Chapitre 12 - L'œil & L'orgueil
La Tour se rapprochait à chaque coup de rame. Pourtant, Aldea avait le sentiment tenace de s'en éloigner. Le sommet, dissimulé par des nuages bas, lui évoquait un jouet volé qu'une petite brute s'amuserait à agiter sous le nez d'une gamine en pleurs. Pour ne rien arranger, malgré ses contorsions, l'air froid continuait de s'infiltrer entre les plis de sa couverture. Comment les personnes vivant hors de la Tour pouvaient supporter cela ? Entre la moiteur des étages inférieurs, et le frais des hauteurs, aucun habitant de la cité-monument n'avait à se soucier des éléments.
Grelottante, Aldea se pelotonna encore un peu plus sous le tissu. Le sang coagulant entre ses fibres le rigidifiait lentement, telle la chrysalide d'un papillon. A cette pensée, elle croassa un rire proche du sanglot. Le cycle de la nature dans toute sa splendeur. La reine se mue en une esclave tout juste bonne pour les caves.
Les caves... Par les Dieux...
Elle avait beau tourner la chose en tous sens, les raisons qui poussaient les deux traitres à l'y amener paraissaient plus tordues et terrifiantes qu'un corps après l'Envol. S'ils voulaient la faire souffrir, un couteau et un endroit calme suffiraient bien non ? Et s'ils la considéraient toujours comme la reine légitime, pourquoi attisaient-ils son courroux ?
Aldea soupira et pencha la tête vers son reflet dans l'eau. Entre l'absence de fards, la fatigue et le sang séché, elle avait le type de visage auquel les badauds lancent un crouton de pain pour se donner bonne conscience. Son crâne, désormais uniquement peuplé de quelques rares poils pelés, perfectionnait ce tableau minable. Étrangement, son état lui importait peu. Si elle n'était pas fichue de protéger un seul innocent, elle n'était digne ni de sa tresse, ni de son règne. Tout au plus méritait-elle de se laisser basculer dans la mer. Engourdie par le froid, elle franchirait le seuil de la porte des morts sans douleur, mais surtout, sans entrainer plus de destruction dans son sillage.
Encore à chercher une échappatoire à votre devoir, cracha le souvenir narquois de Mère.
Et vous, toujours prête à m'appuyer sur le crâne alors que ma tête est déjà enfoncée ras la nuque dans la merde ? rétorqua mentalement Aldea, sa voix perdue en échos dans les tréfonds de son crâne. Je n'ai jamais fui mon devoir et vous le savez, mais je ne peux rien seule contre un magistère et un colonel des lames aigri.
Des excuses, encore des excuses. L'esclave ne pensait pas à mal, Mère. Ma voix manque d'autorité parce que je suis de constitution fragile, Mère. Je ferais mieux la prochaine fois, Mère. Un prêteur sur gages entend moins de sornettes de la part de ses débiteurs.
Fermez là, gémit Aldea, une main pressée contre sa tempe douloureuse.
Vous êtes bien comme votre père, continua sa génitrice avec sur le visage l'air blasé de celle qui savait à quoi s'attendre et n'était pas surprise du résultat. Abandonner est moins fatiguant.
Fermez là. Fermez là !
— Fermez là !
Aldea ne se rendit pas tout de suite compte qu'elle avait crié. Quand elle le fit, elle se ratatina encore plus contre la coque.
— Personne n'a rien dit, ma reine, lança Rovan entre deux coups de rame.
Aldea se tourna lentement vers le colonel. Comment avait-elle fait pour trouver le sourire de son ancien promis autrement que crispant ? Une irrésistible envie de le lui faire ravaler montait en elle. Elle n'avait qu'à le faire basculer dans la mer. Le poids de son équipement l'enverrait par le fond ou sa vue n'importunerait plus que le limon. Seul obstacle à ce plan alléchant : son physique de nouveau-né anémique. Elle ne parviendrait même pas à faire frémir cette masse de muscle et de métal en se jetant dessus, alors la faire tomber à l'eau.... Et puis, la perspective d'un tête à tête avec le magistère ne l'enthousiasmait que moyennement.
