Chapitre 12 : Lost in translation
« Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage. »
- Henri Bergson-
// 8 septembre 1979 //
Le poing contre la joue, Julian fit tourner mollement sa fourchette dans son assiette sans toucher à sa purée de pomme de terre.
- Tu devrais passer à autre chose, conseilla soudain Aileen avec malice. Et arrêtez de ressasser.
- Elle t'a battu et puis voilà. Fin de l'histoire, renchérit Liam, fataliste. Même si je comprends qu'elle puisse être agaçante.
Julian leva les yeux vers eux, mâchoire contractée.
- Je ne ressasse pas, prétendit-il.
- C'est ça et moi je suis Merlin.
- Vous m'énervez...
- Quoi ? On dit la vérité. Théa est la meilleure en Défense contre les Arts Obscurs, ce n'est pas étonnant qu'elle domine en duel aussi. Mais tu lui as donné une baguette à retordre, crois-moi ! J'ai vu sa tête après le combat, mon pote. Elle était déstabilisée.
- Il a raison. On a même une photo pour le prouver.
Aileen fit glisser vers lui une photo, visiblement prise par le polaroïd de Liam quelques secondes après la fin du duel. Julian s'y vit, bras encore levé mais sans baguette en main, l'air surpris. En face de lui, presque de trois quarts par rapport à l'angle de la photographie, Théa avait le visage contracté par la concentration. Ses longs cheveux bruns attachés par son ruban rouge étaient sensiblement défaits. Mais ce fut par une silhouette en arrière-plan que le regard de Julian fut attiré. Posté près de la fenêtre, Noah les observait, bras croisés. Ses boucles noires lui retombaient sur le front, mais ses yeux bleus étaient toujours si intenses. Il avait la tête légèrement tournée, son attention fixée sur lui. Julian déglutit.
- Je pense qu'on la mettra dans le journal pour l'article sur le club de duel. Tu crois que tu pourrais nous faire des illustrations à mettre autour ? Comme des petites baguettes qui jettent des sorts autour des gros titres ?
- Oui, pas de problème...
- Génial ! On fera une réunion mercredi soir. Il faut que je prévienne María d'ailleurs...
- María ?
- María Gonzales. Elle gère la partie imprimerie, diffusion... Elle distribue aussi souvent le journal tous les premiers samedis du mois. Tu la rencontreras à la réunion. On n'est que 3 élèves permanents et puis de temps en temps j'embauche des personnes pour nous aider à écrire des articles spécifiques ou pour les illustrations. Comme toi. Ou Noah à une époque.
Julian tenta de prendre une bouchée de purée de façon neutre avant de demander :
- Noah faisait partie du journal ?
- Juste avant qu'on arrête de se parler oui... Enfin juste avant l'incident quoi. C'était à la fin de notre année junior, la deuxième année pour lui. Il a redoublé ensuite et a quitté le journal.
- Quel incident ?
- Quoi ?
- Tu as dit « avant l'incident ».
Aileen se mordit la lèvre. A côté d'elle, Liam paraissait se retenir de parler, mais elle secoua finalement la tête avec résolution.
- Vraiment, ça n'a aucun intérêt et c'est loin maintenant. Je ne veux pas être celle qui parle de ça dans son dos.
- Parce que tu crois que lui se gêne pour ça !
- Liam, je doute que Noah parle encore de nous. D'ailleurs, on devrait arrêter de parler de lui.
Elle planta sa cuillère dans sa crème caramel fermement, comme pour clore le sujet. Julian n'insista pas, déçu, et se dépêcha de finir son plat pour qu'ils n'aient pas à l'attendre. Liam se pencha vers lui.
- Bon, t'en es où avec les runes sinon ? Chuchota-t-il.
- J'avance... Enfin, j'essaye.
Julian voyait bien que sa réponse ne satisfaisait pas Liam, mais il ne pouvait rien faire de plus. Depuis la fameuse nuit près des serres à minuit, il s'était employé à déchiffrer les consignes envoyées par le mystérieux corbeau. Il s'agissait d'un contre rituel complexe pour faire tomber un enchantement protecteur si Julian devait deviner à vu d'œil, mais il n'était sûr de rien. Il n'avait jamais rien lu d'aussi compliqué à réaliser. L'enchantement à briser était constitué de couches diverses qui croisaient deux disciplines : sortilèges et potions. Et encore, Julian n'était pas sûr des indications données par le corbeau qui venaient visiblement de traduction de runes anciennes. Il ne savait pas pourquoi, peut-être parce qu'il trouvait le contre-rituel à réaliser impossible... Toujours est-il qu'il avait donc entrepris de retraduire lui-même péniblement chacune des lignes de runes. A Poudlard, il avait pris cette matière en option avec Matthew, mais le cours leur servait davantage d'heure de discussion qu'autre chose.
