Chapitre 18
- Imaginez si le jarl avait été au courant, déclara le chambellan.
Depuis qu'il avait entendu l'accident de ce matin, Jorleif avait tout fait pour étouffer l'affaire et éviter que le jarl sache pour cette information. Le nordique avait certes un peu de sympathie pour l'enfant de dragon, mais il l'avait aidée surtout pour éviter la colère du jarl Sombrage, car même si le chambellan n'était pas responsable de l'accident, le jarl allait quand même s'énerver contre lui pour négligence.
- Je comprends ma situation, et cela ne se reproduira plus, répondit-elle d'un grand calme.
Le chambellan lui laissa une chance et il souhaitait qu'elle allât tenir sa promesse. Partant de la chambre, il laissa seul l'elfe noire et régla d'autres problèmes qu'on lui avait signalés pendant cette journée. Soupirant, Aldia était très rassuré que cette histoire ne finit pas aux oreilles d'Ulfric. Marchant vers son lit, elle prit Radan sur son épaule et s'assit sur le fauteuil près de la cheminée.
Même si cette journée n'avait pas fini en catastrophe, elle avait de nouveau ce sentiment d'ennuis et de mélancolie. Cela faisait à peine que deux jours qu'elle était à Vendeaume, mais pourtant, la ville de Blancherive lui manquait encore plus.
Elle aimait tant sa précédente ville où elle était vue comme une héroïne et une thane respecté et aimer de presque tous. Elle se rappela des rues où elle jouait avec ses filles pendant ses jours de repos qu'elle s'autorisait. Les fêtes où elle dansait et où elle chantait des chansons qu'elle avait entendu auprès de quelques bardes. Ses nuits à se soûler avec l'alcool à la Jument Pavoisé, où elle parlait parfois au jarl, Balgruuf le Grand, qui venait discrètement discuter avec les citoyens de sa ville. Surtout, elle adorait passer les nuits avec certains membres des Compagnons, surtout les beaux et forts jumeaux Vilkas et Farkas, mais le mieux s'était la belle et courageuse Aela la chasseresse.
La dunmer avait tant aimé de ce qu'elle avait vécu dans leurs chambres et de leurs soirées torrides. Jusqu'aux jours où Bleis fut devenu le Hérault des Compagnons après la mort de son prédécesseur, qui bien pendant l'époque où ils étaient amis, il était assez respectueux des règles dans Jorrvaskr, et il refusa qu'une personne qui n'était pas un Compagnons entraînât du grabuges chaque nuit. Mais elle avait souvent désobéit, et ses amants aussi, au point où le bosmer avait fini par abandonner sur les réprimandes.
Bleis.
Elle n'avait jamais eu d'attirance pour lui, et le bosmer n'était pas non plus attiré pour elle. Pour l'elfe noire, il était trop grognon et aigri, qui rigolait peu et ne savait pas s'amuser. Et pour l'elfe des bois, elle était trop bruyante et grande gueule, et trop orgueilleuse. Mais quand il fut thane de Blancherive, elle essaya de devenir amie et compagnon d'aventure. Tous les deux s'était entraidée face aux dangers qui menaçaient Bordeciel, et tous les deux ont confié une partie de leurs passés.
Regardant les braises crépités dans la cheminée, Aldia se demanda s'il avait lu sa lettre, ou peut-être l'avait-il jeté ?
Soupirant, elle s'était foutu dans de gros problèmes avec son orgueil. En allant à Vendeaume, elle voulait d'abord faire un arrêt pour la nuit, mais s'était aussi pour revoir un dernier endroit avant de partir à Fortdhiver.
Cependant, elle se maudit quand elle avait su qu'elle avait plusieurs bouteilles d'alcool pour soulager sa peine, mais aussi qu'elle détesta ce jarl qui lui avait volé sa clé, l'héritage de son père et de son grand-père. Maintenant, elle était dans une ville où une bonne partie de la population humaine ne l'appréciait pas, car elle était une elfe noire malgré le fait qu'elle avait sauvée leurs âmes en tuant Alduin.
