Chapitre 13 : Pour l'amour et le sport
Salut à tous ! Je sais, on est lundi, mais j'ai décidé de poster parce que certains m'ont demandé de le faire en avance et je me suis dis que comme aujourd'hui c'est mon anniversaire, je pouvais faire un geste et vous donner le chapitre avec deux jours d'avance !
Sinon, concernant le dernier chapitre, j'aimerais revenir sur un point. Je sais que je me suis trompée sur les règles des échecs en confondant le Roi et la Dame (que j'ai appelé Reine en plus, ce qui est techniquement faux même si dans les Harry Potter le terme est utilisé) ^^ Je vous demande pardon, c'était deux erreurs idiotes et je vais corriger dès que j'aurais le temps ! Juste, petit rappel : il y a toujours une façon de pointer les erreurs auprès des auteurs. Je suis la première à rire de ma maladresse parce que je m'étais tellement attachée à travailler le reste, comme la technique du dragon accéléré que je voulais retranscrire fidèlement, que je me suis finalement trompée sur la base. Ironie quand tu nous tiens haha! Certains m'ont indiqué mes fautes avec humour et je les en remercie. Par contre, pour ceux qui l'ont fait avec un ton disons plus... rude, j'aimerais rappeler une chose: même si vous n'en avez pas l'impression, vos mots peuvent heurtés. Je passe énormément de temps sur cette histoire et ce n'est pas mon métier, c'est une passion. Je suis étudiante, je commence à me lancer dans la vie active, autant dire que j'ai une vie à côté donc. J'essaye de faire au mieux en créant un univers cohérent. Contrairement à Poudlard et l'Angleterre, tout est à construire ici, ce qui demande des recherches et du temps de réflexion. Et disons que je me suis lancée sur un projet vaste qui va sûrement faire plusieurs centaines de pages. Tout ça pour dire que je vous demande d'avoir cela en tête lorsque vous écrivez des commentaires aux auteurs. J'avais passé une assez mauvaise semaine et je vous jure que j'en avais les larmes aux yeux alors même que ce n'était sûrement pas si grave, mais j'avais tellement bossé sur ce chapitre qu'au bout du 20e message qui ne fait que souligner ce qui ne va pas, ça décourage un peu. Voilà, c'était tout ce que je voulais rappeler : vous êtes mon plus grand soutien et je ne vous remercierai jamais assez, faites juste attention à la façon dont vous tournez vos messages. Merci beaucoup !
Et sans plus attendre, le chapitre ! Pour la citation, je n'ai pas pu résister avec la mention des trois D, je me suis dis que ça collait trop à Harry Potter haha!
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« En sport, tout demande de la détermination. Les trois D : Détermination, Disponibilité, Discipline ; et la réussite est à portée de main. »
- Philip Roth -
// 16 septembre 1979 //
Une bourrasque de vent violente vint frapper Hanna Faucett en pleine tête et elle frissonna de tout son corps avant de resserrer son écharpe bleue et bronze autour de son cou. Elle leva la tête une seconde pour regarder les étoiles une dernière fois puis s'empressa de rentrer à l'intérieur de la tour d'Astronomie. Son corps accueillit la chaleur des murs avec joie. Elle aimait plus que tout l'étude du ciel, mais les soirées de mi-septembre commençaient vraiment à se refroidir.
En veillant à ne pas louper les marches du long escalier de la tour, elle rangea sa carte des constellations dans son sac et grimaça lorsque ses cheveux se prirent dans la lanière. Elle maudissait sa tignasse parfois. Les nerfs à vif, elle poussa la porte une fois arrivée en bas de l'escalier et cligna des yeux, aveuglée momentanément par la lueur des torches. Hanna décida d'ignorer les points noirs qui dansaient à la périphérie de sa vision, sûrement en partie dû à la fatigue également, et s'engagea dans les couloirs. Vu l'heure qu'indiquait sa montre, elle n'était pas encore en retard pour arriver à la fête organisée chez les Poufsouffle pour fêter leur victoire au Quidditch contre Serdaigle. Même si elle ne pouvait pas s'empêcher d'être triste pour sa maison, elle ne s'était pas faite de grandes illusions sur leur chance de gagner : Matthew lui avait exposé les enjeux en long, en large, et en travers toute la semaine. Et les Poufsouffle savaient organiser des fêtes de toute façon !
Malheureusement, leur salle commune était à l'opposé de la tour d'Astronomie et elle dû descendre tout le château pour arriver à la fête, encore habillée de son uniforme. Elle décida que ce n'était pas bien grave.
Arrivée devant les tonneaux qui gardaient l'entrée des Poufsouffle, elle s'engouffra dans la salle commune en même temps que deux autres élèves de Serpentard et faillit rentrer dans Cornelia Flint avec horreur. Heureusement, elle ne parut rien remarquer et continua son chemin. Hanna longea le mur. Depuis son poste, elle tenta de repérer la chevelure auburn de Matthew Bones. Il fut un temps – l'année dernière en réalité – il serait sûrement venu la chercher à la fin de son cours d'astronomie parce que Julian lui aurait demandé. Mais depuis le départ de Julian, elle sentait bien que Matthew était mal à l'aise avec elle. Ou plutôt, non... C'était paradoxal, mais Matthew était à la fois gêné en sa présence, surtout parce qu'il ne savait pas quoi lui dire sur le silence radio de Julian, et s'accrochait à elle maintenant que son meilleur ami n'était plus là. Hanna devait avouer que se retrouver à deux méritait un temps d'ajustement, comme lorsqu'on lui avait envolé les petites roues sur son vélo petite. C'était un équilibre à trouver.
