Chapitre 19 : God save the Minister
«Les vivants sont trop bien unis aux vivants pour que j'accepte les frontières fermées. »
- Oskar Wadyslaw et Lubicz Milosz -
// 4 novembre 1979 //
Après sa soirée d'Halloween si ambivalente entre sa crise de panique et son moment avec Noah sur le toit d'Ilvermorny, Julian avait été incertain quant à la réaction de Liam et Aileen le lendemain matin. Il connaissait maintenant assez le premier pour savoir qu'il pouvait être rancunier, mais lorsqu'il descendit plus tard que d'habitude au petit déjeuner avec appréhension, ses deux amis se contentèrent de lui tendre une tasse de thé en guise de bonjour. Le message derrière était clair : ils oubliaient. Il avait senti un souffle soulagé le quitter et il s'était assis entre eux, apaisé. Aucun d'eux ne lui demanda où il avait passé le reste de la soirée, ce qui l'arrangeait bien. Il n'était pas sûr que Liam prenne bien le fait qu'il soit resté avec Noah. Au moment de partir en cours, Aileen s'était contentée de lui poser une main sur le bras et de murmurer à voix basse pour que leurs camarades n'entendent pas : « on est désolés pour ta mère... On a réagi un peu excessivement. Mais si tu veux en parler, je suis là... promis ». Il l'avait remercié avec un sourire. Comme toutes les personnes qui lui avaient proposé de parler, il sentait bien qu'Aileen était sincère. Pourtant, il savait qu'il n'arriverait pas à lui parler, pas plus qu'il n'y arrivait avec Hanna ou Leonidas ou même Matthew. Son rejet n'avait pas été aussi catégorique avec Noah... D'une certaine façon, lui aussi savait ce que c'était de ne pas avoir sa mère, il connaissait la douleur de l'absence. Mais même dans ce cas-là, la peine de Noah était différente. L'absence de sa mère n'avait pas le caractère absolu de la mort de la sienne. Et il n'était pas certain de réussir à dépasser ça.
Au moins, il était déjà soulagé que les choses se soient arrangées d'elles-mêmes avec Aileen et Liam, surtout parce qu'ils avaient tous les trois d'autres chaudrons sur le feu. Métaphoriquement et littéralement.
- Foutu camelote ! Ragea Liam. Non, non !
- Attention, tu vas le casser...
- Aileen, tu vas pas m'apprendre à mélanger une potion.
- Pas à mélanger une potion, non, mais j'ai récupéré le chaudron au fin fond d'une remise. Il n'est clairement plus tout jeune et c'est le seul qu'on a pour le moment ! Lui rappela-t-elle. Alors fais attention !
Elle ponctua son injonction d'un regard sévère. Julian resta en retrait contre le mur, mais n'en pensa pas moins. Ils étaient venus avant le début des cours pour jeter un œil à leur potion mise en route la veille. Le problème ? Si seulement il y en avait un seul... Le contre-rituel demandait un mélange de plusieurs potions pour former un philtre puissant, mais ils n'avaient réussi à récupérer qu'un seul chaudron dans une remise où s'entreposaient des objets cassés et inutilisés. Leur pauvre chaudron en étain devait avoir une bonne vingtaine d'année et avait pâle figure tandis que bouillonnait dans son ventre leur potion.
- Je ne suis même pas sûr qu'il soit aux normes, marmonna Liam. On a mesuré son fond ?
- Bon arrête de te plaindre. C'est déjà bien qu'on ait un chaudron alors accepte-le tel qu'il est.
- Oh pardon je ne voulais pas vexer Albert le chaudron, railla-t-il.
Julian se mordit la lèvre pour ne pas rire. Aileen, qui devait avoir des yeux derrière la tête, se retourna pour le fusiller du regard.
- Un commentaire ? Fit-elle en le pointant du doigt.
- Moi ? Non ! J'adore Albert, assura-t-il avec un entrain feint.
Ce fut à Liam de pouffer. Aileen soupira, même si un sourire amusé manquait de la trahir à la commissure de ses lèvres.
- Bon, peu importe. Combien de temps celle-ci va prendre ?
- Cette potion-là ? Elle devrait être prête dans une heure, jugea Liam en se penchant par-dessus le bord du chaudron. C'était la plus simple de toutes à faire d'après ce que les runes indiquent.
- Et les autres ?
- Ca va être un peu plus corser, grimaça-t-il. Il n'y avait qu'une seule possibilité pour celle-là, c'est une potion assez basique utilisée d'habitude pour l'engrais des plantes... Les autres sont plus sensibles, les runes ne donnent pas exactement leurs noms ou leurs compositions mais juste leurs effets. Va falloir faire des tests et des essais... Et il nous manque toujours la poudre de corne de licorne.
- Pas sûr qu'Albert tienne le coup pour tout ça, intervint Julian, soucieux.
