Chapitre 1

Dans la nuit claire de Bordeciel, une dunmer galopait sur son cheval blanc vers la ville de Blancherive. C'était un début du mois de Claireciel en année 204 du 4 ère, en saison hivernale mais la température s'était un peu à se réchauffer et les bourgeons commencèrent à éclore. Quand elle fut arrivée, elle s'arrêta vers les écuries et elle emmena son étalon dans son enclos, puis elle déchargeait la selle et le sac.

C'était une rude journée et un long voyage de plusieurs heures pour elle. Marchant vers la porte, elle enleva sa capuche en peau de loup des neiges et fit signe aux gardes en sifflant pour qu'on vînt l'ouvrir. Reconnaissant la thane de la ville, ils se précipitèrent vers les portes et la saluèrent par respect. Elle répondit d'un simple salut de la main puis entra dans la ville.

L'elfe noir était facile à reconnaître, elle était grande pour sa race, atteignant la taille d'une nordique. De sa longue chevelure brune, elle dégagea sa natte sur son épaule. Mais le plus marquant, était sa joue gauche avait une cicatrice noire qui commençait près du nez, pour ensuite se couper en deux et finissait par le bas de sa mâchoire carrée.

La dunmer était très fière de son apparence et en prenait soin en se maquillant, ainsi qu'en se parant de beaux bijoux et de vêtements. Tandis qu'elle réajustait son décolleté, quelque chose sorti de son sac. Un ragnard aux yeux d'un bleu brillant, couvert de cicatrices et d'une fourrure épaisse, sortit du sac. Lorsqu'elle s'arrêta vers sa maison, Douce-Brise, le gros rat monta vers son épaule, en émettant de forts bruits aigus.

- Pas toute suite Radan, ajouta-t-elle en lui grattant la tête. J'ai besoin d'une bonne chope de bière avant de rentrer.

Elle partit vers la taverne de la Jument Pavoisée d'un pas enthousiaste. Cependant, dès que la porte s'ouvrit, un roux bosmer en armure sortit du bâtiment. La fixant de ses yeux de bêtes, il fut surpris de la revoir, mais celle-ci l'ignora. Faisant de même, le grand elfe des bois retourna à Jorrvaskr, sans laisser un regard.

En entrant, l'auberge avait beaucoup de monde, voyant des habitant boire et chanter au rythme de la musique du barde. Pendant qu'elle commandait son hydromel, elle découvrit assit au fond de la pièce, un homme encapuchonné. Lorsque celui-ci découvrit qu'elle l'avait vu, le nordique lui fit un signe de la main pour l'inviter à venir. Après avoir été servi, l'elfe noir se mit à côté de la personne qu'elle reconnut quelques secondes, alors que son ragnard s'accrocha à son épaule en ronronnant.

- Aldia, comment vas-tu ?

- Entre la fatigue du voyage et de l'envie de me soûler la gueule, je vais bien, mon seigneur Balgruuf, répondit la brune elfe d'un sourire narquois. Et sans mon irrespect, évite de m'appeler par mon vrai prénom en public.

- Pardon Aldie, je suis juste content de voir que tu es revenu, reprit-il tandis qu'elle buvait sa gorgée d'alcool.

En effet, l'homme qui se tenait à ses côtés était le jarl Balgruuf le Grand, celui qui dirigeait la ville de Blancherive. Bien qu'âgée de plus de quarante-cinq ans, il restait un homme en pleine forme. Il avait les caractéristiques de physique de sa race nordique, il avait une grande taille, de longs cheveux blonds, dont plusieurs tresses de devant étaient attachées à l'arrière, des yeux bleu foncé et une assez longue barbe. Mais même sous une cape, beaucoup de citoyens le reconnaissaient. Mais le jarl s'en fichait, il aimait boire et parlé aux côtés de personnes de sa ville dans le calme et la joie, bien que son huscarl le réprimandait souvent car il mettait sa vie en danger.

- Malheureusement, je vais devoir partir dès demain, soupira-t-elle exténuer.

- Tu devrais faire une pause, être plus souvent l'a pour tes filles.

Le fixant en faisant une moue de mécontentement, la dunmer n'aimait pas les jugements surtout quand cela touchait sa vie privée.

- Je ne peux pas rester longtemps à Douce-Brise, il faut bien ramener de l'argent pour leur assurer une bonne vie.

Le nordique avait eu un léger rictus moqueur, examinant les bijoux et les vêtements de sa thane, ainsi en connaissant sa richesse, elle ne pouvait pas prétendre de vivre dans une situation difficile.

- Pourtant, tu es assez riche pour te payer deux fermes, ajouta le jarl. Crois en mon conseil, profite d'être avec tes enfants.

La dunmer se racla la gorge, sachant qu'il ne suivait pas son propre conseil. Observant les clients de la taverne, elle vérifia que personne n'était près de leur conversation. À voix basse mais compréhensible, elle l'interrogea :

- D'ailleurs en parlant des tiens, ton fils Nelkir, as-tu pu lui parler de...