C'était un des seuls moments où Hanna n'était pas avec lui puisqu'elle avait pris Astronomie en option et il pouvait donc parler avec son meilleur ami, entre garçons, assez librement. Hanna se moquait toujours d'eux en leur disant qu'ils étaient un cliché masculin, mais Julian ne remercierait jamais assez Matthew de l'avoir écouté pendant des heures parler de son couple avec Hanna sans jamais faillir. En retour, Julian l'écoutait parler de ses inquiétudes pour son frère, introverti au possible. Sous ses airs de garçon sûr de lui et tête brûlée, Matthew pouvait se révéler très prévenant dès qu'il s'agissait de Spencer, son petit frère de cinq ans – il devait en avoir six maintenant réalise-t-il – aux faux airs d'ange blond. Enfin, ça ne l'empêchait pas de s'en plaindre souvent aussi... La dualité d'avoir un cadet neuf ans plus jeune était que les rapports entre eux pouvaient être tendus parfois quand Matthew rentrait à la maison et que Spencer ne voulait plus le lâcher, heureux de l'avoir retrouvé.
- T'essayes ? Répéta Liam, sceptique, le tirant de ses pensées sur Matthew.
Il cligna des yeux.
- Je viens de commencer, oui.
- Mais pourquoi tu veux retraduire alors qu'il nous a donné la traduction ?
- Il ou elle, glissa Aileen.
- Oui, peu importe. (Il serra et desserra le poing, nerveux, et Julian se demanda s'il avait envie d'une cigarette). On irait plus vite en travaillant à partir des traductions qu'il nous a donné !
- Peut-être, mais c'est difficile de travailler sur une traduction aussi spécifique sans étudier les runes d'origine. Pour mieux comprendre, j'ai besoin de m'y pencher un minimum.
- Et ça va te prendre combien de temps ?
- Je ne sais pas Liam, ce n'est pas la langue la plus simple du monde !
- Les garçons, intervint Aileen, autoritaire. Stop.
Sa voix avait pris un accent rauque, comme pour mettre du poids dans ce simple mot, et Liam retomba contre le dossier de sa chaise e soupirant. Julian se mordit l'intérieur de la joue. Il ne savait pas pourquoi il avait laissé poindre son agacement. Ce n'était pas comme si Liam n'avait pas une raison valable d'être impatient : chaque jour qui passait était un jour sans sa sœur. A sa place, Julian aurait déjà retourné le pays. Il se demandait même comment Liam arrivait à donner le change, à rester lui-même... C'était presque facile d'oublier ce qu'il devait endurer tant il pouvait jouer au pitre dans la journée.
- Désolé, s'excusa-t-il. Je vais faire un effort et travailler dessus encore ce soir, c'est promis...
- Je t'aiderai !
- Merci... souffla Liam. A tous les deux... Je sais que je suis un peu inutile pour le moment, je ne comprends vraiment rien aux runes, mais si j'ai bien compris le contre rituel implique des potions et là je pourrais aider ! Je suis doué en potions !
Aileen hocha la tête vivement.
- C'est vrai, il est le meilleur avec Othilia. (Elle tapota sa joue du bout du doigt, l'air de réfléchir). Elle aurait pu nous être utile avec son père...
- Le professeur Fontaine, c'est ça ?
- Oui, c'est ça. Tu verras, c'est un bon prof. Sévère mais bon. Othilia va souvent le voir dans son bureau, je suis sûre qu'elle aurait accès à la réserve. On aura peut-être besoin de choses spécifiques.
Liam se redressa à nouveau, alerte.
- Calmez-vous, les détectives ! Lança-t-il, agité. On ne sait pas ce dont on va avoir besoin et il est de toute façon hors de question qu'on implique la clique royale dans l'affaire. Surtout une fille de prof.
- Je disais juste ça comme ça...
- Et moi je me charge de te rappeler que le premier mot précisait bien que je ne devais en parler à personne. Emilia est sans doute en danger juste parce que vous êtes au courant !
Visiblement, sa nervosité l'avait repris aussi vite qu'elle était retombée quelques secondes auparavant. Julian soupira. Le dilemme de Liam n'était pas simple : se débrouiller tout seul revenait à perdre du temps et à être mis face à ses limites mais ça respectait les volontés du corbeau, tandis que travailler à plusieurs lui donnait la possibilité d'avancer plus vite et de mettre à profit toutes leurs compétences tout en risquant la colère du même corbeau...
- Personne ne sait qu'on est au courant, Liam, le rassura Aileen.
- On n'en sait rien. Vous étiez là aux serres, c'est déjà suspect. Si ça se trouve, il le sait. (Il marqua une pause). Ou elle le sait, je sais ça peut être femme...
- Tu aurais reçu un nouveau mot si c'était le cas, non ?
- Peut-être...
Aileen lui posa une main douce sur le bras et tressaillit. Julian avait remarqué qu'elle avait souvent cette réaction. Il se demanda si elle n'aimait pas les contacts physiques mais faisait un effort au vu de la détresse de leur ami.
- Peu importe, dit-il, on doit se concentrer sur ce qu'on sait. Être efficace.
- Ca c'est notre « intello » !
