Chapitre 9

Quelques heures plus tard, Aldia avait parcourut et observé les endroits accessibles du château sous terre. Elle finit par revenir à sa chambre, ennuyer de sa longue promenade. Il n'y avait rien à faire, le musée dwemer ne l'intéressait peu, et il n'y avait aucun livre pour passé le temps. Elle avait bien demandé au mage de la cour de lui prêter un livre sur la magie, ou autre qui pourrait lui occuper l'esprit, mais l'altmer avait refusé, insistant qu'il avait des recherches plus importantes que les complaintes d'une invitée.

En entrant, Radan accourra vers sa maîtresse, content de la revoir. Le mettant sur son épaule, elle était frustrée de ne pas avoir récolté plus d'informations sur ce qui s'était passé pendant son emprisonnement. Les serviteurs étaient à leurs travaux et les mages se fichaient de la politique à moins que le jarl demande leurs services.

Se mettant sur le lit, elle repensa de nouveau à ses filles et sa ville. Ses inquiétudes l'irritaient de penser au pire qui pourrait leur arriver. La brune elfe détestait d'être rongé par le stress à force d'attendre.

Cependant, elle connaissait assez bien Thongvor et le clan Sang-d'Argent, avide de pouvoir et d'or. De plus le jarl n'aimait pas les races elfes, se rappelant la première fois où elle l'avait rencontré. N'ayant pas aimé ses accusations envers sa race et de surtout d'être mis dans le même panier que les thalmors, Aldia s'était moqué de lui et de son ignorance. En bref, elle n'était pas sûre que tout allait bien se passer entre elle et le jarl de Markath.

Soupirant, Aldia grogna énervé de s'imaginer le pire, ayant peur de ne pas retourner au plus vite à Blancherive. Frottant son visage, elle sentit ses mains propres, mais dont la peau était abîmée, ainsi que le doigt manquant. Les regardant, le doigt coupé la dégoûtait, bien plus que la disparition de ses ongles qu'on lui avait arrachés pendant les longs interrogatoires. Elle se drapela aussi des coups de fouets sur son dos, des coup de massue sur le corps et des coups de lames mais aussi de la marque au fer rouge sur une de ses cuisses. Revoyant le sang coulé et ressentant l'odeur de brûlé, elle secoua la tête voulant faire disparaître ses images d'épouvante.

Se relevant de son lit, elle enleva le petit manteau de cuir brin, puis souleva les manches jusqu'aux épaules. Les marques de griffes vers le haut de ses bras étaient à peine cicatrisé par la magie de l'assistant altmer de la cour. Cependant, elle enleva son pantalon et regarda une de cuisse, marqué par la brûlure en forme d'amulette de Talos.

Touchant, elle essaya de se concentrer, sa main laissa échapper une douce chaleur dans la paume de sa main. Une lumière brillante jaillit de sa paume, brillant sur la partie de la jambe. Au fil des minutes, elle voulut voir si sa blessure était guérie, mais malheureusement, elle vit que la brûlure n'avait pas disparu, il était peut-être alors trop tard pour se soigner.

Râlant, elle se maudissait de ne pas pouvoir guérir cette partie de sa jambe.

Remettant son pantalon et son petit manteau en cuire, la mage elfe noire se demanda si elle pouvait utiliser d'autres sorts. Se levant délicatement, elle fit apparaître une boule sombre et visualisa dans sa tête, une dague dans sa main droite. D'un coup, Aldia réussit à invoquer une dague liée dont elle fit tournoyer entre ses doigts. La faisant disparaître, elle était contente de ne pas avoir perdu ses sorts et sa magie. Elle réessaya avec d'autres, invoquant des différents sorts de barrières, l'illusion du silence qui camouflait ses bruits de pas, l'altération renforçant son corps et la détection où elle aperçut toutes les personnes vivantes dans le château Coeur-de-Roche. À force d'utiliser des sorts, elle se sentit de plus en plus épuisée d'avoir abusé de sa magie, commençant à lui causer des maux de tête.