Au point où elle en était, elle jugea qu'elle pouvait bien retourner voir sa première demeure sans l'héritage. Allant vers l'un de ses coffrets, elle chercha quelques outils qui pouvaient l'aider. Cinq crochets pouvaient peut-être suffire à ouvrir la vieille porte.
Maintenant, il fallait attendre que tous s'endormir au palais. Afin de ne pas tomber dans la fatigue, elle avait pris une potion de vigueur, bien qu'elle avait peur que ce fût l'ennui qui allait la faire tomber dans le sommeil.
Quand il fut minuit, elle utilisa la détection des vivants. Elle entendit les cœurs des gardes étaient dans le couloir et ceux des membres du palais qui étaient dans leurs chambres. Quand elle était sûre que tous dormaient mis à part les gardes, la dunmer enfila ses botes et une cape noire où elle mit ses outils et des septimes dans une poche intérieur. Radan était installé dans sa capuche qui était calme et docile, mais près à attaquer à celui qui était hostile à sa maîtresse. Elle lança de plus un sort qui cachait le bruit de ses pas. Lançant de nouveau son sort de détection, elle vit le garde s'éloigner de sa porte. Sans hésitation, elle sortit discrètement et partit vers l'escalier de pierre.
Descendant les marches, elle arriva à la porte qui menait à la salle de guerre. Elle réutilisa encore son sort de détection et fut bien contente de voir qu'il n'y avait personne. Ouvrant, elle passa la pièce vers celle de la salle du trône, encore illuminés de ses lustres et bougies accrochés aux murs. Cependant, deux gardes surveillaient les portes d'entrées. Aldia ne connaissait aucune autre sorties et espéra que les septims jouaient en sa faveur.
S'avançant d'une marche normale, les deux soldats la virent aussitôt et l'interpellèrent en dégainant leurs armes.
- Vous là ! Que faites-vous en cette heure tardive ?!
- Chut... Je suis Aldie, l'enfant de dragon et sous la protection de votre jarl, sermonna-t-elle d'une voix sévère en montrant son visage.
Baissant leurs armes, ils reconnurent la dame sous sa capuche noire.
- Mais que faites-vous ici ? Les invités du jarl n'ont pas le droit de sortir à cette heure !
Aldia sortit ses septims et donna à chacun trois pièces.
- Vous en aurez d'autres si vous me laissez passer, et vous avez intérêt à garder le silence ou je vous transforme en statues de glace et je reprends mes septims si vous osez me trahir, ordonna l'enfant de dragon.
Se jetant un regard, les deux soldats avaient quand même besoin de payer des dettes à la patronne du Candelâtre, et ils avaient assez peur de la puissance des cries draconiques. Se remettant aux postes, un ouvrit la porte, sans dire un mot.
***
Marchant dans la rue, il fallut un bon quart d'heure pour qu'Aldia descendît peu à peu vers les Quartiers Gris. Son cœur commençait à battre à vive allure, et sa respiration était forte. L'impatience lui monta à la tête, elle n'avait pas peur de revenir, mais elle devait se faire discrète pour ne pas se faire voir par les habitants du quartier. Cramponnant sa cape, elle surveilla les moindres recoins, sachant qu'elle allait entrer par effraction.
La dunmer fut au moins soulagé d'être enfin arrivé à la résidence abandonnée. Observant les alentours, il n'y avait personne dans les parages. Sortant ses crochets, elle les inséra dans la vieille serrure. Au bout de sept longues minutes, elle en cassa trois et elle se demanda comment la vieille serrure était restée bien résistante au fil du temps. Elle jugea que les mécanismes étaient rouillés ou que c'étaient ses gants qui ne facilitaient pas la tâche.
Au bout du quatrième, elle arriva enfin à ouvrir la porte. Entrant au plus vite, elle referma derrière elle, sans savoir si quelqu'un l'avait vu. Enlevant sa capuche, Radan descendit de son épaule et gambada dans la pièce vide.