Soudain, elle vit une tâche incandescente du coin de l'œil et un bras qui levait son verre en l'honneur du Quidditch. Elle fonça sur lui, fendant la foule avec difficulté.
- Matt ! Hurla-t-elle par-dessus le bruit de la musique. Matt !
Elle sut qu'il l'avait entendu car son corps pivota une seconde vers elle avant qu'il ne s'enfonce soudain plus profondément dans la masse des corps qui dansaient. Hanna manqua de s'arrêter sous le coup de la surprise. Indignée, elle redoubla d'effort.
- Bones ! Reviens !
- J'ai un truc à faire, lui lança-t-il par-dessus les têtes de leurs camarades.
- Je rêve ! Matt, attends-moi !
Après plusieurs coups de coude, elle le rattrapa et réussit enfin à l'atteindre. Elle le saisit par le bras.
- Tu me fais quoi là ? Haleta-t-elle. Je croyais qu'on devait passer la soirée ensemble ?
- Bien sûr ! Et j'allais revenir ! J'ai juste... un truc à aller déposer.
- Un truc ?
- Ouais !
Hanna plissa les yeux.
- Si tu veux aller draguer Charity, je peux...
- Quoi ? S'étrangla Matthew. Non ! Enfin, pas ce soir... (Un sourire joua une seconde sur ses lèvres puis il soupira). Ecoute Hanna, c'est vraiment deux minutes et...
Mais Hanna avait baissé les yeux pour suivre le mouvement de la main de Matthew. Lui aussi était encore dans son uniforme et elle supposa qu'il avait dû avoir ses cours de soutien après le match et avant la fête. Il en prenait rarement dans la salle d'étude, mais elle savait que ses parents avaient insisté, même s'il était loin d'être mauvais élève. Matthew se laissait juste parfois un peu distraire et les cours de soutien l'aidait à rattraper. Sa main était donc plongée dans la poche de son uniforme et elle devina la forme d'une lettre qui ne rentrait pas complètement, froissée par la poigne de Matthew.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher.
- Rien, dit-il trop vite.
- C'est une lettre de Julian ?
- Hanna...
- Il t'a encore écrit ? Et il y avait quelque chose pour moi ?
- Ce n'est pas lui.
Matthew était un terrible menteur.
- Matt, il nous a assez passé ses notes d'Histoire de la magie pour que je reconnaisse son écriture. Fais-voir !
- Je ne l'ai même pas encore ouvert !
- Une lettre outre-Atlantique coûte chère, il a peut-être groupé nos lettres !
- Tu ne veux pas attendre la fin de la fête pour regarder ?
Hanna repoussa ses boucles châtains avec impatience et le tira à travers la foule vers un coin plus tranquille.
- J'attends depuis presque trois mois qu'il me parle, Matt ! Alors non, je ne veux pas attendre.
A nouveau, Matthew soupira, mais il obtempéra, vaincu. Hanna savait qu'il comprenait. Il n'avait jamais brillé pour sa patience après tout. Adossé au mur, Matthew sortit la lettre de sa poche et la fit tourner entre ses doigts une seconde. Les lumières chaudes de la salle commune de Poufsouffle l'entouraient d'un éclat doré, surtout autour de ses cheveux, et ses quelques tâches de rousseur ressortaient intensément. Pour calmer ses nerfs, Hanna se mit à compter celles sur ses mains qui déchiraient l'enveloppe.
Presque avec tension, Matthew en sortit plusieurs parchemins. Au premier coup d'œil, Hanna reconnut effectivement l'écriture soignée de Julian et son cœur s'accéléra.
- Alors ? Dit-elle dans un filet de voix.
Matthew fit défiler les feuilles sous ses yeux en prenant soin de lui cacher en même temps leur contenu. Elle trépigna sur place. Soudain, il se figea et un lent sourire étira ses lèvres. Hanna fut traversée par une vague d'espoir.
- Il m'a écrit ? S'exclama-t-elle.
- Pas vraiment... Quel idiot, se moqua-t-il, je le reconnais bien là ! Un sens du dramatique à la Julian !
- Comment ça ?
Avec cérémonie, Matthew lui tendit un des parchemins. Hanna le saisit avec avidité. Dès qu'elle le retourna, ses yeux s'écarquillèrent et Matthew ne put retenir un grand éclat de rire.
- Merlin, souffla-t-elle.
Matthew n'avait pas menti : Julian n'avait pas vraiment écrit. Il avait dessiné. Toute la page était recouverte d'un vaste dessin à moitié en noir et blanc et à moitié en couleur. Seuls certains détails avaient été colorés et des tâches bleues, dorées ou bronze ressortaient vivement. Le dessin représentait le haut de la tour d'Astronomie, reconnaissable à sa balustrade et son belvédère circulaire, sous un ciel constellé d'une myriade d'étoiles et d'une pleine lune lumineuse. Hanna était elle-même représentée de trois-quarts, le visage levé vers le ciel et les yeux fermés. Ses cils étaient dessinés en traits rapides, ombrageux, tout comme ses cheveux. Pour une fois, ils n'avaient pas l'air décoiffés ou emmêlés. Les boucles tombaient dans son dos en vagues définies et tranchaient contre son écharpe bleue et bronze. Un halo doré rayonnait autour de son corps. L'angle du dessin, légèrement en contre-plongée sur le côté, laissait à penser que quelqu'un la regardait. Celui qui dessinait ?
