Auteur.e : Phorehys
Titre de l'œuvre : Le sable rouge
Catégorie : Roman historique
Résumé :
78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir.

Mais aussi la vie d'un ludus, des histoires d'amitiés, de trahisons, d'honneurs, des bagarres, des combats. Beaucoup de combats : contre des loups, des pirates, sur le sable des arènes, des duels de gladiateurs, des amazonachies... (si la publication tarde parfois, le récit a quant à lui été achevé le 3 septembre 2018.)
Couverture :

Mots-clés : Amazone, combat, empereur Titus, empereur Vespasien, rome-antique, inauguration du Colisée, archer, vengeance, guerrière, gladiateur, gladiatrice, fxf, fxh, amitié, naufrage, pirate, massacre, lien de sang, loups, meurtre, aventure, esclavage.

INTERVIEW

1/ Quelle place diriez-vous que Wattpad occupe dans votre vie, et comment réagiriez-vous si celui-ci venait à fermer ? Je ne sais pas trop. A vrai dire je n'accroche pas vraiment à ce site. Je lis sur ordinateur et je ne trouve pas que la lecture soit agréable.

Je n'aime pas non plus le concept des abonnements, le fait que mes abonnées voient tout ce que je fais, tous les commentaires que je laisse. J'ai l'impression de me mouvoir dans un monde big-brother.

De plus, je trouve que la modération est parfois horriblement frappé de puritanisme hypocrite.

Si le site fermait ? Bah, il y a certainement plein d'autres sites à explorer.

Alors, pourquoi si j'aime si peu le site, est-ce que je publie sur Wattpad ? Je connaissais une auteure sur d'autres sites qui avait ouvert un compte sur Wattpad. Une auteure dont j'appréciais beaucoup les fan-fictions. Elle était enthousiaste (mais c'est une vraie geek). Je voulais essayer. Tester un nouveau public.

J'ai recruté trois lecteurs, deux ! Donc le test s'est révélé désastreux (oui oui, il faut être réaliste).

Par contre, publier sur Wattpad me permet de corriger mes textes (j'en ai d'autres sous la main, mais vu la longueur j'hésite à me lancer), d'autant plus que le site colle trois mots par ligne quand on effectue un copier-coller, il faut donc tout relire. Attentivement.

La correction plus pointue du Sable rouge n'aurait pas été possible sans Wattpad.

Et puis, j'aime bien mettre des photos en début de chapitre... Je fais des recherches et du coup j'apprends plein de choses.

Je ne crois pas que ce que j'écris intéresse vraiment les gens de toute façon, qu'il soit sur Wattpad ou pas.

C'est parfois déprimant, mais en fait, comme j'aime bien mes histoires, ça m'est égal (plus ou moins).

2/ Puisque le sujet de ce concours est la capacité à attirer, parlez-nous de quelque chose (livre (publié ou Wattpad), film, série, BD, manga, etc.) de sorte de nous donner envie de le découvrir de le lire/voir. Livre : Un été prodigue de Barbara Kingsolver.

Les Appalaches, les forêts, les champs. Trois femmes.

Trois destins, trois histoires, trois combats qui se croisent.

Il y a Deanna le garde forestier. Une solitaire qui vit dans une cabane perdue au milieu des arbres et des animaux. Une femmes qui connaît les lois de la nature, qui attend fébrilement le retour des loups chassés par l'homme, qui fustige les idées reçues.

Il y a Lusa l'entomologiste, spécialisée dans l'étude des papillons. Une scientifique pure et dure. Marié par amour à un agriculteur, le seul homme de sa famille. Lusa est l'intruse, la citadine au sein du clan des femmes qui entoure son mari. Son mari qui meurt bêtement au début du roman. Lusa devient la propriétaire de ses terres. La jeune femme se sentait seule ? Maintenant elle l'est vraiment.

Et puis il y a Nannie, la vieille dame un peu fofolle... au dire de ses voisins, au dire de son voisin Earl. Nannie s'est lancé dans l'agriculture biologique.

Trois femmes, une saison, trois combats, trois vies qui s'épanouissent.

Deanna va croiser la route d'Eddy un séduisant chasseur de vingt ans son puîné. Ils vont s'aimer. Pourtant Eddy s'il partage sa connaissance de la vie animal et sauvage, n'est qu'un intrus dans la vie solitaire de Deanna.

