Chapitre 12
L'après-midi, près de la châtellerie d'Estemarche , la charrette traversa sa frontière. La robuste jument noire avança le lourd véhicule rempli de bagages et de coffres. À l'arrière, les deux enfants humains admiraient le paysage boisé de conifères. L'une à la chevelure brune tenait son chien dans ses bras. Bien que le paysage était beau à observé, la vaste plaine de leur ancienne châtellerie leur manquaient.
Leur chien Meeko aboyait en voyant les quelques lapins sauter et fuir, voulant aussi sauté hors du véhicule pour les chasser. D'un ton sévère une voix féminine et adulte ordonna au chien de se calmer toute de suite. Écoutant la voix de la mère de famille, il se coucha la tête baissée, n'aboyant plus pendant le trajet. Vers l'avant, leur mère elfe noir conduisait la charrette en tenant fermement les rênes du cheval, tout en se concentrant sur la route et surveillant les alentours.
Soupirant, Aldia avait peur de ce qu'elle pouvait rencontrer sur son chemin, pouvant être attaqué par des bandits et bêtes sauvages, mais elle craignait plus à un groupe de thalmors ou de leurs espions. Maintenant exilée, elle devait aller à Fortdhiver, afin d'être protégé dans l'académie. Pourtant, ce coin perdu au fin fond du nord de Bordeciel ne l'intéressait peu, mais elle devait y aller pour sa sécurité et celle de sa famille.
Elle avait choisi un chemin pour voyager jusqu'à Fortdhiver. D'abord partir vers la châtellerie d'Estemarche au lieu de la châtellerie du Clos et séjourné un nuit dans la taverne du Candelâtre. Le territoire était gardé par les sombrages, ennemis de l'empire, et les murs de Vendeaume allaient les protégés pendant qu'elles seraient à la taverne.
Pourtant, Aldia redoutait aussi le jarl de Vendeaume, elle avait lu son dossier, et elle n'était plus sous la protection de Balgruuf, pouvant la voir comme une alliée potentiel.
La dunmer se demandait ce qu'elle allait en faire de ce dossier, vue qu'elle ne lui avait jamais servit. Elle n'avait aucune envie de lui donner vu que c'était aussi un atout pour la guerre, mais cela ne servait plus rien de rester neutre dans cette situation.
A coté d'elle, Radan qui était sur la sacoche de sa maîtresse la regardait, sentant qu'elle était tendue. En faisant des couinements et des grognement, il essaya d'avoir son attention pour tenter de la calmer. Malheureusement, à la place, il avait reçu un "Ferme-la Radan" en guise de réponse. Sans succès, il resta couché sans couiner ni grogner.
En continuant sur le chemin de pierre, Aldia décida de ne pas trop s'approcher du fort d'Amol, sûrement encore habiter par quelques mages, contrairement à la tour de Valtheim, proche de la frontière de Blancherive, qui était en ruine depuis si longtemps qu'aucun bandits n'habitaient plus dans ce lieu.
Après de longues minutes de traverser dans la forêt, le paysage boisé et verdoyant devint peu à peu un lieu asséché, comportant quelques collines brume, des points de sources chaude semi-marécageuse, parsemé de quelques arbres et de fougères, ainsi que des ossements de mammouth à moitié enterré dans le sol et dans les eaux.
Lucia était étonnée de voir ce nouvel endroit, elle qui n'avait jamais quitté la chatellerie de Blancherive, contrairement à Sofie qui pensait ne pas revenir vers la ville où elle était née. Elles virent au loin quelques troupeaux de biches mangées des racines aux sols, ainsi que des chasseurs se baigner dans l'eau ou se prélasser au soleil.
Contrairement à ses filles, Aldia restait encore prudentes, étant donné que les lieux étaient habités par les géants armés de massues et accompagnés de leurs mammouths aux grandes défenses. Il suffit que l'un d'eux s'égare su la route pour ensuite s'attaquer à des voyageurs comme sa famille. Pourtant, tout se passa bien, aucun ennemi sur la route, la prudence l'elfe commença à baisser.
