et chuchotaient sur le passage de Zack, imitaient ses manières pour s'en moquer, ou changeaient de place au Réfectoire. Personne n'avait jamais eu les mêmes réactions envers Noah, mais si Julian avait appris quelque chose depuis son arrivée, c'était qu'il ne savait pas tout ce qui s'était passé par le passé.
Finalement, Noah parut réaliser son erreur et il tira nerveusement sur sa cigarette.
- Rien, laisse tomber, marmonna-t-il.
- Non, non, attends qu'est-ce que... ?
- Rien, on était juste amis et les gens se sont mis à parler, c'est tout. Et c'est ce qui va arriver avec nous si on n'est pas prudents.
Julian devina qu'il ne lui disait pas tout. Il aurait voulu insister, mais Noah avait soulevé un autre point important et il se concentra dessus, le cœur battant.
- Prudents... ? Tu veux dire que des gens pensent que... ? Toi et moi ?
- Non, pas que je sache. Mais ça pourrait arriver. Et c'est hors de question, d'accord ?
- Donc on oublie ? Ce qui s'est passé ?
- Jules... Qu'est-ce que tu veux que je te dises ? Que j'ai envie que ce qui s'est passé se reproduise ? Que je pensais ce que je disais quand j'ai dit que j'étais prêt à enfreindre les règles pour toi ? Que je voudrais continuer le jeu ? Je peux te le dire, mais ça nous avancerait à quoi puisque tu vas ressortir de ce dortoir en me disant que tu ne veux plus me parler ?
Une expression de contrariété tomba sur le visage de Noah dès qu'il se tut, comme s'il se fustigeait déjà d'avoir laissé échapper ces paroles, mais Julian sentit son cœur battre un peu plus irrégulièrement. Il commençait doucement à comprendre le personnage de Noah Douzebranches, surtout sa peur de l'instabilité et de l'abandon. Pas étonnant avec une mère qui était déjà partie tant de fois et ne cessait de revenir et de partir. Et s'il arrivait à lire entre les lignes à cet instant, c'est exactement ce que Noah redoutait à l'heure actuelle.
- Qui a dit que je ne te parlerai plus ? souffla-t-il. Je ne fais que ça de vouloir parler ! J'ai besoin de comprendre, d'accord ?
- Justement, t'as toujours besoin de comprendre sauf que parfois... c'est juste comme ça. On s'est embrassés pour voir ce que ça faisait et maintenant on passe à autre chose.
- Mais...
- Jules, t'as l'air de croire que si on en parle pour comprendre ce qui s'est passé, ça rendra le baiser moins interdit. T'as l'air de croire que ça ferait pas de nous des... tu sais quoi, dit Noah avec un vague mouvement de main avant de tirer une nouvelle bouffée de sa cigarette. Ça ne changera rien. Je ne suis pas comme Zack, ok ?
Julian déglutit. Merlin, il avait l'impression de se prendre coups sur coups, les oreilles bourdonnantes, comme s'il était lui-même sous l'emprise de l'Assurdiato. Il repensa soudainement à ce que Zack avait dit lorsqu'il l'avait trouvé après son agression : « Ca n'a jamais été des rumeurs, McCallum, tu le sais. Je n'ai jamais voulu me cacher non plus ». Elle était peut-être la clé, la différence... Il releva les yeux pour fixer Noah, une nouvelle détermination au creux du ventre.
- Moi non plus je ne suis pas comme Zack, affirma-t-il, incertain. Mais c'est ce que t'as dit, non ? C'est en jeu sans conséquence ? Donc ce n'est pas la même chose que lui ?
- Oui, je suppose... dit Noah, soudain intéressé.
Incapable d'exprimer plus loin sa pensée, Julian se contenta de le fixer avec intensité. S'il le fixait en pensant assez fort, peut-être que Noah allait réussir à comprendre ce qu'il voulait dire. Et par miracle, ce fut le cas. Du moins, une lueur équivoque s'alluma dans les yeux bleus de Noah. Tête penchée sur le côté, il paraissait réfléchir à toute vitesse et Julian suivit le mouvement de ses boucles dès qu'il bougeait, nerveux.
