Prologue : Éclats d'ombre et d'étoiles
Aurianne
La tête posée contre le froid marbre du balcon, dans cet appartement de Harrison-Valley, je laisse mes yeux errer sur la vaste étendue du ciel nocturne. La soirée de Noël s'étend devant moi, paisible et douce, un voile d'étoiles scintillant comme une mer de diamants. L'air frais frôle ma peau, porteur de cette quiétude légère que seuls les grands soirs peuvent offrir. Le ciel... Un bleu profond, mystérieux, s'étire au-dessus de moi, parsemé de ces éclats d'or et d'argent, ces étoiles filantes qui semblent chuchoter des secrets anciens, m'invitant à une danse sans fin dans les cieux.
Je ferme les yeux un instant, un souffle de plaisir m'échappant. Ces astres lointains, si nombreux et pourtant si proches dans leur éclat, me transportent au-delà du monde terrestre, dans un paradis astral où je pourrais me fondre, m'y perdre, comme une plume portée par une brise légère. Un frisson me traverse, non de froid, mais de la beauté brute et sans pareil qui m'étreint. Chaque étoile semble m'appeler, et mon âme se tend, prête à répondre à cet appel silencieux.
Une main se pose soudainement sur le creux de mon dos, et je me tourne vers elle avec un sourire discret, laissant mes pensées s'éloigner de ce ciel si vaste et envoûtant.
— Encore toute seule ? me demande Noam, un léger sourire au coin des lèvres, son regard mi-amusé, mi-intrigué.
Je hausse les épaules, sans vraiment répondre, et je sens son regard se poser sur moi, une tension silencieuse dans ses yeux.
— On dirait que quelque chose te tracasse... Que se passe-t-il ?
Je baisse la tête, mes doigts effleurant machinalement une mèche de mes cheveux noirs, luisants sous la lumière des réverbères. Un silence lourd s'installe, et je sens cette étrange lourdeur dans mon cœur, une vérité que je n'ose formuler.
— Je... Je ne sais pas si je peux en parler...
— Tu peux tout me dire, Aurianne. Tu sais que je serai toujours là, à t'écouter.
Ses mots, empreints d'une sincérité désarmante, me réchauffent un instant, mais je ne peux m'empêcher de ressentir le poids du secret qui me ronge. Une larme se faufile en silence sur ma joue, et avant même que je ne puisse la retenir, Noam m'enveloppe dans ses bras, chaleureux, réconfortants.
— Mais... si j'en parle...
— Quoi, si t'en parles ?! me coupe-t-il avec une légèreté qui ne fait qu'intensifier ma douleur. Je te promets, tu n'as rien à craindre, je ne dirai rien à personne.
Je le regarde alors, un éclat d'hésitation dans les yeux, et derrière lui, mon regard se pose sur une silhouette imposante, assise dans l'ombre, une cigarette consumant lentement entre ses doigts. Je n'ai pas besoin de le regarder plus longtemps pour savoir que je suis observée.
— J'ai vu quelque chose que je n'aurais pas dû voir... et je suis en danger si on apprend que je t'ai dit... murmuré-je, ma voix se brisant presque sous le poids de l'effroi.
Mais Noam éclate de rire, brisant la tension comme une onde de choc.
— Waouh ! Tu m'as fait une de ces peurs ! J'ai failli y croire en plus ! s'exclame-t-il, son rire résonnant comme un écho dans la nuit.
Je le regarde, un peu perdue, avant de tourner la tête, décidant de ne pas en dire plus.
— Laisse tomber... Même ma mère pensait que j'inventais !
Je me détourne, prête à regagner mon calme, mais avant que je n'atteigne la porte vitrée, Noam m'arrête, sa voix pleine de malice.
— Et si on allait dans ma chambre ? J'ai un stock de Coca.
À l'entente de ces mots, mon esprit se libère enfin, et je me précipite à l'intérieur, lui sur mes talons. Dans son univers de lumière tamisée, nous plongeons dans la douce folie d'une soirée à dévorer des animés et à boire jusqu'à en oublier le monde qui nous entoure.
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