- Liam, je peux encore te laisser te débrouiller avec les runes, menaça-t-il faussement.
- Désolé.
Ils sourirent.
Son assiette abandonnée sur le coin de la table, Julian écarta la cruche d'eau et attrapa un bout de parchemin dans son sac. Aileen lui tendit une plume avant qu'il ait même à demander. Il la remercia d'un geste.
- Ok, reprenons, dit-il. Je n'ai pas fini de retraduire les runes, mais d'après les traductions données on va déjà avoir besoin de ressources en potions et en sortilèges. Il faudrait commencer à chercher à la bibliothèque pour voir si on trouve des choses sur ce qui est indiqué. Je vous ferai une liste.
- Parfait, approuva Aileen. On pourra y aller ce week-end.
- J'ai le club d'échecs ce week-end, rappela Liam.
- Tu ne joueras pas toute la journée de samedi et dimanche il me semble.
- Non...
- Bien donc on trouvera un moment.
Liam grimaça.
- Mais William ne veut plus que j'y mette les pieds...
- Parce que tu avais failli mettre le feu à un livre ave ta cigarette !
- C'était à peine brûlé...
Il se prit une tape sur l'épaule en réponse. Julian haussa un sourcil.
- William ?
- Le concierge. C'est un Puckwoodgenie.
- Sérieusement ?
- Willy le Pucky je l'appelle ! Des élèves racontent qu'il serait dans l'école depuis une éternité. Depuis Isolt même !
Aileen secoua la tête.
- Il aurait plus de trois cents ans, c'est n'importe quoi. C'est juste un Puckwoodgenie – la créature pas la maison – un peu grognon, voilà tout.
- Je ne l'ai pas encore vu, avoua Julian.
- Oh crois-moi, tu ne le manqueras pas le moment venu. Bref, tu disais quoi ? Potions et sortilèges ?
Julian baissa les yeux sur les notes qu'il venait de griffonner. Il avait indiqué les titres de livres qu'il connaissait de mémoire en se disant que ça pourrait peut-être les aider et il les tendit aux deux autres.
- Tenez, il faudra chercher ça à la bibliothèque. Ah et peut-être un calendrier lunaire. Certaines potions en dépendent, on sera prêt comme ça.
- Le calendrier lunaire, marmonna Liam. Quel plaie ce truc. Je n'arrivais jamais à le calculer de tête en potion quand on le bossait.
- Hanna y arrive, laissa échapper Julian par réflexe.
Il se mordit la langue aussitôt. Il ne savait pas ce qui lui avait pris de révéler cela. Pourtant, il revoyait parfaitement Hanna, sa tignasse brune lui cachant une partie du visage, penchée sur un devoir sans même relever la tête pour regarder le calendrier lunaire qu'elle connaissait par cœur.
- Hanna ? Répéta Liam. C'est qui Hanna ?
Julian déglutit.
- Une fille... répondit-il évasivement. En Angleterre.
- Parce qu'il y a une fille en Angleterre ! S'exclama Liam, l'air conspirateur. T'entends ça Aileen ?
Elle parut mal à l'aise et curieuse à la fois, un mélange assez étrange, et Julian pria une seconde pour que son malaise l'emporte.
- C'est ton amie ? Demanda-t-elle finalement, comme si elle avait trouvé un terrain neutre.
Liam n'eut pas sa retenue :
- C'est ta copine ?
La question à mille gallions, songea-t-il, le cœur affolé. S'il était honnête, il savait pourtant qu'elle ne se posait pas : il sortait avec Hanna au moment de partir et ils n'avaient jamais parlé de rupture. Ils n'avaient même pas parlé du tout à cause de lui. Ce qui signifiait donc que techniquement, oui, ils étaient encore ensemble. Malgré tout, Julian n'arrivait pas à trouver le courage d'envoyer une simple lettre à la fille qu'il était censé aimer.
Il se passa une main sur la nuque, gêné, et finit par répondre prudemment :
- Oui, oui... On sort ensemble depuis janvier de cette année.
- T'as l'air ravi, commenta Liam, goguenard.
- C'est juste que... je n'ai pas pu vraiment lui dire aurevoir. Elle était en Grèce cet été et je suis parti avant qu'elle ne revienne. Je ne sais pas trop quoi lui dire maintenant.
- Qu'elle te manque ? Suggéra Aileen. Les filles aiment entendre ça !
- Qu'est-ce que t'en sais ?
Aileen lui coula un regard éloquent.
- Ça t'aura peut-être échappé, mais je suis une fille, Liam.
- Oui mais tu ne sors avec personne.
- Parce que je devrais avoir un copain pour me dire que cette Hanna n'attend sûrement qu'une chose : une lettre ?
Liam lui concéda le point.
- Elle n'a pas tort, avoua-t-il. Dis-lui qu'elle te manque, que tu as hâte de la revoir, tout ça quoi !
- Oui, oui... Je ferai ça ce soir. Après les runes.