Isolé à la proue, le primat Daelus contemplait les flots. Sa posture voûtée témoignait du contrecoup de sa débauche de magie. Sa demi-bouche s'agitait faiblement, comme pour murmurer des imprécations aux poissons. Parfait. Qu'il continue. Au moins pendant ce temps-là, il ne molestait pas d'innocents.
— Ma reine ? insista Rovan. Vous devriez vous reposer. Avec les courants, il nous faudra encore deux heures pour rejoindre les docks.
— Vous avez raison, Monseigneur, répondit-elle d'une voix douce. Il serait bien malséant que je sois fatiguée avant d'aller crever comme une chienne au fond des caves. (Elle laissa échapper un petit rire grinçant). Sombre hypocrite.
— Navré que vous le preniez ainsi, dit le colonel en reportant son attention sur les flots. Mais je me soucie sincèrement de votre succès. Si vous vous montrez à la hauteur des espoirs de Sa Sainteté, le cadeau qu'il vous réserve est incommensurable. Un véritable honneur. Vous le comprendrez un jour.
— Un honneur ? Vraiment ? Vos nourrices vous ont bercée contre un bloc de marbre pour vous faire perdre le sens des mots ? Vous m'envoyez aux caves comme une vulgaire criminelle et il faudrait que je sois flattée ? Si vous ne cessez pas tout de suite cette folie, colonel, je vous ferais l'honneur de vous jeter au fond d'une geôle. Et une fois que vous aurez été suffisamment honoré par mon sens de l'hospitalité, j'organiserais une grande cérémonie au cours de laquelle je vous apprendrais à voler. Le petit tas sanguinolent que vous serez devenu comprendra peut-être un jour son aubaine.
Rovan crispa la mâchoire, mais ne répondit pas à la provocation. Un coriace. Mais dans le domaine des mots tranchants, Aldea avait été à bonne école.
— J'ai beaucoup de regrets seigneur Rovan, continua-t-elle sur le ton de la confidence. Ne pas vous avoir choisi n'en a jamais fait parti.
Si seulement.
Le nez du colonel fronça un court instant, à l'immense satisfaction d'Aldea. Mais il demeura coi.
— Peut-être que toute cette situation est due à vos difficultés à saisir les mots de plus d'une syllabe, poursuivit-elle. Je peux vous assurer pourtant qu'il n'y a aucun honneur à conspirer contre votre reine. (Aldea se tourna vers le Primat Daelus.) Et puis, un officier des Lames à la botte de l'étage des Questions ? Vous faites tomber bien bas votre ordre et le glorieux nom de votre famille.
— Je pourrais vous rétorquer la même chose, grinça-t-il.
Oh, cette fois, le sourire avait complètement disparu. Parfait !
— Il y a une différence de taille, colonel. Je n'ai pas choisi d'être jetée du haut de la Tour. Vous, en revanche, bafouez vos devoirs consciemment et avec enthousiasme.
— Vous n'espérez pas me faire croire que vous avez humilié votre sœur et votre propre famille par inadvertance ? rétorqua-t-il d'une voix aussi grinçante que son armure.
— Ne laissez pas votre aigreur vous faire dire n'importe quoi.
— Et c'est moi l'hypocrite ? Vous ne pouviez pas connaitre les implications de vos actes, certes, mais ne me prenez pas pour un idiot en essayant de me faire croire que vous ne saviez pas pour votre sœur et le magistère Caedmon. Votre propre jumelle ! La moitié de la cour l'avait deviné.
— Vous mentez !