À ce moment, l'elfe noire voulait invoquer une légère flamme pour finir, sachant que personne n'était dans la pièce mis à part elle et son familier. Visualisant l'élément dans sa main, une légère étincelle vint pour finir par faire apparaître des petits flammes au bout de ses doigts, sa main ressemblant à un chandelier.

Subitement, on frappa brusquement à la porte, faisant sursauter l'elfe noir, qui d'un coup, sa main prit feu. Paniquée, elle utilisa un sort de glace par son autre pour l'éteindre, piégeant son bras tout entier dans la givre.

Alors que les coups furent plus répétitifs, Aldia entrouvrir la porte tout en cachant son bras glacé derrière son dos.

Les yeux fixés vers le garde, elle essaya de garder son calme bien qu'on lisait la peur dans son regard.

- Dame Feu-Ardent, le jarl vous autorise à venir à la salle du trône

À moitié satisfaite, elle aurait souhaité qu'on ne la prévienne pas au mauvais moment.

- Euh... Attendez une minute, s'il vous plaît, demanda-t-elle.

Refermant la porte, elle retira au plus vite le manteau matelassé brun. La partie glacée était difficile à enlever si bien qu'en se dégageant, elle avait l'impression de s'arracher la peau.

Cherchant dans l'armoire, elle prit un manteau matelassé bleu. De nouveau présentable, Aldia ordonna de nouveau à Radan de se cacher puis sortit de sa chambre, accompagnée par un garde.

L'enfant de dragon était à moitié rassuré de parler avec le jarl, et espéra que tout allait bien se passer. Il fallut à peine dix minutes pour aller à la salle du trône tout en marchant vers les escaliers. Arrivé au trône de pierre, le jarl Thongvor était assis et observa la dunmer de la tête aux pieds.

Il était très étonné du changement d'état de l'enfant de dragon. Elle qui était autrefois une elfe noire si orgueilleuse et vulgaire, l'ayant pris de haut se moquant de lui et n'ayant jamais craint le nordique et ce clan, tout en se pavanant dans des tenus vulgaires et excentrique.

Mais à ce moment elle était devenue faible montrant sa peur et son anxiété sans se rendre compte, dans des habits sobres couvrant tout son corps, ce qui fit rire Thongvor dans ses pensées. Cependant, le nordique devait la garder, il savait quand offrant la sécurité à l'enfant de dragon, elle pouvait être un atout pour le camp des sombrages et surtout pour lui contre les parjures.

- Aldia Feu-Ardent, vous avez exigé de me voir, commença-t-il.

En énonçant son vrai nom, il crut voir l'elfe noire trembler, d'un regard hésitant. Ravalant sa salive, elle reprit son courage.

- Hum... Jarl Sang-d'Argent, je remercie d'abord votre hospitalité, déclara-t-elle de sa voix peu claire mais d'un ton rapide. Comme vous devez le savoir, j'ai été emprisonné par le thalmors, en perdant la notion du temps. Je n'ai pas non plus de nouvelles en Bordeciel depuis...

- Je suis satisfait d'entendre vos remerciements, coupa le jarl d'une voix agacé car il ne voulait pas entendre sa longue complainte. Sachez que nous sommes le deux Ondepluie et vous êtes recherché par le thalmors et l'empire. Fort heureusement, nous vous protégeons derrière nos murs.

L'elfe n'aimait pas ce ton, sentant que le jarl se fichait déjà de son inquiétude à peine avoir commencé. Elle savait qu'il la gardait car elle était une prisonnière de leur ennemi, et qui voulait sûrement se servir d'elle étant donné qu'elle était l'enfant de dragon.

- Jarl Thongvor, reprit-elle énervé bien que d'une voix rauque. Je me doute qu'ils veuillent me retrouver, cependant, vous devez savoir que j'ai une famille à Blancherive, et qu'il m'est important de les voir afin de les mettre en sécurité.

Haussant d'un sourcil, le jarl se doutait que l'enfant de dragon voulait retourner dans cette ville, surtout qu'elle était thane de celle-ci.

- Aldia, si c'est bien votre vrai nom, nous devons vous garder ici, jusqu'à que nous ayant décidé de votre cas.

- Mais ma famille, je veux les revoir au plus vite ! s'indigna-t-elle en s'avançant brusquement.