Lusa décide de prendre en main la succession de son mari. De se battre pour ses terres. Elle apprendra à connaître sa famille et découvrira qu'elle n'est pas si isolée qu'elle le croyait.

Nannie se bat pour ses idées, Earl la prend pour une frappa-dingue. Mais lui qui rêve de faire renaître le châtaignier de Virginie, n'est-il pas aussi original que l'est son horripilante voisine ?

L'été prodigue est un merveilleux roman. L'écriture est magnifique, poétique. Les personnages attachants. On marche avec Deanna dans la forêt, on adopte son rythme. On souffre et on s'émeut avec Lusa, on rit beaucoup avec Nannie.

Un récit remplit de lumière, d'espoir, d'amour, de nature et d'humanisme.

Un été prodigue est un hymne à la nature et à ceux qui l'aiment, qu'ils la protègent ou qu'il en vivent. A ceux qui l'aiment vraiment même si, comme le ce vieux grincheux de Earl, ils n'en sont pas conscients.

Un roman plein d'espoir et de poésie.

3/ Essayez de déterminer selon vous ce qu'est un bon personnage. Puis, faites de même pour un bon méchant. Un bon personnage est un personnage qui évolue à travers le temps. Un personnage qui apprend, qui souffre et qui aime. Un personnage avec qui le lecteur rit ou pleure. Un personnage qui tombe et qui se relève.

Un personnage fort, mais plein de tendresse. Un homme ou une femme dévoué, loyal. Qui apprend de ses erreurs.

Un méchant ? Quelqu'un d'intelligent. Un être dénué de scrupule. Un négatif de l'autre personnage. Un homme ou une femme qui n'apprend pas. Qui poursuit son chemin, habité par l'envie, la soif de pouvoir ou d'argent. Un personnage qui oublie. Cruel.

5/ Selon vous, quels seraient les avantages (ou les inconvénients d'ailleurs) dans le fait de proposer aux élèves (collégiens et/ou lycéens) des ateliers d'écriture, libres ou personnalisés ? Inconvénients ? Il n'y en a pas.

Chaque enfant habite un rêveur et un faiseur d'histoire. Il joue petit, invente des scénarios plus fous les uns que les autres. Puis il entre au collège et son inspiration s'endort.

Les ateliers réactiverait cette tendance naturelle.

Écrire, c'est poser des mots sur des pensées, c'est fixer des émotions sur des pages. Des envies, des douleurs, des rêves, de la poésie tout simplement. De la beauté.

C'est s'exprimer.

C'est aussi la joie d'apprendre, de ciseler une phrase, d'apprécier la construction d'une phrase, l'orthographe d'un mot. C'est s'enrichir. Enrichir sa pensée.

Pas seulement avec du vocabulaire, ou la découverte de ce qui ce cache dans chaque écrivain, mais aussi grâce aux recherches que l'on peut mener pour écrire un récit.

C'est respecter l'autre aussi. A chaque écrivain son style et ses histoires. A faire découvrir, à partager, à aimer ou pas, parce qu'il y a autant de lecteurs que d'écrivains, autant de goûts que d'histoires.

Les élèves apprendraient aussi le plaisir de la rigueur, du travail bien fait, à s'aimer. En général un auteur aime ce qu'il l'écrit s'il l'a écrit avec son cœur.

Des ateliers d'écriture peuvent se révéler ainsi extrêmement valorisants pour des adolescents.

4/ Selon vous, en quoi, ou grâce à quoi le cinéma ne pourra-t-il jamais surpasser la littérature ? Si vous êtes convaincu.e du contraire, développez en quoi le cinéma est plus riche que la littérature. Question piège et pas très pertinente. Le cinéma et la littérature sont deux arts différents, même si l'écriture est inhérente aux deux.

Marguerite Duras, avec l'Amant, écrit deux fois le même roman. Une version littéraire et une version cinéma. Je préfère la version cinéma pour le coup !

Maintenant si on parle d'adaptation... C'est un transfert d'art avec tout ce que cela comporte comme avantages et désavantages.

J'ai découvert des romans grâce à des films : Le choix de Sophie, L'exploitation, Des souris et des hommes, Tristesse et beauté, Starship troopers...

J'en suis plus que reconnaissante à ceux qui ont eu la bonne idée d'adapter ces œuvres au cinéma.

Dans l'autre sens, j'évite souvent de regarder des films adaptés de romans que j'ai déjà lus. Dès que j'entends Dumas je grince des dents...

