Dédale
Auteur.e : tiimara
Titre de l'œuvre : Dédale
Catégorie : Nouvelles
Résumé :
"Icare avait un père et des ailes.
Moi, je les ai perdus en route."Ismaïl est seul. Mais il avance. Encore et toujours. Il trace son chemin. Tout droit. Infatigable.
Pourtant le soir tombe sur la ville.
Et l'obscurité n'est-elle pas le repaire des monstres ?
Couverture :
Mots-clés : nouvelle, mythologie, boxe, banlieue, rap, nuit défaite solitude, mystère, monstre, combat, labyrinthe
INTERVIEW
1/ Quelle place diriez-vous que Wattpad occupe dans votre vie et comment réagiriez-vous s'il venait à fermer ? La place que Wattpad occupe dans ma vie ? J'hésite entre le "trop" et le "pas assez".
"Trop" parce que Wattpad est addictif. Vraiment. Je bâcle souvent ce que j'ai à faire pour venir y traîner. J'en suis dépendante. J'adore recevoir des notifications et y répondre. J'y ai rencontré de fabuleuses personnes, de fabuleuses histoires.
Et puis "pas assez", parce que j'ai plein d'envies d'écriture et de lecture. Je voudrais être plus sur la plateforme, découvrir encore davantage.
Honnêtement, si Wattpad venait à fermer, je pense que j'aurais une micro-seconde de "Eh voilà, ma vieille, tu vas devoir faire des trucs vraiment utiles et arrêter de tout repousser au lendemain..." Et après, je réaliserais. Et je serais furieuse. Et je serais la première à protester et à lancer des pétitions !
Et puis comme l'homme est un animal têtu dont la survie est le premier et principal objectif, je chercherais une autre plateforme.
Une droguée, je vous dis !
2/ Puisque le sujet de ce concours est la capacité à attirer, parlez-nous de quelque chose (livre (publié ou Wattpad), film, série, BD, manga, etc.) de sorte de nous donner envie de le découvrir de le lire/voir. J'aimerais vous parler d'un livre que j'aime profondément : "J'ai bien connu Icare." C'est un petit livre de poche, catégorisé "jeunesse", qui coûte une poignée de centimes.
Mais c'est un texte magnifique, plein de douceur et de calme. C'est le récit d'une chute, mais elle n'est jamais vécu en tant que telle. C'est le récit d'amitiés, de passions et de rêves, d'un apprentissage, en fin de compte. Comment devenir adulte ? Comment accepter les autres tels qu'ils sont ? Comment s'accepter soi-même ? Comment apprendre à voler ?
Les bons livres font réfléchir, je crois. Et celui-là en fait partie.
3/ Essayez de déterminer selon vous ce qu'est un bon personnage. Puis, faites de même pour un bon méchant. Un bon personnage, c'est un personnage humain : donc bourré de défauts, avec des failles et des faiblesses. Pour que le personnage soit bon, il faut qu'il tire des émotions au lecteur.
Si ce dernier n'a pas eu envie de le prendre dans ses bras et/ou de lui taper dessus, le personnage est raté.
Il faut qu'il soit réaliste, vivant. Avec des rêves, des émotions... des réactions incompréhensibles !
Je suis tombée amoureuse de dizaines de personnages, j'en ai considéré certains comme des amis, je me suis mis dans la peau de beaucoup. J'en ai haï pas mal aussi. Et je trouve ça très important. Nécessaire même. Pour moi, c'est l'objectif que doit poursuivre l'auteur.
Et un bon méchant... J'adore les méchants. Pas ma faute, c'est plus fort que moi. Bien sûr, ça s'arrête à la fiction, ne vous inquiétez pas. D'ailleurs, plus que les méchants, ce sont les personnages sombres, complexes, torturés que j'aime.
Un méchant, c'est une victime de son passé, mais acteur de son présent. La définition correspond à tout le monde, en fait. Le "méchant" est celui qui a fait le mauvais choix, qui a pris le mauvais chemin et fait souffrir parce qu'il a souffert.
Certains se rachètent, surtout dans la fiction, d'autres deviennent des incarnations du mal absolu.
Les deux possibilités sont intéressantes. Mais je crois que la seule contraire de création du "méchant", c'est de ne tomber ni dans la caricature ni dans la complaisance.
4/ Selon vous, en quoi, ou grâce à quoi le cinéma ne pourra-t-il jamais surpasser la littérature ? Si vous êtes convaincu.e du contraire, développez en quoi le cinéma est plus riche que la littérature. Difficile de répondre à cette question. C'est comme demander de comparer de deux langues différentes.
Le cinéma et la littérature, s'ils permettent tous deux de raconter des histoires, utilisent des procédés différents.
Le cinéma va jouer sur les lumières, les couleurs, les cadrages, la musique...
Pour le public, c'est quelque chose de très instinctif, très brut, qui fait appel aux sens.
Quelque chose d'universel. Les images, les sons, les gestes sont compréhensibles par tous.
La barrière de la langue existe, bien sûr. Mais les émotions et le récit lui-même réussissent à la dépasser.
La littérature, C'EST la langue et un travail dessus. Elle va jouer sur les mots, les sonorités.
Elle fait appel au pouvoir d'imagination du lecteur. Les images créées ne sont jamais tout à fait les mêmes chez différentes personnes. C'est sans doute là que résident sa liberté et son pouvoir.
Mais la littérature est plus exigeante, plus distante que le cinéma, puisque plus abstraite. Ce ne sont que des signes couchés sur le papier. C'est un langage, un code. Il faut parler la langue, savoir lire... La compréhension est moins facile.
Donc, les deux ont des caractéristiques qui leur sont propres.