- Mais arrêtez ! Protesta Aileen en faisant un grand mouvement du bras. On ne va pas sérieusement appeler notre chaudron Albert.
Liam haussa un sourcil, amusé.
- Pourquoi ? Rétorqua-t-il. Tu discrimines le prénom Albert ?
- Ce que je discrimines, c'est toi et tes idées.
- Tu dis ça parce qu'il est né-moldu ? Se moqua Julian. Comme par hasard...
- Ah ! Ah ! Merci, Ju'! S'exclama Liam d'un faux air indigné. Démasquée, McCallum !
Ils échangèrent tous les deux un regard complice. Plus les jours passaient et plus Julian se sentait à l'aise avec Liam et son humour qui lui rappelait Matthew. Incapable de réprimer son sourire, Aileen tenta quant à elle de donner le change en croisant les bras sur sa maigre poitrine et s'écarta d'eux.
- Vous êtes des imbéciles, tous les deux, se contenta-t-elle de dire. Et on aurait vraiment dû apporter des chaises, y'a vraiment rien ici, ajouta-t-elle après avoir tourné sur elle-même et réalisée qu'elle n'avait nulle part où s'asseoir loin d'eux.
- C'est vrai que des chaises seraient pas du luxe, on va passer du temps ici...
- On verra si on peut en trouver, promit Julian. Mais on ferait mieux d'y aller, le cours d'histoire commence dans cinq minutes.
Liam hocha la tête.
- On reviendra voir la potion avant le déjeuner, approuva-t-il en attrapant deux rouleaux de parchemin vierge qui traînaient.
- Eh ! Ceux-là, c'est pour mes brouillons de recherches de sortilèges, dit Julian.
Il tenta de les reprendre des bras de Liam, mais il l'évita et courut presque vers la porte d'entrée.
- Dommage, j'ai oublié les miens pour les cours. Ça fera l'affaire ! Merci, mec !
Et juste comme ça, il était déjà parti. Julian roula des yeux. A ce rythme, son stock de parchemins ne tiendrait pas longtemps et il faudrait qu'il demande à Isadora de lui en renvoyer. Il s'adressait peut-être plutôt à Leonidas. Ça devait bien rentrer dans ses obligations de parrain.
Son sac sur l'épaule, il referma la porte de la salle de classe vide et Aileen se chargea de jeter le sort pour la verrouiller avant qu'ils ne partent en direction de la salle d'histoire de la magie. Après maintenant plus deux mois à Ilvermorny, il n'avait plus aucun problème pour se repérer dans le château, mis à part l'étage des clubs et des options car il n'y allait que très peu. Aileen ne lui avait pas menti en début d'année : le journal ne lui prenait pas beaucoup de temps. Il la soupçonnait malgré tout de ne pas le solliciter pour des illustrations même quand elle aurait aimé en ajouter à l'édition du mois pour le laisser travailler sur ses cours et sur ses runes. Entre les deux, il devait bien avouer qu'il avait été occupé.
En entrant dans la salle de classe, il eut la surprise de voir que le professeur Perrot était déjà là. Il avait pour habitude d'arriver juste après les élèves et de commencer son cours avec quelques minutes de retard. Assis à son bureau, vêtu de son éternel gilet sans manche en tweed, il lisait son journal posé devant lui en ignorant l'agitation qui gagnait la classe. Julian fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il.
Aileen haussa les épaules.
- Aucune idée. Eh Liam ! Appela-t-elle. Pourquoi... ?
- Venez voir !
Perché sur leur table habituelle, il avait lui aussi déployé la Revue du Nouveau Monde. Plusieurs élèves s'agglutinaient autour dont Othilia Fontaine, mais aussi Clémence Laveau ou Elicia Jauncey qui n'étaient même pas avec eux dans ce cours et même des septièmes années comme Zack Ledwell, le capitaine de Quidditch, et son cousin Archer.
- C'est au sujet d'Emilia ? Fit Aileen avec espoir. Les Aurors l'ont retrouvé ?
- Non, ça serait trop beau, marmonna Archer. C'est le MACUSA. Regardez, ils ferment les frontières.
- Ils quoi ?
Julian poussa presque Clémence Laveau pour accéder au journal. Elle poussa un cri indigné et il lui fit des excuses à voix basse, l'esprit déjà accroché par le titre de l'article qui annonçait en lettres capitales : GUERRE EN ANGLETERRE – FRONTIERES FERMEES.
La décision radicale du MACUSA : sécurité nationale ou repli national ?
La nouvelle est tombée ce matin à la sortie du Conseil du Congrès qui a rassemblé tous les Gouverneurs de Département. La Présidente, Belva Laker, a refusé de faire une quelconque déclaration à la presse et s'est contentée d'envoyer Wilbur Wilkinson, son Gouverneur des Relations Internationales, pour annoncer la nouvelle. Lors de sa conférence, le Gouverneur Wilkinson a ainsi révélé à la surprise générale ce que le Congrès venait de voter : une fermeture temporaire des frontières aux sorciers britanniques. Bien que cette situation ne soit pas inédite puisqu'elle avait déjà été mise en place pendant l'année 1945 avant la chute de Gellert Grindelwald, la mesure n'était ni attendue ni à l'ordre du jour.