À un moment, la mère fit une pause dans une zone tranquille, le temps de s'étirer et se dégourdir les jambes. Au bout d'une demi-heure, elles reprirent la route, tandis qu'une caravane khajiits arriva vers eux. Aldia reprit de nouveaux sa méfiance, sachant que le thalmor pouvait envoyer un assassin dans le groupe. Cachant Radan dans la sacoche, elle garda sa main sur une dague de fer enchanté avec dégât de glace, si quelqu'un tentait de les attaquer. Cependant, elle reconnut assez vite le chef, dont elle avait de bonnes ententes étant donné qu'ils aidaient la guilde des voleurs et que la dunmer était la chef de cette guilde. Passant de simple salutations, elle se sentait idiote de se méfier de ses alliés et reprit sa concentration sur sa route.
***
Le ciel bleu de l'après-midi devint rosé par l'aube montrant la fin de journée. Il fallut attendre plusieurs minutes pour qu'elles arrivaient dans ce lieu à moitié enneigé alors que s'était un mois en pleine en saison de printemps. Au bout de quelques minutes, elles arrivèrent finalement vers la ville fortifiée, Vendeaume.
S'arrêtant près des écuries, l'elfe noir paya le propriétaire pour qu'il s'occupe de son cheval et surveiller le reste des affaires. Mais peu confiante, elle laissa son ragnard se cacher entre des coffres, au cas où une personne voulait voler ses affaires, ou même piéger sa charrette.
La mère et les deux enfants prirent leurs sacs pour la nuit dans l'auberge, accompagnés de leur chien. Aldia insista à ses enfants de hâter le pas avant que les portes de la ville ne se referment. Après des minutes à marcher sur le grand et long pont de pierre, elles arrivèrent vers les grandes portes encore ouvertes.
Même sous son manteau de fourrure de loup, les gardes la reconnaissaient facilement. Cela était plutôt un avantage d'être une enfant de dragon, les soldats de Vendeaume pouvaient la laisser tranquille même si elle était une elfe noir. Beaucoup n'approuvaient pas d'avoir une elfe noire en guise de dovahkiin, mais ils préférèrent se taire que de provoquer la colère de la pourfendeuse de dragon et faire face à un de ses cries draconiques.
Les laissant passer, elles entrèrent dans la ville dont l'ambiance était calme mais froide dans ses immenses murs. À quelques pas, se trouvait le Candelâtre, où mis à part une médiante, personne ne rôda autour de l'auberge. La mendiante était près d'un feu tentant de se réchauffer face au froid du soir. Dès qu'elle vit la famille, elle tendit la main en signe de mendicité pour quelque septims ou un morceau de pain. Lucia, la blonde enfant, s'arrêta pour donner une pièce à la femme, mais sa mère la reprit par l'épaule, ne voulant pas perdre de temps dans ce froid.
Sofie, la fille à la chevelure brune, observa les rues de pierres, se souvenant de cette vie de solitude. Elle était née, mais aussi abandonnée dans cette ville. Sa mère était morte quand elle était petite, ne se souvenant à peine de son visage tandis que son père avait rejoint le rang des sombrages, et elle ne l'avait plus jamais revu, sûrement mort au combat.
À cette époque, elle essaya de survivre dans les rues en vendant des fleurs, dormir sur le sol et mangé ce qu'elle trouvait de comestible. Lorsqu'elle avait rencontré Aldia, l'elfe noir lui avait demandé ce qu'elle faisait seule, sans un adulte pour la surveiller. Pensant donné une émotion de pitié pour avoir plus d'argent, la petite nordique raconta son histoire. Ayant bien marché, l'elfe noir lui acheta quelques fleurs et lui donna une pomme. Au fil du temps, quand l'enfant l'a revu pour la quatrième fois, l'elfe l'adopta et l'accueillit avec son autre fille Lucia dans sa maison à Blancherive.
Ses souvenirs de quelques secondes s'en allaient quand elle et sa famille rentrèrent aussitôt dans la taverne.