- Non, t'as raison, ce n'est pas la même chose. C'est une sorte... d'expérience.
- D'expérience ?
- Ouais, tu dois aimer ça, toi, les expériences ? C'est un truc d'intello, non ?
Il fronça le nez devant le terme.
- Si on peut dire...
- Et donc une expérience doit être menée sur la durée, tu ne penses pas ?
- Hum, je suppose... accorda-t-il, bien conscient de la direction vers laquelle Noah était en train de les amener.
Une expérience, des limites dépassées, un jeu, des règles brisées... Ce qu'ils étaient en train de faire avait d'un coup beaucoup de noms pour qualifier la même chose : une envie qui se lovait au creux de sa poitrine et dont il ne savait pas quoi faire, qu'il n'avait même jamais ressentie, et certainement pas avec Hanna. Penser à elle lui fit l'effet d'un nouveau coup.
- Et Hanna ? murmura-t-il. Othilia ? Tu... tu lui as parlé ?
Noah parut brusquement alarmé.
- Non, bien sûr que non ! s'exclama-t-il. T'es fou ? On ne peut pas en parler ! A personne. Tu m'entends, Jules ? (Il écrasa sa cigarette contre la colonne en bois du lit d'Enjolras). T'as rien dit à personne, pas vrai ?
- Non, évidemment... Je n'ai rien dit non plus. Mais... Othilia et Hanna, ce n'est pas juste... ?
- Elles n'ont pas besoin de savoir, ce n'est pas grave. Je veux dire, ce n'est pas pareil entre nous et avec elles. Ça ne compte pas.
A la mention d'un « nous », Julian sentit son cœur remonter un peu plus dans sa gorge. Il essayait de ne rien laisser paraître pour que Noah ne se rende pas compte de ce que ces mots provoquaient chez lui, mais son expression lui faisait comprendre qu'il n'arrivait pas si bien que ça à donner le change. Il songea quelques secondes à ce que Noah venait de dire. « Ce n'est pas pareil avec elles ». Peut-être, oui... Hanna avait toujours été son amie et il culpabilisait de lui cacher des choses, mais il n'avait effectivement jamais ressenti ce qu'il était en train d'expérimenter à l'heure actuelle.
- Mais avec Othilia... Enfin, t'es avec elle depuis deux ans...
- Calme-toi, je n'ai pas dit que j'allais la quitter, c'est hors de question. On n'est pas comme Zack, rappelle-toi.
- Alors ça veut dire que... ?
- Que tu restes avec Hanna, je reste avec Othilia, et tout le monde sera content. C'est juste différent entre nous, c'est tout.
Julian hocha la tête. Il était mal à l'aise face à ce plan et il voyait bien que Noah, malgré sa façade assurée, l'était aussi. Même si les choses étaient différentes entre eux, il en savait assez sur les relations amoureuses pour savoir que ni Hanna et ni Othilia n'approuveraient ce qu'ils étaient en train d'élaborer. En réalité, Julian commençait même à se demander précisément ce qu'ils étaient en train d'élaborer tant les choses lui paraissaient peu claires.
Pourtant, Noah semblait avoir trouvé la brèche qu'il voulait et il s'y engouffrait plus profondément. Sa réserve était moins prégnante. Comme preuve, il poussa l'audace à se rapprocher jusqu'à venir s'assoir face à lui, si proches que leurs genoux s'entrechoquèrent une seconde et Julian se crispa. Ils n'étaient plus dans l'obscurité de la grotte, loin des regards. Ils étaient dans leur dortoir avec la lumière du soleil qui les éclairait pleinement et il pouvait distinguer chaque traits de Noah, chacune de ses boucles noirs, chacun de ses regards un peu trop insistants qui se perdaient vers ses lèvres. Il fit un effort pour se rappeler que la pièce était fermée et insonorisée.