Au nom de la présidente, le Gouverneur Wilkinson a déclaré que la décision n'avait pas été prise à la légère ni de gaité de cœur. Depuis plusieurs mois, l'opposition attendait un durcissement des politiques d'immigration et d'échanges avec le Royaume-Uni face à l'intensification des conflits qui font rage dans le pays d'Albus Dumbledore lui-même. Selon lui, et à demi-mots, la Présidente Laker n'aurait pas eu d'autres choix que de céder face à l'invective du mouvement lancé par Celestina Rappaport, Haute Secrétaire du Congrès chargée de la Protection des Sorciers Américains. Fervente militante pour le retour de la loi Rappaport instaurée par son ancêtre Emily Rappaport et abrogée en 1965, elle s'est notamment exprimée il y a plusieurs semaines sur les risques que les réfugiés britanniques faisaient courir aux Etats-Unis s'ils venaient à se faire repérer par les Non-Maj' et leurs autorités. Belva Laker s'était contentée de répondre à cette prise de parole par un commentaire lapidaire : « Elle ferait mieux de se charger de ses fonctions et de me laisser exercer les miennes ».
Un recadrage dans les règles diront certains, une affaire de femmes blessées dans leur ego répondront d'autres. Il est de toute façon de notoriété publique que Belva Laker et Celestina Rappaport ont eu plusieurs désagréments au cours des années, ce que le Gouverneur Wilkinson n'a pas voulu commenter. Interrogé par nos journalistes, le Chef du Bureau des Aurors, Hercules Fischer n'a pas souhaité nous répondre, tout comme son homologue anglais Alastor Maugrey. Il est utile de préciser que ce dernier vient tout juste d'accéder à cette fonction et n'était que le second en chef avant la mort le mois dernier d'Ambrosius Tremblay dans un incident que nous pourrions qualifier au mieux de suspicieux bien que le Ministère anglais se refuse à confirmer l'implication des partisans de la magie noire qui envahissent le pays.
Pour rappel, le Royaume-Uni est depuis près de quatre ans déchiré par des conflits aussi bien idéologiques que magiques. Un groupe de sorciers vraisemblablement liés aux mouvements sangs-purs, dont l'identité reste difficile à affirmer, prône la pureté du sang et la suprématie des sorciers sur les Non-Maj' (ou « moldus » selon le terme anglais). Ce groupe n'agit cependant pas sans leader. Autoproclamé Lord Voldemort, ce sorcier mystérieux et infiniment puissant sème la terreur par des actions volontairement brutales : le 23 juin dernier, un attentat aux Archives du Monde Magique à Londres faisait ainsi dix-sept victimes et presque autant de blessés. La marque des ténèbres, le symbole revendiqué par ceux qui se sont nommés « mangemorts » de façon éloquente, permet sans trop de doutes de relier cette tragédie à Voldemort. De même, plusieurs disparitions inexpliquées et soupçons d'infiltrations du Ministère circulent parmi les rumeurs entendues ces derniers temps.
De quoi inquiéter le MACUSA... Depuis un an, nombreux sont les sorciers et sorcières britanniques à fuir le pays par peur de représailles et l'Ambassade se trouve dépassée par les demandes de visas et de titres de séjour. Les employés refusent de s'exprimer eux aussi sur la question. Leonidas Grims – anciennement Grimsditch – n'a fait que proposer une cigarette à notre journaliste envoyé devant l'Ambassade en déclarant que « les frontières sont une question d'esprit lorsqu'on voyage par magie ». Nous n'en saurons pas davantage.
Ce que nous savons en revanche, c'est que ce que ce conflit commence à inquiéter la communauté magique quant au maintien du Code Internationale du Secret Magique. Si le gouvernement britannique assure que la situation est sous contrôle, les attaques et les disparitions répétées commencent à avoir un impact chez les Non-Maj' qui, bien qu'ils ne se doutent pas encore de l'existence de notre monde, seraient susceptibles de mener des investigations plus poussées. Or, c'est cela qui inquiète précisément le MACUSA. Si la présidente Belva Laker était partisane d'interagir et de prêter main forte au Ministère, Celestina Rappaport voulait à tout prix éviter que le conflit se transpose au sein de notre pays. La fermeture des frontières était dés lors, selon elle, une mesure préventive que la présidente a dû accepter après avoir essuyé un revers de baguette sec et ferme du Premier Ministre britannique, Harold Minchum. Ce dernier a en effet déclaré en conférence de presse hier que « l'Angleterre n'avait nullement besoin d'aide et avait su faire face à la menace Grindelwald auparavant et y parviendrait encore aujourd'hui avec Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Pas-Le-Nom ». Une affirmation sans doute douteuse, mais qui ne laisse pas la place à la discussion. Seul le temps dira si elle s'avère véridique.