L'huscarl était prêt à intervenir à sortir son épée, faisant reculer la brune elfe.

- Sachez que nous faisons cela pour votre protection, soyez donc en reconnaissante, réprimanda le jarl.

- Mais... Pourrais-je au moins donner des nouvelles ? Mes filles doivent sûrement être mortes d'inquiétude, demanda-t-elle de nouveau désespérer.

L'homme la regardait de haut, ce cas pouvait attendre jusqu'à la réponse du jarl Ulfric Sombrage. Il avait envoyé une lettre au jarl de Vendeaume, lui écrivant fièrement d'avoir pris une importante prisonnière de leurs ennemis. Il devait maintenant attendre sa réponse

- Nous verrons, répondit-il. Je suppose que vous avez d'autres demandes.

Grimaçant de colère, Aldia comprenait qu'il se moquait de nouveau d'elle.

- Non, j'ai assez perdu de temps, termina-t-elle énervée mais dont le timbre resta rauque.

Partant accompagné d'un garde, Aldia bouillonnait de rage, jugeant de ne pas avoir été prise au sérieux. En descendant les premiers marches, elle crut entendre le jarl parler à voix basse avec son chambellan. Alors qu'elle voulut tourner vers eux, le garde l'en empêcha et incita à retourner dans sa chambre.


***


Refermant derrière elle, l'elfe se jeta sur le lit, grognant de frustrations face à l'oreiller et insultant le jarl de toutes les grossièretés qui lui passait par la tête. Radan sortit de sa cachette et accouru vers elle, en la reniflant. Se retournant, elle se doutait bien qu'il y avait eu aucunes chances d'avoir été pris au sérieux.

Se relevant, Aldia réfléchit à sa situation. Thongvor, n'allait sûrement pas l'aider et l'utiliser dans sa politique. Elle refusa de ne rester un jour de plus ici, et de redevenir de nouveau prisonnière. Le jarl jugeait qu'elle était trop faible pour partir. Pourtant, quand la dunmer se releva hors de son lit, elle se sentait près à marcher, et pouvait supporter certaines douleurs. Elle pouvait encore utiliser sa magie, et se défendre. Cependant, elle ne pouvait pas prendre l'entrée principale, et le seul balcon était près de la chambre du mage, qui était bien protégé.

Il ne restait que la nécropole, qui n'était pas surveillée depuis la disparition du prêtre d'Arkay il y avait de cela un an, et personne n'a pu trouver un remplaçant permanent, obligeant certain à mettre en place la crémation hors de la ville. L'endroit était situé à l'ouest dans le château, mais elle devait sûrement être fermée à clé.

Fouillant dans la commode, elle trouva quelques épingles et fibules qui pourraient l'aider en guise de crochetage. Cherchant dans l'armoire, elle prit une cape de tissu noir avec une capuche.

Ouvrant les boutons de sa tunique, elle mit son ragnard mort-vivant sou sa tunique et elle lui ordonna de rester tranquille, puis boutonna et se vêtit de la cape.

Prenant de nouveau son courage, l'elfe noir sortit de sa chambre, mais un garde l'arrêta aussitôt.

- Que faites-vous ?!

Gardant son calmer tout en laissant un mécontentement, sans paraître suspect.

- Je vais me promener, mentis elle. J'ai besoin de me changer les idées après cette discussion avec ce jarl.

Le garde la fixait de méfiance, croyant peu à ses mots.

- Il vaudrait mieux que vous restiez dans votre chambre, reprit l'homme.

Se retournant, elle le regarda dans les yeux, d'un air hautain.

- Sachez que le chambellan m'a donné l'ordre de rester dans ce lieu et non pas seulement de rester dans ma chambre, justifia-t-elle.

- Vous êtes pourtant sorti il y a peu.

Lançant un regard noir et menaçant, elle haussa le ton de toutes ses forces.

- Vous voulez que j'en parle au chambellan qu'un garde remet en question ses ordres ! En plus d'être irrespectueux face à une invitée !

Grognant, il ne pouvait pas se permettre d'avoir des ennuis avec « une invitée » du jarl.

- Ça va, vous pouvez y aller, mais vous avez intérêt à revenir.