Juste toi et moi... songea-t-il en se rappelant des mots de Noah sur le toit d'Ilvermorny.
Peut-être qu'il avait raison. Peut-être qu'ils étaient différents mais à leur manière, pas à celle de Zack Ledwell, et que ce qui se passait entre eux n'était qu'un jeu et une expérience à tenter. Si ce n'était que ça, ce n'était pas bien grave. Ça n'en avait pas l'air du moins, mais Julian ne savait plus s'il tentait de se persuader lui-même ou si c'était la vérité...
- Juste différent, répéta-t-il avec conviction en ignorant sa voix mal assurée. Ça me va...
- Vraiment ?
- Oui, je crois...
Noah plissa les yeux. Il se pencha jusqu'à envahir son espace personnel et dit fermement :
- Je veux que tu sois sûr, Jules. C'est toi et moi ou rien. Personne ne doit savoir, personne ! Ni Liam, ni Aileen, ni Hanna, ni Matthew. On n'est pas ensemble, on n'est pas comme Zack. C'est juste un jeu, voir ce que ça fait... Tu comprends ?
Incapable d'articuler le moindre son, Julian hocha la tête. Noah le regardait comme s'il le mettait maintenant au défi de reculer ou de désamorcer ce qu'il avait lui-même entamé. Parce qu'il le savait : il était venu de lui-même demander des comptes à Noah, il le voulait autant que lui, mais il n'avait pas sa personnalité effrontée pour aller jusqu'au bout de leurs négociations étranges. Il admira un peu plus Noah pour ça.
Julian aimait son assurance. Sûrement parce qu'il ne la ressentait pas lui-même. Mais l'assurance de Noah était réconfortante. S'il osait poser les termes de leur contrat – de leur relation qui n'en était pas une – c'était que quelque chose était quand même possible. Ils n'avaient pas besoin d'être comme Zack pour cela. Ce que Noah lui offrait, c'était une voie détournée et Julian était trop soulagé de pouvoir l'emprunter pour s'attarder sur les détails.
- Donc on est d'accord ? s'assura Noah, à nouveau habité par une énergie nerveuse. C'est juste une expérience ?
- Une expérience, oui... Juste toi et moi, personne ne doit être au courant, et on fait comme si de rien était en dehors de...
« Nos moments ? » termina-t-il dans sa tête avec incertitude. Il ne savait pas bien comment expliquer, mais Noah parut comprendre car il acquiesça à chacun des points. Julian déglutit. Il avait conscience que leur accord comportait une zone d'ombre : expérimenter sous-entendait un aspect physique qui l'attirait et l'effrayait en même temps, mais le terme excluait au contraire l'aspect des sentiments. Et Julian ne savait pas quoi faire de ça. Il ne connaissait pas Noah si bien que ça, pas encore. Il continuait à le découvrir chaque jour et parler de sentiments serait excessif, mais il ressentait une forte d'attirance et de fascination pour ce garçon qui ne se laissait pas restreindre par ses peurs et les rumeurs... Il venait de le lui prouver après tout.
Mais peut-être que Noah avait ignoré la question de leurs sentiments sciemment parce que pour lui cette question ne se posait justement pas. Peut-être que ce que Julian n'arrivait pas à ressentir pour Hanna, Noah le ressentait pour Othilia. Rien qu'à cette idée, son ventre se serra un peu plus, mais il garda le silence. Il ne pouvait rien dire. Leur pacte reposait sur cette dynamique, il ne pouvait pas le remettre en cause maintenant qu'il avait accepté.
Et alors que Noah se penchait vers lui, toujours si proche – toujours plus proche – Julian mit un point d'honneur à ignorer le sentiment de triomphe en demi-teinte qui s'agitait en lui.