En attendant, Celestina Rappaport a gagné la bataille. Dès ce soir, minuit, les Etats-Unis fermeront leurs frontières pour une durée indéterminée sauf cas de force majeure. Comme disent les Anglais : God save the Minister !
Joe O'Brien
Julian resta un moment à fixer la page de journal après avoir terminé sa lecture. Il n'arrivait pas vraiment à comprendre et intégrer toutes les informations. Pour commencer, il dû se retenir de tressaillir en voyant le nom de Voldemort écrit en toutes lettres, ce qu'aucun journal anglais ne se serait permis. Autre preuve de l'origine toute américaine de l'article, il voyait déjà l'exaspération de Minchum en voyant que l'Angleterre avait été surnommée « le pays d'Albus Dumbledore ». Il en avalerait sûrement son insigne de Ministre de travers. Pourtant, ce n'était pas Minchum qui le préoccupait là tout de suite. Il ne savait pas jusqu'à maintenant qui était Celestina Rappaport, mais il la trouva profondément antipathique. Refuser de l'aide à des gens qui fuyaient un pays en guerre – des gens comme lui – sous prétexte qu'elle avait peur d'une menace potentielle pour le Code du Secret Magique lui semblait exagéré. Plus que tout, il songea à sa grand-mère Jeanne, à Matthew, à Hanna... Si les frontières fermaient, il ne pourrait pas les revoir pour noël.
A côté de lui, Aileen lui posa une main réconfortante sur le bras.
- « Une affaire de femmes blessées dans leur ego », cita soudain Othilia qui venait de terminer elle aussi sa lecture. (Elle secoua la tête, le visage crispé par une colère indignée). Ils n'ont vraiment honte de rien ! Ils n'auraient jamais écrit ça pour deux hommes !
- On n'est pas loin du « crépage de chignon », approuva Clémence Laveau, agacée.
- Ils le gardent sûrement pour leur prochain article, commenta Elicia Jauncey d'un rire sans joie. De toute façon, Belva Laker s'en prend plein le chaudron depuis le début de son mandat.
- En même temps, elle ne s'y connait clairement pas assez, rétorqua un garçon derrière elles.
Julian se retourna. Le garçon faisait partie de leur classe en Histoire. L'emblème des Serpents Cornus se détachaient sur son torse, mais il ne se rappelait plus bien de lui malgré leur appartenance à la même maison. Il devait être dans un autre dortoir de garçons de sixième année. Le nez légèrement épaté et les sourcils fournis, il soutint le regard d'Elicia Jauncey qui s'était rapprochée de lui, sa masse de cheveux blonds et bouclés mouvant à chacun de ses pas.
- Elle ne s'y connaît pas ? Répéta-t-elle, acerbe. Elle est Présidente du MACUSA !
- Par chance. Elle ne connaît pas les risques, ça se voit ! Pas comme Celestina Rappaport qui a le recul de sa famille ! Faut s'y connaître un peu en histoire pour se rendre compte que fermer les frontières était nécessaire.
Pendant une seconde, Julia se dit qu'il avait mal compris le sous-entendu, mais Liam se chargea de vocaliser ce qu'il pensait une seconde plus tard :
- T'es en train de dire quoi, Manfred ? Apostropha-t-il, bras croisés et l'air presque menaçant. Que Belva Laker est moins compétente parce qu'elle est née Non-Maj' alors que Celestina Rappaport aurait miraculeusement intégré tous les savoirs sorciers de sa famille à sa naissance ?
Le dénommé Manfred se contenta de relever le menton, défieur. De l'humble avis de Julian, Noah maîtrisait bien mieux l'expression.
- Ne me fais pas passer pour un raciste, contra-t-il. C'est juste du bon sens ce que je dis. Celestina Rappaport sait ce que la rencontre avec le monde Non-Maj' peut provoquer, son ancêtre était Présidente à l'époque des sorcières de Salem et du fiasco de Dorcus. Belva Laker ? Elle croit juste que tout ira bien alors que le Code n'est déjà pas assez strict !
- C'est toi qui déforme ce qu'elle a dit, protesta Othilia avec véhémence. Elle voulait juste aider l'Angleterre, pas distribuer des tracts aux Non-Maj' pour leur apprendre que la sorcellerie existe !
- Laisser les frontières ouvertes et prendre le risque que ce Voldemort arrive chez nous avec ses mangemorts, c'est aussi prendre le risque de briser le secret magique !
En entendant le nom de Celui-Dont-On-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom à voix haute, Julian eut un frisson. Ça avait l'air si simple pour eux, sans conséquence ni connotation. Pour lui, la sonorité lui faisait même étrange à l'oreille, comme lorsqu'il prononçait des gros mots enfant sans savoir ce qu'ils signifiaient, mais avec une impression de dangerosité en plus.
