Chapitre 5

Les semaines passèrent dans la prison de l'ambassade, les thalmors cherchant à lui forcer à évoquer le nom d'hérétiques qu'elle avait libéré et où il se trouvait. Sur chaque ordre, elle avait refusé de dire ce qu'elle savait et nia les accusations. Par ses refus, on la punissait de toutes les façons, afin que son esprit faiblissait et qu'elle devenait plus manipulable.

Le corps contre le mur, les mains en sang, abîmé par le froid et attaché, la garde altmer frappait de toutes ses forces le fouet ensanglanté contre le dos de la prisonnière. L'ambassadrice thalmor stoppa l'interrogatoire, ayant assez perdu de temps.

Déverrouillant les liens de fer, l'elfe noir tomba violemment en arrière. Son visage était presque devenu méconnaissable à cause des coups reçus, couverts de bleu et de crasse. Ses cheveux gras et poussiéreux étaient emmêlés, ses yeux cernés par la fatigue, son nez et sa bouche couverts de sang séché. Son corps épuisé, refusait de bouger et on avait dû la traîner de force, la mettant dos au mur mais à chaque fois elle retomba au sol. Elle était maintenant assise et le regard presque en larme.

Elenwen était contente de la voir souffrir dans cet état pathétique. S'avançant, elle l'attrapa par l'épaule, la remettant à peine debout. Passant la main sous la mâchoire, elle sentit que la dunmer était presque brisée.

- Qu'elle pitié, de voir la légendaire tueuse de dragon dans cet état si misérable, se moqua l'ambassadrice. Je pourrais abroger tes souffrances si tu veux.

- P... Pourquoi tu ne le fais pas maintenant ?

- Je pourrais, si tu acceptes de coopérer ?

- D..D'accord...

La haut-elfe était enfin satisfaite, mais elle devait faire un test pour voir.

- Très bien, voici la première question, où se trouve le dossier d'Ulfric Sombrage ?

S'approchant de toutes ses forces, l'elfe noir cracha ses mots de sa voix déchirée :

- Dans ton cul, salope...

Furieuse, l'altmer lui prit brutalement le cou et la plaqua au mur. Elle sortit une dague, le coté coupant de la lame passant sur le cou, sans l'égorger mais lui laissant une cicatrice.

- Je suis très étonné de voir encore une once d'orgueil, continua l'ambassadrice. Je me demande si tu garderas ton arrogance plus longtemps que lui.

Retirant l'arme, un fin filet de sang coula sur la marque de la lame. La lâchant, Elenwen partit tandis que les soldats jetèrent la prisonnière dans sa cellule.

Aldia était au bout de ses forces, sa gorge brûlante lui fit si mal, l'empêchant d'utiliser son Thu'um contre ses tortionnaires. Tremblante, elle se mordit les lèvres sèches, se retenant de pleurer. Elle ne savait plus combien de temps depuis qu'elle était captive, les heures passer à l'interrogatoire. Fermant les yeux, elle pensa à ses filles, Lucia et Sofie, son chien et son huscarl, elle souhaita qu'elles furent en sécurité. Les thalmors avaient menacée de tuer sa famille, cette idée la rongeait de plus en plus et tenta de la faire disparaître de son esprit, Blancherive était neutre, aucun thalmors ne pouvaient entrer sans l'autorisation de l'empire.

Pendant ce temps, deux gardes thalmors surveillait leur captive. Au fils des heures, l'un deux partit trouver son remplaçant, qui devait venir depuis plusieurs minutes. Son camarade lui accorda d'aller le rechercher, ne voyant aucun problème à le laisser seul. Malgré les remarques de son collègue de rester prudent, l'altmer voyait la prisonnière très affaiblie, incapable de se défendre. Lorsqu'il était seul, il relut les écrits pour passer le temps.

Au bout de quelques minutes seul, des outils posés sur un tonneau, tombèrent soudainement au sol. Invoquant sa magie de détection, il ne sentit aucun être vivant qui pouvait être invisible. S'avançant vers le tonneau, il ne vit personne et en examinant le sol, il n'y avait aucune trace. Se tournant vers la table, il découvrit que la clé avait disparu depuis peu. Effrayé, il partit voir la prisonnière, mais elle n'avait pas bougé. Se tenant devant sa geôle, il surveillait le moindre endroit où se trouvait son ennemi qui allait sûrement libérer la dunmer.

Aldia n'avait rien entendu, ses pensées lui coupaient de la réalité. C'est alors qu'elle sentit une touffe de poils se frotter sous son menton. Ouvrant les yeux, elle découvrit un ragnard au long poil, couvert de cicatrice au museau et des yeux bleu brillant. Elle mit du temps à comprendre à cause de la fatigue.

- R...Radan...



Sa voix était à peine compréhensible, le thalmor ne s'en souciait même pas. Aldia avait du mal à croire que son familier avait fait tout ce chemin et qu'il est pu s'infiltrer à l'ambassade, sans se faire remarquer. Le rongeur mort-vivant avait dans sa gueule la clé du thalmor. Sa maîtresse la prenant, le ragnard se mit devant elle, près à courir. Dès qu'Aldia se mit de son côté, Radan fila entre les jambes de l'haut-elfe, qui surprit par le choc et tenta d'éradiquer la bête avec sa magie. 

La dunmer essaya de se relever rapidement, malgré la douleur, elle tituba vers sa porte. Ouvrant avec la clé en tremblant de ses mains blessées, le thalmor allait se tourner vers la captive, mais le gros rat sauta au visage du garde, le griffant et le mordant. Étant libre, elle prit une masse sur la table, tandis que le soldat qui lui tournait le dos, il retira Radan de son visage griffé et mordu, il le congela et le jeta au sol, cassant l'animal en mille morceaux.