L'intérieur était en mauvais état, couvert de poussière et de toiles d'araignées. Il n'y avait pas de meuble à l'entrée, juste un grand escalier qui menait au premier étage, ainsi que trois portes et une trappe.
Visitant plus l'endroit, elle partit vers la pièce à sa gauche. Pénétrant de l'autre côté, L'elfe se trouvait alors dans une pièce qui était à la fois une cuisine et une salle à manger. Il restait un vieux four et un ancien foyer avec une marmite encore attaché, ainsi qu'une chaise près du meuble.
Sans comprendre, des images apparu dans la tête d'Aldia, où elle vit une elfe dos à elle, assit sur la chaise recroquevillée vers le foyer. Coiffé d'un chignon et gardant une grande écharpe sur son dos, elle entendit la dunmer chantonné, mais aussi tousser.
Aldia la reconnut assez vite, bien qu'elle n'eût eu que de maigre souvenir d'elle pendant son enfance.
Se tournant vers la table, celle-ci était couverte de poussière, sans aucune chaise. Pourtant, elle vit quatre personnes, la femme dunmer coiffée en chignon, ainsi que trois autres elfes dont une aux longs cheveux bouclés, et à côté d'elle, encore un elfe noir, mais il était grand comparé aux deux femmes et il avait des petites oreilles pointues. Sur ses genoux, se trouvait une enfant dunmer qui riait.
Elle sentait sa gorge se nouer, et les larmes montées en elle en se rappelant d'eux. Oui, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vécu ici.
Entendant le souffle du vent, elle se tourna et découvrit qu'une fenêtre était brisée, installant un grand froid dans cette pièce. Quittant celle-ci, elle alla vers l'escalier mais au moindre pas, un grincement se fit émettre, donnant l'impression que les fragiles planches pouvaient rompre à n'importe quel moment.
Montant prudemment, elle arriva au premier étage, où il y avait trois portes. Prenant celle qui lui fit face, elle pénétra dans celle-ci, et vit qu'elle était bien petite. Il ne restait un lit sans matelas ni couverture, mais la taille pouvait deviner que c'était un lit d'enfant.
L'observant, elle revit une autre image, mais celle d'une petite elfe serrant un objet contre sa poitrine. Aldia avait du mal à distinguer le jouet qu'elle serrait dans ses bras.
Pourtant, elle souriait à revoir cette scène qui sortait des tréfonds de sa mémoire. Un fort sentiment de joie revenu en elle.
Cependant, cela fut de courte durée, Radan accourra vers elle en grognant. Reprenant ses esprits, elle entendit des bruits de pas, comprenant qu'une personne était entrer.
Prenant son ragnard, elle ferma presque la porte et elle était prêt à attaquer cette personne qui osait s'introduire.
Elle déposa Radan au sol, qui partit vers une autre direction pour distraire la personne lorsqu'il monta à l'étage. Celui-ci s'approchait du rongeur tout en étant de dos à l'enfant de dragon. Aldia ne pouvait pas le distinguer étant donné qu'il n'y avait aucune lumière, mais sans perdre de temps, elle chargea sur lui le plaquant au sol. Prenant son cou, elle serra au mieux sa prise, afin de l'étrangler et lui faire perdre connaissance. Mais c'est alors que sa voix fut familière.
- Arg.. Ald... C'est moi... Revyn.
Le libérant aussitôt, le marchand pu respirer, ne comprenant pas l'acte de sa cliente.
- Sadri ! Que faites-vous ici ?!
- Je vous poserais la même question, que faites-vous dans cet endroit abandonné ?
Elle resta silencieuse, mais releva le marchand. Le ragnard remonta sur l'épaule de sa maîtresse tout en grognant vers l'inconnu s'il tentait de lui faire du mal.
Revyn fixait la bête, il trouvait certes l'animal effrayant, mais il attendait quand même des explications d'Aldie.
- Et donc ?
- Et donc quoi ?!
- Et donc, que faites-vous dans cette habitation, Aldie ?
- Répondez d'abord à la mienne, pourquoi êtes-vous entré ?