Autour d'eux, les autres élèves écoutaient le débat et il fut surpris de voir que plusieurs personnes hochaient la tête de concert avec les propres de Manfred. Clémence Laveau prit le relais en redressant ses lunettes rondes en fer sur son nez.
- Mais tu crois quoi ? Que Voldemort va être freiné par les lois ? Il a déjà bien l'air de passer au-dessus, s'il veut venir aux Etats-Unis il viendra. Là, on parle juste de personnes persécutées qui veulent fuir une guerre chez eux.
Mécaniquement, plusieurs regards se tournèrent vers lui. Il se sentit rougir et tenta de se soustraire à leur jugement derrière Aileen qui observait la scène, consternée. Elle lui fit un signe apaisant comme pour lui dire d'ignorer les autres. Manfred, lui, se leva finalement pour venir se planter directement devant les trois filles et Liam. Il ricana.
- Sérieux Laveau, ne sois pas naïve ! Tu crois que toutes les personnes qui viennent sont de bonne foi ? Ca se trouve, il y a des mangemorts dans le lot qui veulent implanter leurs idées ici et nous terroriser ! Et c'est pour ça que Celestina a raison !
Clémence, Othilia et Elicia le dévisagèrent.
- Mais tu t'entends ? S'exclama cette dernière, main sur la hanche.
- Il a raison, appuya une voix au fond de la classe que Julian ne parvint pas à repérer.
- C'est pas faux, c'est une possibilité... renchérit une fille au premier rang.
Manfred afficha un air suffisamment et pointa la classe du doigt :
- Vous voyez ! Je ne suis pas seul à avoir du bon sens, déclara-t-il.
- C'est quand même très peu probable, lui répliqua Archer, resté en arrière.
Julian lui coula un regard en biais, surpris. Il ne s'était pas attendu à ce qu'Archer participe à la conversation et encore moins pour être de son côté. Avec ses airs pompeux, il aurait cru qu'il se rallierait à Manfred, mais après tout il lui avait affirmé ne pas avoir de sentiment anti né-moldu le jour de son arrivée au manoir des Grims. Son cousin n'avait visiblement pas menti.
- Peu probable ne veut pas dire impossible, asséna Manfred avec conviction. Pour tout ce que t'en sais, tu pourrais accueillir un partisan de Voldemort chez toi en ce moment !
Pendant une seconde, il y eu un moment de flottement. Puis, Julian réalisa que Manfred parlait de lui et le désignait d'un mouvement vague. Archer blêmit mais il ne paraissait avoir tout à fait réaliser ce que Manfred impliquait. Ou plutôt qui il visait vraiment. Julian se figea, une boule douloureuse dans l'estomac. Il n'eut pas le temps de se défendre, abasourdi par les regards soudain suspicieux voire accusateurs de plusieurs élèves autour de lui. Liam, en revanche, passa à l'action. D'un pas, il franchit la distance qui le séparait de Manfred et le saisit par le col de son uniforme.
- C'est quoi ton problème ? S'écria-t-il, le visage si près de celui de Manfred que celui-ci trembla de peur. T'as lu l'article ? Sa mère était aux Archives de la Magie ! Tu crois vraiment qu'il serait un allié des mangemorts ?
Il le secoua brusquement. La tête de Manfred se retrouva ballotée d'avant en arrière et il lâcha un cri en se débattant. Julian se précipita vers eux. Fermement, il détacha Liam en le tirant en arrière. Manfred recula, chancelant.
- Liam, arrête !
- Non, laisse-moi lui apprendre à ce...
- Cooper ! Shelton ! Sullitzer !
Tout le monde se figea. Le professeur Perrot s'était levé de son bureau et les toisait de toute sa hauteur, mains à plat sur son bureau. Son visage si bienveillant était mortellement sérieux. Julian déglutit.
- Je peux savoir ce que vous faites au nom de Morgane ? Cingla-t-il d'une voix glacial. Où est-ce que vous vous croyez ?
- Professeur, vous avez entendu ! Se défendit immédiatement Liam, l'air fulminant. Il n'a pas le droit d'accuser les gens de... de ça !
- Et ça justifie de déclencher une bagarre dans mon cours ? Vous avez quel âge, dix ans ?
- C'est de l'oppression d'opinion, s'indigna Manfred, le cou marbré de plaques rouges. Cooper mérite une retenue !
- Vous êtes professeur maintenant, Sullitzer ? Vous croyez pouvoir donner des ordres ?
Manfred s'empourpra, mais de honte cette fois-ci. Tous les élèves avaient les yeux écarquillés, Aileen paraissait catastrophée et Zack Ledwell tentait de cacher le journal dans son dos comme pour faire disparaître l'objet de la discorde.