- Mon amie, je ne veux pas remettre cette conversation, coupa-t-il brusquement. Je préfère qu'il ne sache rien, pour le moment.

Sachant qu'ils y avaient du monde, Aldie ne voulait pas remettre cette histoire qui pouvait finir en dispute.

- Fait comme tu veux, rétorqua-t-elle. Même si je ne viens pas de Morrowind, je sais qu'"elle" est très dangereuse, il faudra que tu sois plus prudent envers ton fils, avant qu'il commet l'irréparable.

- Je sais, Farengar me le répète souvent, soupira-t-il.

Finissant sa chope, le jarl n'aimait pas qu'on parlât de cette histoire. Depuis que la thane dunmer lui avait parlé de cette voix qui corrompait son fils cadet, il fut pris de paranoïa, interdisant à toute personne d'entrer dans cette salle. Il ferma même l'endroit sans laisser d'explication, sauf au mage Farengar et à la thane Aldie.

- Parfois, je suis rassuré que se soit toi qui saches l'histoire plutôt qu'Irileth, avoua-t-il.

L'enfant de dragon était une bonne confidente, et n'allait pas trop imposer son jugement. Cela lui permit de se lier plus facilement une amitié avec son jarl. Elle avait pu raconter son histoire, malgré des informations qu'elle cachait, mais il n'avait pas voulu savoir les erreurs qu'elle avait commises en Cyrodiil.

Soudain, les portes s'ouvrirent brusquement par une dunmer rousse, en armure de cuir.

- Quand on parle du loup, ajouta Aldie à voix basse.

Retenant un soupir, le seigneur lui chuchota à l'oreille.

- Aldie, peux-tu faire diversion pour ton jarl ?

- Aucun problème mon seigneur, accorda la thane en se levant de sa chaise.

L'elfe savait qu'Irileth prenait son travail très au sérieux, au point d'être paranoïaque sur la sécurité du jarl.

Tandis que Balgruuf le Grand partait vers une autre sortit, la grande dunmer partit brusquement vers sa semblable de mauvaise humeur.

- Irileth, tu as enfin pu avoir du temps pour sortir de Fort-Dragon et boire une pinte.

- Où est-il ?!

Un silence se fit entendre dans la salle, beaucoup avait peur de l'huscarl du jarl quand elle était en colère. Cependant, Aldie fit semblant d'avoir un air simplet le plus longtemps que possible.

- Qui ça ?

- Le jarl, idiote ! Où est le jarl Balgruuf ?!

Radan, qui était toujours sur l'épaule de sa maîtresse, grogna en signe de défense.

- Il est sûrement à Fort-Dragon, répondit la grande elfe en buvant sa chope. Mais tu devrais te détendre à un moment.

Énervée, Irileth prit brusquement les bretelles de cuir du haut bleu, la plaquant au mur d'une telle force, que la pinte et Radan tomba par terre.

- Mon hydromel ! haussa Aldie.

- En tant que thane et enfant de dragon, tu devrais prendre cette situation au sérieux au lieu de te moquer de moi ! Réprimanda-t-elle en levant les yeux vers la brune elfe noir.

Sifflant énervée, Aldie savait qu'elle avait laissé plus de temps au jarl, mais fut déçu d'avoir une soirée gâchée.

- Bien, si tu veux savoir, il n'est pas ici ! Tu devrais chercher vers Le Chasseur Ivre ! s'exclama-t-elle de colère.

Relâchant ses bretelles, l'huscarl repartie rapidement vers l'endroit indiqué. Aldie reprit son ragnard et retourna vers sa maison, dépitée de ne pas pouvoir profiter de son doux hydromel en paix.


***


Ouvrant doucement la porte de son domicile, elle ne voulait pas réveiller ses filles et son chien à cette heure tardive. Refermant et se retournant, elle aperçut l'une de ses enfants adoptives, Lucia, la petite impériale, endormit sur le banc. Évitant, son chien Meeko qui se reposait près du foyer, elle arriva près de sa fille, essayant de trouver un moyen de la prendre sans la réveiller.

- Bonsoir Aldia.

Se retournant soudainement, elle fut vite rassurée, car ce n'était que son huscarl, Lydia. La guerrière était aussi une nordique, ayant de longs cheveux bruns avec une tresse sur le côté droit. Elle avait des yeux vert foncé, un nez légèrement retroussé et des lèvres fines. Ses joues étaient creuses mais ses pommettes saillantes. Son corps était plus grand qu'Aldia, et elle avait un corps assez musclé. Pourtant, elle avait quand même un assez joli visage naturel.

- Par les neuf, la peur que tu m'as fichu, souffla à voix basse l'elfe ayant cru que son cœur avait cessé de battre.

- Qui d'autres peut t'appeler par ton vrai nom mis à part moi et le jarl, et ton ancien ami, reprit la nordique.