Sachant qu'elle fut la première poser cette question, il dut au moins s'expliquer de sa présence.
- Eh bien, je vous avais aperçu par la fenêtre cassée, mais vous étiez parti aussi vite. J'ai d'abord hésité à vous interpeller, mais cela aurait attiré les mauvaises langues du quartier. Alors je suis entré pour vous trouver, car c'est quand même un endroit dangereux.
- Dangereux ? Je sais me débrouiller quand même ! dit elle d'un ton offusqué d'avoir été vu sans défense.
- Avez-vous vu la fragilité de l'escalier ? Vous auriez pu vous casser la jambe ! réprimanda Revyn.
La mage fit apparaître une boule lumineuse dans sa main, illuminant la pièce poussiéreuse, afin de mieux s'éclairer et de montrer un peu de sa magie.
- N'oubliez pas que je suis l'archimage de Fortdhiver et je sais comment me soigner toute seule, rétorqua-t-elle d'un ton sévère et hautain.
Regardant, la boule lumineuse, il savait qu'elle était mage, mais de là à diriger l'Académie de Fortdhiver, il était très surpris de cette information.
- Je ne le savais pas que vous étiez archimage, ajouta Revyn qui restait confus. J'ai entendu que le prédécesseur était mort d'un accident il y avait de cela quelques années et qu'il avait été remplacé, mais je ne savais pas que vous étiez ce remplaçant en question.
Elle leva les yeux en l'air, elle n'était pas surprise que tout le monde ne savait qu'elle était autre chose que l'enfant de dragon, et s'était une bonne chose parfois. De plus, elle se rappela que l'académie avait fait passer la mort du prédécesseur comme accidentelle, afin de cacher la vérité et d'éviter le plus possible le mécontentement de la population nordique sur les mages.
Revyn se sentit assez idiot, il n'était pas intéressé par la magie, bien qu'il connaissait un sort pour faire allumer un feu de foyer, mais rien d'autre. Il écoutait parfois les rumeurs, mais il ne le prit pas tous au sérieux, étant souvent faux, pouvant être créé par la colère et la jalousie, amenant à la mauvaise réputation de la personne victime de commérage.
Pourtant, Revyn se dit qu'il avait mieux fait de se renseigner sur Aldie l'enfant de dragon. L'héroïne de Bordeciel était une de ses rares clientes habituelle qui venait de l'extérieur de la ville et il était reconnaissant envers elle pour l'avoir aidé sur cette histoire de l'anneau de Viola Giordano, une riche impériale de Vendeaume. Pourtant, il était assez curieux de savoir la raison de venir ici, et ce n'était certainement pas pour voler un objet étant donné qu'il n'y avait plus rien de valeur dans cette maison.
- Maintenant, pourriez-vous me donner la raison de votre présence ici ?
- Ça ne vous regarde pas, répondit Aldie d'un ton agressif.
- Mais je voudrais juste savoir pourquoi vous êtes dans cette résidence abandonnée ?
Soupirant de son obstination, elle avait très envie de déguerpir sans rien lui expliquer.
- Même si je vous disais la raison, vous m'oublierez vite comme les autres, comme vous l'avez fait pour le clan des Feu-Ardent, soupira-t-elle.
Perplexe, il commença un peu à comprendre.
- Alors, vous êtes une Feu-Ardent.
L'enfant de dragon le fixa, l'air agacé mais accordant à la réponse à Revyn.
- Bravo, vous reconnaissez enfin la personne devant toi ! Sérieusement, comment avez-vous fait pour ne pas savoir avec tout mes affiches de recherche ?! Recherché par ses salopards de peau de pisse de thalmors et abandonné par cet empire de merde !
Le marchand recula, effrayé voyant colère de sa semblable, comme si elle le blâmait de quelque chose qu'il avait commis. Pourtant, il ne comprenait pas de ce qu'elle lui accusait.
- Je.. Je.. Je suis juste un marchand, Aldie. Je ne suis jamais parti hors de Vendeaume, et comment aurais-je vu ses avis de recherches impériaux dans le territoire Sombrage ?