- Non, non, professeur... balbutia Manfred, désarçonné. Désolé...
- Vous faites bien. Et vous, Shelton, quelque chose à ajouter ?
Dans le fond de son esprit, Julian nota que c'était une des rares fois qu'un professeur américain l'appelait par son nom de famille. Mortifié, il secoua la tête sans répondre. Perrot avait toujours fait preuve d'une certaine familiarité et bienveillance à son égard, le changement de ton était dur à encaisser.
- Bien, allez, tout le monde à sa place. On va commencer le cours et je ne veux pas un bruit. Ceux qui n'ont rien à faire ici, je vous prierais de partir.
Sans demander leur reste, Elicia, Clémence, Archer et Zack Ledwell disparurent par la porte au pas de course tandis que lui-même regagnait sa place avec Aileen et Liam. Pour une fois, Othilia vint même s'assoir avec eux, juste à côté de lui. Il la laissa faire sans commenter et elle se pencha vers lui en sortant ses affaires :
- Manfred est un idiot, se contenta-t-elle de chuchoter. Fais pas attention à ce qu'il raconte.
- Merci...
Ils échangèrent un léger sourire, puis se reconcentrèrent. Perrot venait d'écrire au tableau d'un coup de baguette le sujet du jour : les Ratisseurs. Julian recopia le titre sur son parchemin et Othilia en fit de même. Il remarqua qu'elle avait mis des lunettes, un peu comme celles de Clémence Laveau à ceci près que la monture était plus ovale et d'une couleur dorée. Il ne savait même pas qu'elle en portait, mais il devait avouer qu'il n'avait pas fait très attention à Othilia jusqu'à présent. A part le fait que son père soit le professeur de Potions, qu'elle soit amie avec Théa et qu'elle sorte avec Noah ; il ne savait rien d'elle. Mais elle avait l'air intelligente : il n'oubliait pas que c'était elle qui lui avait expliqué l'histoire des sorcières de Salem et du bal des fantômes, ni son intervention il y a quelques secondes pour s'opposer à Manfred Sullitzer.
- Bien, commençons. Les Ratisseurs seront justement un sujet parfait pour rebondir les sorcières de Salem dont nous avons parlé au dernier cours brièvement. Quelqu'un peut me rappeler où est-ce nous nous en étions arrêtés ? (Perrot regarda la classe, expectatif, jusqu'à ce que Aileen lève la main). Miss McCallum, on vous écoute.
- Les sorciers anglais venaient d'arriver à Plymouth en 1620 avec le Mayflower, raconta-t-elle, ses yeux faisant la navette entre leur professeur et sa prise de notes. Mais ils avaient du mal à construire une société et faisaient face à des difficultés, surtout pour trouver des plantes et des cœurs de baguette mais aussi à cause de la persécution des puritains.
- Voilà, c'est cela, très bien, confirma Perrot avec un hochement de tête. 5 points pour Puckwoodgenie. (Il s'assit à moitié sur son bureau, nonchalant). Les immigrants Non-Maj' avaient non seulement commencé à mener une guerre contre les Indiens d'Amérique, ce qui avait affaibli la cohésion de la communauté magique, mais leurs convictions religieuses les rendaient également intolérants à toute forme de magie. Les puritains aimaient s'accuser entre eux d'activités occultes à la moindre trace de preuve, et les sorcières et sorciers du Nouveau Monde avaient toutes les raisons du monde d'être extrêmement méfiants envers eux. On ne va pas y revenir, mais les sorcières de Salem sont vraiment devenues un symbole un peu plus tard de cette persécution.
D'un air entendu, Manfred se râcla la gorge. Julian se crispa. Il comprenait parfaitement l'allusion sans mots de Manfred : le sort réservé aux sorcières de Salem pouvait très bien se reproduire aujourd'hui. Perrot, lui, se contenta de l'ignorer non sans un regard d'avertissement et Liam crispa si fort sa main autour de sa plume qu'il manqua de la briser avant qu'Aileen ne lui prenne littéralement les doigts pour les desserrer.
- Les Ratisseurs maintenant, reprit Perrot. Désolé d'avance, mais nous ne sommes pas en avance sur le programme, donc ce cours sera quelque peu magistral. Prenez bien des notes, vous serez interrogez en partie sur ces questions à la fin du semestre.
Il inspira un grand coup, histoire de leur laisser le temps de tous attraper leur plume, et commença :
- Comme je disais, le problème certainement le plus inquiétant rencontré par les sorciers tout juste arrivés en Amérique du Nord était les Ratisseurs. La communauté magique en Amérique du Nord étant petite, dispersée et discrète, elle n'avait pas encore de lois spécifiques en vigueur. Ceci laissa un vide juridique dans lequel s'engouffrèrent des groupes de sorciers mercenaires peu scrupuleux et de nationalités diverses. Ils formèrent un groupe particulièrement redouté qui s'était engagé à pourchasser non seulement les criminels notoires, mais également toute personne qui pouvait leur rapporter de l'or.