Hanna sentit sa gorge se serrer. Au fond de sa mémoire, un souvenir lui revint : celui du soir où ils étaient montés en haut de la tour, Julian et elle, parce qu'elle voulait observer la configuration des étoiles cette nuit-là. Ils s'étaient embrassés pour la première fois.
Les larmes aux yeux, elle retourna le dessin entre ses mains. Au dos, Julian avait écrit quelques phrases : « On m'a dit qu'un dessin pouvait être plus significatif que les mots.... Alors je suis désolé, tu me manques et je penses à toi. C'est juste un peu dur en ce moment mais je te promets de t'écrire une lettre de cinq pages au moins bientôt. N'oublie pas de regarder les étoiles... Ju'».
- Il se rattrape un peu, non ? Commenta Matthew, penché par-dessus son épaule.
Hanna enroula une boucle autour de son doigt d'un air absent.
- Oui, je suppose... dit-elle d'une voix enrouée.
Elle se râcla la gorge pour reprendre constance.
- Le dessin est magnifique. Il m'a rendu...
- Plus belle qu'en réalité ? Compléta Matthew, railleur.
- Eh ! (Elle lui donna une tape sur le bras par principe). Mais oui, c'est ce que j'allais dire en fait. La distance lui a fait oublier mes cheveux.
- Ils sont géniaux tes cheveux, Faucett, arrête.
Pour prouver son point, il les lui ébouriffa et essaya ensuite de les remettre en place. Ils rirent ensemble, puis elle lui décocha un regard moqueur.
- Pas aussi géniaux que ceux de Charity Burbage par contre, non ?
Matthew rougit.
- N'importe quoi, fit-il. Bon allez, maintenant que tu es rassuré sur l'amour éternel de Julian, on a une fête autour de nous et je n'ai pas encore eu un verre de bièreaubeurre ! Un scandale !
- Tu ne veux pas lire ce qu'il t'a écrit ?
- Demain.
Pourtant, Hanna vit bien qu'il lisait en diagonale les feuilles encore dans sa main. Elle supposa qu'elle n'était pas la seule à souffrir de l'absence de Julian. Brusquement, il haussa un sourcil et agrippa plus fermement le parchemin. Il se pencha si proche du papier que son long nez le touchait presque.
- Quoi ? Demanda Hanna. Qu'est-ce qu'il y a ? Il va bien ?
- J'arrive pas à y croire !
- Croire à quoi ? Matt !
Elle tenta d'attraper la feuille, mais Matthew s'écarta et secoua la tête, l'air sonné.
- Tu ne devineras jamais !
- Dis-moi alors !
- Tu sais que Julian est parti chez sa famille maternelle, pas vrai ?
Hanna roula des yeux.
- Oui, je suis encore au courant de certaines choses, merci. Et donc ? S'impatienta-t-elle.
- Il me parle de son parrain dans la lettre, le cousin de sa mère. Un certain Leonidas Grims.
Elle essaya de fouiller dans sa mémoire, mais le nom ne le lui disait rien. Elle ne savait même pas que Julian avait un parrain.
- Et ?
- Il ne m'avait pas donné le nom de la famille de sa mère, expliqua Matthew. J'aurais sans doute fait le lien sinon !
- Tu connais les Grims ?
- Pas la famille en entier non. Mais j'en connais un !
- Leonidas ? Le parrain ? Devina-t-elle. Mais comment ?
Matthew sourit, l'air extatique, comme s'il n'arrivait pas à réaliser la nouvelle. Hanna, elle, était toujours aussi perdue mais elle attendit que Matthew daigne enfin lâcher l'information dont il se délectait depuis deux minutes.
- Parce que figure-toi qu'il est marié à une certaine Lysandra, lâcha-t-il enfin.
La mâchoire de Hanna manqua de se décrocher sous le coup de la surprise.
- Tu me fais marcher, s'exclama-t-elle.
- Je te jure que non !
- Mais comme... ta tante Lysandra ? La sœur de... c'était qui ta mère ou ton père ?
- Ma mère. Sa sœur aînée. On la voit rarement comme elle est la plupart du temps aux Etats-Unis et j'ai dû voir son mari une poignée de fois, mais c'est un gars sympathique si je me souviens bien du noël il y a deux ans. Il avait offert un puzzle à Spencer. Autant dire qu'il s'était fait adopter direct !
Hanna le dévisagea, pas encore remise de sa surprise, et elle éclata soudain de rire de façon incontrôlable. Elle secoua Matthew par les épaules et ils se mirent à sauter sur place comme des idiots, incapables de se retenir.
- Tu te rends compte ! Dit-il. C'était quoi les chances pour que ça arrive ? Bordel, attends que je lui réponde ! Il va en avaler son thé de travers !
- Merlin ! (Elle repoussa ses cheveux qui lui étaient revenus dans la figure). En fait, ça veut dire que son parrain est aussi... ton oncle ? Résuma-t-elle.
- Par alliance, mais oui ! Je comprends mieux pourquoi ma mère me posait des questions sur Julian !