Aldea n'avait pas réussi à faire taire la panique dans sa voix. Les armes des joutes verbales sont des rasoirs : tout le monde peut se blesser. L'enflure l'avait prise à son propre jeu et marquait un point. Qu'il dise vrai ou non. Que l'amour de sa sœur n'ait pas été si secret ou non. Elle aurait dû savoir. Mais obnubilée par son propre nombril, son conflit avec Mère et la peur inspirée par Caedmon, elle n'avait rien vu venir. Ou peut être n'avait-elle rien voulu voir ? Trop tard pour le regretter.
— Votre réaction est plus honnête que vos paroles, dit le colonel, son horripilant sourire retrouvé. Contrairement à vous, l'honneur et la réputation de ma famille m'importent plus que ma personne. Je ne me serais jamais permis de jouer avec les sentiments de mes proches, à les faire passer pour des imbéciles devant toute la cour par jalousie.
Aldea cracha un rire aussi froid et acéré qu'une stalactite.
— Vous osez parler de sentiments ? Vous êtes moins légitime qu'un bourreau sur le sujet. Combien de dames avez-vous troussées dans une alcôve tout en m'affirmant lors de nos rendez-vous que j'étais la seule et l'unique ? Tout ce que vous n'avez jamais aimé chez moi, c'était mon trône. Mais je ne vous en veux pas. Les émotions n'ont pas leur place dans ces affaires d'État.
Le sourire du colonel se crispa. Sans dire un mot, il rabattit le masque facial de son casque. Seul l'éclat de ses yeux était visible entre les crocs de la louve.
Hum. Se pourrait-il que son choix lors de la cérémonie de l'union ait blessé plus que la fierté de Rovan ? Intéressant. Peut être que...
Aldea se rapprocha un peu plus du colonel, au point de sentir les odeurs de graisse, d'acier et de cuir bouilli de son armure.
— Vous savez, il n'est pas trop tard pour laver l'affront, murmura-t-elle, sa minuscule paume posée sur le plastron de Rovan. Caedmon n'a rien fait pour arrêter ma sœur. Le moment venu, il l'accompagnera dans sa chute. Sans héritier, il me faudra un nouvel époux. Si vous prouvez votre loyauté, je ferais le bon choix. Le seul choix. Tout ce que vous avez à faire c'est de...
— Les feux, annonça le magistère de sa voix sifflante.
Aldea sursauta. Le primat Daelus fixait la Tour dans son dos. Elle ne comprit le poids de ses mots que lorsqu'une intense vibration secoua l'embarcation puis son corps. De la plante de ses pieds aux racines de ses dents.
Les cloches d'alerte ! Cela ne pouvait signifier qu'une chose : un blizzard-rouge approchait.
Aldea pivota lentement, comme si brusquer ses mouvements risquait de rendre la situation plus réelle. Telle une lame transperçant le ciel pour le vider de son sang, la Tour brillait de tous ses feux. Les nuages s'agglutinaient autour de son axe et entamaient une lente rotation, comme une roue cotonneuse autour de l'essieu du monde. Très bientôt, ils se chargeraient de teintes écarlates. Les cloches, frappées à l'unisson, accompagnaient ce spectacle de leurs cris de panique. La foule excitée des vagues s'élevait de plus en plus haut pour ne rien rater.
Les yeux rivés sur la dévastation en devenir, Aldea sentait son cœur cogner dans sa poitrine à un rythme infernal. Le puissant gong en stoppait les battements, mais cela ne servait qu'à le faire repartir de plus belle, comme pour se rattraper.
Elle aurait dû avoir peur, pourtant, la majesté de la Tour l'inspirait bien plus que les centaines de leçons de son entourage. Voilà comment devait se comporter une reine ! En protectrice inébranlable. La tête haute malgré la tourmente.
— Votre Sainteté, haleta Rovan à l'adresse du magistère. Je... je n'aurais pas la force... nous... n'arriverons pas à temps à la Tour. Les vagues montent déjà... Les courants... Nous sommes trop loin.
Absorbé par la contemplation, le primat Daelus ne répondit pas.
Malgré la chaloupe qui tanguait de plus en plus, Aldea se redressa, un sourire aux lèvres.
