Chapitre 10
Dans l'ambassade du thalmor, Elenwen était furieuse, cela firent des semaines que deux de ses trois espions disparaissent dans la ville de Blancherive.
Elle avait renvoyé une autre espionne, cherchant s'ils n'y avaient pas eu de problèmes, ou s'ils avaient été découverts. Pourtant, sur son bureau, les dernières lettres décrivaient qu'ils n'avaient pas de problème, que les fausses d'identités de voyageurs fonctionnaient, sans attirer l'attention d'aucuns habitant de la ville. Les deux premiers mentionnaient qu'ils ne pouvaient pas entrer dans la maison de la prisonnière étant donné que l'huscarl surveillait l'habitat. Ils avaient alors l'idée de kidnapper l'un des deux enfants, afin de forcer à la cible de sortir de sa cachette.
Cependant, plus de nouvelles, et la troisième mentionnent de ne pas avoir retrouvé les deux premiers espions dans la ville.
Elenwen était alors inquiète et attendait encore la réponse de cette dernière.
La voyant anxieuse, Undil la regardait de haut, jugeant qu'elle était incapable de prendre des décisions à ses yeux.
- Vos espions ne sont d'aucune loyauté, voilà ce qu'il arrive quand on donne une mission à des humains, ajouta le justiciar.
Relevant la tête vers son semblable, la supérieure ne devait pas perdre son sang-froid devant ses soldats, ni même envers ce jeune orgueilleux.
- Détrompez-vous, ils ont pu être confrontés aux alliés de cette sang impure, déclare-t-elle songeuse.
- Et quels sont ses alliés ?
- Il peut s'agir de son huscarl, du clan des Grise-Toison ou peut-être même de ce thane Bleis.
Undil avait entendu ce nom à Solitude, un bosmer aux longs cheveux roux et d'une apparence intimidante, et connu pour être un talentueux épéiste.
- Ce Bleis est donc un allié de la sang impure.
- Il était souvent accompagné avec la cible, mais depuis des mois, nous avons eu des témoignages et rumeurs qu'ils sont en conflits. Cependant, il reste néanmoins un ancien allié.
- Et que savez-vous de plus sur lui, demanda l'altmer qui regardait par la fenêtre, le paysage enneigé.
- Qu'il est une personne de grande réputation en Bordeciel, répondit l'ambassadrice. Il est le Hérault des Compagnons, une sorte de chef d'une guilde de guerrier, ainsi que thane de Blancherive en plus de Solitude. Cependant, il fait l'objet de rumeur liée à la confrérie de la main noir.
Se retournant face au dernier mot, il se dévisagea l'ambassadrice de son unique œil.
- Comment ?! Et vous ne l'avez pas arrêtée !
Elenwen garda son calme, mais n'aimait pas l'attitude du justiciar.
- Ce ne sont que des rumeurs, nous ne pouvons pas l'accusé sans preuve vu son importance en Bordeciel comparé à l'enfant de dragon où nous avons recueilli de nombreux témoignage de nos soldats et de vous, expliqua-a-t-elle. De plus, il n'a jamais attaqué les membres du Domaine Aldmérie.
Undil choqué sur ce renseignement, il méprisa l'ambassadrice de ne pas avoir correctement agi envers ce bosmer, qui pouvait être un assassin d'une secte dangereuse.
- À votre place, je l'aurais arrêté et forcer d'avouer sa complicité avec cette criminelle, rétorqua-t-il d'un ton autoritaire.
Le fixant de colère, l'ambassadrice avait horreur qu'un simple jeune agent se pouvait croire tout permis et de donner des ordres.
- Agent Undil, vous n'êtes qu'un justiciar pour surveiller la ville de Solitude pour rechercher de potentielles hérétiques et ennemis du Domaines mais qui demande de vrai preuves.
Le justiciar avait du mal à croire qu'elle avait été mis dans le poste d'ambassadrice, il jugea qu'elle n'était pas digne de l'être à cause de ses actes laxistes.
- De ce fait, je voudrais que vous évitiez d'avoir un contact direct avec ce bosmer...
Posant brusquement les mains sur le bureau, il estima qu'elle devait l'écouter étant donner qu'ils avaient une prisonnière en fuite.
- Ambassadrice ! Sachez que vous mettez en danger le Domaine ! Envoyez des soldats Blancherive, elle se trouvera sûrement là-bas, tôt ou tard !
Se relevant brusquement, Elenwen leva la voix, face à ce justiciar irrespectueux :
- Sachez que vous n'êtes pas en mesure de me donner des ordres ! Vous êtes sous mon autorité et je pourrais vous renvoyer pour insubordination envers votre supérieur !
- Je n'ai pas été envoyé que pour témoigner contre criminelle hérétique ! J'ai prouvé par mes actes l'aide que j'ai fournie au Domaine Aldmeri !
Le regardant de haut, l'ambassadrice le trouvait hypocrite après l'acte qu'il avait commis, lui causant d'être mis en Bordeciel.