Elle éclata à nouveau de rire.
- A force de le vouloir dans ta famille, voilà ce qui arrive !
- Tu m'étonnes ! Là, ça mérite plus qu'une bièreaubeurre. Où est le Whisky Pur Feu ? Eh ! Connelly ! Cria-t-il soudain en apostrophant Adrian Connelly, un garçon de septième année qui était dans l'équipe de Gryffondor avec lui. On fête le premier match de Quidditch dignement ou pas ?
- Viens Bones ! Je veux dire capitaine pardon !
Matthew se précipita à sa suite et Hanna resta contre le mur, un sourire impossible à effacer aux lèvres. D'un geste absent, elle baissa les yeux sur le dessin de Julian toujours dans ses mains et son sourire redoubla. Elle devait avoir l'air d'une amoureuse idiote. En réalité, elle ne s'était juste pas rendue compte à quel point Julian lui manquait aussi en tant qu'ami. Avant de sortir ensemble, ils étaient avant tout un duo – un trio avec Matthew, mais le duo de Serdaigle – et elle commençait à réellement prendre conscience de son absence. Revoir le trait familier de son coup de crayon l'apaisait un peu.
Euphorique, elle plia soigneusement le dessin et le glissa dans son sac. Matthew avait raison. Même si Serdaigle avait perdu son match aujourd'hui, il était temps de faire la fête. Elle se laissa emporter par la foule, le bruit de la musique raisonnant en écho dans son corps.
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// 20 septembre 1979 //
Julian sentit le bruit faire vibrer son corps et il regarda autour de lui. Le stade était en ébullition. Partout où il regardait, les élèves frappaient dans leur main, voire frappaient le sol de leurs pieds, ce qui produisait des vibrations dans toute la structure. Julian espéra qu'elle était renforcée par magie. Dans les gradins, la plupart des élèves s'étaient rassemblés par maison en dessous de bannières géantes à l'effigie de leur emblème. Heureusement, Liam et Aileen ne l'avaient pas laissé tout seul et il s'était donc glisser chez les Puckwoodgenie sans que personne n'y retrouve rien à redire.
- Alors ? Hurla Liam dans son oreille. Prêt pour ton premier match de Quodpot ?
- Je sais toujours pas ce que c'est !
- Oh tu vas vite comprendre !
Liam ponctua sa phrase d'un « clic » sonore de son appareil et Julian détourna les yeux pile à temps pour ne pas être aveuglé par le flash. Il commençait à avoir l'habitude. Penché en avant par-dessus la balustrade, il scruta le terrain en contre-bas.
- T'as dit que Lottie était où ?
- Là-bas ! Avec les autres clubs qui font des démonstrations !
Julian plissa les yeux. Sur la pelouse, plusieurs groupes se tenaient en bordure du terrain. Parmi eux, il repéra les cheveux blond foncé de Charlotte relevés en queue de cheval alors qu'elle bougeait pour se réchauffer. Elle portait un short sur legging bleu et un haut rouge framboise qui dévoilait son ventre. Les couleurs de l'école se retrouvaient aussi sur son maquillage. En plus du club de course sur balais, Charlotte avait pris celui d'acrobatie sur balais avec l'autorisation de Honoria Everard, sa directrice de maison et professeure d'Arts Occultes. Même s'il savait qu'elle ne participerait pas à la démonstration pour l'instant puisqu'elle n'avait intégrée l'équipe que ce mois-ci, il appréhendait un peu. Liam ne fit rien pour le rassurer.
- Tu vas voir, c'est hyper impressionnant ce qu'ils font !
- Parce qu'ils font quoi ?
- Tout est dans le titre, mon vieux ! Acrobaties perchées sur un manche de balai !
Sur le terrain, le club se mettait justement en place. De loin, il reconnut Elicia Jauncey et sa crinière blonde ; Enjolras et sa stature élancée ; et Clémence Laveau, toujours avec ses lunettes en fer. D'un même mouvement, ils sautèrent tous debout sur le balai placé face à eux à quelques centimètres au-dessus du sol. Ils commencèrent à s'envoler plus haut jusqu'à la hauteur des premiers gradins. Puis, simultanément, ils frappèrent dans leur main et crièrent :
- IL-VER-MOR-NY ! IL-VER-MOR-NY !
Leur voix amplifiée par magie résonna partout. D'un coup, ils contractèrent leur corps et se lancèrent en arrière dans un salto parfaitement coordonné. Ils retombèrent pile sur le manche de leur balai. Julian sentit son cœur se stopper.
- Ils vont se briser la nuque, lâcha-t-il immédiatement.
Liam éclata de rire.
- Mais non !
- Tu as vu la largeur des manches ? C'est moins qu'une poutre !
- Ils ont des bracelets magiques, expliqua soudain Aileen sûrement pour lui éviter la crise de panique à l'idée que Charlotte se retrouve là-dessus. S'ils tombent, ils s'activent et les raccrochent au balai. Et le manche est enchanté pour favoriser l'équilibre.
Le cœur de Julian ne ralentit que de quelques battements par seconde. Il coula un regard vers Aileen pour éviter de se concentrer sur le club qui s'était maintenant lancé dans une vrille arrière. Elle avait relevé ses folles boucles rousses en chignon et était restée assez stoïque depuis le début. Julian se demanda si elle était aussi peu intéressée que lui par le sport.
