Rose Georges Adams,

Tu me manques Rose. Plus que les autres jours. Tu sais, ce genre de manque qui te crève les poumons, qui te fait comme un vide à la poitrine, qui t'empêche de vivre correctement. Rose, je me demande s'il y a plus fort que le manque. Si le manque n'est pas juste un autre terme pour parler d'amour. Mais, si c'était le cas, ça voudrait dire que je t'aime et, Rose, je ne t'aime plus. A vrai dire, je regrette chaque instant de ma vie de t'avoir aimée. C'est juste que ces sentiments là sont encore présents par mes souvenirs, et les souvenirs créent la nostalgie, et la nostalgie crée le manque. C'est ma théorie de l'amour ; le manque. Comme un objectif que tu ne peux qu'avoir envie d'atteindre mais, une fois cela fait, dont tu veux te débarrasser irrémédiablement. 

Rose, j'avais envie de t'embrasser car tes lèvres me manquaient. Rose, j'avais envie de t'entendre parler car tes discours insensés me manquaient. 

Rose, j'ai toujours aimé ta voix. Ta voix, c'était comme un chant d'oiseau, comme l'eau qui ruisselle et t'apaise, comme les murmures du vent en journée d'été, comme la fine pluie de printemps qui nourrit les fleurs. Même si je sais qu'au fond tu en étais complexée, Rose, tu n'as jamais été un standard de beauté. Mais, à mes yeux, c'est ce qui te rendait belle. Je sais que ça te paraissait un peu humiliant de devoir te contenter d'une simple poignée de gens. Rose, je sais que tu rêvais être de ces héroïnes de bouquins, dites jolies, désirées. Mais je crois que grâce à cela, tu es partie avantagée. Rose, tous ceux qui ont pu t'aimer, ils étaient vrais. Ils étaient profonds, ils saisissaient cette beauté qui n'appartenait qu'à toi. A cela tu me rétorquerais que je trouve beau n'importe qui mais je ne peux m'empêcher de déceler ce sublime en les gens. Cette personnalité qui les attrait, ces personnages qu'ils sont ou incarnent. C'est fascinant. Rose, ta présence me manque. Glisser mes doigts dans tes cheveux courts me manque, te partager mes journées, mes nuits, écouter du Georges Brassens avec toi, effleurer tes yeux des miens comme si de rien, écouter ton coeur battre, t'aimer tous les jours. Rose, aujourd'hui, ça me manque de t'aimer.

Mickael.