- Prouvé n'est pas votre fort, après ce que vous avez fait en Cyrodiil.
Serrant les dents, Undil n'appréciait pas qu'on parlât de son erreur.
- J'ai agi pour le bien du Domaine Aldmeri ! s'indigna-t-il.
- Vous avez tué le fils d'un noble de la cour impérial, en l'accusant, sans preuves, de comploter contre le Domaine, repris la haute-elfe. Heureusement pour vous, vos supérieurs vous ont muté dans ses terres, vous évitant la potence de votre crime aux mains de la noblesse impérial.
La rage au ventre, Undil haïssaient d'avoir tort, encore moins pour ce qu'il voyait incapable et ne méritant pas leur poste.
- Maintenant, la discussion est close ! Partez et que je ne vous reprends plus ! ordonna Elenwen.
Lorsqu'il fut sortit Elenwen pouvait enfin avoir le calme sans ce prétentieux jeune noble. Attaquer Blancherive serait une folie, surtout que l'Empire les aurait empêchés.
Cependant, furieux de cette humiliation, l'agent se jura de faire tomber cette ambassadrice qui ne méritait pas sa place.
***
Au même moment, la nuit dans la chatellerie de Blancherive, une bête au pelage rouge sang dévora les restes d'une bretonne qu'il avait tué.
Avalant le dernier membre, il lécha le sang sur ses crocs et ses pattes griffus. Il avait vu cette brétonne rôder souvent près de la maison d'une des thanes de la ville. Lorsqu'elle n'était pas dans sa chambre, il avait recherché dans ses bagages et trouva ses lettres pour l'ambassadrice du thalmor. Il se douta qu'elle était une espionne du thalmor comme les deux derniers qu'il avait dévoré et jetés leurs affaires au fond de la rivière. Pour la faire venir, il avait déposé une lettre sur son lit, et ainsi l'attaquer hors de la ville, dans un lieu isolé.
Elle s'était bien défendue avec sa magie contrairement aux deux autres, mais elle ne s'attendait pas à un loup-garou comme adversaire.
Levant la tête, il vit sous le ciel étoilé avec quelques aurores boréales, Masser nouvelle et Secunda pleine. Poussant son hurlement monstrueux dans la vaste chatellerie, il délaissa le lieu entouré d'arbre dont l'herbe était tachée de sang. Parcourant la vaste plaine, ses longs poils bouclés flottaient au vent, il sentit la douce brise, et les bruits de la vie nocturne. Se rasseyant, sur deux pattes, il essaya de trouver une source d'eau, afin d'enlever le sang sur lui, puis retourner vers sa cachette où il avait caché ses vêtements et rentrer discrètement en escaladant les murs de la ville.
C'est alors qu'il vit une silhouette à cheval sur la route, le corps qui n'arrivait à peine à tenir son équilibre sur la monture, se penchant de droite à gauches, sentant qu'elle allait tomber. D'abord intrigué, le loup-garou gardait une bonne distance, surveillant cette personne. Mais à quelques mètres, elle tomba brusquement du côté gauche tandis que le cheval continua sa route.
Le lycanthrope s'approcha lentement vers elle, tout en observant les alentours. Son museau de loup sentit une odeur très familière. Arrivé près d'elle, et malgré le ciel de la nuit, il reconnut le visage, celle d'Aldia, à peine consciente
Elle ouvrit à peine ses yeux rouges, et bien que sa vision était floue, elle reconnut son ancien ami.
- Bleis, lâcha-t-elle son nom avant de s'évanouir de fatigue.
***
Pendant un long moment, Aldia se sentait immobilisée mais apaisée par une douce chaleur. Tout était noir, ne sachant pas où elle était ni combien temps elle se trouvait ici. Peu à peu, des bruits devinrent plus clairs, entendant une discussion mais qui restait à peine audible.
Elle tenta de bouger d'un côté, gémissant par réflexe. C'est alors que quelque chose d'humide reniflait son visage. Ouvrant délicatement les yeux, elle aperçut son chien qui aboya à son réveil.
- Meeko !
Se tournant vers la voix, elle découvrit sa fille Lucia, reprenant l'animal.
-Lucia, souffla-t-elle de sa voix cassé.
Se retournant, l'enfant remarqua que sa mère s'était réveillée. Levant lentement sa main, elle toucha la joue de la petite fille. Ses larmes commençant à couler sur ses joues, Aldia fut remplie d'une grande joie de revoir une de ses enfants vivants, pensant qu'elle rêvait.
La blonde enfant n'avait jamais vu sa mère dans un tel état, elle était rassurée de la voir en vie, mais elle resta immobile, ne savant pas comment réagir face à cette réaction.
- Lucia ! Que fais-tu ici ?!
Ouvrant complètement la porte, Lydia entra brusquement.
-Rien.. . C'est Meeko, il est entré et...