Pourtant, certains réalisateur ont su porter des œuvres à l'écran. Je suis fan de Dracula et j'ai adoré la version de FF. Coppola parce qu'il ne trahissait pas l'ambiance du roman, parce que les ajouts m'ont semblé pertinents et qu'ils m'ont fait passer les oublis à la trappe. Le choix des acteurs jouaient aussi en faveur de l'adaptation. Tous étaient absolument parfait.

Parce qu'une acteur peut tout gâcher. Je suis incapable de vraiment visualiser les personnages d'un livres (même ceux que je crée), mais quand même.

Par exemple, j'ai bien aimé l'adaptation du Seigneur des Anneaux. Mais le choix d'une actrice à tout flanqué par terre.

Eowin... j'imaginais une guerrière, une Walkyrie... et paf, je me suis retrouvé avec une fille sans grâce, sans charisme, même pas vraiment belle, encore moins farouche et altière.

La littérature à certains avantages, sans pourtant dénigrer l'art du cinéma, ni même de la série :

L'imagination tout d'abord. Le lecteur peut imaginer les décors, les personnages, se les approprier entièrement. Une description n'y changera jamais rien.

La possibilité de lire et relire, n'importe où, n'importe quand. Sur une île, dans le métro, dans la forêt, sur la plage.

Le silence.

La solitude parfaite, sereine et harmonieuse.

Pleurer pendant des heures.

Plonger dans l'histoire et s'y perdre pendant des jours. Revenir sur une phrase, un passage, un chapitre. Autant qu'on le souhaite. Sans contrainte.

Le livre est un ami qu'on emporte dans ses voyages. Un compagnon fidèle. C'est nettement plus compliqué avec un film ou une série.

Certains livres on bercé ma solitude et mon éloignement pendant des années. Un film n'aura jamais ce pouvoir, sinon le temps de sa durée. Plaisir éphémère pour s'échapper du quotidien.

Le livre n'a rien d'éphémère (sauf le livre de gare.)

6/ Dans l'histoire présentée au concours, quel est le personnage que vous avez le plus de plaisir à écrire ? Développez un peu. Question à laquelle il m'est très difficile de répondre. Le Sable rouge contient des dizaines de personnages.

J'aimais beaucoup Aeshma. Son côté revêche. Sa dualité.

Atalante est rentrée en scène. Un personnage doux, qui pouvait tourner à la violence.

J'aimais écrire sur elles deux. Développer leur inter-action, parce qu'elles ressentent les choses différemment. Parce qu'Atalante aime Aeshma depuis longtemps et qu'Aeshma protège sa solitude. Parce qu'elles vont se rapprocher, devenir sœurs de sang, mais que leurs personnalités ne changera pas. Qu'Atalante protégera toujours Aeshma et qu'Aeshma lui accordera sa confiance et son affection.

Gaïa n'était pas un personnage très agréable, avant le naufrage. Ensuite, j'ai aimé écrire tout les passage qui la mettait en présence de Titus.

Il y eu Julia aussi. Marcia. Leur amitié, leurs rapports tendres. Julia est le seul personnage vraiment équilibré. Fort. Elle me plaisait bien.

J'ai pris plaisir à écrire sur tout le monde. Sabina était drôle et caustique. Quintus était sympathique. Germanus et Lucanus touchant. Les petites gladiatrices étonnantes. Beaucoup de personnages secondaire m'ont plu : Serena, Bérival le forgeron, Atticus le medicus, les masseuses du ludus, Xantha, Zmirina la prostituée, le prétorien Kittos, Herrenius le doctor, Rachel, Néria l'esclave personnelle de Gaïa, Antiochus le garde du corps, Caper l'ami légionnaire de Marcia... Tous vraiment.

Mais malgré cela c'est peut-être Astarté qui m'a le plus fascinée. Un personnage secondaire au départ. Une gladiatrice cynique et pas franchement sympathique.

Un personnage qui va évoluer. Beaucoup.

Une impénitente séductrice qui va tomber follement amoureuse, qui va se briser sur un amour impossible. Une fille brutale et pleine de morgue qui va se révéler une amie loyale et fidèle. Une meliora cruelle qui se révélera un mentor attentionné.

Une femme courageuse. Une guerrière. Quelqu'un sans principes et sans beaucoup de morale qui avouera croire en un dieu bon et à la rédemption.