Malheureusement, l'elfe noir chargea vers lui frappa sur le côté de sa tête, tombant par terre. D'une rage terrible, elle le frappa frénétiquement, jusqu'à que l'homme avait eu son visage écrasé et déformé par les coups, baignant dans une flaque de sang et dont de nombreux os étaient brisés. S'arrêtant brusquement, son arme chuta au sol, le cœur battant par l'adrénaline, elle était presque terrifiée par le massacre qu'elle avait commis. Fouillant les poches, elle trouva une autre clé qu'elle prit. L'elfe noir partit ouvrir la trappe où les thalmors se débarrassèrent des cadavres de leurs prisonnier.

Lorsqu'elle referma, elle passa dans le couloir de la caverne, marchant sur les restes de cadavre décomposé, couvert de larves et de moucherons. Elle sortit vers l'entrée de la grotte, sans rencontrer de bêtes sauvages, ni même de troll. Le vent froid de la nuit glaça ses os, mais il n'y avait pas de temps à perdre. D'un instinct de survie, elle courra devant elle, de toutes ses forces et pieds nus dans la neige.


***


Dans les forêts d'Haafingar, peu de temps après l'aube, un groupe de sombrage partait en reconnaissance. Cependant, il n'y avait rien à signaler ni aucun soldat de l'empire à attaquer. Trois des soldats sombrages râlaient de ne pas avoir tué d'ennemis ni d'information à apporter, tandis que les deux autres restaient silencieux, mais déçu de n'avoir rien trouvé.

Allant repartir, un des nordiques entendit du bruit. Alertant ses camarades, le bruit fut semblable à un individu qui tombait. Levant leurs armes, ce fut un rebelle rougegarde qui passa en premier, pousser par un de ses camarades.

Prudent, il marcha, le bouclier levé, afin de se protéger d'une éventuelle flèche.

C'est alors qu'en regardant vers les buissons, il était choqué de sa découverte car il vit une elfe noire, couverte de saleté et de sang. Baissant les armes, la jeune elfe tremblante comme si elle était terrifiée. Elle tenta de dire des mots, mais qui ne pouvait pas sortir d'une bouche gercée par le froid.

Plus, il s'approchait plus la jeune femme tentait de fuir en rampant. L'attrapant, elle se débâtit de toutes ses forces, en grognant des mots incompréhensibles. L'obligeant à se relever, elle couina lorsque un de ses pieds enflé se posa au sol.

- Cade, interpella un de ses camarades. C'est quoi ce raffut !

- J'ai trouvé une elfe noire, elle a l'air très mal au point.

-Une elfe ?! Laisse-la ici !

- Vous êtes sérieux ! S'insurgea le blond soldat. Cade a dit qu'elle était blessée !

- C'est une elfe, elle peut se débrouiller sans nous.

C'est à ce moment, que le blond soldat partit voir Cade et l'elfe, tandis que deux autres soldats le suivaient. Il observa la dunmer, les habits en haillons, les cheveux sales, couvrant sa tête baissée. Ses deux bras étaient couverts de brassards. Relevant sa chevelure, le choc le frappa, car il reconnut Aldie malgré son visage déformé par des bosses et des bleus. Elle bégayait ses mots à peine compréhensibles et d'une voix cassée.

- Ralof, on devrait la laissée ici, elle va nous causer des ennuis.

- On la ramène au camp, au plus vite, ordonna Ralof.

Dans un instant de silence, le groupe le fixait face à cette décision.

- Quoi !? C'est une peau grise ! s'insurgea le soldat.

- Elle n'a rien à faire avec nous ! réprimanda à un autre

Ralof avait une rage en lui, face à l'insulte envers son amie, elle qui avait sauvé Bordeciel.

- Ce n'est pas n'importe qui ! C'est la dovahkiin ! L'enfant de dragon sous tes yeux !

Ces camarades ne comprirent pas sa colère. Comment cette misérable pouvait elle l'être ?

- Qu'est-ce qui te prend ?! L'enfant de dragon est prisonnière du thalmor !

- Sa cicatrice, tu sais à quoi elle ressemble, reprit il en la montrant.

Observant, les deux autres l'examinèrent de plus près. La marque noire commençait par le haut, puis se divisait en deux par le milieu et finissait par le bas de la joue.

Après un court instant, ils furent d'accord qu'elle ressemblait aux descriptions données, dont une mâchoire carrée, une chevelure brune et dotée d'une grand taille pour sa race, faisant la même taille qu'une femme nordique.

- Par Talos, si c'est elle, les thalmors sont sûrement à sa recherche.

- Enfant de dragon ou non, il vaudrait mieux l'abandonner, reprit l'un des sombrages.

Tous se tournèrent vers l'insurgé, Ralof le fixant de colère. C'est alors que Cade essaya de calmer la situation.

- Écoutez, on ne va pas rester ici si les thalmors sont à sa recherche, mais nous ne devons pas abandonner une prisonnière de notre ennemie.

Il avait eu un moment de silence, trois regards jugeant la réflexion du rougegarde. La prenant, Ralof porta Aldie sur son dos et parti devant.

- Que fais-tu ?

- Je la ramène au camp, répondit-il d'un ton brusque.

Cade le suivit en premier, puis deux autres le firent, le dernier n'ayant plus le choix rejoignit ses camarades.

Pendant tout le chemin, le blond guerrier sentit la dunmer poser sa tête sur son épaule puis s'endormir.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top