-Je ne veux pas le savoir, je t'ai déjà dit de ne pas entrer sans autorisation, sermonna l'huscarl.
L'enfant sortit rapidement de la chambre alors que sa mère tenta de se lever pour la rattraper. Cependant, Lydia la stoppa et la remit dans le lit.
- Tu dois te reposer, je m'occupe de tout, rassura la nordique.
Aldia sentit le toucher de son amie, sa poigne forte de guerrière sans être brutal. D'une faible voix, la dunmer regarda l'huscarl.
-Lydia, suis-je vraiment revenu ?
La nordique observa sa thane, l'air épuisé et à peine consciente qu'elle était bien vivante.
- Oui, Aldia, tu es bien à Blancherive mais il faut que tu te reposes maintenant, insista-t-elle.
- Lydia, reprit l'elfe noire en agrippant le bras de sa camarade. J'avais tellement peur pour vous...
La sentant trembler, la nordique se libéra doucement, et fit recoucher sa camarade blessée.
- Repose-toi, je vais aller chercher une prêtresse du temple.
Délaisser, elle ne voulait pas fermer les yeux bien qu'elle soit en sécurité. Elle fixa dans le vide, le plafond de sa maison. Elle essuya ses larmes, elle avait du mal à croire qu'elle enfin chez elle. Pourtant, c'était bien sa chambre, rien n'avait bougé comme la dernière fois.
Après quelques minutes seules, Lydia revint enfin avec la prêtresse du temple. La prêtresse était souriante, contente que l'état de la thane s'était améliorer.
- Heureuse de vous voir, thane Aldie, salua la prêtresse.
-Content aussi, répondit elle de sa voix cassé.
Se raclant la gorge, la dunmer avait toujours mal quand elle parlait. Elle avait l'impression qu'on lui avait fait avaler de la braise encore chaude d'une forge.
S'approchant, la prêtresse l'examina au plus vite, tandis qu'Aldie se laissa faire. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, la prêtresse nordique découvrit à l'intérieur, la gorge était enflée et d'un rouge vif. La femme toucha la gorge et approfondit sa recherche, espérant de savoir quel remède lui donner, bien qu'Aldie s'éloigna brusquement à cause de la douleur. Quand se fut terminé, la nordique partit en bas avec Lydia, lui expliquant la potion à prescrire pour sa gorge.
Aldia tenta de se lever, malgré l'inquiétude de Lydia. Mais ses jambes lui fit si mal qu'elle dut se tenir sur son chevet. Elle se maudissait d'avoir galopé pendant trois jours entiers pour aller à Blancherive, s'étant arrêté deux fois par jour pour faire une pause, en mangeant seulement des baies et en buvant l'eau des rivières. Elle avait dû sortir plusieurs fois du chemin, évitant les gens, mais fut parfois attaquer par les bêtes comme les loups et les smilodons, certains lui ayant mordu et griffés ses jambes, tout en restant en selle avec un cheval apeuré.
Retirant la couverture, on lui avait mis une de ses robes de chambre à la place de ses vêtements d'hier.
Elle découvrit que ses mains étaient couvertes de bandages sentant une odeur aromatique. Ce n'étaient pas les seuls membres bandés, les jambes jusqu'aux pieds l'étaient aussi.
Avançant, elle arriva à peine à la porte, que Lydia revint et la stoppa de nouveau.
- Retourne te coucher, ordonna la guerrière.
- Lydia, j'ai besoin de sortir, dit la dunmer d'une voix faible.
- Tu n'es pas en état, et la prêtresse a conseillé de te reposer, reprit la nordique en l'amenant au lit.
- Je vais très bien, je veux...
Lydia ne l'écoute pas, et la mit dans sa couverture de fourrure.
- Non, tant que tu n'es pas en état de marcher correctement, tu restes à la maison, sermonna sa camarade d'arme.
Recoucher, Aldia ne s'était pas débattu, elle n'en avait pas la force d'ailleurs. Pourtant, elle refusait de rester seule dans une pièce, ni de se rendormir.
- Lydia, pourrais-tu au moins laisser mes filles me voir ? Ça fait longtemps que je ne les ai pas revues ? demanda l'elfe noir.
La regardant dans les yeux, elle voulait que la santé de son thane s'améliore, mais accorda sa demande étant donné l'absence d'avoir été éloigné de ses enfants. De plus, la compagnie de ses filles pouvait la rassurer pendant que la nordique allait voir le jarl.
- C'est d'accord, mais promet moi de rester dans la maison et de ne pas trop marcher, termina-t-elle.
La nordique sortit de nouveau de la pièce, laissant Aldia seule.
L'enfant de dragon se remit assit sur son lit, soupirant de fatigue et rassuré d'être enfin en sécurité.
Ses yeux avaient du mal à rester éveillé mais l'elfe ne voulait pas se rendormir à cause des cauchemars. Mais peu à peu, ses paupières se fermèrent, somnolant quelques minutes, pour finir par tomber dans le sommeil.
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