Il espérait que le dire à vois haute serait performatif et qu'il écrirait bien la lettre ce soir. En vérité, Hanna lui manquait vraiment. Avant d'être sa copine, elle était surtout sa meilleure amie avec Matthew. Il l'avait même connu avant Matt maintenant qu'il y repensait puisqu'ils étaient tous les deux dans la même maison. Ils avaient discuté pendant tout le banquet après la répartition et Julian avait ensuite fait la connaissance de Matthew un peu plus tard dans la soirée lorsque les premières années de Gryffondor et de Serdaigle montaient dans les étages rejoindre leur tour respective. Ils avaient simplement tous échangés quelques mots avant de se retrouver pendant les cours de potions où leur amitié était véritablement née. Julian ne se rappelait donc pas sa vie à Poudlard sans Hanna Faucett. Elle était la fille qui l'avait fait rire, celle avec qui il avait découvert Pré-au-Lard, celle qui avait arbitré ses parties de scrabble avec Matthew. Elle était la première fille qu'il avait embrassé sous les étoiles en haut de la tour d'Astronomie.
- Bon, on y va ? Lança soudain Liam. Fleming va nous coller si on arrive en retard en Enchantements. (Il pointa le plat de purée de Julian du bout de sa baguette). Tu finis pas ?
- Non... Allons-y.
Il attrapa son sac et suivit ses amis. Toute la journée, son esprit balança entre deux préoccupations : les runes et Hanna.
**
*
// 10 septembre 1979 //
Le souffle haché, Liam redoubla sa foulée et sentit son sac lui rentrer dans les jambes un peu trop violemment. Il grimaça, mais ne ralentit pas pour autant. Malgré les apparences, il détestait arriver en retard quelque part et surtout au club d'échecs. Déjà qu'ils étaient peu dans ce club... Il pesta en regardant l'heure sur sa montre. Il aurait dû se douter que le « passage » à la bibliothèque promis par Aileen et Julian se révélerait bien plus long. Un samedi bien barbant si on voulait son avis.
Aussitôt, il culpabilisa. Ses amis faisaient ça pour lui, pour aider Emilia... Liam secoua la tête. Il ne voulait pas penser à sa sœur maintenant. Au lieu de ça, il poussa la porte de la salle du club d'échecs et plusieurs paires d'yeux se braquèrent sur lui.
- Ah Cooper ! Enfin ! Tu as vu l'heure ? S'exaspéra Sora.
Liam fit mine de chercher sa montre.
- Désolé, désolé. Ma sublime personne est enfin arrivée !
- C'est ça... Va t'assoir, on commence.
- Merci !
Il adressa quand même un sourire contrit à Sora Qaletaga, la présidente du club, une fille de la même année que lui chez les Oiseaux Tonnerre. Il s'était toujours bien entendu avec elle. Elle venait de la réserve amérindienne située près du Village dans les montagnes. Avec sa sœur, elles avaient été les premières de la tribu à rejoindre Ilvermorny grâce à l'autorisation de leur père, le chef du clan. D'abord méfiante, la tribu majoritairement sorcière et coupée du monde avait fini par reconnaître que l'école pouvait offrir une éducation à leurs enfants.
Du regard, Liam chercha une place de libre et retint un grognement. Evidemment, la seule table où ne se trouvait qu'une seule personne était celle qu'il aurait voulu éviter, comme il s'était astreint à le faire depuis des années. La reine des glaces en personne. Il soupira. Il n'avait de toute façon pas le choix et ce fut donc d'un pas réticent qu'il s'approcha de la table.
- Votre Majesté, déclama-t-il. Puis-je m'assoir ?
Théa lui décocha un regard torve.
- Cooper... C'est nécessaire ?
- Tout le monde a déjà un adversaire... Donc sauf si tu veux jouer contre toi-même...
- Très bien. Ça me fera plaisir de t'écraser aujourd'hui.
Il se laissa tomber sur la chaise, son sac à ses pieds, et afficha un sourire amusé.
- Eh, doucement ! S'exclama-t-il. On n'est pas en duels ici, tu n'es plus dans ton royaume.
- Je n'ai pas besoin d'une baguette pour te battre, Cooper. Allons-y.
Décidée, elle lui présenta ses deux poings fermés. Liam tapa sur celui de gauche sans réfléchir et elle ouvrit lentement ses doigts. Une reine blanche se trouvait au creux de sa paume.
- Tu commences, annonça-t-elle.
Elle tourna l'échiquier pour que les blancs lui fasse face. Liam reposa la reine à sa place et aligna bien ses pièces, un tic qu'il avait depuis ses sept ans lorsque Emilia lui avait appris à jouer. Il se souvenait encore vaguement des yeux bleus délavés de sa sœur – une inconnue presque à l'époque – alors qu'elle lui apprenait comment se déplaçait les pièces quelques jours après son adoption dans leur famille. Leurs séances d'apprentissage des échecs étaient devenues leur moyen de briser la glace. Liam se retint de replonger dans ses souvenirs. Il avait une autre glace à briser, là tout de suite, et Théa Grims n'était pas prête de fondre au soleil.
- Prête ?
