Chapitre 35.5 Recherche intensive
Galen Derenos
Depuis l'aube, je suis rivé à mon téléphone. Les appels se succèdent sans relâche, chaque sonnerie m'enfonçant un peu plus dans cette spirale d'impuissance.
Je cherche Elara depuis une semaine déjà...
Une semaine d'angoisse, de questions, et de silence.
Malgré son âge, la police accepte de m'aider. Mon statut d'homme influent a ses avantages, mais cette fois, il ne suffit pas.
Mes employés ratissent la Mégalopole sans relâche, épluchent chaque ruelle, interrogent chaque témoin possible. Et pourtant, rien. Pas la moindre trace d'elle.
Le combiné glisse de mes mains, et je me laisse aller contre le dossier de mon fauteuil. La fatigue me submerge. Mes paupières sont lourdes, mon esprit est embrouillé. Je passe mes mains sur mon visage, espérant chasser cet épuisement, mais il s'enracine comme un poison. Je n'ai pas dormi correctement depuis sa disparition.
La porte de mon bureau s'ouvre brusquement, et Jordan entre. Son apparence parle pour lui : ses ailes sont en désordre, ses cernes creusent profondément son visage. Lui non plus n'a pas fermé l'œil.
« Galen, je viens d'avoir le chef du service pénitentiaire, encore... Il demande une nouvelle fois ce que vous voulez faire de l'incube. »
Je serre les dents, irrité. Combien de fois devrais-je répéter la même chose ?
« Jordan, je t'ai déjà dit dix fois qu'Elara passe avant tout. »
Il ouvre la bouche pour protester, mais n'a pas le temps de finir. La sonnette retentit dans le hall.
Mon invité est arrivé.
Je me lève avec difficulté, mes muscles raidis par le manque de repos, et je vais accueillir Madame Valendra.
Ses serres raclent le plancher du sol de mon bureau, un son qui me fait grimacer, mais je m'efforce de rester courtois.
Cette Karura est terrifiante.
« Monsieur Derenos... Avez-vous des nouvelles ? » demande-t-elle d'une voix rauque en s'installant face à moi.
Je secoue la tête. « Hélas, toujours rien. Et de votre côté ? Avez-vous pu avoir accès à l'historique de ma fille sur l'ordinateur ? »
Elle hoche la tête, les sourcils légèrement froncés. « Oui. Et c'est toujours des recherches sur les incubes. »
Jordan, debout près de la fenêtre, croise les bras. « Elle devait sûrement vouloir en savoir davantage sur son ravisseur. »
Madame Valendra plisse les yeux. « Je n'en ai pas l'impression. Ses recherches étaient souvent en lien avec une histoire de pendentif. Très peu de recherches sur la race en elle-même. »
Je fronce les sourcils. Le pendentif ? Je ne vois pas le lien.
Un soupir m'échappe, et mon regard glisse vers la photo encadrée sur mon bureau. Elle est là, souriante, entre ma femme et moi. Une image figée dans le temps, un moment de bonheur que je ne peux plus rattraper.
Une inquiétude sourde s'insinue en moi.
Et si...
Et si Elara avait découvert quelque chose sur sa mère ?
Je déglutis, la gorge nouée. Ma femme, sa mère, avait des secrets que même Elara ne connaissait pas. Et si elle avait suivi une piste ? Si elle avait appris ce que j'avais tant tenté de lui cacher ?
« Galen, vous allez bien ? » me demande Jordan.
« Continuez les recherches, » dis-je finalement, ma voix plus rauque qu'à l'ordinaire. « Et surveillez le moindre indice sur ce pendentif. Il pourrait être la clé. »
Madame Valendra acquiesce, ses yeux fixant les miens. « Je vais approfondir les recherches. Mais il faudra peut-être envisager une piste... plus personnelle. »
Je hoche la tête, malgré moi. Tout ceci semble converger vers un point que je redoutais depuis longtemps. Ma fille est en danger, et il se pourrait que tout cela remonte à un passé que j'espérais enterré.
Je détourne mon regard de la photo et me redresse quand madame Valendra prend congé.
Mon esprit embrumé se recentrant sur l'essentiel : retrouver ma fille.
« Jordan, reprends les recherches dans le quartier Sud, chez les Sombres, » dis-je en fixant mon assistant d'un regard appuyé.
Il fronce les sourcils, visiblement mal à l'aise. « Les Sombres ? Galen, ce serait... risqué. Ils ne sont pas du genre à... »
« Je n'ai pas demandé ton avis, » le coupé-je d'une voix ferme. « Fais-le en toute discrétion et avec attention. Je ne veux pas qu'ils se sentent traqués, mais si quelqu'un sait où elle est, ce sont eux. Elara a peut-être cherché refuge là-bas. »
Il reste figé un instant, comme s'il cherchait une excuse pour se défiler, mais mon ton ne laisse aucune place à la discussion. Après quelques secondes, il acquiesce rapidement, les épaules raides.
« Très bien. Je m'en occupe, » marmonne-t-il avant de quitter la pièce.
Je l'observe s'éloigner, la mâchoire serrée. Quelque chose dans sa réaction me dérange. Jordan est un ange d'une loyauté sans faille, mais aujourd'hui, il balbutie, hésite...Pourquoi ?
Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il me cache.
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