- Ne t'inquiète pas, continua-t-elle d'une voix blanche, leur sécurité est assurée, on n'est pas fou.
- Moi ils me semblent fous à chaque fois, nota Liam.
Mais Julian fronça les sourcils.
- Ca va, Aileen ?
Elle détacha son regard de la démonstration acrobatique.
- Oui, oui... Je me suis juste couchée tard hier, je travaillais un peu les runes pour t'aider...
- Je termine ce soir normalement, assura-t-il. On va pouvoir s'y mettre ce week-end, ne t'inquiète pas.
Elle hocha la tête. Julian n'aurait pas su dire quoi, mais il continua à la trouver étrange et il mit quelques secondes à détourner les yeux pour refocaliser son attention vers ses camarades sur le terrain. Elicia Jauncey se lança en arrière et son corps décrivit un arc courbé dans les airs avant qu'elle ne rattrape le manche de son balai par les mains. Elle resta suspendue ainsi avant qu'Enjolras ne vienne se placer sous elle et qu'elle se perche en équilibre sur ses épaules, debout et chancelante. Julian retint l'envie de fermer les yeux.
- Je ne pensais pas qu'Enjolras serait dans l'équipe de balais acrobatiques, marmonna-t-il.
- Il ne peut pas diriger le Comité des Elèves à temps plein, dit Liam. Mais je te comprend, moi aussi j'en revenais pas quand il nous a annoncé ça. Pas vraiment son style après tout. Mais je le soupçonne de le faire pour faire plaisir à Clémence. C'était son truc.
- Même pour tout les gallions de Gringotts, je ne fais pas ça.
- Les gallions, répéta Liam avec son accent anglais ridicule.
Sur le terrain, le club de balais acrobatiques finit enfin sa démonstration. Ils retombèrent sur le sol avec énergie puis saluèrent la foule. Julian applaudit avec les autres. Il vit Charlotte féliciter sa nouvelle équipe et jeter un regard envieux vers le terrain, là où Elicia s'était tenue quelques secondes auparavant, et il soupira. Il n'avait pas besoin de bien distinguer son expression pour savoir qu'elle était impatiente d'essayer.
- Bon, le match ne va pas tarder ! Fit Liam. Je dois y aller.
- Aller où ?
- A la tribune !
- Quoi ?
Liam tendit le bras et indiqua à un espace sur leur gauche dans les gradins à quelques mètres. Une place vide était légèrement surélevée et un énorme micro était accroché à la rambarde devant. Julian aurait dû s'en doute.
- T'es le commentateur, devina-t-il.
- Yep ! Stylé, pas vrai ?
- Explique bien ce qui se passe pour que je comprenne, éluda Julian.
- Compte sur moi !
D'un bond, Liam enjamba la rangée devant eux, bousculant une fille Womatou au passage qui pesta contre lui. Julian le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il prenne place, un grand sourire aux lèvres et un espèce de casque en bronze avec une grande antenne sur la tête.
- C'est pour mieux entendre ce qu'il dit et étouffer le bruit de la foule, indiqua Aileen, percevant sa question muette.
- Oh...
Il aurait voulut la questionner davantage sur le Quodpot, mais il ravala ses questions. Elle ne paraissait pas d'humeur. Il trouvait son attitude de plus en plus surprenante : depuis qu'il était arrivé, Aileen avait été celle toujours à ses côtés pour l'aider avec bienveillance. Une vraie canadienne, comme aimait plaisanter Liam.
- T'es sûr que ça... ? Commença-t-il.
- Julian ! Claqua-t-elle. Ça va, ok ?
Il eut un mouvement de recul, surpris et vexé. Aileen expira lentement.
- Désolée... J'ai un peu mal à la tête et le bruit n'aide pas. Ça va passer.
Julian n'insista pas. Sur le terrain, les deux équipes firent enfin leur entrée. Le match du jour voyait s'affronter Oiseau Tonnerre contre Puckwoodgenie. Les élèves hurlèrent à tout rompre et une nouvelle secousse secoua le stade. Julian se contenta d'applaudir poliment. Il compta onze joueurs dans chaque équipe. A la tête des Oiseaux Tonnerre, Elicia Jauncey s'était changée. Elle avait troqué sa tenue acrobatique contre un ensemble bleu à bande rouge airelle. L'emblème de sa maison, de couleur or, floquait son dos. La capitaine adverse, une grande fille à la peau brune, au menton anguleux et aux yeux en amende portait la même tenue mais avec un Puckwoodgenie dressé sur ses pattes.
- Mesdames, mesdemoiselles et messieurs ! S'écria brusquement Liam avec son enthousiasme habituel. Je déclare aujourd'hui le premier match de Quodpot de la saison ouvert ! La noble maison des Puckwoodgenie va affronter la médiocre maison des Oiseaux Tonnerres ! (Un concert de hués répondit du côté de la maison concerné). Je plaisante ! En plus, Elicia me fait trop peur. On peut encore applaudir son magnifique salto acrobatique de tout à l'heure ! J'espère que ça t'as fatigué, Eli !
- Dans tes rêves, Cooper ! Lui hurla-t-elle depuis le terrain.
- La chère capitaine des Oiseaux Tonnerre, tout le monde ! Elicia Jauncey !
A nouveau, le côté des gradins concerné laissa entendre son soutien. Les élèves se levèrent même pour scander :
- Les Oiseaux Tonnerre voyagent jusqu'au bout de la terre !
