Rose Georges Adams,

Je me rappelle de ta phrase fétiche : "Tentez, vous en sortirez toujours vainqueur". Rose, je crois que tu ne te serais jamais doutée de l'importance que je mettais à cette philosophie. Je suis de ceux que les phrases inspirent vraiment. J'aime voir au delà de l'esthétique des mots lorsque je lis "La beauté est dans les yeux de celui qui regarde" d'Oscar Wilde, ou même "La joie n'est pas dans les choses, elle est en nous" de Richard Wagner. J'ai cherché la phrase qui me correspondrait le plus. Je ne l'ai pas trouvée. Alors je l'ai écrite.

"Poursuivez vos rêves comme la course de votre vie"

Avant, mon rêve à moi, Rose, c'était de vivre tout ce que je n'avais jamais imaginé vivre, et ce avec toi. Maintenant, je crois que c'est de refaire ma vie. Extraire chaque parcelle de mon passé pour en faire des briques, et construire. Un pont, une maison, une caravane. Rose, je rêvais de stabilité, d'équilibre, d'enfants, de famille. Peut être que désormais, tout ce qui me ravirait serait de partir partout où l'on voudrait bien m'accueillir, rencontrer des gens, les quitter, les retrouver, leur sourire puis les faire sourire. Partager. Je crois que je reprends peu à peu goût à me relever, Rose, et je sens que, cette fois, ton souvenir ne veut pas m'enfoncer. Lorsque je pense à toi, c'est plus bienveillant, plus tendre, lorsqu'il y a de cela quelques jours, c'était un véritable tourment, violent, comme une tornade, un orage. Lorsque je pense à toi, tu éveilles en moi une tristesse plus douce, plus claire, moins compliquée et plus saine. Même si, malgré tout, je sais que je peux replonger à chaque instant. Rose, peut être qu'un jour je n'aurais plus besoin de t'écrire. Rose, peut être qu'un jour, je réaliserais mon rêve et, pour la première fois, j'irais plutôt visiter l'Australie qu'observer les fourmis.

Peut être un jour.

Mickael.