Chapitre 14 : Ella
Je reconnais tout de suite ce timbre éraillé que je n'ai pourtant entendu qu'une seule fois. Il a hanté quelques-uns de mes rêves. Quand je tourne ma tête, Yohan se tient devant moi, encore plus beau que le jour de notre rencontre. Le costume qu'il porte met en valeur sa carrure musclée et laisse entrevoir qu'une toute partie de ses tatouages. Il a coiffé ses cheveux en arrière et m'observe avec un demi-sourire qui dessine une fossette sur sa joue gauche.
— J'attends peut-être quelqu'un ? rétorqué-je.
— Humm...
Il détaille ma tenue, s'attarde un peu trop longtemps sur mes jambes nues, sur le décolleté indécent et sur mes lèvres écarlates.
— Je dirais plutôt que tu chasses, murmure-t-il, penché contre mon oreille.
Son odeur, un mélange subtile de vanille et de quelque chose de plus viril envahit mon espace. Cet homme est un véritable appel à la luxure.
— Je ne te demande pas pourquoi, toi, tu es là.
Il se recule, je lis une pointe de méfiance dans ses yeux, mais elle disparaît rapidement.
— J'avais un rendez-vous d'affaires, je me suis dit qu'un verre pourrait m'aider à décompresser.
— Juste un verre ? Ou un peu de compagnie ? soufflé-je en avalant une gorgée de ma boisson.
L'alcool mêlé au sucre dépose une saveur douce amère sur mes papilles et réchauffe tout mon corps. Je débarrasse mes lèvres du léger dépôt de liquide dans un glissement de langue provocateur qui allume une lueur de convoitise dans le regard de Yohan.
Même si je suis là pour enquêter, la tentation qui me fait face est bien trop savoureuse pour que je la laisse s'enfuir. Quoi qu'il arrive, j'avais besoin de me vider un peu la tête et le brun tombe à pic.
— Je pensais rentrer seul, mais si tu proposes de me tenir compagnie, je serais bête de refuser.
— Ce ne serait pas la première fois, lui rappelé-je.
— Une grossière erreur que je compte bien corriger.
Je ne peux retenir mon sourire. Cet homme a envie de moi. Sûrement autant que je le veux, mais hors de question de le laisser gagner, j'ai bien l'intention de jouer avec lui.
— J'ai hâte de te voir ramper, soufflé-je.
Sans me rendre compte, je me suis rapprochée de lui, mes seins frôlant dangereusement sa chemise entrouverte. Je peux voir la peau noircie d'encre de ses pectoraux, qui m'ont tout l'air appétissant. Tout son corps semble être taillé dans une même pierre, tout en muscle et en lignes acérées.
— J'ai même très envie de te voir ramper entre mes cuisses. Histoire de voir quels autres talents peut avoir cette langue dont tu aimes tant parler.
Il déglutit et je suis hypnotisée par le mouvement de sa pomme d'adam. Putain de sex appeal. Putain de virilité. Putain d'adrénaline. Ils réveillent trop de sensation dans ma petite culotte. Si je reste trop longtemps en sa compagnie, il finira par obtenir ce qu'il souhaite trop vite à mon goût. Yohan a l'air d'une distraction parfaite et je ne veux pas m'en lasser avant d'être totalement rassasiée.
Alors que je m'apprête à l'abandonner au bar avec pour seule compagnie son verre de Whisky, il m'agrippe et me tire jusqu'à lui.
— Je suis tout à ta disposition, murmure-t-il de son timbre délicieusement éraillé.
Il m'entraîne alors dans une des alcôves et se laisse tomber sur un canapé en velours rouge. Au lieu de me mettre à côté de lui, je m'assois à l'opposé.
— Yohan... Yohan... Yohan... qu'attends-tu de moi ?
Je me défait d'un de mes talons et remonte mon pied nu le long de sa jambe. Je le sens se crisper sous ma caresse, mais il parvient à garder un visage neutre.
— Rien de particulier, élude-t-il sans se départir de son expression parfaitement maîtrisée.
— Huuum.. Quel dommage. Moi qui avait bien besoin de décompresser, continué-je en remontant toujours plus haut, jusqu'à attendre la bosse de son entrejambe.
Il a beau jouer les indifférents, son corps le trahit. J'écarte légèrement les jambes, pour lui offrir une vue dégagée sur la dentelle noire qui protège mon sexe. Son regard avide me brûle. L'humidité s'accumule entre mes cuisses et je pourrais sans peine le laisser me prendre ici. Mais ce serait trop rapide. Yohan est un homme que je veux savourer, pas juste un coup dans l'obscurité. Sa main s'enroule autour de ma cheville et il tire dessus pour m'attirer à lui. Je me penche un peu, prête à basculer sur son corps, mais me ravise au dernier moment. Je récupère ma jambe, clos les cuisses et lui offre un sourire aussi espiègle que moqueur.
— Ça ne va pas être si facile, susurré-je. J'ai dit que je voulais te voir ramper.
— Belle, brûlante et exigeante. Tout à fait mon style de femme.
— Parfait, alors que dirais-tu de te mettre à genoux.
Je reprends ma position lascive.
— Juste là, dis-je en indiquant l'espace entre mes cuisses ouvertes.
Il m'observe mais ne bouge pas d'un millimètre. Sa mâchoire est un peu trop contractée et bien que le désir voile ses prunelles je peux sans peine y lire sa contrariété. Yohan ne ressemble en rien à mes gentils et dociles petits joujous. Le faire craquer risque d'être un peu plus difficile que prévu. J'ai bien envie de découvrir jusqu'où je peux aller pour le faire céder.
Sans le quitter des yeux, je me caresse par-dessus le tissu de mon string. Mes doigts s'attardent sur mon clitoris gonflé et je peux voir le self-control de Yohan s'étioler en même temps que de petits gémissements s'échappent de ma gorge. Mais il ne bouge pas. Ses poings sont serrés contre ses cuisses. Il lutte.
J'ai bien l'intention de gagner notre petit jeu. Je pousse le vice et écarte la dentelle pour insérer un premier doigt en moi en lui offrant une vue parfaite sur les mouvements lascifs que j'entame. Il déglutit une première fois, s'agrippe au canapé. J'insère un second doigt. Il déglutit une deuxième fois. Se penche un peu plus près de moi.
La situation est terriblement erotique, je sens mon orgasme monter alors que Yohan continue de m'observer, son regard caressant chaque centimètre dévoilé de ma peau. Je presse mon clitoris avec mon pouce et enfin il bascule. Il enjambe la table basse qui nous sépare et pose ses mains brûlantes sur mes cuisses. Il ne m'en faut pas plus pour basculer. La jouissance me submerge et je reprends rapidement contenance. Je replace ma culotte, toujours essoufflé et redescend ma robe sur mes jambes pour la dissimuler. Enfin, je pose mes lèvres au coin de la bouche de Yohan, me relève et glisse à son oreille juste avant de partir :
— Merci mon chou, j'ai pris mon pied. Mais je dois y aller, je suis occupée. Une autre fois peut-être.
Je lui renvoi au visage ses propres mots et m'attarde une seconde pour savourer l'expression surprise sur son visage.
Avant qu'il n'esquisse un geste pour me retenir, je quitte l'alcôve et la boîte de nuit. Je ne tirerais rien de plus cette nuit.
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