En face, les Puckwoodgenie répondirent et Julian sursauta quand les gens autour de lui se mirent à crier :
- Des autres tu t'enrichis chez les Puckwoodgenie !
- Les slogans des maisons, glissa Aileen. Tu vas vite retenir.
Julian n'était pas au courant qu'il y avait des slogans. Poudlard n'avait jamais songé à en faire pour ses maisons. Il se demanda brusquement ce qu'était celui des Serpents Cornus. Il ferait mieux de l'apprendre vite s'il voulait s'intégrer parfaitement.
- Les équipes peuvent se mettre en place, annonça Liam. Prenez place sur vos balais. Le Quod est amené !
Au milieu du terrain, la directrice Hicks en personne s'avança. Elle avait revêtu une grande cape violette pour l'occasion et tenait encore ses mains aux longs doigts fins une balle en cuir semblable en tout point à un souafle, même si les coutures étaient plus apparentes.
- Petit rappel pour mon ami intello anglais qui ne connait pas les règles, s'exclama alors Liam.
Julian eut envie de l'assassiner. Derrière sa main, Aileen réprima un éclat de rire et il lui décocha une œillade assassine tandis que plusieurs personnes autour de lui pivotaient pour le regarder. Il repéra même Noah, Théa et Othilia un peu plus loin et il sentit ses joues s'embraser. Dès qu'il mettait la main sur Liam, il lui jetait un sort.
- Le Quodpot est un sport incroyable, noble, riche et exigeant. Meilleur que le Quidditch de très loin en toute objectivité, le Quodpot se joue à onze et voit s'opposer deux équipes ! Le principe est simple. Tout le monde part du côté gauche du terrain. Le but est de se passer le Quod et d'avancer pour venir le déposer le pot de l'autre côté. Evidemment, l'autre équipe tente de prendre le Quod et de marquer également. Chaque essai marqué fait remporter dix points à son équipe ! Mais attention, le Quod est une bombe à retardement. Il est susceptible d'exploser à tout moment. S'il explose entre les mains d'un joueur pendant sa traversée avant qu'il ait pu le mettre dans le pot, celui-ci est éliminé. Je crois que c'est tout... (Liam marqua un temps de réflexion). Ah oui, pas le droit de retenir un joueur par le manche de son balai, de le mutiler, d'être trop violent même si les contacts sont autorisés pour voler le Quod à l'adversaire !
Julian se repassa toutes les règles en tête. Le jeu n'avait pas l'air bien compliqué, il était même bien moins complexe que le Quidditch et ses différents postes.
- Bien, assez bavardé, allons-y ! Elicia Jauncey face à Winona Qaletaga pour ce premier match ! Serrez-vous la main.
Les deux capitaines s'exécutèrent avec fermeté. Les cheveux noirs de Winona, coupés courts au niveau de son menton, rendaient son visage encore plus anguleux.
- Elle est en septième année, le renseigna Aileen, toujours d'une voix faible et Julian se pencha pour l'entendre. Elle vient de la réserve indienne dans les montagnes.
- Oh...
Il ne savait pas qu'il y avait une réserve amérindienne dans les montagnes près d'ici et encore mois qu'elle était sorcière.
- Et c'est parti ! Le Quod est entre les mains des Puckwoodgenie dont la vivacité n'a d'égale que leurs flèches fonçant à toute vitesse ! Winona fonce à travers l'attaque adverse. Elle parvient à faire plus de dix mètres sans problème. Elle fait la passe à Ashley qui fait la passe à Tyler ! Mais Elicia veille et récupère le Quod ! Elle le passe à Kendra et... Boom ! Première éliminée !
Julian ne savait pas vraiment à quoi il s'était attendu en matière d'explosion. Sans doute simplement quelques étincelles que les gants en peau de dragon des joueurs auraient suffit à contrer. Il s'était trompé. Quand le Quod explosa, la pauvre Kendra fut soufflée par le choc et bascula en arrière. Plusieurs élèves crièrent et Julian amorça un geste pour se lever, comme les autres, afin de regarder leur camarade dégringoler de trente mètres. Alors qu'il était persuadé qu'elle allait se briser les os au sol, sa chute s'arrêta à quelques centimètres de la pelouse. Elle resta suspendue dans l'air une seconde avant de retomber doucement.
- Comment... ?
- Un sort antigravité. Il est activité tout le long du terrain. Une année, l'explosion a projeté Elicia jusque dans les gradins et elle est vraiment tombée. Elle a eu de la chance de s'en sortir avec seulement un traumatisme crânien et une cheville cassée.
Julian dévisagea Aileen. Il avait cru que les cognards étaient dangereux. Il ravisait son jugement. Entre ça et les acrobaties sur balais, il commençait à se dire que les américains n'avaient aucun esprit de survie.
Pendant près de deux heures, il assista à des scènes semblables : les deux équipes se menaient une guerre sans relâche pour s'emparer du Quod et traverser le terrain. Toutes les dix minutes environ pourtant, un joueur était éliminé et les explosions se faisaient de plus en plus spectaculaires, comme si le Quod cherchait à ménager un certain effet. La voix de Liam déraillait dès qu'un Puckwoodgenie était touché.