Dans la création en elle-même, il est sans doute plus simple (techniquement du moins) de s'asseoir à une table, de prendre un papier, un crayon et d'écrire. (Encore que...)
5/ Selon vous, quels seraient les avantages (ou les inconvénients d'ailleurs) dans le fait de proposer aux élèves (collégiens et/ou lycéens) des ateliers d'écriture, libres ou personnalisés ? Pour moi, véhiculer la culture ne peut qu'être un avantage. Donc je suis complètement favorable à des ateliers d'écriture, des initiations à la peinture et à l'histoire de l'art, des clubs de cinéma et de lecture, des journaux.
Après, la question est de savoir si l'atelier est facultatif ou obligatoire. Chacun a son avis sur le sujet.
Je pense que l'atelier devrait être obligatoire dans un premier temps de... mettons un mois. On ne peut savoir ce qu'on aime qu'après l'avoir essayé. ;)
A ce moment-là, restent seulement ceux qui le souhaitent.
Mais il faut que tout ça soit bien organisé !! Avec des activités complémentaires de lecture parce qu'on ne peut pas écrire sans lire. Il faut des intervenants spécialisés qui connaissent bien le domaine et puissent aider les élèves, la composition de petits groupes...
6/ Dans l'histoire présentée au concours, quel est le personnage que vous avez le plus de plaisir à écrire ? Si vous présentez un recueil de poèmes ou de nouvelles, quelle a été la partie que vous avez préféré écrire ? Développez un peu. Ismaïl évidemment. C'est le seul personnage "physiquement" présent de ma nouvelle.
Mais je pense que même sans ça, même si j'avais choisi un autre genre et une autre longueur pour lui donner vie, avec donc sa famille et ses amis autour de lui, je l'aurais aimé de la même façon. Parce qu'il est perdu et qu'il cherche sa route, parce qu'il se sait battu d'avance mais qu'il lutte quand même. Parce que j'en fait (enfin, j'ai voulu en faire) une incarnation de l'Etranger, qu'on repousse et qu'on rudoie, mais qui a plus de noblesse et de force en lui que n'importe qui.
J'aime Ismaïl, j'ai aimé l'écrire.
7/ Si vous pouviez rencontrer un de vos personnages (de l'histoire présentée), qui serait-ce, et que lui diriez-vous ? Développez un peu. Ismaïl toujours. J'aimerais le voir et lui parler. Lui dire qu'il a raison de boxer et d'aimer même s'il sait qu'il n'y aura peut-être pas de lendemain... Lui dire que c'est quelqu'un de bien et qu'il ne doit pas se faire de souci pour Saïd. Lui dire que même si ça ne va jamais mieux, il aura lutté et c'est ce qui importe. Et puis je voudrais lui demander quelle équipe de foot il supporte.
Cette nouvelle, je l'ai écrite pour une amie à moi. Elle est partie. On ne se reverra pas, je le sais. Ce texte, c'était une manière de lui dire au revoir, de lui souhaiter bonne chance pour le chemin qu'elle a à parcourir.
8/ On vous propose de "publier" votre histoire sous la forme de votre choix (film, série, BD, manga, etc.). Quelle forme choisissez-vous, et pourquoi ? J'aimerais bien un film, un court-métrage. Une caméra qui collerait à la peau d'Ismaïl, qui ferait résonner son souffle. Des plans qui donneraient à voir et à entendre les rues vides et sinistres, la nuit rouge qui tombe, le chuintement de la pluie.
Et puis du rap en fond, par éclairs. Un de ces raps durs et désespérés, de ceux qui vous laissent dans la bouche le même goût que celui que doit avoir Ismaïl.
9/ Que ressentez-vous, ou pensez-vous lorsque vous relisez votre histoire, ou un passage de votre histoire ? Je l'ai écrite en guise de test. Je suis totalement hors de ma zone de confort, hors de ce que j'écris habituellement.
C'est peut-être artificiel, peut-être raté, je n'en sais rien. Je sais que je peux encore retravailler le texte, essayer de l'améliorer et de l'amener plus loin... Pourtant, d'une certaine manière, j'en suis fière. C'est peut-être assez prétentieux, mais parfois, quand je me lis et que je me lamente à propos des nombreux défauts que comporte le texte, j'ai l'impression d'avoir saisi, d'avoir capté quelque chose. Une ambiance ? Une voix ? Au fond, je n'en sais rien.
10/ Comme d'habitude, vous avez désormais carte blanche pour nous dire ce que vous voulez pour nous donner envie de venir lire votre histoire, en complément de tout le reste !
Ce texte, c'est un hommage à la mythologie, au rap.
J'ai voulu rendre sa violence, son amertume, son désespoir. Le rap, ça crie la défaite, la solitude et le malheur. Le combat aussi. La lutte acharnée pour continuer à avancer même qu'on ne voit pas la lumière au bout.
Et c'est là qu'on retrouve à la fois la boxe et la mythologie.
Le combat. Toujours. Contre soi-même et contre les dieux.
Attention : pas contre les autres !
Non, c'est toujours une lutte intime, un conflit intérieur ou un combat contre la fatalité, le destin. Ceux que j'appelle "les dieux" et qui sont dans la mythologie grecque, des manipulateurs aigris et jaloux, qui se servent des hommes comme de pions.
Mais il y a toujours un Prométhée, un Luis pour dire aux hommes qu'ils sont plus que ça.
Ce sont des idées vagues que j'ai voulues rendre et je suis loin bien de prétendre que c'est réussi. Au contraire, dire cela serait un affreux mensonge.
Si en tout cas, vous avez la curiosité de passer, je serai là.
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