Repartant, Aldia fut si contente que sa fausse menace avait pu marcher malgré son mal de gorge. Toutefois, elle essayait de ne pas attirer l'attention dans le long couloir de pierre, elle n'était pas encore libre. Arrivant vers la grande salle caverneuse où le mage de la cour faisait ses recherches, le neveu de celui-ci la fixait. Faisant semblant d'observer l'endroit, elle s'assit près d'un banc, tout en l'ignorant. En quelques minutes, le neveu laissa la dunmer et reprit ses taches pour éviter les réprimandes de son oncle.

Se jetant discrètement un sort de silence, Aldia se leva lentement et s'éloigna peu à peu, se faufilant vers la porte de la nécropole, assez loin d'eux, sans aucun garde pour surveiller. Près de l'entré métallique, l'elfe noire se retourna, et en voyant que personne était derrière, elle sortit les épingles de sa poche et elle inséra doucement dans la serrure.

Prenant une grande inspiration, elle ne devait ni trembler ni casser les épingles. C'est alors qu'elle trouva la faille, et réussit à déverrouiller en quelques minutes. Ouvrant la porte, elle avait eu peur d'attirer l'attention au moindre grincement, mais personne ne la repéra. L'elfe entra et referma lentement, tentant de faire le moins de bruit.

Expirant bruyamment, Aldia était comme exténué de l'effort, et remercia ses capacités de crochetage et les conseils de ses amis voleurs. Radan sortit du haut de la tunique, sentant le stress de sa maîtresse reprendre.

Le prenant de nouveau, elle le mit près de son cou et mit sa capuche en allant vers l'autre porte. Recommençant son geste, elle réussit de nouveau, satisfaite bien que ses mains devenaient moites.

Sautant vers l'extérieur, l'enfant de dragon était enfin libre, elle put sentir l'air frais et voir le ciel rosé du crépuscule.

Le soir commençait à peine, ce qui voulait dire que les portes n'étaient donc pas fermée.

Tirant sa capuche vers l'avant, elle baissa sa tête afin qu'on ne puisse pas distinguer son visage. La marche n'était ni rapide ni lente, il ne fallait pas attirer l'attention des gardes. L'elfe se faufila dans la foule, sans bousculer les gens et atteignit facilement le marché près des grandes portes. Des marchants et voyageurs commençaient à entrer, tandis que ceux qui habitaient hors de la ville regagnaient leurs maisons. Se cachant derrière les gens, elle franchit l'extérieur de la ville. La dunmer voulut lever la tête, mais ne le fit pas en présence de soldats, il ne fallait pas tout gâcher en étant si près du but. Continuant sa route, un homme la bouscula brusquement.

- Pardon, je ne vous avais pas vu, déclara le nordique.

De peur d'être touché par celui-ci, elle reprit sa route, gardant la tête toujours baissée.

- Par les neufs et Azura, faites attention, couillon de buveur de lait, s'insurgea-t-elle d'une voix cassée.

Elle ne put pas reconnaître l'homme, mais elle s'empressa de descendre et d'aller vers les écuries. Par chance, un cheval était laissé seule, et attaché sans personne pour la surveiller.

Malheureusement, à quelques mètres de la porte, Ralof trouvait cela étrange qu'une personne puisse évoquer un Prince Daedra avec les neufs divins, en plus de dire une expression nordique avec une voix rauque comme si elle avait un mal de gorge.

Se demandant si son imagination ne lui jouait pas des tours. Il se retourna et revint sur ses pas. Hors des portes, il découvrit la jeune elfe noire s'avancer près d'un cheval.

Accourant, il tenta de l'intercepter, mais la jeune femme lança un sort de calme au cheval qu'elle avait détaché les liens.

Lorsqu'il attrapa brusquement la capuche, un ragnard sauta sur lui. Aldia terrorisé, se cramponna et monta sur le cheval. Alors que le nordique tentait de se battre avec le ragnard sur son visage, il réussit à l'enlever malgré les griffures, puis le jeta le gros rat contre le mur, brisant ses os et tombant en poussière. Levant sa tête vers elle, il était trop tard, elle était déjà trop éloignée.

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