Voyant l'elfe noir apeuré, Aldie se sentait stupide de s'être énervé. Bien sûr que personne ne pouvait la reconnaître, cela faisait plus vingt ans qu'elle avait déménager la première fois de cette ville. Reprenant son calme, elle se demanda si cela valait la peine de cacher ses origines à tout le monde. Après tout, elle n'avait plus son titre de thane et était recherchée comme la pire criminelle dans l'empire.
- Je ne m'appelle pas Aldie, mais Aldia... Aldia Feu-Ardent, avoua-t-elle exténuer.
Revyn était bouche bée, paralysée sur place face au choc de cette nouvelle, il ne savait plus quoi répondre. Aldia remit Radan dans sa capuche, et jugea qu'il était temps de partir. Alors qu'elle descendait l'escalier, Revyn reprit ses esprits et courra vers elle.
- Attends ! Je...
L'elfe noir perdit l'équilibre à cause d'une marche qui n'avait tenu. L'enfant de dragon était arrivé en bas, mais observa la chute du marchand dans l'escalier.
En bas, Revyn gémissait de douleur tandis qu''Aldia l'aida en le relevant et le fit s'asseoir à la dernière marche de l'escalier. Examinant ses jambes, elle ne saignaient pas, mais l'une était marquée d'un gros bleu.
Des mains de l'archimage apparurent un boule de lumière doré et brillante, chaude au contact de la peau du marchand.
Revyn prit le temps de l'examiner, après des décennies, la petite-fille de Morvani avait bien changé et elle n'était plus l'enfant d'autrefois. Cette longue chevelure brune et cette mâchoire carrée lui rappelèrent son père, et ses yeux rouges à la sclère noirs, ainsi que ce nez fin et ses lèvres en formes de cœurs lui fit penser à sa mère. Il n'y avait que cette cicatrice noire sur sa joue gauche et le maquillage qui empêchait de la reconnaître.
- Vous leur ressemblez beaucoup, ajouta-t-il d'un ton calme.
Levant sa tête vers lui, elle avait ce regard jugeant sa phrase comme si s'était une moquerie.
- De qui parlez-vous ?
- De... De vos parents Aldia.
Fronçant ses épais sourcils, elle reprit sa concentration pour soigner son semblable.
- Je... Je ne voulais pas vous vexer, mais savoir que vous êtes la petite-fille de Morvani, ça m'a...
- Pas la peine d'insister, vous m'oublierez assez vite, reprit-elle.
La blessure du marchand fini par guérir. Relevant Revyn, la Feu-Ardent restait distant auprès du marchand, et préféra retourner au palais.
- Maintenant, j'ai tant de questions à vous poser, continua-t-il.
- Oublie-les, cela n'en vaut pas la peine.
Alors qu'elle allait partir, il l'a retenu par le bras.
- Pourrais-je au moins vous accompagner ?
Elle le regarda, mais son air semblait désapprouver, sentant qu'elle ne voulait pas être escortée.
- Au moins jusqu'à quelques mètres de la porte, reprit -il
Soupirant, elle n'avait plus la force de refuser, elle voulait rentrer au plus vite. Approuvant d'un geste de la tête, ils sortirent de la maison, partant dans la ruelle de pierres qui menait au palais. Tentant de se protéger au mieux avec son manteau abîmé, Revyn tenta de parler pour oublier le froid, mais aussi de rassuré la jeune dunmer.
- Écoutez jeune Feu-Ardent, je ne dirais rien aux autres sur ce qui s'est passé, ni même sur vos origines.
- Qu'importe, ils oublierons vite, mais de toute façon je voulais juste revoir de nouveau ma maison natale.
Revyn sentait la tristesse dans sa voix, il ne voulut pas en rajouter plus. Pourtant, depuis la mort de Morvani, il s'était peu préoccupé de la famille Feu-Ardent car il pensait qu'ils n'allaient jamais revenir à Vendeaume. Maintenant, il était à côté de la plus jeune du clan qui était une sauveuse pour beaucoup de Nordiques de Bordeciel. Il savait qu'il y avait des chances qu'elle allait refuser et se mettre en colère, mais il fallait au moins essayer.