En entrant, la température s'était réchauffée, et on entendait le bruit des couverts et des chopes au premier étage. Près du comptoir, la propriétaire qui nettoyait les bols, avait remarqué leurs présences dès qu'elles ont ouvert la porte. La blonde femme était coiffée en chignon et légèrement maquillé, mais elle portait un regard noir envers la mère dunmer. Sofie connaissait le racisme d'Elda envers les elfes noirs, qui bien que gentille pouvait être sévère envers ceux qu'elle discriminait.
L'enfant nordique tenait fermement la main de sa mère car elle pensa que la propriétaire allait les mettre dehors. Mais sa mère elfe noire resta confiante et s'avança vers le comptoir.
- Bonsoir, nous voudrions payer trois chambre pour trois personnes, s'il vous plaît, demanda Aldia.
La fixant, la tavernière mit de côté son dégoût. Ce n'était pas là première fois que l'elfe noir venait dormir ici, souvent accompagné de camarade d'arme ou mercenaires, que ce soit pour se reposer ou pour coucher avec certains.
Cependant, l'elfe noir était une cliente qui payait sa nuit et le repas sans problème. En plus, elle était enfant de dragon et elle était aussi accompagnée avec sa famille, la propriétaire devait donc éviter les scandales dans sa taverne.
- Ça vous fera trente septims, déclare-t-elle d'une voix désagréable. Par contre le chien, c'est dehors !
Meeko, qui se grattait l'oreille, fixa Aldia de ses grands yeux bruns quand la nordique ordonna de le sortir. La dunmer ne voulait pas laisser son chien avec ce climat glacial, et le danger de se retrouver face à inconnu aux mauvaises intentions dans cette ville. De plus, ses filles allaient sûrement la supplier pour qu'il reste avec eux dans leur chambre.
Essayant de faire changer l'avis de la nordique, la brune elfe déposa cinq septims de plus.
- On peut s'arranger pour qu'il reste, ça m'embêterait de le laisser seul, ajouta Aldia.
Prenant l'argent, Elda ne refusa pas la monnaie en plus.
- Ça fera donc quarante cinq septims, mais que ton chien n'a pas intérêt de faire ses besoins à l'intérieur, reprit la blonde nordique.
Soupirant, Aldia savait qu'Elda faisait exprès augmenter le prix, mais elle voulait éviter perdre du temps et paya sans essayer de baisser le prix.
Ayant payé leurs chambres et leurs plats, la jeune famille monta à l'étage du dessus et elles s'assirent sur leurs chaises tandis que leur chien couché à leurs pieds.
Pendant qu'elles mangèrent, réchauffées par la cheminée du hall, la barde elfe noir jouait "L'histoire des langues" qu'Aldia écouta cette musique en buvant son hydromel, se remémorant du passé.
Cela faisait trois ans qu'elle avait tué Alduin, le destructeur du monde. Cette victoire était l'une de sa plus grande fierté, lui permettant d'être l'une des personnes des plus importante de Bordeciel, étant vu comme une héroïne dans une grande partie de la population de Bordeciel.
Le repas était bien silencieux, les deux enfants ne dirent aucun mot, sachant que leur mère était peu d'humeur d'avoir quitté Blancherive. Dans leur cœur, la ville leur manquait encore, ainsi que leurs amies et leurs voisins.
Après que la chanson fût terminée, la barde chanta une nouvelle, "L'Age de l'oppression", une des musiques qu'Aldia n'appréciait guère, comme celle de "L'Age de la violence". Tout ce qui était dans des histoires de politiques l'ennuyait profondément. Combien de personnes voulaient qu'elle choisît leurs camps, entre un empire corrompu qu'elle n'avait plus confiance et un seigneur égoïste qui détestait sa race.
C'est alors qu'un homme s'avança vers eux, une enveloppe à la main. D'un sourire et d'un geste de salutation, il donna la lettre puis s'en alla en lui souhaitant une bonne soirée.