Et puis, à la fin, Astarté se découvrira de l'affection pour une personne qu'elle a toujours manipulée sans vergogne, pour un personnage qui lui est son opposé. Ce qui ne veut pas dire qu'elle changera fondamentalement. Astarté est un personnage séduisant, dominateur, mais aussi dévoué et tendre. Écrire sur elle a toujours été un grand plaisir.

Mais bon, si j'ai une préférence pour elle, elle est minime... et les autres se pressent derrière dans une horrible bousculade.

7/ Si vous pouviez rencontrer un de vos personnages (de l'histoire présentée), qui serait-ce, et que lui diriez-vous ? Développez un peu. Atalante. J'aime Atalante. C'est le personnage que j'aimerais rencontrer. Je ne lui dirai rien. Je marcherai avec elle dans la forêt. Je m'extasierai avec elle des beauté que nous offre la nature. Je m'assiérai à ses côtés. Présente.

Atalante est un havre de paix. Une fille blessée aussi. J'ai un faible pour les filles blessée et discrètes. Atalante est solide et paisible. Toujours là quand on a besoin d'elle. C'est aussi une personne silencieuse.

8/ On vous propose de "publier" votre histoire sous la forme de votre choix (film, série, BD, manga, etc.). Quelle forme choisissez-vous, et pourquoi ? Vu la longueur et la complexité de leurs aventures : une série. A gros budget ! Pour leur rendre hommage. Hommage à tous les personnages.

Comme pour Viking ou Spartacus, bien que je préférais une adaptation du type Viking. Moins clinquante et moins accrocheuse.

Le type Rome aussi serait pas mal.

9/ Que ressentez-vous, ou pensez-vous lorsque vous relisez votre histoire, ou un passage de votre histoire ? Je pense que pour le Sable rouge c'est évident.

J'adore ce récit.

Parce que certains passages me font franchement rire et que d'autres m'arrachent des larmes à chaque fois.

Parce que j'aime dans l'ensemble l'évolution des personnages. De tous les personnages. Et que je les trouve éminemment sympathiques.

D'ailleurs, si j'en ai la force et le courage je pense que j'écrirai à nouveau sur eux.

10/ Comme d'habitude, vous avez désormais carte blanche pour nous dire ce que vous voulez pour nous donner envie de venir lire votre histoire, en complément de tout le reste !
Le Sable rouge n'est pas une histoire écrite pour les filles ou les femmes, même s'il met majoritairement en scène des femmes et des jeunes filles.

C'est simplement, à mes yeux, un grand roman d'aventure.

C'est surtout un récit qui met en scène des personnages que j'aurais moi-même aimé rencontrer dans ma jeunesse. J'adore les romans d'aventures, Dumas, Verne, Scott, Stevenson, Heinlen, Curwood... J'en ai lu des tonnes.

Mais je suis une fille et ces romans exaltants ne proposent aucune fille, aucune héroïne, sinon des faire-valoir, ou des demoiselles à sauver, des amoureuses.

Je ne suis pas fan de la fantasy... et puis même Conan est un grand guerrier barbare, pas une guerrière. Ça m'a manqué. Le Sable rouge apporte des tas d'héroïnes. Des guerrières, des femmes de têtes. Des femmes à poigne. Des femmes tout court, pas des potiches !

Le Sable Rouge s'inscrit aussi dans le monde antique. Dans sa morale. Une bouffée d'oxygène. L'hypocrisie et la puritanisme de 2019 m'ennuie profondément (pour être polie), les revendications des minorités, les classements, l'hygiénisme, etc.

le Sable rouge est parfois cruel, mais les amours sont sincères.

Si on aime les romans où on apprend plein de choses, si on aime l'antiquité, le Sable rouge est génial.

Si on aime l'aventure, ben, il y a en a à revendre.

Si on aime les histoires d'amour pudique et échevelée, ça marche aussi.

Quand aux grandes histoires d'amitié, il y en a à revendre.

Et puis si on aime les personnages complexes, qui évoluent, qui souffrent, qui rient, qui se battent, qui s'aiment, qui sont capables du pire comme du meilleur, je crois qu'on ne peut que prendre plaisir à la lecture du Sable rouge.

... pour peu qu'on aime les chapitres long, les notes de fin de page, la violence, la tendresse et qu'on laisse ses yeux se faire à l'imparfait du subjonctif et aux vocabulaire spécifique à la gladiature. Au noms romains aussi (parce qu'on m'a reproché les Quintus, Titus et autre Publius).