— Vous avez toutes les raisons de craindre le jugement du Dieu-Double, colonel ! dit-t-elle d'une voix forte pour couvrir la bise. Pensez-vous qu'il sera honoré d'apprendre que vous avez contribué à la mort de sa Protectrice-élue lorsque vous franchirez la porte de son royaume ?
Aldea savait Rovan pieux, mais qui ne l'était pas quand la rage des démons envahissait le ciel ? Elle pouvait presque le voir trembler au fond de son armure. Une armure qui ne valait guère mieux qu'un cercueil de métal face à la fureur des éléments à venir.
— Vous pouvez échapper aux tourments éternels, dit-elle d'une voix douce entre deux coups de cloches. À condition de me prouver votre dévotion.
— Que... que dois-je faire ma reine ? J'ai toujours agi dans votre intérêt... Je... je ne veux pas... Les démons... L'abysse écarlate... Dites-moi !
Les pupilles dilatées, Rovan lui adressait un regard larmoyant à travers la gueule de son casque. Il avait lâché les rames. Celles-ci bâtaient dans l'eau, retenues par leurs dames de nage. Prostré comme dans une prière, il semblait à deux doigts d'agripper le bas de sa couverture pour l'implorer.
Grisée, Aldea se gorgeait de ce spectacle. D'une main, elle souleva le masque facial du colonel, de l'autre, elle glissa sa paume contre sa joue avec la délicatesse d'une mère berçant un nouveau-né.
— Si vous mourez en emportant avec vous mes ennemis, chuchota-t-elle. Le Dieu-Double en personne vous guidera jusqu'au seuil de son royaume.
Sous des dehors qu'elle tentait de garder calmes et maitrisés, le cœur d'Aldea ne pompait plus que de la lave. Oui, elle allait mourir. Loin de sa Tour. Loin du sommet. Loin d'avoir été une grande reine. Mais elle ne le ferait pas sans un avant-goût de sa vengeance. Ils l'avaient tous poussée à bout ! Mère. Violine. Caedmon. Barlos. Daelus. Rovan ! La liste pouvait bien s'allonger indéfiniment, une Tour ne plie pas. Elle résiste, ou elle se brise en emportant ses ennemis dans ses éboulis.
Avec une lenteur qui donna envie à Aldea de lui hurler dessus, le colonel posa la main sur la poignée de sa lame.
— Vous... devriez vous écarter... ma reine.
La détermination remplaçait la peur dans le regard d'acier de Rovan. Aldea se décala. Sans un cri, le colonel se précipita en avant, faisant giter la chaloupe. Dans un mouvement fluide, il tira la lame de son fourreau. Le magistère, encore concentré sur la Tour, ne se retourna qu'au dernier moment. L'épée lui transperça le ventre. Il s'écroula sur le banc de nage à la proue, arrachant des mains de Rovan la garde de son arme.
Comme il l'avait fait après avoir assassiné froidement la veuve-blanche, le colonel s'agenouilla devant Aldea.
— Vous avez bien agi, dit-elle en contenant à grande peine sa jubilation. Je suis fière de vous. Il ne vous reste qu'une chose à faire pour obtenir l'absolution du Dieu-Double.
Rovan acquiesça. Le regard rivé dans le sien, il attrapa le poignard dissimulé dans la doublure de son gantelet et en glissa la pointe dans la jointure de son gorgerin. Tremblant, il marqua une pause.
Fais-le ! Fais-le ! hurlait mentalement Aldea sous son masque souriant.
La lame s'enfonça. Les yeux du colonel se plissèrent de douleur.
Et puis, il se figea. Tout son corps immobile. Comme piégé dans l'ambre.
Un rire, ou plutôt, une toux glaireuse joviale, s'éleva de la proue. Le primat Daelus se relevait, ses longs doigts agrippés au bastingage pour résister aux secousses des vagues. Un frisson couru le long de l'échine d'Aldea.