- Depuis dix minutes.
Bonne façon de lui rappeler son retard... Liam ne se laissa pas déstabiliser. Il lui fit un signe sec du menton et elle démarra son horloge en frappant le bouton. Tac ! Il avança son premier pion sur le côté de l'échiquier. Clac ! Il lança son horloge à elle. Elle ne prit pas le temps de réfléchir et joua son ouverture en évitant une réponse symétrique. Liam fit se mouvoir un second pion.
- La défense sicilienne, sérieusement ? Fit Théa. Tu n'as pas plus classique ?
- Je vais te dire combien de fois que je connais pas le nom des techniques ? Je joues au talent, votre Altesse.
- Cavalier en F3, rétorqua-t-elle pour le narguer. Technique du dragon accéléré.
Liam roula des yeux. Elle pouvait bien sortir ses grands mots si elle le voulait, il savait bien jouer sans.
- Je n'ai pas peur des dragons, assura-t-il en jouant à son tour.
Clac !
- Tu préfères te cacher derrière ton appareil, c'est pour ça.
- Je te regarde dans les yeux, là, non.
- Tu ferais mieux de regarder l'échiquier.
Elle lui prit un pion avec son cavalier et il jura. Tête haute, elle le toisait par-dessus de son petit nez retroussé qu'il trouva prodigieusement agaçant à cet instant. Il décida de la faire parler. Avec un peu chance, il ne serait plus le seul à être déconcentré.
- Alors ? Lança-t-il, renversé contre le dossier de son siège. Qu'est-ce que ça fait de te découvrir un cousin ?
- Julian ?
- Parce qu'il y en avait un autre ?
Théa eut un sourire en coin. Elle bougea sa tour.
- Non, juste Julian et Charly. Ils sont... sympas je suppose.
- T'as l'air sûre de toi, observa-t-il avec ironie.
- Je ne les connais pas vraiment en fait... Je pense que tu as plus parlé à Julian que moi.
- Ce qui en dit long sur ton sens de la famille.
Elle le fusilla soudain du regard. Clac !
- Tu ne connais juste pas ma famille... souffla-t-elle. Enfin, toi qui lui a parlé, dis-moi alors. Il est comment ?
- Julian ?
- Non, Dumbledore, c'est lui mon cousin étranger.
- Très drôle. (Il déplaça son cavalier et prit une seconde pour réfléchir à sa réponse). Julian, Julian... Il est très... anglais ?
A son grand étonnement, Théa laissa échapper un éclat de rire. Gênée, elle repoussa une mèche de cheveux bruns qui lui revenaient dans les yeux et la couleur rouge du ruban noué à son poignet accrocha son attention. Elle lui prit un nouveau pion.
- Tu n'as rien de mieux qu'anglais ? Dit-elle.
- Quoi ? C'est vrai ! Traîne un peu avec lui, tu verras. Déjà son accent. Pire qu'Aileen et pourtant je l'ai écouté parlé de hockey de manière passionnée pendant des années. Ensuite, il ne boit que du thé, un vrai cliché. Tous les matins. Et il se plaint en plus, soi-disant le nôtre n'est pas aussi bon que celui en Angleterre. Il ramène le sien au petit déjeuner. Son meilleur ami lui en a offert avant de partir : ça en dit long sur Julian je trouve.
- Maintenant que tu le dis, je crois qu'il en buvait chez nous oui...
- Dans votre manoir new-yorkais ?
Théa fronça le nez.
- Ce n'est pas un manoir.
- Ah pardon... On dit une « demeure » ?
Elle roula des yeux. Liam devenait de plus en plus doué chaque jour pour la faire réagir ainsi.
- Ou un château ? Reprit-il. Votre altesse ?
- Est-ce que tu réfléchis la nuit à tes surnoms débiles ou ils te viennent naturellement ?
Liam se retint de répondre qu'il pensait à autre chose la nuit parce que sa mère l'avait bien élevé et qu'il ne voulait pas choquer une fille de bonne famille. Clac ! Il frappa l'horloge après avoir pris un pion à Théa et elle fronça les sourcils.
Face à face comme ils l'étaient, il pouvait l'observer mieux que d'habitude. Elle avait un visage délicat lorsqu'elle se concentrait ainsi et il remarqua que les tâches de rousseur qui parsemaient son nez ressortaient encore grâce au souvenir du soleil estival. Elle pouvait être qualifiée de jolie dans le genre ingénue rebelle... Mais ses lèvres pincées et son air froid ne lui rendaient pas justice.
- Tour en A4, ordonna-t-elle soudain.
La pièce se déplaça, implacable, et Liam regarda brusquement son Roi se faire décapiter.
- Ah... lâcha-t-il. Je ne l'avais pas vu venir, j'avoue... Très français comme méthode.
- Ne dis pas ça à Othilia ou Enjolras.
- Tu parles, ils sont aussi français que Clémence Laveau. Leur famille n'a plus mis les pieds en France depuis, quoi, le XVIe siècle ?
- XVIIe, corrigea-t-elle.