Ce second baiser n'avait rien à voir avec le premier. Celui sous le rocher, il avait eu le corps saturé de sensations à cause de l'eau et du besoin de rester accroché au bord en pierre pour se maintenir à flot. A cet instant, il pouvait se concentrer uniquement sur Noah. C'était une sensation dévorante qui n'apaisait en rien la douleur de son ventre ou la boule dans sa gorge, mais qui répondait à un tiraillement et à une envie cachée au fond de lui. Ou du moins qui avait été cachée. Il supposait que c'était de moins en moins vrai. Dans tous les cas, dès que leurs lèvres se rencontrèrent, il eut l'impression de perdre l'équilibre et il posa ses mains sur les genoux de Noah pour avoir un ancrage concret. Un souffle qu'il retenait depuis plusieurs secondes lui échappa... Il se mit à mouvoir ses lèvres contre celles de Noah dont l'eau de Cologne lui emplissait les sens. C'était incroyable ce qu'un acte si physique pouvait avoir comme symbolique.
« Toi et moi ».
Ce n'était pas grand-chose, mais à cet instant la phrase résonnait profondément en lui. Son corps se calquait sur les réactions de celui de Noah, c'étaient deux entités en miroir qui se répondaient. Il voulait faire battre le cœur de Noah aussi fort que le sien battait, il voulait lui voler sa respiration aussi sûrement qu'il lui coupait la sienne, il voulait l'embrasser avec autant d'ardeur que celle qu'il ressentait dans la pression que Noah mettait contre ses lèvres.
Il ne regretta soudain pas sa promesse de ne rien dire à personne. Il n'en avait aucune envie. Ce qu'ils vivaient n'appartenait qu'à eux. Aucun guérimage ni aucun élève n'avait de droit dessus. La peur ne s'effaçait de toute façon pas. Il savait que dès qu'il reculerait et détacherait ses lèvres de Noah, la peur allait revenir le saisir dans ses griffes, mais pour l'instant il voulait en profiter. Il appuya un peu plus ses paumes contre les genoux de Noah pour se donner un appui et approfondit le baiser, ce qui lui valut de tirer un bruit sourd de la gorge de Noah qui lui envoya un frisson le long de l'échine. Un baiser avec Hanna n'avait jamais été aussi physique dans le bon sens du terme... Ce n'étaient pas juste des lèvres qui se touchaient, insipides, c'était tout son corps qui ressentait.
Quand il recula enfin, le souffle court, il lut la même chose dans les yeux de Noah. Il sut qu'il n'était pas le seul à ressentir ce qu'il était en train de ressentir, mais surtout Noah n'avait pas peur. C'était sans doute leur différence : maintenant que Noah avait réalisé qu'il n'était plus seul à ressentir ce désir étrange, il traitait cette expérience sans peur, avec audace. Julian n'était pas certain d'en être encore à ce point...
Mais après tout, Noah était l'héritier d'un nom maudit, d'une mère absente et d'un père inconnu. Il avait le poids de tout cet héritage en lui et pourtant il paraissait défier la terre entière d'un seul regard. Alors ce n'était peut-être pas étonnant qu'il réagisse ainsi.
Les lèvres encore piquantes de la sensation du baiser, Julian inspira un souffle tremblant.
- Merlin... dit-il en rétractant ses mains, les joues rouges.
Noah eut un vague sourire amusé et haussa un sourcil.
- Je crois qu'on peut dire que c'est une expérience concluante, non ? nargua-t-il.
**
*
- Bon sang, où est-ce que vous étiez ? attaqua immédiatement Liam dès qu'ils passèrent la porte d'Alberta, leur salle de travail.
Noah se glissa derrière Julian, tendu. Les cours du matin étaient terminées depuis un moment, mais ils n'avaient pas vu le temps passé à cause de leur discussion et de leur... expérience. Et évidemment, il avait complètement oublié que le groupe devait se réunir pendant le déjeuner. Décidant de jouer sa carte habituelle avec Liam, il répondit sur le même ton mordant :
- Ca te concerne, Cooper ? Tu ne peux pas bosser tout seul ?
- Je n'étais pas seul, j'étais coincé avec la moitié de la clique royale, rétorqua-t-il en désignant tour à tour Théa et Othilia, chacune plongée dans leur tâche. Et ça fait trente minutes qu'on y est. (Il se tourna vers Julian). Je m'attendais à plus de ponctualité de toi, l'intello. Tu ne peux pas encore blâmer le décalage horaire.