Examinant la lettre, Aldia vit que le seau de l'enveloppe comportait un ours rugissant, le même le symbole que celui de Vendeaume. Ouvrant celle-ci avec un couteau couvert de sauce, Aldia fut peu surprise au fil de sa lecture :
Dame Aldie, Enfant de dragon,
Ayant entendu les circonstances de votre situation actuelle, je vous adresse une invitation dans le Palais des Rois, afin de garantir à vous et à votre famille, votre accueil et votre sécurité. Vous pouvez si vous le désirez, élire domicile aussi longtemps que vous voyez nécessaire pour votre protection.
Mes salutations distinguées
Jarl Ulfric Sombrage
Soupirant, Aldia se doutait que cette orgueilleux jarl allait avoir le culot de "l'accueillir" dans le Palais des Rois. Ulfric Sombrage avait été mis au courant de la situation, il avait dû voir l'opportunité de l'accueillir et tenter de la manipuler pour la ranger dans son camp. Aldia n'était pas même surpris, et se demanda si elle devait brûler la lettre ou confronté le jarl face à son dossier.
- Maman, c'est marqué quoi sur cette lettre ? demanda Lucia.
- Et c'est qui ? questionna Sofie.
Reprenant ses esprits, la mère ne voulut pas répondre à ses enfants, surtout dans une auberge avec des personnes à côté d'elle. Dire que cela vient du jarl de cette ville pouvait attirer les oreilles des curieux.
- Rien d'important, répondit elle en mettant la lettre dans sa sacoche. Allez plutôt écouté la barde, pendant que je mets nos affaires dans nos chambres.
Les deux enfants connaissaient ce ton, leur mère ne voulait pas leur dire la vérité, mais elles n'allaient pas insister. Elles quittèrent donc la table en partant écouté la barde accompagné de leur chien.
Descendant, Aldia ne savait pas ce qu'elle devait penser, devait-elle accepter son invitation ? Mais elle avait le dossier de cet homme, un agent dormant du thalmor.
À chaque fois, elle se disait que cette homme ne savait rien, s'il était du camp du thalmor, il savait sûrement qu'il avait un dossier et qu'il aurait essayé de le récupérer. Mais il fallait être réaliste pour elle, on disait que ce jarl se battait pour acquérir le trône par pur égoïsme. Ce n'était pas surprenant pour elle, même quand elle avait vécu en Cyrodiil, on parlait de nobles qui pouvaient tuer leurs rivaux politiques par la soif de pouvoir et se fichant de l'accord et des problèmes du peuple.
Déposant les sacs dans les chambres, elle remonta en payant deux autres bouteilles bières. La dunmer finit la première assez vite, puis alla emmener ses filles se coucher. Les deux enfants dormirent dans deux chambres différentes, Meeko dormant dans la chambre de Sofie. C'était la première fois qu'elles dormaient dans deux chambres différentes. Pourtant, elles commencèrent à tomber dans leurs sommeils tandis que leur mère elfe buvait son hydromel en haut.
Au bout de quatre autres bouteilles, Aldia avait du mal à réfléchir, repensant à la lettre et au dossier. Pourquoi gardait-elle encore le dossier ? Elle n'avait jamais voulu faire de chantage, ni le donner à l'un des deux camps.
Sortant une clé de sa poche, l'objet dont était gravé un ours rugissant, le seul bien qu'elle avait hérité son père qui lui avait donné après leur séparation. Il lui disait qu'elle était très spéciale, elle savait que s'était juste la clé de la maison où elle était née, mais elle n'avait gardé que peu de souvenir.
Elle s'était toujours dit quand elle allait avoir assez d'argent, elle pouvait la rénover. Malheureusement, entre ce dossier et cette guerre, elle pouvait bien attendre des siècles pour que tout se termine. Blasphémant dans ses pensées de l'enfant de dragon était complètement soûl et affalé sur sa table. Elle voulait toujours rester neutre, vivre sa vie tranquille et confortable, mais il fallut que les thalmors détruise tout.
Elle se dit à quoi bon broyer du noir et remuer un passé douloureux, à ses yeux cet abruti se fichait d'elle, autant finir avec cette histoire et être libéré d'un poids.
Se levant brusquement, elle mit la clé dans sa sacoche, et sorti du Candelâtre en trombe.
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