- Attention, la situation devient serrée ! Il ne reste plus que trois joueurs au Oiseaux Tonnerre et quatre au Puckwoodgenie. Le score est désormais de 80 à 100 pour ces derniers ! Winona Qaletaga attrape le Quod sous le nez d'Elicia ! On aura rarement vu deux capitaines si douées se faire face ! (Liam bondit soudain sur ses pieds, surexcité). Winona lance le Quod depuis le milieu du terrain ! Il... il... Oui ! Il rentre ! Magnifique tir ! 10 points de plus pour les Puck !
Julian et Aileen applaudirent. Même si l'issu du match lui importait peu, il s'était d'hors et déjà rangé du côté de la maison de ses amies par pur esprit de camaraderie ; un peu comme il le faisait à Poudlard en encourageant Gryffondor pour Matthew. L'idée le frappa soudain que le premier match de la saison avait dû avoir lieu là-bas. Il faudrait qu'il envoie une lettre à Matt pour lui demander... Ou peut-être à Hanna. Son dessin avait dû apaiser les choses entre eux pour quelques temps, mais il ne se faisait d'illusion : il faudrait bien qu'il prenne la plume à un moment.
- Ouch ! Nouvelle explosion chez les Oiseaux Tonnerres ! Leur nombre est trop réduit maintenant pour espérer percer la défense des Puck... Est-ce que ça veut dire que... Oui ! Elicia Jauncey déclare forfait ! Victoire pour ma maison !!
- Quoi ? S'exclama Julian. Mais elle abandonne ? Elle a le droit ?
Aileen parut amusée de son étonnement.
- C'est la meilleure décision. Elle ne veut pas risquer une blessure avec une autre explosion alors qu'elle n'a pratiquement aucune chance.
- Mais le match aurait pu basculer, non ? Ou un truc du genre ? Matt m'a toujours dit qu'en sport rien n'était perdu.
- C'est sans doute vrai. Mais ça ne valait pas le coup, ce n'est pas la finale et c'est juste le premier match. Elle aura de quoi se rattraper plus tard. (Elle se leva). Tu viens, on va récupérer Liam ? J'aimerais rentrer au château...
- Ta tête ne va pas mieux ?
- Pas vraiment...
Effectivement, au premier pas, Aileen chancela sur ses pieds et Julian la saisit par le coude pour la stabiliser. Elle se dégagea d'un geste sec. Vexé à nouveau, il préféra la dépasser. Si elle ne voulait pas de son aide, il n'allait pas lui imposer. Il aimait beaucoup Aileen, mais sa tendance à vouloir tout diriger sans qu'il puisse lui rendre l'appareil pouvait l'agacer. Charlotte aurait sûrement dit que c'était Sainte-Mangouste qui se moquait de la charité et il ignora la voix agaçante de sa sœur dans le coin de sa tête. Du moins, il l'ignora pour quelques secondes, puisqu'elle déboula soudain devant lui, le visage figé dans un énorme sourire. Julian sentit le sien se dessiner automatiquement en retour.
- Lottie !
- Ju' ! T'as vu ça !
- Oui, oui, plutôt...
- Mais c'est génial ! Bon, pas autant que le Quidditch évidemment, mais génial ! Je me demande si je ne vais pas essayer d'intégrer l'équipe... Mais je me suis déjà engagée pour la course sur balai avec Raphaël. Tu crois qu'il m'en voudra ? Mais en même temps j'aimerais essayer aussi... Trois clubs ça ferait beaucoup trop ! (Elle sautilla sur place). Et les acrobaties, par Merlin ! J'ai tellement hâte qu'on me laisse essayer et...
Les mots sortaient de ses lèvres à une vitesse folle. Julian leva les mains pour l'arrêter.
- Lottie, coupa-t-il. Calme-toi.
- Désolée, désolée ! Mais c'était trop génial et...
- Charlotte, je pense que c'est trop dangereux.
Elle se figea puis son sourire retomba lentement, le temps qu'elle comprenne ce qu'il venait de dire. Julian redressa le menton. Il avait anticipé sa réaction.
- Quoi ? S'étrangla-t-elle.
- Ecoute, ce n'est pas... Enfin, je veux dire, Lottie tu as bien vu, non ? Tu risques de te blesser à la moindre acrobatie ou à la première explosion de l'espèce de souafle.
- Non ! Ils ont des sorts antigravité, tu l'as vu aussi ça ?
- Qui ne sont pas infaillibles.
Charlotte tapa du pied, agacée. Elle lui fit penser au jour où, à six ans, elle avait découvert que les cheminées de l'immeuble avaient été condamnées et que le Père Noël ne pourrait donc plus passer. Elle en avait pleuré toute une journée en tapant des pieds jusqu'à ce que leur père sorte carrément de son bureau.
- Tous les sports peuvent être dangereux parfois, argua-t-elle. Je ne vais pas arrêter de monter sur un balai à cause de ça !
- Lottie, c'est pire que les cognards, là.
- C'est toi qui le dit ! Je ne vois pas en quoi c'est pire !
- Le Quod explose, par Merlin.
- Et alors ? Les cognards pouvaient me briser le crâne aussi.
Julian se sentit blêmir. Sa sœur parut réaliser que ce n'était pas un bon argument et ses yeux s'emplirent presque de larmes de frustration.
- De toute façon, ce n'est pas toi qui décide, martela-t-elle d'une voix rendue aiguë par la colère.
- Arrête, ne m'oblige pas à...
