Cinquième lettre les émotions en vrac
Rose Georges Adams,
Aujourd'hui, il pleut. Il pleut partout, Rose. Sur le bitume sale, les voitures, les toits, contre les fenêtres. Il pleut encore plus dans mon coeur. Rose, je ne comprends pas. Je ne comprends pas cet effet que tu as sur moi. Celui-là même qui ne cède pas à ton absence. Pourtant, je discerne encore dans ma mémoire les rires fuser, les discussions s'embraser, les verres se vider. La main de Cole se poser tendrement sur celle d'Emilie. Rose, je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi j'ai pensé à toi. De l'amour, il y en a à tous les coins de rue ! Il y en a dans les magasins de fruits et légumes, dans les librairies, sous les ponts, derrière les cascades. Des couples, j'en ai vu se balader, plein, des milliers même. Mais dans ce regard, dans le regard d'Emilie, j'y ai vu le tien, j'y ai vu ton prénom. Rose. Rose. Rose. Toujours le même refrain. Rose. Rose. Rose. Pourquoi je t'écris ?! Pourquoi je me fais du mal comme ça ?! Pourquoi t'es toujours omniprésente ?! J'étouffe, Rose. J'implose. J'explose. J'y arrive plus. Je veux que tu t'en ailles. Mais je peux pas te quitter. Reste encore un peu.
Rose, je tourne en rond. Je ne veux même pas signer cette lettre. Ce mec brisé, qui ne vit plus que par sa souffrance, c'est pas moi. C'est pas moi. Hein ?
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