- Désolé, j'avais mal à la tête, j'ai traîné au dortoir... Mais on va s'y mettre, t'inquiète pas. Où est Aileen ?
Soulagé que Julian arrive à mentir sans que ça ne soit trop évident, Noah remarqua seulement maintenant l'absence de la Représentante canadienne. Il tourna sur lui-même comme si elle allait apparaître.
- Aucune idée, dit Liam en haussant les épaules. Elle m'a planté à la fin du cours de Sortilèges. D'ailleurs, Fleming vous demande à tous les deux une justification pour votre absence.
Noah grogna. Contrairement à beaucoup de professeurs, Fleming ne laissait passer aucune de ses absences et lui demandait toujours un justificatif. Il devait reconnaître que c'était peut-être pour ça qu'il séchait moins son cours que ceux des autres, mais il n'avait pas eu envie aujourd'hui de devoir affronter Julian pendant deux heures. L'univers avait de l'humour puisqu'il n'avait finalement pas réussi à lui échapper, même s'il supposait que c'était pour le mieux.
Il n'arrivait toujours pas à croire que Julian ait accepté son accord. Il l'avait proposé sans y croire lui-même, persuadé que son camarade de dortoir allait s'énerver ou le repousser après ce qui s'était passé le jour de son anniversaire sous le rocher. Mais il fallait croire que Julian était plus audacieux qu'il ne le laissait paraître.
- Je te passerai mes notes, lui promit Othilia en relevant la tête de son nécessaire à potions.
- Merci...
Noah la rejoignit près de son chaudron. Il la regarda, tentant d'identifier comment il se sentait vis-à-vis d'elle après son baiser avec Julian. Elle lui paraissait toujours la même : cette fille au carré blond, au profil volontaire, aux idées arrêtées qui prenait la peine de le supporter depuis deux ans. Il ne mentait pas lorsqu'il avait dit qu'il ne voulait pas perdre Othilia. Elle était devenue une constance dans sa vie et il savait que si elle soupçonnait ce qui passait – si elle savait qu'il était sans doute aussi détraqué que Zack Ledwell – il la perdrait.
Sur une inspiration soudaine, il passa un bras autour de sa taille et l'attira contre lui jusqu'à ce que son dos rencontre son torse. Elle laissa échapper un rire surpris, suspendant son couteau au-dessus de ses racines qu'elle était en train de couper.
- Eh tu vas bien ? dit-elle avec un sourire dans la voix. Je croyais que tu m'avais oublié aujourd'hui...
- Non, je suis resté dans le dortoir pour dessiner. C'était juste pour la matinée.
- Oh le dessin évidemment. Et moi qui croyais que tu révisais.
- Lia...
- Je sais, je sais, soupira-t-elle. J'arrête de faire ma Hilda. C'est juste que...
Elle hésita et promena son regard sur le reste de la pièce pour voir si quelqu'un les écoutait, mais Théa et Liam s'étaient remis au travail et Julian feuilletait négligemment le carnet de Marta Steward même si Noah le soupçonnait d'être plus alerte qu'il n'en donnait l'air.
- Que ? encouragea-t-il en déposant un baiser à la base de sa nuque.
L'attention parut libérer sa parole.
- Que je ne te vois plus ces derniers temps, avoua Othilia. Ou que je ne sais pas, t'es distant...
- Mais non...
- Si, je te jure. Soit t'es occupé à dessiner avec Julian, soit on aide avec le contre rituel, et on ne se voit plus tous les deux. Même pendant les vacances...
- Ma mère est venue pendant les vacances... se justifia-t-il.
- Seulement pendant deux jours, Noah, tu ne...
La voix d'Othilia fut couverte par la porte qui se rouvrit un peu trop brusquement et ils tournèrent la tête pour voir Aileen entrer, essoufflée. Liam avisa son amie, moqueur.
