Dix-neuvième lettre révélatrice

Rose Georges Adams,
Je t'aime. La première fois que je te l'ai dit, nous avions 15 ans. Nous étions assis sur un banc, et nous partagions une barquette de frites après une séance de cinéma. Tu me racontais une scène qui t'avait fait mourir de rire comme si je ne l'avais pas vue avec toi une dizaine de minutes auparavant. Lorsque tu riais à gorge déployée, tu souriais jusqu'aux gencives, comme si tu voulais laisser la mélodie se répandre le plus loin possible et, ainsi, remonter le moral de tous les gens tristes. Tu m'enverrais un peu de ton rire, Rose ? Je m'excuse encore pour ma dix-septième lettre. J'ai tout relu. Au delà du fait que je me suis trouvé assez pathétique, j'ai réalisé certaines choses. Cole et moi, ça n'avait jamais été réellement de l'amour. Il m'avait simplement appelé un jour où la routine était trop lassante, à la recherche de renouveau dans sa vie. Il s'était rappelé du gars avec qui il s'était bien entendu et qui aurait bien besoin de parler avec quelqu'un après avoir perdu sa femme. Peut être n'aimait-il pas la sienne pour l'avoir embrassé (non pas par amour mais par désespoir) ? Il avait voulu se raccrocher à lui pour s'empêcher de vivre une vie toute tracée. Mieux que ça, il s'était créé un secret honteux. Il fallait bien qu'il se trouve une raison d'être malheureux !

Cole avait profité de ma faiblesse sans réellement le vouloir. Il m'avait emmené dans les étoiles mais avait fini par redescendre sur Terre, me laissant seul dans l'immensité de l'espace, à la recherche d'un quelconque signe de vie extraterrestre. Mais j'étais tout seul. Et lui, il allait avoir un enfant. C'est injuste.

Mickael.

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