Cole : Je pense à toi. Je pense à toi parfois tellement fort que j'ai l'impression d'entendre ta voix dans ma tête me réprimander de penser à toi. Je pense à toi partout. Je pense à toi sur le chemin du boulot, lorsque je croise ce bar que tu aimes particulièrement, celui avec les enseignes lumineuses. Je pense à toi sous la pluie, quand mes vêtements me collent à la peau, car tu m'avais avoué une nuit qu'étrangement, tu adorais cette sensation. Je ne trouve pas ça étrange. Je pense à toi quand je suis triste car ça me rappelle que tu l'es, et ça me rend encore plus triste. Mais je pense aussi à toi quand je me balade dans le parc et que je vois des enfants sourire ; le tien est fait du même éclat. Enfin, je pense à toi avec culpabilité car j'agis comme un idiot à t'éviter depuis ce qu'il s'est passé.

Rose, lorsque j'ai lu ce SMS pour la première fois, mon coeur a tambouriné tellement fort dans ma poitrine que je me suis rendu compte que j'étais toujours vivant. C'est bête, parce que rien ne pouvait me faire croire l'inverse, mais, à me remuer plein d'idées noires sans relâche, c'était tout comme. Ces derniers jours m'ont fait découvrir pire que la solitude. Rose, mon coeur bat toujours aussi fort lorsque je te retranscris ce message, et mes mains tremblent en tenant mon habituel stylo noir. J'ai répondu un misérable :

Mickael : Serait-ce des excuses ?

Cole : J'espère qu'elles te conviennent.

Même trois petits points m'auraient convenus.

Mickael : Alors il s'est bien passé quelque chose.

Cole : Je crois bien, ouais.

Mickael : Je reçois ce message, là, à 7h du soir, assis devant mon assiette de pâtes mal assaisonnées car je suis incapable de refaire ta fameuse sauce au pesto, et je suis immobile depuis exactement 12 minutes. J'ai aussi pensé à toi Cole.

Cole : Tu veux que je vienne arranger tes pâtes ?

Mickael : Oui, et ma vie en passant.

Cole : J'arrive dans un quart d'heure

Son dernier message a été envoyé il y a 7 minutes. Je suis un peu angoissé. Mais soulagé. Mes pâtes sont froides. Je devrais peut être aller me recoiffer, juste histoire de m'occuper. Peut être qu'enfin ça calmera le tremblement de mes mains ?

Mickael.