- Pareil. Et arrête d'essayer de me distraire !
Elle posa son menton au creux de sa paume et un rictus ourla ses lèvres.
- Je croyais que c'était toi qui essayais de me distraire ? Il va falloir faire plus d'efforts, Cooper.
Liam retint un juron. Il s'était fait avoir comme un bleu. Emilia ne serait pas fière de lui. Il observa attentivement l'échiquier et tenta d'anticiper les prochains mouvements. Peu importe les combinaisons, la même conclusion s'imposa à lui : il était fichu. A sa droite, son horloge continuait de rythmer les secondes qui s'écoulaient et il savait que, même s'il avait encore du temps, ça ne servirait à rien. Il n'avait presque plus de pions, plus de roi, et surtout plus de motivation. Il ne savait pas si c'était le fait d'être arrivé en retard ou de discuter avec Théa, mais le jeu devant n'arrivait pas à l'intéresser aujourd'hui.
Avec cérémonie, il tendit le bras au-dessus de l'échiquier. Théa le dévisagea.
- J'abandonne, déclara-t-il.
- Quoi ? Mais... tu peux encore... Enfin ce n'est pas terminé !
- Crois-moi, ça l'est dans ma tête. Je ne serai pas un adversaire à la hauteur si on continu. Mais vas-y, explique-moi les possibilités. Ça m'intéresse.
- Vraiment ?
Il hocha la tête.
- S'il vous plait, votre Altesse.
Théa soupira, mais accepta et se mit à mouvoir les pièces en lui expliquant ce qu'il aurait pu faire. D'un coup concentré, Liam attrapa un crayon et une feuille de papier et il se mit à noter. La prochaine fois, se promit-il, la partie ne sera pas si rapide. Et il laissa courir la pointe du crayon sur la feuille...
**
*
Sa plume suspendue au-dessus de son parchemin, Julian ne savait pas quoi écrire. Il avait repoussé la lettre à envoyer à Hanna pendant toute la semaine pour travailler les runes, mais il ne pouvait plus mettre ça de côté. Matthew lui avait bien précisé dans sa dernière lettre : Hanna devenait impatiente et il ne pouvait pas la blâmer. Elle était aussi fière et il ne manqua pas de remarquer qu'elle n'avait pas envoyé la première lettre. Elle attendait qu'il prenne ses responsabilités.
En soupirant, Julian repoussa ses cheveux qui lui tombaient sur le front. Il faudrait qu'il demande à Lottie de lui couper demain. Elle s'amusait souvent à couper un peu dans le vif à des longueurs variables, mais le résultat était toujours étonnement réussi. La lueur de la lampe au-dessus de son bureau, qui contenait une flamme de sort, projetait son ombre sur la surface en bois jusque sur son parchemin vierge. Julian le contempla longuement. Merlin, ce que c'était compliqué... Il avait pourtant plein de choses à dire à Hanna, mais peut-être pas ce qu'elle aurait voulu entendre. Il voulait lui dire qu'elle lui manquait, mais comme ça. Il voulait lui parler de sa vie aux Etats-Unis et qu'elle lui raconte ce qui se passait en Angleterre sans la pression de mettre des mots sur leur relation et sur ce qu'ils devaient faire maintenant.
A ses pieds, plusieurs brouillons jonchaient déjà le sol. Il avait commencé après le dîner en laissant les autres au Foyer pour profiter du calme du dortoir vide et il n'avait pas vraiment avancé, presque une heure plus tard. Il repensa au dîner où Liam leur avait raconté, à lui et Aileen, que Théa l'avait battu sans scrupule aux échecs. Il avait ruminé pour la forme, même s'il emblait moins affecté par sa défaite que celle que Julian avait subi au club de duel. Il se demanda s'il devait en parler à Hanna. C'était un terrain neutre : son quotidien, sa nouvelle famille, les clubs d'Ilvermorny. Il aimait bien l'idée.
Alors qu'il allait reprendre la plume, une ombre tomba par-dessus la sienne derrière lui et il sursauta.
- Merlin...
- « Chère Hanna, j'espère que tu vas bien... », lut la voix railleuse de Noah dans son dos.
Julian fit volte-face et se leva. Instinctivement, Noah recula d'un pas, sans se départir de son sourire amusé ni lâcher le parchemin où il avait tenté une première lettre plusieurs dizaines de minutes auparavant.
- Rends-moi ça, ordonna-t-il en essayant de prendre un air sévère.
Malheureusement, Noah était moins impressionnable que Lottie. Il lui adressa un rictus effronté.
- Pourquoi ? Qui est Hanna ?
- Ca ne te regarde pas ! Rends-la moi.
Il tenta de tendre le bras pour arracher la lettre de la main de Noah, mais il se contenta de la lever au-dessus de sa tête, hors de portée. Julian maudit ses centimètres en moins. La tête renversée en arrière, Noah se remit à lire.