- Les Ratisseurs, devina Aileen.
- Tout à fait, miss McCallum, approuva Perrot d'un air entendu. Les Ratisseurs devinrent de plus en plus corrompus avec le temps. Loin de la juridiction du gouvernement magique de leur pays d'origine, beaucoup se complaisaient à faire preuve d'une autorité et d'une violence que leur mission ne justifiait pas. Ces Ratisseurs aimaient les bains de sang et la torture et allèrent même jusqu'à pratiquer la traite de leurs compagnons sorciers. Le nombre de Ratisseurs se multiplia à travers l'Amérique à la fin du XVIIe siècle et preuve fut faite qu'ils n'hésitaient pas à faire passer d'innocents Non-Maj' pour des sorciers afin de recevoir des récompenses de la part de membres crédules de la communauté non magique.
Julian grimaça. Il avait déjà croisé la notion des Ratisseurs dans ce qu'il avait lu avant de partir pour les Etats-Unis, mais il ne s'était pas douté que leurs méfaits étaient si graves. Il ne put s'empêcher de faire le lien avec les mangemorts. Si le but n'était pas le même – prôner la pureté du sang et s'enrichir sans scrupules – les deux organisations pourchassaient des gens innocents et faisaient régner la terreur.
- Les Ratisseurs rejoignent évidemment l'histoire des sorcières de Salem, poursuivit Perrot, toujours de sa voix si pédagogue. Nous le savons tous, les procès des sorcières de Salem intentés de 1692 à 1693 furent tragiques pour la communauté magique et les historiens s'accordent à dire que parmi les soi-disant juges puritains se cachaient au moins deux Ratisseurs connus qui se vengeaient de querelles initiées en Amérique. (Il se leva et se mit à arpenter les allées, vérifiant que tout le monde prenait bien des notes). Tous ces troubles – des Ratisseurs aux procès de Salem au manque d'organisation de la communauté sorcière – entrainèrent des conséquences. Dans un premier temps, de nombreuses sorcières et de nombreux sorciers fuirent l'Amérique, et bien plus encore décidèrent de ne pas venir s'y installer. Ceci entraîna des modifications intéressantes de la population magique d'Amérique du Nord comparée aux populations d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Jusqu'au début du XXe siècle, la population américaine comptait moins de membres de la communauté magique que les quatre autres continents réunis. Les familles de sang pur qui étaient bien informées des activités des puritains et des Ratisseurs grâce aux journaux pour sorciers n'allaient généralement pas en Amérique. Cela signifie que le Nouveau Monde comptait un pourcentage bien plus élevé de sorciers nés-Non-Maj' que le reste du monde. Même si ces sorcières et ces sorciers se mariaient et fondaient leur propre famille magique, l'idéologie du sang pur qui tient une place importante dans l'histoire de la magie en Europe ne rencontre donc pas autant d'adeptes en Amérique.
Cette fois-ci, personne ne s'y trompa. Il regarda Manfred Sullitzer droit dans les yeux. Ce dernier baissa le nez sur son parchemin, gêné, et Julian en ressentit une certaine satisfaction. Perrot, lui, ne s'attarda pas et revint à son bureau.
- Mis à part ça, la conséquence la plus importante des évènements survenus à Salem fut peut-être la création en 1693 du Congrès magique des États-Unis d'Amérique, environ un siècle avant sa version Non-Maj, déclara-t-il en remettant ses lunettes, gardées jusque-là dans sa main. Le MACUSA conçut des lois spécifiques permettant la cohabitation des mondes magique et Non-Maj', à l'instar des pays voisins. La première tâche du MACUSA fut notamment de traduire en justice les Ratisseurs qui avaient trahi les leurs. Ceux qui étaient reconnus coupables de meurtres, de traite de sorciers et de torture parmi d'autres formes de cruauté furent exécutés pour leurs crimes. (Il soupira). Malheureusement, plusieurs des Ratisseurs les plus connus échappèrent à la justice et, alors même que des mandats internationaux autorisaient leur arrestation, ces Ratisseurs disparurent définitivement dans la communauté Non-Maj'. Certains se marièrent à des Non-Maj' et fondèrent des familles dans lesquelles les enfants sorciers semblaient avoir été abandonnés au profit d'une progéniture non magique, et ce, afin de préserver la couverture du Ratisseur.
A cette information, Julian releva la tête de stupeur. Il s'imagina un bébé déposé sur les marches d'une église simplement pour être né avec des pouvoirs magiques. Et encore, son image devait être fausse. L'apparition des pouvoirs se manifestait pendant la petite enfance. Les familles de Ratisseurs avaient dû attendre de voir leurs enfants grandir, puis décider en toute connaissance de cause d'abandonner leur enfant s'il se révélait sorcier pour échapper à la justice. Il ne fut pas le seul à se sentir indigné. Devant lui, Liam serrait les mâchoires. Il se rappela alors qu'Emilia avait été adoptée. L'abandon des enfants devait être un sujet sensible pour lui.