- Jeune Feu-Ardent, je sais que vous étiez parti à l'âge de vos six ans avec vos parents, mais pourrais-je savoir ce qu'ils sont devenus ? Sont-ils toujours en Cyrodiil ?
Aldia se tourna vers lui sans un mot, d'une mine morose.
- Il vaut mieux que vous ne sachez rien, de toute façon cela ne servira à rien à savoir ce qu'ils sont devenus.
Reprenant une marche rapide, ils étaient presque arrivés aux Palais des Rois. Revyn était déconcerté par sa réponse, mais il continua à l'accompagner.
- Aldia, je ne sais pas combien de temps vous allez rester dans la cour du jarl, mais si vous voulez connaître plus sur vos grands-parents, mais je serais prêt à vous le raconter.
S'arrêtant, l'enfant de dragon se tourna vers lui et d'un visage agacé.
- Qu'est-ce que vous n'avez pas compris Revyn !? Oubliez mon clan et oubliez ma famille comme vous l'avez tous fait lors de la mort de ma grand-mère !
Le marchand resta presque muet en faisant face à sa colère, mais il reprit le courage de parler.
- Écoutez, reprit il calmement. Contrairement aux autres, je ne vous ai pas oublié ni méprisé vous et votre famille. Ma famille était amie avec votre grand-mère Morvani, même après qu'elle se soit marié avec un nordique et qu'elle est fondé une famille avec lui. Si vous m'aviez dit
- Vous n'auriez sûrement rien fait, car qui voudrait aider la fille d'un demi-dunmer, ayant une moitié de sang sale de nordique ? coupa-t-elle.
Alors qu'elle lui tourna le dos, Revyn répondit aussitôt.
- Si votre père, Alding, entendaient vos mots, il aurait honte de voir sa fille reniée non seulement son sang, mais aussi son héritage.
Elle s'arrêta le poing serré, face à cette vérité.
- Je ne suis peut-être pas le plus courageux des dunmers de cette ville, mais jamais je n'oublierais vous et votre famille. Au revoir.
Même si elle ne savait pas pourquoi il parlait de courage, elle se sentit soudain coupable quand il avait mentionné son père. Elle voulait aussi connaître son héritage, mais elle n'avait pas fait plus d'effort ne sachant pas si s'était par mépris ou par honte.
Dans cette ville, elle avait peu connu sa grand-mère, mais pas son grand-père. Son père lui avait parlé d'un valeureux guerrier mage qui était autrefois dans la cour de Vendeaume au début du quatrième ère, mais aussi d'un mari et un père aimant envers sa famille. À part cela rien de plus, son père n'a jamais pu raconter tout de la vie de ses grands-parents avant sa disparition.
Prit par la culpabilité, elle se tourna vers le marchand.
- Revyn !
Sursautant de peur, il se tourna aussitôt vers elle.
- Oui...
- Premièrement, pardon d'avoir agi comme la pire des connasses. Et deuxièmement, la prochaine fois que je viendrais à votre magasin, je voudrais que vous répondiez à mes questions sur mes grands-parents, et en échange, je vous parlerais de ma vie en Cyrodiil.
Revyn était fort étonné qu'elle eût changé d'avis aussi vite et avoir compris son erreur.
- Très bien, répondit-il confus.
- Cependant, vous me promettez de ne rien à dire à personne, reprit elle en allant vers lui.
- Je vous le jure devant mes ancêtres que je ne dirais pas aux habitants du quartier gris.
Souriant, l'enfant de dragon lui fit une tape amicale sur l'épaule.
- Merci, l'ami, termina-t-elle avant de rentrer au palais.
Revyn sentit son cœur devenir léger, il ne savait pas pourquoi il avait fait ce choix, mais il était content comme s'il avait fait une bonne action. Pourtant, il savait qu'il devait être discret sur cette histoire. Car le clan Feu-Ardent était autrefois la famille la moins apprécié dans cette ville.
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