- « Désolé d'avoir mis autant de temps à t'écrire, je sais que tu voulais qu'on parle ». Petit conseil Shelton, ne dis pas qu'elle voulait être la seule à parler, elle va t'en vouloir.
- C'est pour ça que la feuille était froissée au sol. Et que tu ne devrais pas la lire.
- Devrais pas, répéta-t-il. Je n'aime pas beaucoup ces mots ! Par contre ceux-là....
Il leva à nouveau les yeux vers la lettre.
- « Je sais aussi que tu voudrais des réponses, mais tout s'est passé très vite avec le déménagement et je ne sais pas quoi te dire à part que je suis désolé. Tu me manques évidemment. Matthew aussi ». (Il reconcentra son attention sur lui). Hanna et Matthew donc ?
- Au risque de me répéter : ça ne te concerne pas.
- C'est un dortoir collectif, rétorqua-t-il. Il ne faut pas laisser traîner ses affaires.
- Ce qui traîne, là, c'est un con.
Les sourcils de Noah se haussèrent de surprise. Il siffla, l'air impressionné.
- Shelton ! Quel langage !
- Bon allez, rends-moi ça maintenant, t'as assez rigolé.
Même s'il ne l'admettrait jamais, Julian tenta de se hisser sur la pointe des pieds pour parvenir à atteindre son parchemin, mais Noah recula d'un pas. Déséquilibré, il faillit tomber en avant et lui rentrer dedans. Il sentit ses joues chauffer.
- Alors ? Insista Noah. C'est qui Hanna ?
- Ma copine, claqua-t-il, agacé.
- Et Matthew ? C'est ton copain ?
La réplique avait fusé, presque mécanique et cruelle, comme si Noah voulait compenser sa surprise au sujet de Hanna, et Julian sentit un étau lui serrer le ventre.
- C'est la seule chose spirituelle que t'as trouvé ? Cingla-t-il. C'est bon maintenant, donne-moi cette lettre et laisse-moi tranquille.
D'un geste sec, il s'empara enfin de son parchemin qui se déchira sur le coup. Sans prendre la peine de récupérer le coin manquant, il froissa en boule la lettre inachevée et se rassit à son bureau, le souffle court. Sans avoir à se retourner, il sut que Noah était toujours derrière lui. Maintenant qu'il avait perdu sa concentration, les mots lui semblèrent encore plus brouillés qu'avant dans son esprit et il contempla sa feuille où le nom d'Hanna s'étalait, comme pour le narguer.
Avec un soupir, il reprit sa plume et ignora le bruit de Noah qui s'agitait derrière lui. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Julian tenta de relever la tête et regarda fixement le mur d'en face. Il n'y trouva pas plus l'inspiration. Il aurait aimé parler à Hanna sans effort, comme il en avait l'habitude, sans avoir la pression de mettre des mots sur eux et leur relation à un océan d'écart.
Soudain, il sentit à nouveau Noah se glisser derrière lui, proche. Il se tendit, mais un bras passa simplement à côté de son visage pour venir déposer un bout de papier devant lui. Il baissa les yeux. C'était le coin du parchemin arraché que Noah avait gardé dans la main une minute auparavant. Il y avait griffonné une caricature esquissée en vitesse : Julian lui-même, à son bureau, avec une expression désespérée.
Malgré lui, il laissa échapper un rire.
- Plutôt réussi, admit-il à voix basse.
- C'était trop tentant, dit Noah, penché par-dessus son épaule. Et un dessin fait parfois plus passer de choses que les mots.
Julian supposa que c'était sa façon de s'excuser. Il se passa une main dans les cheveux et soupira à nouveau, fatigué.
- Matthew est mon meilleur ami, expliqua-t-il finalement. A Poudlard. Le déménagement a été un peu soudain donc c'est assez compliqué. Je lui ai déjà envoyé une lettre, mais pas à Hanna. Et il va falloir que je le fasse.
- Si tu veux mon expérience avec Othilia : dis que tout est de ta faute, qu'elle a raison, et que tu es désolé.
- Parce que ça t'arrive de faire ça ? Vraiment ?
Il tenta de s'imaginer Noah, du peu qu'il le connaissait, en train de ravaler ses répliques acerbes et ses attitudes provocantes. Il n'y parvint pas.
- Non, j'admets... reconnut Noah. Mais je sais que c'est ce qu'elle voudrait.
- Et pourquoi tu ne le fais pas alors ?
- Parce que je n'ai jamais été très doué pour faire ce qu'on attendait de moi. Ma tante pourrait te le dire. (Il prit une voix exagérément aigue). « Noah, quelle déception. Regarde ton frère, lui, il est parfait ! ».
- Je suis sûr qu'elle n'a jamais dit ça.
- Tu ne la connais pas.
D'un mouvement souple, Noah le contourna et vint s'assoir en équilibre précaire sur le coin du bureau. Julian recula sa chaise pour lui faire face correctement, sa lettre à Hanna oubliée pour le moment.
- Ton frère... C'est Raphaël, c'est ça ?
- Tu l'as rencontré ?