Perrot ne fit aucun commentaire, comme s'il voulait respecter la neutralité professoral, mais il n'était pas difficile de voir qu'il n'en pensait pas moins.
- Je crois que je vous en avais parlé l'année dernière, mais si ça vous intéresse l'historien de la magie américaine Théophile Abbot a identifié plusieurs de ces familles, indiqua-t-il en écrivant le nom au tableau. Chacune de ses familles croyait fermement en la magie et la détestait, comme les Bellebosse. Tous ces évènements ont eu des répercussions considérables sur la façon dont la communauté magique d'Amérique est aujourd'hui gouvernée ou l'a été par le passé.
Une crampe à la main, Julian termina de noter la fin du cours. Dans sa précipitation, son coude cogna contre celui d'Othilia dont la main dérapa sur quelques centimètres. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait : en tant que gaucher, il avait eu des accrochages dans le même genre avec Matthew des dizaines de fois. Gêné, il avisa la rature sur la copie d'Othilia.
- Désolé, s'excusa-t-il.
Elle balaya ses excuses d'un geste.
- C'est rien, ça reste lisible, rassura-t-elle. Je l'enlèverai plus tard. T'as réussi à tout noter ?
- Pratiquement, oui.
Liam se retourna d'un coup.
- Génial, tu me passeras tes notes ? Mon parchemin est pire qu'un gruyère.
- Littéralement, commenta Aileen à son tour.
Elle leva le parchemin de Liam à leur hauteur. Il était criblé de trous.
- C'est à ça que te servent les parchemins que tu me voles ? S'offusqua Julian. Liam !
- Pardon, pardon ! J'ai jamais bien réussi à maitriser la pression avec les plumes ! Je préfère les stylos !
Julian roula des yeux. Il n'entendit pas le professeur Perrot mettre fin au cours, mais les autres commencèrent à se lever dans un raclement de chaises collectif. Il les imita.
- On doit passer au club de journal pour gérer l'impression, l'informa Aileen, son sac sur l'épaule. On se retrouve pour le déjeuner au Réfectoire ?
- Ouais, dit-il, à tout à l'heure.
Dans le couloir, Liam et Aileen partirent donc dans les étages et il se retrouva un instant démuni. Il avait une heure de libre. Il supposait qu'il pouvait aller à la bibliothèque pour commencer son devoir sur Isolt Sayre, celui que le professeur Perrot lui avait donné à faire pour la fin du semestre.
- Eh Julian ! L'appela Othilia, juste derrière lui.
Il se retourna. Elle s'était attachée ses cheveux blonds et fins, ce qui donnait un effet étrange comme ils étaient assez courts. Mais il n'y connaissait rien en matière de mode capillaire alors il évita de juger.
- Noah et Théa sont en Potions à cette heure-ci, dit-elle, l'air incertaine mais avenante. Ça te dirait de réviser ensemble ? Ou de traîner pour passer le temps ?
- Oh...
- Tu n'es pas obligé ! S'empressa-t-elle de dire, mains levées. Je me disais juste... Enfin, on n'a pas vraiment parlé depuis ton arrivée et je ne voulais pas m'imposer, mais je sais que ça va mieux avec Théa et que tu dessines parfois avec Noah alors...
Julian la contempla. D'un sens, elle avait raison. Ils avaient des lien au travers de Théa et Noah et ça serait sûrement logique qu'ils apprennent à se connaître. Il ne savait même pas pourquoi il n'avait pas l'effort avant, même si une certaine gêne persistait en lui. Incapable de trouver une bonne raison de refuser, il se décida à lui laisser une chance.
- Oui, pas de problème, accepta-t-il. La bibliothèque, ça te va ? On peut réviser et discuter en même temps ?
- Parfait !
Et sans s'assurer qu'il la suivait, elle se miten route. Il lui emboîta le pas.
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Et voilà !
Eléments tirés du canon / Pottermore :
- Tout le cours d'histoire de la magie sur les Ratisseurs en vérité. J'ai eu la flemme de vraiment reformuler donc vous retrouvez dans ce chapitrer l'essentiel de l'article Pottermore consacré au sujet.
En revanche, l'article sur la fermeture des frontières est entièrement de moi. J'ai pris la liberté d'inventer le nom de la Ministre américaine de l'époque, Belva Laker, ainsi que sa rivale Celestina Rappaport. Je précise que la leçon d'histoire sur la loi Rappaport finira par arriver plus en détails pour ceux qui se posent des questions dessus ^^ Vous le verrez, mais certains éléments seront aussi repris dans le tome 3 de ATDM puisque ça couvrira l'année 1979 du côté anglais !
Prochain post : chapitre 20 - lundi 24 mai
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