— Il est dit que... croassa-t-il avant d'être interrompu par une quinte de toux. Il est dit que ceux qui contemplent l'œil du blizzard rouge y voient la vérité de leur cœur. Dans ce cas, la dévotion du colonel à la Tour ne fait aucun doute. Votre désir de vengeance non plus, ma reine. Vous serez parfaite.
Le magistère se redressa de toute sa taille. Il saisit la garde de l'arme enfoncée dans son corps et remua les lèvres. L'épée s'évapora en une fumée grise bien vite chassée par une bourrasque. Sa peau grumeleuse, visible à travers la déchirure dans sa robe, ne saignait pas. Impossible ! Un tel coup. Même un magistère n'aurait pu y survivre.
Mais pas le temps de démêler ce mystère. Aldea profita que l'attention du Primat soit détournée pour se jeter sur Rovan.
Comme si l'air lui-même venait de se cristalliser, elle se tétanisa, les mains à quelques centimètres du poignard du colonel.
Attrapez la lame saletés de doigts ! hurla-t-elle intérieurement à s'en faire saigner le cerveau. Enfoncez-la-lui dans la gorge ! Achevez ce traitre de Rovan !
Le magistère passa devant Aldea sans la regarder. Il se planta entre elle et le colonel paralysé.
— Ce sacrifice n'est pas nécessaire, dit le magistère à Rovan. L'aube n'est pas encore arrivée. Vous n'êtes pas condamné. Je vais prendre le relais et nous mener à bon port. (Son demi-sourire se retroussa en un demi-rictus.) Mais sachez que ceci ne sera pas oublié. Nous en discuterons. Plus tard.
Le colonel lâcha sa lame comme si la garde avait été portée à blanc. Un filet de sang s'écoula de la jointure de son armure. Il recula, son regard bondissant d'Aldea au magistère, incapable de décider lequel de ces deux dangers fuir en priorité.
La jeune reine sentit le contrôle de son corps revenir. Elle bascula brutalement en avant. Ses mains saisirent le vide ou s'était tenu le colonel. Le magistère lui adressa un regard amusé avant de se détourner.
La rage quitta Aldea avec la brutalité d'une digue qui s'effondre. Vidée, elle resta au sol.
Une secousse agita la chaloupe. Sans que Rovan, ni personne, n'y touchent, les rames se mirent à projeter des pelletées d'eau avec la force d'un moulin en pleine tempête. La mer bouillonnait dans le sillage de l'embarcation alors qu'elle filait droit vers la Tour. Telle la plus laide figure de proue jamais imaginée, le magistère se dressait à l'avant, au milieu des embruns.
Aldea réalisa alors qu'elle ne mourrait pas dans ce blizzard.
Déçue ? susurra le souvenir de Mère. Une si belle occasion de fuir vos responsabilités sans même avoir à rassembler le courage de vous tuer vous même. Pourtant, vous rendriez service au monde en lui épargnant la noirceur qui vous habite. Votre sœur elle au moins...
Emmitouflée sous sa couverture, Aldea fit taire la voix de ses vieux démons en se concentrant sur la vision réconfortante de sa Tour. La danse des nuages s'accélérait. Ils s'élevaient maintenant vers le sommet comme un entonnoir renversé. Des reflets écarlates les parcouraient sporadiquement.
Par les Dieux ! Elle avait été prête à massacrer Rovan de ses propres mains. Un ami d'enfance. Et le pire, c'est qu'elle ne le regrettait pas. Au contraire. Si c'était là le prix de sa vengeance, elle le paierait. Elle durcirait son cœur. Non pas pour elle. Encore moins pour Mère. Mais pour que les innocents détruits par son sillage ne l'aient pas été en vain.
Alors qu'elle s'en faisait le serment, elle eut la certitude brutale qu'elle venait de perdre quelque chose qu'on ne retrouve jamais, sans tout à fait savoir quoi. Les larmes inondèrent ses joues.
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