Aldia leva les yeux et reprit sa fille tandis que Radan la fixait en secouant la queue. La brune guerrière lui ouvrit la porte où dormait paisiblement son autre enfant, Sofie. La mettant dans son lit et lui remettant sa couverture, la mère ferma les portes délicatement.

- Sais-tu combien de temps elle t'attendait ? fit remarquer Lydia.

- Écoute, le voyage était long et j'ai eu des bandits sur ma route, justifia la dunmer.

La prenant par l'épaule, la nordique sentit une odeur familière.

- Tu mens, tu sens l'hydromel. Tu étais donc parti te soûler à La Jument Pavoisé.

- Oui et non, j'étais bien à la taverne, mais je n'ai pas pu me soûler.

Soupirant, l'huscarl ne pouvait pas ordonner à sa thane d'arrêter certaines de ses mauvaises habitudes.

- Au moins, tu vas rester pour quelques jours de repos, cela fait deux mois que tu n'es pas resté plus d'une journée à la maison.

Se raclant la gorge, Aldia avait oublié sa promesse de rester après sa dernière mission, mais malheureusement, elle en avait repris une autre.

- Alors justement, dès demain, je pars pour Faillaise pour voir des collègues, annonça-telle nerveusement.

Lydia souffla ennuyée, son thane n'avait pas encore tenu sa promesse pour ses filles, tout ça juste pour l'argent.

- La guilde des voleurs t'envoie encore d'autres travaux.

- Plutôt rendre une tâche accomplie, je dois leur ramener un objet, explique-t-elle. Mais je reviens comme promis.

Lydia leva un sourcil, doutant de la sincérité de la jeune femme. Haussant les épaules, la nordique partit dans sa chambre, laissant sa camarade seule.

Épuisée, Aldia rejoignit sa chambre tandis que Radan sauta hors d'elle et se coucha sur le lit. Refermant derrière elle, elle rangea ses affaires qu'elle avait amassées dans son voyage. La dunmer rangeait l'or dans un de ses tiroirs et les pierres précieuses dans l'un des petits coffres forts d'une des étagères. Elle ouvrit un plus grand coffre-fort où était rangé des sortes de journaux et autres dossiers confidentiels qu'elle avait trouver, certains dont elle ne savait pas quoi faire. Elle préféra donc laisser les important secrets ici, surtout ceux qui pouvait avoir de gros impacts en Bordeciel car l'enfant de dragon avait toujours préféré rester neutre. Au-dessus de la paperasses, une clé qui portait un insigne d'ours rugissant. Prenant la clé, c'était le seul héritage de son père qu'elle chérissait beaucoup, mais avec la guerre en ce moment, il ne servait à rien. Le déposant sur les dossiers, elle referma la porte.

Enlevant ses vêtements, elle se changea de sa robe de nuit et se mit sous la couverture de fourrure où elle s'endormit.


***


Levée par le matin d'un Fredas de Claireciel, Radan s'étira comme sa maîtresse à son réveil.

Aldie n'avait pas envie de prendre d'artéfact daedra pour aujourd'hui, elle pouvait se débrouiller grâce à sa magie et une dague de verre pour se défendre.

Son plan pour aujourd'hui, était d'aller voir Delvin et de finir sa tâche, prendre l'or et éventuellement boire un coup à la Souricière.

Elle se dit peut-être reprendre une mission pour voler un héritage ou falsifier des comptes, mais les remarques qu'elle s'était prises lui firent réfléchir qu'elle avait besoin d'une pause même si elle aimait partir à l'aventure et rapporter des bourses pleines de septims.

Après s'être préparé et lavé, la dunmer s'habilla de sa robe bleue d'hier, enchanté par sa magie, puis enfila un pantalon brun et ses bottes de voleuse.

Elle se para ensuite de bijoux dorés, de faux-ongles noir, ainsi qu'une couronne de mage, d'un métal d'argent incrusté de joyaux bleu brillant, puis elle mit son amulette de Talos sur son cou.

L'elfe finit par se coiffer de sa longue natte et ce maquillage de teint bleu sur les paupières et d'une teinte rouge sur les lèvres.

Quand elle eut fini, elle descendit voir ses deux filles qui déjeunaient. Il n'y avait que Sofie qui souriait alors que Lucia faisait la moue, elle les avait entendus hier soir et elle n'était pas heureuse que sa mère allât repartir. Cependant, elle ne dit rien, laissant sa mère pensée qu'elle était mal réveillé. Radan se posa sur la table, lorsqu'Aldie annonça qu'elle allait repartir. Sofie fut assez triste, mais l'elfe rassura à la petite nordique qu'elle allait revenir.

Ayant pris son petit-déjeuner et emmener ses provisions pendant le voyage, la mère fit un au revoir à ses deux enfants et partit hors de la ville. Sellant son étalon blanc Glacier, elle partit en route vers la châtellerie de la Brèche

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