- T'as couru depuis la bibliothèque ou quoi ? lança-t-il. Respire, t'es plus rouge qu'un bol de fraises !
- J'ai trouvé quelque chose ! s'écria-t-elle en ignorant Liam. Je pense... je pense que ça un lien avec le Rituel d'Ancrage !
- Quoi ?
Liam s'était avancé vers elle, sourire évanoui, et Noah attrapa la main d'Othilia pour l'entraîner au milieu de la pièce, curieux. Au début, il avait rejoint le groupe d'apprentis détectives pour ne pas être mis à l'écart, mais il devait avouer qu'au fil des semaines il avait voulu en apprendre plus, surtout si ça permettait de retrouver Emilia Cooper. Alors qu'ils se plantaient tous devant Aileen, il ne manqua pas les yeux de Julian qui dévia une seconde sur sa main enlacée à celle d'Othilia et il lui jeta un regard d'avertissement. Julian se détourna immédiatement.
- Qu'est-ce que t'as trouvé ? demanda-t-il à Aileen comme si de rien était.
- J'ai été à la bibliothèque, haleta-t-elle, une main pressée contre son flanc. Maintenant qu'on sait que le rituel qu'on cherche à contrer est un Rituel d'Ancrage, je me suis dis que ça sera plus simple de trouver des informations et j'avais raison. En plus du carnet de Martha qui mentionne exactement notre rituel, j'ai trouvé deux autres ouvrages théoriques sur les Rituels d'Ancrage en général.
- Et ils sont utiles ?
- Pas vraiment. En tout cas, ils ne disent rien de plus que ce que Julian nous avait déjà dessus.
- Il bat même la bibliothèque, fit mine d'admirer Théa.
Julian lui donna un coup de coude.
- Oui, oui, l'intello est hyper impressionnant, dit Liam avec impatience. Mais si les livres ne nous apprennent rien de plus, alors qu'est-ce que t'as appris ?
- En fait, j'ai eu l'idée de regarder les personnes qui avaient emprunté les trois livres avant nous dans les registres. Je n'y croyais pas trop, mais je me disais que ça ne coûtait de rien de vérifier... Si le rituel concerne quelque chose de cacher à Ilvermorny, ce n'était pas impossible qu'on ne soit pas les premiers à chercher. La bibliothécaire a accepté que j'y jette un œil quand j'ai prétexté que ma sœur m'avait demandé de lui ramener des livres qu'elle avait lu pendant ses études et que je voulais m'assurer que c'était bien ceux-là.
- T'as pas de sœur...
- On s'en fiche, la bibliothécaire ne le sait pas ! répliqua Théa. Bon McCallum, crache le morceau ! Qui avait emprunté les livres ?
Aileen se mordit la lèvre. Elle sortit de sa poche un bout de parchemin plié et le leur tendit. Noah eut un mauvais pressentiment en sentant son regard peser sur lui avant de se tourner vers Julian et Théa respectivement. Il attrapa le papier avant que les autres puissent le faire.
- Il y avaient plusieurs personnes qui revenaient, expliqua Aileen avant qu'il ne l'ouvre. J'ai noté leurs noms. Les livres n'ont pratiquement pas été emprunté ou vraiment très peu ces dernières années, mais il y a un pique pour l'année scolaire 1949-1950... Les trois livres ont été empruntés plus de dix fois en quelques mois, toujours par les mêmes personnes qui tournaient entre elles pour le prendre.
- Allez Noah, ouvre, dit Othilia à côté de lui.
Il s'exécuta. Sur le parchemin, Aileen avait noté cinq noms de son écriture arrondie :
Barenne Perrot
Heather Douzebranches
Diego Calderon
Aurelia Grims
Cordelia Grims
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Ta ta ta... To be continued. Je sens que le club des Enquêtrices vont se lâcher haha !
Sinon verdict ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ^^
Prochain post : samedi 25 décembre - les Aesthetics des adultes + lundi 3 janvier - chapitre 33
Bonnes vacances !!
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