- A quoi ? A diriger ma vie ? « Choisis Puckwoodgenie, Lottie », « fais tes cartons, Lottie », « reste avec moi, Lottie », « t'éloignes pas, Lottie », énuméra-t-elle en comptant sur ses doigts. Tu m'étouffes !
Elle voulut le repousser pour le dépasser, mais il la saisit par le bras par réflexe. Il remarqua qu'Aileen s'était éloignée, sûrement pour retrouver Liam, et il l'entraîna sur le côté pour laisser les autres élèves sortir du stade. Elle tenta de se dégager.
- Lâche-moi ! Ju' !
- Non ! On ne va pas y passer des heures, Lottie. La question est réglée : tu changes de club.
- Hors de question.
- Déjà deux clubs c'étaient trop. Tu dois te concentrer sur tes cours.
- Ils ne passent pas les BUSES en cinquième année ici, protesta-t-elle. Leur examen était l'année dernière.
- Examen que tu vas devoir rattraper parce que la directrice a accepté. Et tu le passes en janvier, je te rappelle.
Il essaya de maîtriser sa voix pour qu'elle ne tremble pas ni ne reflète son trouble, mais il ne fut pas sûr d'y parvenir. Il détestait voir Charlotte pleurer.
- T'as pas le droit... souffla-t-elle d'une voix étouffée. T'as pas le droit, Ju'.
- Lottie, ne le prends pas comme ça.
- Comment tu veux que je le prennes ? Depuis que... depuis que maman...
- Ne ramène pas ça à maman ! Claqua-t-il.
Charlotte tressaillit mais ne se démonta pas. Une nouvelle détermination s'alluma dans ses yeux verts si semblables au sien, à ceux de leur mère et de leur grand-mère. Maintenant qu'il y pensait, leur tante Cordelia en avait aussi hérité. Une caractéristique féminine où il détonait.
- Je parle de maman si je veux, dit-elle, vibrante de rage. Depuis que maman n'est plus là, t'es toujours à me dire ce que je dois faire ou pas. J'ai quinze ans tu sais, je peux me débrouiller. Je suis meilleure que toi sur un balai, tu n'as pas le droit de m'obliger à arrêter un club. Ce n'est pas juste, je ne te dis pas quoi faire moi.
- Lottie...
Son ton fatigué parut atteindre sa sœur et son visage s'adoucit soudain. Elle murmura :
- Tu as besoin de me laisser être libre, Ju'... J'ai besoin d'être moi.
Doucement, elle vint prendre sa main dans la sienne. Julian s'accrocha à elle, presque désespéré, et ravala l'angoisse qui lui obstruait la gorge. L'image de sa mère se superposa à celle de sa sœur et il en eut la nausée. Charlotte secoua la tête, comme si elle lisait dans ses pensées.
- On n'aurait rien pu faire, sanglota-t-elle. Julian, tu m'entends ? Tu n'aurais pas pu la sauver ! (Elle essuya ses larmes du revers de la main). Et je n'ai pas besoin d'être sauvée. Tu ne peux pas... réparer ce qui s'est passé ce jour-là en me surprotégeant.
- Je ne m'étais pas rendue compte...
- Je sais, je sais... Mais il faut que tu arrêtes maintenant. S'il te plait.
Il hocha la tête, le cœur prêt à exploser. Il n'arrivait pas à lâcher sa main. Il avait l'impression que s'il le faisait, il la laissait vraiment partir. Ce qui était idiot, bien sûr, elle n'allait nulle part. Elle restait Lottie, sa petite sœur agaçante et si brillante, mais il n'y arrivait pas...
- Ju'... Je te promets que je viendrais quand même te voir pour te piquer des Dragées Surprises ou pour me faire une natte. J'aurais toujours besoin de toi...
- Hum...
- C'est promis. Je viendrais même te voir quand des garçons viendront me tourner autour !
Julian cligna des yeux, déstabilisé. Il ne s'était pas attendu à celle-là.
- Quels garçons ? S'entendit-il dire, indigné.
Charlotte éclata de rire.
- Oh Merlin, ta tête ! C'était une blague !
- C'est ça, c'est ça. Tu finiras marier à ton balai de toute façon.
- Eh !
Elle voulut lui donner un coup dans l'épaule, mais il tenait toujours sa main dans la sienne et elle se retrouva bloquée. Ils éclatèrent de rire. Ensemble, ils rompirent la distance entre eux et il enlaça sa sœur, la serrant contre lui de toutes ses forces. Il se rendit compte qu'elle faisait presque sa taille maintenant, même s'il la dépassait heureusement encore de quelques centimètres.
- Tu vas les pulvériser, assura-t-il. A la course sur balai, aux acrobaties, au Quodpot... peu importe. T'es capable de tout.
- Merci Ju'... Je le savais, mais merci.
Il la garda contre lui encore une seconde, puis il lâcha sa main...
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Verdict ? ^^
Eléments tirés du canon / Pottermore :
- Les règles du Quodpot.
Et le personnage de Matthew Bones a bien sûr été inventé par Perripuce, je le rappelle au cas où ^^
Sinon, j'espère que les changements de point de vue ne vous dérangent pas trop ? J'avoue avoir du mal à rester dans une seule tête et c'est un miracle que j'ai tenu 11 chapitres haha!
Prochain post : Chapitre 14 - Mercredi 3 mars
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