- Pas vraiment, non. Je l'ai juste vu à la journée de recrutement des clubs. Ma sœur a intégré celui de course sur balai.
Noah roula des yeux et attrapa un crayon qui traînait pour le faire tourner entre ses doigts.
- Bonne chance à elle, commenta-t-il, amer. Il n'y a pas de place pour une deuxième star dans ce club.
- Un petit génie... se souvint Julian. C'est comme ça qu'Aileen l'a appelé.
- C'est ce que tout le monde dit, oui. Il est l'espoir américain en course sur balai. Des recruteurs s'intéressent déjà à lui.
- Il a quel âge ?
- Quinze ans. Il est en cinquième année, n'a jamais redoublé, ne fume pas, a de bonnes notes. La fierté familiale ! (Il s'interrompit et plissa les yeux). Laisse-moi deviner, tu es pareil.
Julian sourit et décida de prendre la remarque avec humour.
- Non, je suis une catastrophe sur un balai.
- Ah... Toi aussi ?
- J'ai le vertige, avoua-t-il.
- Et tu viens à Ilvermorny ? L'école perchée en haut d'une falaise ?
- Je n'ai pas vraiment eu le choix.
Noah hocha la tête et parut repenser à leur conversation de la dernière fois. Julian se rendit compte qu'il était le seul à Ilvermorny à savoir pour sa mère... Il n'en avait même pas parlé à Aileen et Liam. Ce n'était pas exactement une volonté, il n'en avait juste pas eu l'occasion, et il ne voulait pas plomber l'ambiance, surtout pour Liam qui s'inquiétait déjà pour Emilia.
- En plus, continua-t-il, je sais ce que c'est d'avoir un frère ou une sœur qui est passionné de balais. Lottie n'est jamais aussi assidue que quand ça concerne le sport.
- Lottie ?
- Charlotte... Charly ? J'ai dû mal à suivre en ce moment. Blonde, en cinquième année, l'air émerveillé devant tout ?
- Je l'ai peut-être vu oui... Elle est chez les Oiseaux Tonnerre ?
- C'est ça.
Noah lança son crayon en l'air.
- Elle va bien s'entendre avec Raphaël. (Il eut un sourire en coin). On aura l'équipe balai et l'équipe dessin !
- Parce qu'on est une équipe maintenant ?
- Non, t'as raison. N'employons pas les grands mots maintenant. (Il désigna soudain son parchemin d'un mouvement de menton). Et donc, ça avance ta lettre ?
Julian lui décocha un regard peu amène.
- Tu connais la réponse, non ?
- Certes. Mais qu'est-ce qui te bloque ?
- Je sais pas... Enfin si... Je sais que je l'ai blessé en partant sans lui parler et je ne veux pas avoir à l'affronter je suppose. Et je sais que ça sera pire si j'attends encore, mais...
- Mais tu ne sais pas quoi dire dans tous les cas ?
- Hum...
Piteusement, il joua avec sa plume et songea une seconde à la lancer en l'air comme Noah venait de le faire, mais il n'osa pas. A tous les coups, il allait la faire tomber et se ridiculiser.
- Je ne connais pas Hanna... commença Noah. Mais... Je redis ce que j'ai dit : un dessin est parfois plus parlant que des mots.
Julian allait lui demander ce qu'il voulait vraiment dire lorsqu'il comprit soudain. Sans attendre, il délaissa sa plume et se pencha vers sa valise pour attraper sa boîte à crayons. Les possibilités semblaient soudain infinies...
************************************
Plusieurs choses sur ce chapitre!
Déjà il arrive ce soir et non demain parce que j'ai ma soutenance de projet tutoré à passer et que je n'aurais donc pas trop le temps (et puis c'est un cadeau pour Perri qui a terminé d'écrire un chapitre sur lequel elle avait du mal donc pour lui faire plaisir voilà!).
Ensuite, comme vous l'aurez remarqué, pour la première je prenais un point de vue autre que celui de Julian. Il fallait bien que ça m'arrive, j'ai du mal à rester dans une seule tête haha! Donc ça sera pareil pour la suite, on sera principalement dans la tête de Julian, mais je m'autorise de temps à temps à explorer d'autres personnages.
En ce qui concerne la scène du club d'échecs... Je venais de finir le Jeu de la dame, ok, ça se ressent haha! Pour ceux qui n'ont pas vu la série, je la conseille vraiment ^^ J'ai essayé d'aller chercher de vrais noms de tactiques/techniques, genre j'y ai passé une soirée à tenter de déchiffrer les livres d'échecs de mon père haha!
Enfin, la dernière scène avec Noah qui pique sa lettre à Julian : l'idée m'avait été soufflée par Perripuce ! Merci à elle !
Elements tirés du canon/Pottermore
- Le Puckwoodgenie William est un Puckwoodgenie qui habite à l'école. Il nie être le premier Willian, celui qui a connu la fondatrice Isolt Sayre, car cela voudrait dire qu'il aurait trois cents ans. Le doute est permis ^^
Prochain post - Chapitre 13 : 17 février
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top